03 Sep

Couvrez cet objectif que je ne saurais voir

Pas toujours facile d'utiliser un appareil photo. © Amélie Daviet

Pas toujours facile d’utiliser un appareil photo. © Amélie Daviet

L’objectif frétillant en prolongement du nombril, les photo-reporters amateurs ont investi Visa pour l’image.

Cette gente en grande majorité masculine parcourt les salles d’expositions, armée de sérieux et de l’importance que lui confèrent des appareils photos aux dimensions impressionnantes.

Rien de tel qu’un coup de monopode bien placé pour signaler au visiteur lambda qu’il gène. « Excusez-vous », semblent exiger ces photographes amateurs, n’hésitant pas à écarter la foule pour capter une meilleure lumière. C’est que l’immortalisation des photos des autres demande du doigté… et visiblement, surtout du matériel. Continuer la lecture

« Une photo, un auteur » avec Gaël Turine

À Visa pour l’Image, l’exposition « Le mur et la peur » de Gaël Turine montre une réalité méconnue : l’existence d’un mur-frontière, long de 3 200 km, séparant l’Inde du Bangladesh. Cette réalité, le Belge, membre de l’Agence VU’, l’a côtoyée pendant près de deux ans. Tantôt d’un côté du mur, tantôt de l’autre.

Un calme trompeur. Comment vit-on à côté d’un mur ou de barbelés surveillés par la police indienne, que les Bangladais tentent de franchir au risque de leur vie ? Comme dans le cliché ci-dessous, le photographe raconte la vie quotidienne à l’ombre de ce qu’il appelle « le mur de la peur ». En 2013, Gaël Turine s’est vu décerner le Prix spécial du meilleur reportage photo par l’Agence française du développement pour ce travail inédit.

Etre reconnu dans le métier, c’est leur objectif

Coline Rohart et Florian Tomasini présentent pour la première fois leurs reportages au festival Off de Visa. © Alexandre Ollivieri

Coline Rohart et Florian Tomasini présentent pour la première fois leurs reportages au festival Off de Visa. © Alexandre Ollivieri

À Perpignan, les grands noms du photojournalisme côtoient les amateurs. Parmi eux, deux jeunes photographes qui exposent au festival Off et qui rêvent, un jour, d’atteindre Visa.

À 20 et 21 ans, ils sont les benjamins de l’événement et les deux seuls en lice pour le prix « jeunes » de Visa Off, réservé aux moins de 25 ans. Jusqu’au 13 septembre, Coline Rohart et Florian Tomasini présentent chacun un reportage, à l’occasion du festival de photo-reportage amateur. « Ils ont le talent et ont parfaitement compris l’esprit du Off, se réjouit Didier Hoiry, qui dirige la manifestation. Ils ont les moyens pour percer dans ce milieu. »

Leur rêve ? Présenter leur travail au festival officiel de Visa pour l’image. « Ce serait magnifique de côtoyer tous ces professionnels », explique Coline, étudiante en Master Sciences Po à Aix-en-Provence. « Visa, c’est un tremplin formidable pour la suite, ajoute Florian, titulaire d’une licence internationale en audiovisuel. Ça permet de multiplier les contacts. » Continuer la lecture

Ukraine : la guerre dans l’objectif

Confrontation entre les militants pro-européens et la police dans la zone de conflit de la rue Hrushevskoho. Kiev, Ukraine, 22 janvier 2014. © Guillaume Herbaut / Institute

Confrontation entre les militants pro-européens et la police dans la zone de conflit de la rue Hrushevskoho. Kiev, Ukraine, 22 janvier 2014. © Guillaume Herbaut / Institute

L’un est français, l’autre ukrainien. Visa pour l’Image expose les photos de Guillaume Herbaut et Maxim Dondyuk au couvent des Minimes, à Perpignan. Les deux photojournalistes ont une lecture du conflit ukrainien qui frôle parfois le film d’action.

