Photo : Davide Myriam
« Vous reprendrez bien un peu de liberté… » par la GRAT-Cie Jean-Louis Hourdin – Théâtre – Mardi 2 février à 20h30 à l’auditorium de Seynod
Entre 1716 et 1720, un banquier écossais, John Law, invente un système qui porte son nom. Il entreprend un projet aussi audacieux que visionnaire : lancer une souscription pour créer une banque centrale qui ferait circuler du papier monnaie. Le succès est considérable, mais le système s’emballe rapidement jusqu’à l’inévitable faillite. Elle ruine rentiers, propriétaires de capitaux, bourgeois qui ont vendu terres et maisons pour participer à la fortune promise.
C’est dans ce contexte que Marivaux écrit L’Île des esclaves. Une fable décrivant l’affrontement d’une lutte de classes primitive. Une pièce rapide sur la joie et la douleur, l’humain et le drame.
Marivaux, c’était hier et cela sera la première partie du spectacle. En seconde partie, une tentative de quitter le théâtre classique pour essayer d’inventer aujourd’hui un théâtre de documents à partir du livre de Naomi Klein, La stratégie du choc, la montée d’un capitalisme du désastre.
Dans les deux cas, il est question de richesse et de pauvreté, d’ordre et de désordre, d’oppression et de liberté, de fatalité et de révolte, d’humiliation et d’espérance.
De la naïve image d’une lutte des classes primitive, offerte par les renversements de position de la comédie de Marivaux, le spectacle fait un tremplin pour interroger les avatars du capitalisme d’aujourd’hui à travers les fortunes du néolibéralisme.
Gageons que les Grecs de fantaisie, échoués par Marivaux sur son Île des Esclaves, Arlequin et son maître Iphicrate, Euphrosine et son esclave Cleanthis, découvriront avec sidération ces histoires des temps futurs qui font notre réel.