06 Mai

François Hollande envisage un report des élections régionales et cantonales en 2016

 Le président de la République, interviewé mardi matin sur BFMTV et RMC, a estimé qu’il « serait intelligent » de tenir ces élections « avec le nouveau découpage » territorial que doit mettre en oeuvre le gouvernement.

François Hollande, sur BFMTV le 6 mai 2014

François Hollande, sur BFMTV le 6 mai 2014

« Si c’est 2016, ça permettrait d’avoir le temps. Je pense que ça serait intelligent de faire des élections régionales et départementales avec le nouveau découpage ».

L’extrait de l’interview consacré à la réforme territoriale

Le président de l’Association des régions de France, l’Aquitain Alain Rousset (PS), avait écrit la semaine dernière au Premier ministre Manuel Valls, pour regretter un projet de loi de réforme territoriale au calendrier « totalement intenable », et qui ne clarifie pas assez les compétences entre collectivités.

Selon lui, les présidents sont disposés à s’engager aux côtés du Premier ministre pour « co-construire » une méthode pour la réforme, mais « le calendrier qui résulterait du projet de loi est totalement intenable et doit être revu dans son ensemble ».

Dans sa déclaration de politique générale le 8 avril, Manuel Valls avait prévu de « diviser par deux » le nombre des régions au plus tard au 1er janvier 2017, de supprimer les départements « à l’horizon 2021 » et refondre la carte des intercommunalités d’ici à 2018.

Réclamant un « calendrier réaliste », Alain Rousset évoque l’éventualité d’un report des élections régionales, prévues en mars 2015, qui permettrait « de travailler
à la modernisation de notre organisation administrative ».

Jean-François Copé, président de l’UMP, a réagi au projet de François Hollande en demandant « un référendum » sur la réforme institutionnelle, mardi devant la presse.

« Je suis abasourdi de voir que le président de la République ait pu consacrer une interview sur les deux premières années de son quinquennat à parler de tripatouillage
électoral et de report d’élections cantonales et régionales à 2016″.

« On nous parle d’un big bang institutionnel », a dit le président de l’UMP. « Pourquoi pas, mais alors ça doit être avec à la clé un référendum, ça doit être à la clé avec la consultation de tous les Français ».

« C’est l’avenir de nos institutions qui est en jeu et pas simplement un bout de loi, uniquement par convenance personnelle, pour le président de la République qui a peur de perdre les élections en 2015 », a-t-il insisté.

 

31 Mar

Strasbourg : comment Roland Ries a repris l’avantage

L’Histoire retiendra que le maire (PS) sortant de Strasbourg est l’un des rares à échapper à la vague bleue des élections municipales de 2014. Il a été réélu de justesse avec seulement 1 509 voix d’avance sur son adversaire (UMP) Fabienne Keller, arrivée en tête au premier tour, à la faveur d’une triangulaire avec le FN.

L’ancienne maire l’avait emporté dans 7  des 10 cantons strasbourgeois (centre-ville, Orangerie, Robertsau, Meinau, Neudorf, Koenigshoffen et Neuhof ).

Grâce à une campagne d’entre-deux-tours très active, notamment dans les quartiers dits populaires, Roland Ries et son équipe ont réussi à remobiliser une partie des abstentionnistes de gauche qui, le 23 mars, ont voulu sanctionner la politique nationale et il a repris légèrement l’avantage dans 3 cantons-clé, au centre-ville, à Neudorf et à Koenigshoffen-Montagne Verte. Comme au premier tour, c’est dans le canton de la gare qu’il enregistre son meilleur score 59 %.

Alors qu’environ un quart de suffrages du premier tour du candidat FN Jean-Luc Schaffhauser s’est reporté sur son nom, Fabienne Keller réalise son meilleur résultat dans le canton de la Robertsau, fief de la droite strasbourgeoise, avec 56,72 % des voix.

Résultats des élections municipales 2014 à Strasbourg par canton

  • Canton 1 : Centre-ville
  • Canton 2 : Gare, Halles
  • Canton 3 : Bourse, Esplanade, Krutenau
  • Canton 4 : Orangerie, Quartier des XV
  • Canton 5 : Robertseau
  • Canton 6 : Cronenbourg, Hautepierre
  • Canton 7 : Neudorf ouest, Meinau
  • Canton 8 : Neudorf est
  • Canton 9 : Koenigshoffen, Montagne-Verte, Elsau
  • Canton 10 : Port-du-Rhin, Neuhof, Stockfeld

 

Reste qu’entre 2008 et 2014, Roland Ries a perdu quelque 8 500 voix, alors que Fabienne Keller en gagne environ 3 000.