Vous les avez forcement vues en lisant les magazines et quotidiens évoquant le conflit ukrainien. Votre œil s’est arrêté sur ces combattants en tenue de ski affrontant des soldats bien armés, ou ces combats, place Maïdan, aux couleurs surréalistes.

Maxim Dondyuk et Guillaume Herbaut ont été les témoins directs de ces événements cruciaux, à Kiev comme dans le Donbass, théâtre de violents affrontements entre Ukrainiens et militaires russes. Continuer la lecture

La photo du jour : « Sur ce cliché, on ne sent pas vraiment le danger »

Inde : province du Bengale-Occidental, ville frontalière de Hili. Deux Bangladaises tentent de franchir le mur qui les sépare de l'Inde.

Inde : province du Bengale-Occidental, ville frontalière de Hili. Deux Bangladaises tentent de franchir le mur qui les sépare de l’Inde. © Gaël Turine / Agence VU’.

Comme chaque jour pendant une semaine, les festivaliers de Visa pour l’image à Perpignan se prêtent à l’exercice : commenter la photo du jour. Aujourd’hui, décryptage d’une image issue du « Mur de la peur », exposition de Gaël Turine, photographe pour l’agence Vu’.

La photo entre les mains, Marine comme Alain ou Marie-Claire marquent une pause puis décryptent la photo de Gaël Turine sans trop de difficulté : « Ces femmes fuient la misère ! ». Le mur « haut et épais » les a mis sur la piste. « Moi, je serais bien incapable de sauter un mur comme celui-ci. Quand j’étais petit, j’escaladais pour voler des fruits chez mes voisins mais là, c’est balèze. Leurs vies doivent être menacées », commente Alain, un Perpignanais de 51 ans. Continuer la lecture

Décapitation de Steven Sotloff : Visa réagit

Jean-François Leroy, directeur du festival, lors de l'ouverture de la projection mardi soir. ©Maud Coillard

Jean-François Leroy, directeur du festival, lors de l’ouverture de la projection mardi soir. ©Maud Coillard

La diffusion d’une vidéo de l’exécution du journaliste américain Steven Sotloff par l’Etat islamique, deux semaines après celle de James Foley, illustre une fois de plus le danger auquel sont confrontés les reporters sur le terrain. Les réactions à Visa pour l’image, entre colère et silence. 

« Le dégoût, la nausée, la lâcheté… On manque de mots pour qualifier cet acte. » L’annonce de la diffusion d’une vidéo de la décapitation du journaliste Steven Sotloff par les djihadistes de l’Etat islamique en Irak est tombée depuis quelques heures lorsque Jean-François Leroy, directeur de Visa pour l’image, lance la projection de ce mardi soir. Cette exécution intervient deux semaines après celle de James Foley. Continuer la lecture

« Une photo, un auteur » avec Christophe Simon

Accompagnés par Christophe Simon, photographe depuis 30 ans et responsable de la photo AFP au Brésil, dix-huit adolescents sont devenus reporters de rue. Nous sommes alors à un an de la Coupe du monde de football.

L’enfant de la favela brésilienne Cidade de deus (Cité de Dieu) a respecté la commande : photographier « son » football. Le résultat est étonnant, le cadrage est digne d’un professionnel. Découvrez ci-dessous une photo signée Kauan Oliveira de Lima.

A. K. – Images : N. C. (France 3)

Grâce à ce projet, une école de photojournalisme pourrait voir le jour dans la Cidade de deus dès le mois d’octobre. Une vidéo raconte l’expérience de ces jeunes photographes de la favela.

