Il se nomme Jekyll Wood. Il a grandi à Montamisé, près de Poitiers. Il présente vendredi soir son premier album « Who You Are » sur la scène du Printemps de Bourges. Et comme son nom l’indique, c’est un fan des Blues Brothers. Son disque se révèle décoiffant et dansant. Découverte!
D’un côté, Mr Jekyll, de l’autre, Mr Wood. Comme les deux personnages iconiques Jake et Elwood du duo américain Blues Brothers, l’une des références de Romain Gavilan, pour créer son double scénique, Jekyll Wood. Ce jeune Poitevin de 31 ans, désormais Tourangeau, se produit vendredi 27 avril au Printemps de Bourges à l’occasion de la sortie, le jour-même, de son tout premier album « Who You Are » (Time Is Out/L’Autre Distribution).
« Ce sera mon premier concert au Printemps de Bourges avec ce premier album et je suis impatient de jouer là-bas », nous confiait Jekyll Wood à quelques heures de son départ pour la capitale berruyère. « Je viens de passer six mois sans concert et j’ai hâte de jouer les morceaux. »
Le concert à Bourges sera, en fait, sa quatrième prestation dans ce festival emblématique de la scène musicale française. Habitué jusque-là de la scène « off », Jekyll Wood se produit cette année sur la scène gratuite Cher en Scène au cœur du village du festival et s’apprête à livrer un spectacle « un peu à l’américaine ».
On va leur faire un show. Ce sera une performance. J’aime l’idée de déployer mon énergie pour embarquer le public (Jekyll Wood)
« Mon idée est que les gens ne viennent pas juste écouter de la musique, ils viennent pour un spectacle, on va leur faire un « show » », raconte-t-il. « Ce sera une performance. J’aime l’idée de déployer mon énergie pour embarquer le public ».
► Nos confrères de France 3 Centre-Val-de-Loire ont reçu l’artiste dans leur édition du 12/13 ce vendredi 27 avril. Voici l’interview :
Et, pour la première fois, le spectacle se déroulera à un horaire plus en phase avec le rythme nocturne du festival… 21h.
L’album au son groovy et rock
L’album « Who You Are » se présente comme le fruit d’une année de travail.
« Il y a même, derrière ce disque, des années de questionnement et de réflexion sur le choix du son, confie-t-il. Il faut avoir passé du temps à expérimenter, beaucoup même, travailler en direct, pour s’approprier les morceaux. Des premiers enregistrements il y a un an, il y a eu beaucoup de réécoute et de travail sur le son. »
Le son, justement, se révèle puissant au service d’une musique groovy et rock. Il l’a travaillé avec Nicolas Miljeu, un ingénieur du son rencontré en 2012 à l’occasion d’un tremplin à Tours.
« Nicolas faisait le son sur le concert et m’a proposé de travailler avec lui sur un morceau qu’il espérait produire. »
Depuis, le duo travaille ensemble. Romain précise : « Je compose et il intervient sur la partie production sonore. »
Pour cette collaboration, le duo avoue « une vraie volonté de produire quelque chose de dynamique, de rock, tout en gardant ici et là, une touche plus dépouillée et folk. »
Sous influence anglo-saxonne
Sur la pochette de l’album, la silhouette découpée du musicien, lunettes noires et chemise ouverte, s’ouvre sur un mur de briques orangées, laissant apparaître le skyline d’une ville américaine.
Sur ce disque, les paroles sont toutes en anglais. « Carrément American », glisse souriant le double du musicien dans l’une des vidéos de présentation de son projet.
« J’ai une grosse culture musicale anglo-saxonne et c’est cette culture-là qui s’est imposée et avec elle, la langue. »
Pourtant, Jekyll Wood l’avoue volontiers : « J’aimerais écrire des morceaux en français. Ça représente quelque chose, quand on est Français. »
Le musicien confie avoir baigné dans diverses influences culturelles musicales.
A Montamisé près de Poitiers où il a grandi, il a fréquenté l’école de musique locale et a appris la guitare avec son père, de culture espagnole. A la maison, il n’était pas rare d’entendre et de jouer du flamenco ou de la rumba.
« Mon père n’a pas encore écouté le disque, mais même s’il sera sûrement fier, il me dira aussi que ça manque de flamenco! (rires) »
« Dans ma chambre d’ado »
L’album « Who You Are » est né dans la maison familiale de Montamisé.
« Je me souviens avoir écrit les premiers morceaux dans ma chambre d’ado. J’étais revenu passer des vacances chez mes parents. »
Les auditeurs attentifs retrouveront un peu de cette matière originelle dans « White Room », l’un des derniers morceaux du disque.
Le reste a été confectionné à Tours où vit désormais le musicien et son double scénique. L’un est parfois l’antagoniste de l’autre, même si sur l’essentiel, les deux se retrouvent…
Céline Dion ou Mariah Carey ?
Dans une série de vidéos de présentation du projet de disque, les Jake et Elwood tourangeaux – ange ou démon ? – adoptent le ton de l’humour et se livrent à un jeu de questions réponses très croustillants. Album plutôt ? rock ? pop ?
L’un et l’autre sont plus Beatles que Rolling Stones, Ray Charles que Beach Boys, Led Zepplin qu’ACDC et s’amusent de leur goût pour Notre Dame de Paris et Jean-Jacques Goldman. En revanche, entre Fight Club et Matrix, les deux ne parviennent pas à se mettre d’accord…
Financement participatif
Le disque existe en grande partie grâce au financement participatif.
Pour le musicien, il était « important de créer ce lien avec le public » : « investir les gens qui aimaient le projet et avec le bouche à oreille, créer la première véritable communication autour du disque. (…) La communauté participe à l’aventure, à la création de l’album »… qui, désormais, existe et est disponible en CD et sur les plateformes de téléchargement et d’écoute en streaming.