Les travaux de l’ONF en forêt de Mouchard. photo ONF
Le Froideau n’est pas toujours visible, ce ruisseau chemine en forêt de Mouchard et se jette dans la Loue. Une discrétion qui ne doit pas faire oublier son importance écologique. Depuis 2009, le Froideau est classé en arrêté de protection des biotopes à écrevisses à pieds blancs. Au moment de la rédaction de cet arrêté, il était précisé que l’écrevisse à pattes blanches avait disparu de plus de 80 % des ruisseaux qu’elle occupait en Franche-Comté. Pour que l’écrevisse puisse encore montrer ses pattes blanches aux amoureux de la nature, des actions ont été entreprises pour préserver son espace de vie (biotope). Des mesures qui profitent aussi à ses voisines, des truites fario et des loches franches qui apprécient aussi la fraîcheur du petit cours d’eau.
Pendant toute cette semaine, l’ONF réalise des travaux pour restaurer la continuité écologique du Froideau. Ces travaux font partie d’un partenariat signé entre l’agence territoriale du Jura de ONF et l’Agence de l’eau Rhone méditerrannée Corse. L’objectif est de restaurater les cours d’eau en forêt domaniale (Chaux, Argançon et Mouchard).
Les anciennes buses du Froideau. Photo ONF
Ses travaux , financés à 20% par l’ONF et 80% par l’Agence de l’eau, vont permettre de remplacer deux passages anciens qui traversent le ruisseau, sur lesquels passent les engins forestiers. Ses passages sont des buses, leur taille et leur position « limitent les débits et les possibilités de déplacement des espèces et des sédiments » précise Frédéric Sassard de l’ONF. Ils sont remplacés par deux « ponceaux» en bêton construit avec des briques qui ressemblent à des Légos. Ces petits ouvrages devraient « permettrent aux espèces de remonter vers les zones de frayères et aux sédiments de dévaler » précise l’ONF
Les nouveaux « ponceaux » installés par l’ONF. Photo ONF
Des travaux qui vont dans « le bon sens » selon Mehdi Elbettah de la Fédération de pêche du Jura. La semaine dernière, les pêcheurs ont prélevé dans le Froideau une soixantaine de truites et quelques loches pour les relâcher à l’aval du chantier.
D’après la Dreal de Franche-Comté, ce type de ruisseau de tête de bassin fait partie de ces « écosystèmes remarquables qui se sont considérablement raréfiés de sorte qu’il n’en subsiste aujourd’hui qu’une bonne centaine en Franche-Comté ».
Ces nouveaux ouvrages devraient protéger les espèces protégées et limiter l’impact des activités humaines sur ce milieu. Il s’agit en particulier des travaux forestiers. Les ponceaux ne vont pas améliorer le quotidien des écrevisses à pattes blanches, des truites et des loches. Les forestiers devraient aussi en tirer avantage. Ces travaux doivent limiter les inondations des routes forestières.