Robert Herrmann devrait présider la Communauté Urbaine de Strasbourg

C’est arithmétique, mais c’était aussi le deal passé à l’automne dernier au sein du PS strasbourgeois. En cas de victoire de Roland Ries aux municipales, la présidence de la Communauté Urbaine reviendrait à son ex-premier adjoint Robert Herrmann.

Robert Herrmann

Robert Herrmann

La gauche devrait conserver la majorité absolue – 48 élus – au conseil du CUS, fort désormais de 95 membres (au lieu de 90). Si Schiltigheim bascule à droite, 4 communes sur 28 (Strasbourg, Illkirch-Graffenstaden, Ostwald et Mundolsheim ) restent à gauche ou de sensibilité de gauche.

 

 Avec 35 élus, Strasbourg fournit le plus gros contingent. Six élus PS d’Illkirch rejoignent aussi le conseil de CUS, ainsi que les deux premiers élus de la liste socialiste à Ostwald et de la liste d’union de la gauche à Schiltigheim. Robert Herrmann peut aussi tabler sur les voix de Valérie Wackermann à Lingolsheim, de Richard Sancho à Bischheim et peut-être de Béatrice Bulou, la nouvelle maire (DVG) de Mundolsheim.

Le Conseil de CUS sera installé le vendredi 11 avril 2014.

 

Le FN ne gagne pas de mairie, mais sera présent dans dix conseils municipaux en Alsace

A l’issue de ces élections municipales, le Front National enregistre une belle percée en Alsace, même s’il ne conquiert pas de mairies. Il passe de quatre à 28 conseillers municipaux, élargissant son ancrage local.

Martine Binder, Jean-Luc Schaffhauser, Freddy Cioleck

Martine Binder, Jean-Luc Schaffhauser, Freddy Cioleck

Stabilité à Mulhouse

Même si Martine Binder a perdu cinq points entre les deux tours (passant de 22 à 17 %), le FN conserve quatre élus au conseil municipal de Mulhouse. Martine et Patrick Binder, les leaders régionaux y siégeront ensemble.

Le retour du FN à Strasbourg

 Le FN fait également son retour au conseil municipal de Strasbourg, sous l’étiquette plus « light » du Rassemblement Bleu Marine, avec deux élus : Jean-Luc Schaffhauser et  Julia Abraham. Il fut brièvement présent dans la capitale régionale entre 1989 et 1992. Son leader d’alors Robert Spieler quitta ensuite le FN pour créer son propre mouvement Alsace d’Abord. Puis Jean-Louis Wehr fut élu conseiller municipal entre 2001 et 2008.

Huit autres communes, Illzach le meilleur score 

Mais le fait notable est que l’extrême-droite entre dans huit autres conseils municipaux : Barr (deux élus), Haguenau (quatre élus, dont le conseiller régional Jean-Claude Altherr, Herrlisheim (un élu) , Sarre-Union où la liste de Baptiste Pierre obtient 40 % des voix et quatre élus) et Wissembourg (un élu) dans le Bas-Rhin ; Ensisheim (quatre élus du RMB), Illzach (cinq élus) et Widensolen (un élu) dans le Haut-Rhin.

30 Mar

Alsace: le PS sauve Strasbourg, l’UMP garde Mulhouse

En Alsace, Roland Ries a permis au PS de sauver de justesse Strasbourg, son « îlot rose » dans une région très ancrée à droite, comme en témoigne la réélection aisée à Mulhouse de l’UMP Jean Rottner.

Dans la capitale régionale, M. Ries a été réélu dans le cadre d’une triangulaire avec le FN par 46,96% des voix, contre 45,03% à son adversaire UMP Fabienne Keller qui échoue ainsi à reconquérir la 7e ville de France, qu’elle avait déjà dirigée entre 2001 et 2008.

La présence au second tour du frontiste Jean-Luc Schaffhauser, qui a obtenu 8% des voix, a handicapé Mme Keller.

