Au lendemain du remaniement il n’y a pas de ministre chargé des affaires européennes. Peut-être y aura-t-il un secrétaire d’état d’ici la semaine prochaine, mais en attendant, vu de Strasbourg, c’est un mauvais signal. Une fois de plus l’Europe ne semble pas être une priorité en France.
Parlement européen
En France, le ministre ou le secrétaire d’état en charge des affaires européennes reste rarement plus d’un an en place. Ils sont ainsi une petite dizaine à s’être succédés à ce poste en une décennie, alors que le voisin allemand fait preuve d’une plus grande stabilité. Fleur Pellerin est pressentie pour avoir sous son autorité le commerce extérieur, le tourisme et les affaires européennes. La France ne peut pas faire l’économie a minima d’un secrétariat d’état, même les britanniques ont un ministère dédié aux affaires européennes… On devrait en savoir plus la semaine prochaine quand sera dévoilé le reste de la liste des membres du gouvernement.
Sympathisants ou encartés, ils sont en tout 90 élus municipaux écolos dans la région. Pour les prochaines élections, les stratégies sont variées : si certaines listes Europe- Ecologie-les-Verts préfèrent l’indépendance, d’autres choisissent l’union, voire le partenariat. Portraits croisés à travers l’Alsace.
Henri Stoll, le maire de Kaysersberg, est candidat à sa propre succession.
L’avantage avec les élus Verts d’Alsace, c’est qu’on les remarque. Prenez Henri Stoll, par exemple, le maire de Kaysersberg. Élu depuis 1995, il ne se sépare jamais de sa cravate en bois. Pour ces municipales 2014, il se relance dans la course. Même si sa stratégie à lui depuis presque 20 ans, c’est plutôt de se faire élire sur sa personnalité. Jouer sur son étiquette politique ne l’intéresse pas, pour la bonne raison, explique-t-il, que « le côté « parti » n’intéresse pas la population ». A lui donc, l’image positive de l’ex- boy-scout et basketteur.
Autre grand visible du paysage politique vert de la région : Frédéric Hillbert, conseiller général et conseiller municipal à Colmar. Lui, il affiche ses convictions écolo grâce à son grand vélo couché. Une image raccord avec un programme alternatif, qui réclame par exemple la suppression du parking juste au pied de la cathédrale de Colmar. En 2008, la liste des Verts avait obtenu 6.7 % des suffrages. Pour autant, ils ne sont pas prêts à faire alliance, malgré les appels du pied du PS.
A Strasbourg, on fait à la fois « contre » et « avec ».
Des points litigieux avec le PS, les verts de Strasbourg en connaissent aussi : sur le grand contournement ouest, l’extension des zones d’activités ou encore le rallye d’Alsace. Malgré cela, depuis 6 ans, les élus d’Europe-Ecologie-les-Verts, Alain Jund en tête, font partie de l’équipe municipale, même s’ils ne se privent pas de faire entendre leur opinions. Crédité de 10 % des voix au premier tour par les sondages, les Verts de la capitale alsacienne partent donc confiants pour négocier avec les socialistes.
A Mulhouse, enfin, les jeux sont faits : centristes, écolos et radicaux de gauche ont rejoint dès le premier tour le candidat socialiste Pierre Freybruger.
Si les stratégies sont variées du Nord au sud de l’Alsace, Verts des villes, comme Verts des champs, tous ont maintenant le même objectif : grossir les rangs des élus municipaux écolos, qui sont environ 90 en Alsace.