Un rêve de cinéma ! Quand il discute avec ses amis du PDKI (Parti Démocratique des Kurdes d’Iran) de son désir de rejoindre l’Angleterre, Soran ne fait pas mystère de sa motivation. Pas d’arguments économiques, ni politiques, s’il a choisi d’entreprendre le difficile voyage de l’immigration clandestine, c’est tout simplement parce qu’il n’existe pas d’écoles de cinéma en Irak !
« Soran fait son cinéma » est un document rare qui change le regard sur une réalité méconnue. Un clandestin n’et pas forcément un damné de la terre, il peut être aussi un jeune poussé par un désir d’ailleurs et une envie de se réaliser personnellement S’il était Français, Soran serait un expatrié comme les autres. Mais quand on n’a pas de patrie…
Soran aurait peut-être pu déposer un dossier d’immigration. Il a préféré proposer le deal à Fulvia Alberti, réalisatrice italienne qui travaille depuis longtemps dans la région. Chacun sa caméra, chacun sa part d’expatriation, c’est parti pour un voyage à deux voix qui va durer 9 mois ! Turquie, Grèce, centre de rétention, grève de la faim, marche à pied, nage, voiture, train, camion, le périple est impressionnant et éloquent. Vous découvrirez par exemple, que tous les passeurs ne sont pas des « négriers » et qu’ils peuvent mobiliser jusqu’à une famille complète pour faciliter le passage aux frontières de l’UE ! Certes, il faudra rembourser plus tard. Mais Soran, s’il va perdre 20 kilos, ne se départira jamais d’un humour très attachant.
Un doc à voir sur les rives de la Méditerranée
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