« J’ai eu des angoisses ces derniers temps, tous les sondages nous donnaient dans un mouchoir de poche », a commenté M. Ries, 69 ans, qui en 2008 l’avait emportéavec un score beaucoup plus net. ll a affirmé dimanche avoir été réélu sur la base d’une « orientation sociale-démocrate » et d’un programme « réaliste ».

A Mulhouse (Haut-Rhin), la deuxième ville alsacienne, le maire UMP Jean Rottner, qui avait succédé en 2010 en cours de mandat à Jean-Marie Bockel, a nettement remporté son premier test électoral en son nom propre, en battant son adversaire socialiste Pierre Freyburger par 45,77% contre 36,67%, lors d’une triangulaire.

La candidate frontiste Martine Binder a vu son score s’éroder entre les deux tours, passant de 21,85% à 17,55% des voix.

Cette ville historiquement à gauche était passée à droite en 2007 à la faveur du basculement dans le camp sarkozyste de Jean-Marie Bockel. Il était « difficile de résister au vote-sanction » à l’encontre du gouvernement, a commenté dimanche M. Freyburger.

Si Strasbourg reste acquise à la gauche, le coup de tonnerre est en revanche venu de la ville limitrophe de Schiltigheim (31.000 habitants) qui bascule à droite après 37 ans de gestion par la gauche. Le candidat UDI Jean-Marie Kutner, allié à l’UMP, y a nettement battu le sortant PS Raphaël Nisand (allié à EELV et au FG), par 55,49% des voix contre 44,51%.

L’UMP avait par ailleurs conservé dès le premier tour Colmar, troisième ville de la région. Le sortant Gilbert Meyer, 72 ans, y a été réélu pour un quatrième mandat avec 51,32% des voix, malgré quatre listes concurrentes.

Dans le Bas-Rhin, plusieurs maires UMP ou apparentés, tels Claude Sturni à Haguenau ou Laurent Furst à Molsheim, avaient également été réélus très facilement dès le premier tour.

Le seul « baron » PS facilement réélu avait été, à Illkirch-Graffenstaden, Jacques Bigot, également président sortant de la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS).

 

Strasbourg : Roland Ries (PS) gagne son duel avec Fabienne Keller (UMP) et conserve la mairie

Le maire PS de Strasbourg Roland Ries a été réélu dans le cadre d’une triangulaire avec l’UMP Fabienne Keller et le FN Jean-Luc Schaffhauser.Le maire sortant obtient 46,96 % des voix contre 45,03 % à Fabienne Keller et 8,01 % à Jean-Luc Schaffhauser. 1 509 voix séparent Roland Ries de son adversaire UMP.

Roland Ries et Alain Fontanel son probable premier adjoint.

Roland Ries et Alain Fontanel son probable premier adjoint.

« Nous avons entamé la métamorphose de cette ville et nous allons continuer », a déclaré M. Ries, 69 ans, devant ses partisans enthousiastes, alors que les résultats n’étaient pas encore définitifs. Le maire sortant s’est dit « très heureux » de cette victoire remportée dans un « contexte national difficile ». Dans la soirée, il a confirmé sur France 3 Alsace que ce mandat serait le dernier et qu’il l’assumerait pendant six ans.

Fabienne Keller, 54 ans, échoue ainsi à reconquérir la septième ville de France, qu’elle avait dirigée entre 2001 et 2008, et qui reste plus que jamais un « îlot rose » dans une Alsace très majoritairement de droite. La sénatrice UMP était pourtant légèrement en tête au soir du 1er tour, avec 32,93% des voix. Elle avait ensuite fusionné sa liste avec celle de l’ancien ministre UDI François Loos (7,56%).

« Roland Ries a été élu, c’est la volonté des Strasbourgeois », a réagi Fabienne Keller sur France 3 Alsace, « mais une dynamique a été créée, il y a une forte attente et « , a-t-elle poursuivi en s’adressant au maire réélu, « je souhaite que vous répondiez à ces défis avec efficacité »

Comme en 2008, M. Ries va diriger la ville aux côtés des écologistes d’Alain Jund (EELV). Les deux alliés s’étaient présentés séparément au premier tour (31,24% pour M. Ries, 8,52% pour M. Jund), avant de fusionner.

