François Hollande a réaffirmé dimanche 3 mai à Strasbourg le statut de « capitale européenne » de la métropole alsacienne, en signant un contrat triennal destiné à l’aider à assumer ce statut.
« Jamais la France n’autorisera quelque modification que ce soit » dans les traités remettant en question le statut de capitale européenne de Strasbourg, a répété le chef de l’Etat, alors que Strasbourg fait face depuis des années à une fronde d’une majorité d’eurodéputés plaidant pour un déménagement du siège du Parlement européen à Bruxelles.
Mais cette fronde se heurte au véto de la France, car cette décision est du ressort des traités négociés à l’unanimité des gouvernements de l’Union européenne. François Hollande, avant de partir visiter le camp de concentration nazi du Struthof en Alsace pour la Journée nationale de la déportation, a signé à Strasbourg le nouveau contrat de plan Etat-Région de l’Alsace (CPER) pour la période 2015-2020 et le nouveau contrat triennal de « Strasbourg, capitale européenne », une allocation servant depuis 1980 à financer des projets pour conforter son statut européen.
Sur une enveloppe globale de près d’un milliard d’euros, environ la moitié des investissements prévus par ces deux contrats sont consacrés à Strasbourg, car « c’est dans l’intérêt de la France d’y mettre davantage de moyens », a souligné le chef de l’Etat. Toutefois, tant le nouveau CPER de l’Alsace (836 millions d’euros) que le contrat triennal de Strasbourg pour 2015-2017 (149 millions) s’inscrivent en nette baisse par rapport aux années précédentes. Ces investissements portent notamment sur des infrastructures de transports, la transition énergétique, l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation, le numérique et les « filières d’avenir », ou encore la culture.
La future grande région « ne retirera rien à l’Alsace, et certainement pas son droit local »,
Strasbourg disposera des « services indispensables » à son statut de capitale de la future région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, a promis le chef de l’Etat, tout en précisant que Metz et Châlons-en-Champagne devront également être « valorisées ». La future grande région « ne retirera rien à l’Alsace, et certainement pas son droit local », héritage de l’Empire allemand qui avait annexé l’Alsace-Moselle de 1871 et 1918, a encore assuré le président de la République.