On sait que depuis quelques jours, la présidente Marie-Guite Dufay a perdu sa majorité absolue de 51 sièges sur 100 , depuis que la conseillère jurassienne UDE (écologiste, le parti de JV Placé) Jacqueline Ferrari a décidé de quitter le groupe majoritaire PS-PRG-UDE et de se ranger sous la bannière d’Emmanuel Macron. Un événement qui n’a pas encore réellement d’effet politique, mais comme on le pressentait depuis l’élection, la Présidentielle et les législatives pourraient bien compliquer les choses, et déchirer carrément la majorité de Bourgogne-Franche-Comté !
Et c’est probablement pour éviter cet écueil que Marie-Guite Dufay a adopté une position « présidentielle », sans donner trop d’indice sur un positionnement tranché. On se souvient qu’elle était allée au printemps dernier rencontrer Emmanuel Macron à Chalon, mais en se concentrant sur son thème de prédilection, l’économie sociale et solidaire. Mais depuis, elle n’a pas avancé de pion, ce qui serait beaucoup trop périlleux : elle doit composer avec une majorité à tiroir !
Côté bourguignon on y trouve en effet des socialistes « orthodoxes » comme Michel Neugnot, François Tenenbaum, ou Nathalie Leblanc , et des socialistes « montebourgeois » ou « hamonistes » comme Jérome Durain, le président du groupe , Stéphane Guiguet, Laurence Fluttaz, Sylvain Mathieu, Denis Lamard ou Nisrine Zaibi.
Rajoutons à cela Guy Ferez , le maire d’Auxerre, qui après avoir soutenu Manuel Valls s’est rangé derrière Emmanuel Macron sans pour autant quitter le groupe à la Région, et Muriel Vergès-Caullet qui vient de donner son parrainage présidentiel au leader d’en marche…
Et n’oublions pas les deux élus PRG, P.Molinoz et F.Chopard, qui avaient monnayé leur vote dès la première journée de la mandature. Or le PRG n’a pas encore annoncé son positionnement pour la Présidentielle…
On trouve une complexité identique et pareillement périlleuse dans les rangs francs-comtois, et pour couronner le tout, ne négligeons pas l’influence des deux « Ducs » : le maire de Besançon Jean-Louis Fousseret rallié à Emmanuel Macron, et le maire de Dijon François Rebsamen , dans le premier cercle de François Hollande, sans position nette pour l’instant et très influent sur les conseillers côte d’oriens !
Vous l’aurez compris, dans les prochains mois , Marie-Guite Dufay va devoir jouer finement pour préserver sa majorité…en priant pour que les divisions nationales ne fassent pas trop de dégâts dans ses rangs !