La réélection de Roland Ries à Strasbourg devrait permettre à son ex-premier adjoint PS Robert Herrmann d’accéder à la présidence de la Communauté urbaine. L’ex-président PS de la CUS, Jacques Bigot, devrait aussi succéder à Roland Ries au Sénat.

Lendemain de victoire pour Roland Ries

Dès ce matin, tout le monde était au travail, et Roland Ries, le premier. Fidèle au poste, mais avec le sourire…

Roland Ries invité du journal le 31 mars

Partie 1 : 

Partie 2 :

Retour sur la soirée d’hier à la CUS et au QG de Fabienne Keller

La soirée de Roland Ries

Roland Ries a pu savourer sa victoire dimanche soir, entouré des militants socialistes d’abord à la communauté urbaine de Strasbourg où finalement le suspense n’aura pas duré trop longtemps.

La soirée de Fabienne Keller

Dans le camp des battus, la soirée a été morose. Après une campagne très active, la déception de Fabienne Keller était visible. Ses partisans ont voulu y croire jusqu’au bout…

Les réactions




 

Les abstentionnistes, clé du second tour

Dimanche dernier, 50,3% des électeurs inscrits ne sont pas allés voter à Strasbourg. C’est cinq points de moins qu’en 2008. Pour rallier ces électeurs démobilisés, les candidats en lice pour le second tour n’ont pas ménagé leurs efforts.

Les bureaux de vote seront ouvert dimanche de 8 h à 18 h, sauf à Strasbourg où ils fermeront à 20 h

Strasbourg : les derniers meetings de F. Keller et R. Ries avant le second tour

Fabienne Keller et Roland Ries

Fabienne Keller et Roland Ries

A l’issue d’une journée-marathon jeudi où les deux principaux adversaires des municipales à Strasbourg ont participé à de nombreux débats, dont celui organisé par France 3 Alsace, Roland Ries et Fabienne Keller étaient en meeting. Le dernier de la campagne avant le second tour.

Le maire sortant Roland Ries était à Cronenbourg où 500 personnes vont venues le soutenir. Pour le candidat PS-Europe Ecologie Les Verts, l’important c’est de continuer.

L’ancienne maire Fabienne Keller était dans le quartier de Neudorf. Devant un public de 800 personnes, la candidate UMP-UDI-MoDem a placé l’alternance au coeur de son discours.

A Strasbourg, le second tour s’annonce très serré

Le tour décisif des municipales s’annonce extrêmement serré dimanche à Strasbourg, la liste du maire sortant Roland Ries (PS) n’étant créditée que d’un point d’avance
sur celle de Fabienne Keller (UMP), dans un dernier sondage Ifop pour i-TELE et 20 MINUTES publié jeudi.

Sondage IFOP pour I-Télé et 20 minutes

Sondage IFOP pour I-Télé et 20 minutes

La liste PS-PRG-MRC-EELV conduite par Roland Ries obtient 46% des intentions de vote au deuxième tour contre 45% à celle réunissant UMP-MoDem-UDI menée par Fabienne Keller, et 9% au candidat FN dans cette triangulaire, Jean-Luc Schaffhauser, selon cette enquête d’opinion.

« L’écart UMP/PS apparaît particulièrement ténu ». Il s’avère « tributaire du comportement des abstentionnistes du premier tour » et « le choix final de l’électorat frontiste constitue la clé du scrutin », commente l’Ifop.

L’institut de sondages souligne une « décrue » entre les deux tours (9% d’intentions de vote pour le deuxième, contre 11% recueillis au premier) pour la liste Schaffhauser, phénomène « bénéficiant à Fabienne Keller ». Une amplification de ce comportement « utile antigauche » des électeurs FN « serait de nature à réduire l’écart entre Roland Ries et Fabienne Keller, voire de permettre à celle-ci de retrouver son siège perdu en 2008 », conclut l’Ifop. Fabienne Keller a déjà été maire de Strasbourg, de 2001 à 2008, année où elle a été battue par Roland Ries.

Ce sondage a été réalisé par téléphone les 25 et 26 mars auprès d’un échantillon représentatif de 602 Strasbourgeois inscrits sur les listes électorales. La notice est consultable à la commission des sondages.