Elles sont actuellement 4 femmes députées sur 128 à Beyrouth. « Et encore, ce sont des femmes de, des filles de... »précise Patricia Elias Smida, avocate engagée dans le mouvement Women in front. Ex candidate aux législatives de l’étranger en juin dernier dans la 10è circonscription (Afrique de l’est, Proche Orient) et binationale franco libanaise, Patricia Alias Smida a décidé de mettre son expérience au service de la cause. « Une des députées avait réussi à proposer un projet de loi contre la violence conjugale, mais les partis n’en ont pas voulu !.Il faut que les femmes soient plus nombreuses. Nous sommes convaincues de pouvoir changer les choses de l’intérieur. Des femmes, cela veut dire plus de travail, moins de corruption »
L’objectif de « Women in front » est de pouvoir présenter au moins 1 femme dans une circonscription sur 2, soit 64 candidates au scrutin prévu en juin prochain. Un pari audacieux dans une société largement marquée par le poids de la famille et des traditions et où la loi électorale encore en débat (!) pourrait organiser le vote par confession religieuse.
Financement : ni politique, ni libanais
Mais le mouvement est lancé et se structure grâce à des aides et de bonnes volontés parfois inattendues. Des amis publicitaires ont conçu une campagne multi supports comprenant 6 spots télévisés qui seront diffusés gracieusement sur le créneau réservé…au Ministère de l’Information !!
« Women in front » recherche des partenariats internationaux et a déjà trouvé le relais du Parlement Européen qui a financé une session de formation pour 12 candidates. Une charte commune de la femme libanaise est en cours de rédaction et servira de lien et de profession de foi pour les candidates.
Rien n’est laissé au hasard. Des campagnes de sensibilisation sont prévues en direction des femmes électrices et des médias. Une chose est certaine, les militantes de W.I.F. (bientôt un site éponyme) font preuve d’une détermination sans faille. A la question de savoir, si la « marraine française » pourrait s’engager plus avant et pourquoi pas se présenter en personne, Patricia Elias Smida répond, qu’à ce stade, « elle n’exclut rien ! »