02 Sep

Visa rend hommage aux photographes disparus

Benghazi, Libye, 15 avril 2011. Ali Salem el-Faizani, 10 ans, posté au carrefour où il règle la circulation. Depuis presque deux mois, les écoles de l’est du pays sont fermées à cause du conflit en cours. Certains enfants travaillent pour passer le temps. Benghazi, Libya, April 15, 2011.   Ali Salem el-Faizani (10) at a street corner while working as a traffic officer. With schools across eastern Libya closed for nearly two months because of the ongoing civil conflict, some children such as Al, chose to work to pass the time. © Chris Hondros / Getty Images

Benghazi, Libye, 15 avril 2011.Ali Salem el-Faizani, 10 ans, posté au carrefour où il règle la circulation. Depuis presque deux mois, les écoles de l’est du pays sont fermées à cause du conflit en cours. Certains enfants travaillent pour passer le temps.© Chris Hondros / Getty Images

Camille Lepage, Anja Niedringhaus, James Foley… La liste de reporters disparus sur les champs de bataille, appareil photo en main, s’allonge chaque année. Comment témoigner sans s’exposer, c’est la question centrale de cette 26e édition. 

« Lorsqu’on est reporter, la guerre, c’est le Graal de la profession. » Par ces mots, Régis Le Sommier, directeur adjoint de Paris Match, illustre ce besoin incessant de Chris Hondros de « sauter dans le vide ». Au point d’y laisser sa vie le 20 avril 2011, en Libye.

Chaque jour, des journalistes se mettent en danger pour capter une image d’un conflit ou mettre des mots sur une guerre. Ces photos recouvrent une partie des murs de Visa pour l’image depuis vingt-six ans. Devant les disparitions de ces témoins, le festival refuse de rester muet. « C’est important de rendre hommage à ces gens qui ont pris des risques immenses pour montrer ce qu’il se passe dans le monde. Heureusement que Visa est là pour jouer ce rôle », souligne le photographe Bruno Amsellem. Continuer la lecture

« Ceux du Nord » : la guerre du Vietnam vue par les vainqueurs

9 mars 1973. Suite aux accords de paix signés à Paris le 27 janvier 1973, le plus grand échange de prisonniers dans l’histoire de la guerre du Vietnam a lieu au printemps 1973 près du fleuve Thach Han, dans la province de Quang Tri. Les prisonniers nord-vietnamiens libérés par les Sud-Vietnamiens courent vers leurs compagnons d’armes. À l’arrière-plan, on aperçoit  les drapeaux sud-vietnamiens. © Chu Chi Thành

9 mars 1973. Suite aux accords de paix signés à Paris le 27 janvier 1973, le plus grand échange de prisonniers dans l’histoire de la guerre du Vietnam a lieu au printemps 1973 près du fleuve Thach Han, dans la province de Quang Tri. Les prisonniers nord-vietnamiens libérés par les Sud-Vietnamiens courent vers leurs compagnons d’armes. À l’arrière-plan, on aperçoit les drapeaux sud-vietnamiens. © Chu Chi Thành

L’exposition « Ceux du Nord » permet de vivre la guerre du Vietnam, telle qu’elle a été couverte par quatre soldats-reporters du camp pro-soviétique. On découvre une guerre du petit peuple, un regard nouveau sur un pan d’histoire déjà largement médiatisé.

Torses nus, des dizaines d’hommes traversent une rivière en courant. Une foule de soldats se précipite vers eux. Il y a des sourires, des accolades. Nous sommes le 9 mars 1973, au bord du Thach Han River. Le plus important échange de prisonniers de la guerre du Vietnam vient d’avoir lieu. « C’est une scène que je ne pourrai jamais oublier », affirme Chi Chu, auteur du cliché, exposé à Visa pour l’image. Continuer la lecture

Infiltré dans les camps Rohingyas de Birmanie

Depuis les émeutes de juin 2012, plus de 140 000 personnes appartenant à la minorité musulmane des Rohingyas sont confinées dans des camps de déplacés dans l’État de l’Arakan. Sittwe, Birmanie (Myanmar), août 2013. © Bruno Amsellem / Signatures

Depuis les émeutes de juin 2012, plus de 140 000 personnes appartenant à la minorité musulmane des Rohingyas sont confinées dans des camps de déplacés dans l’État de l’Arakan. Sittwe, Birmanie (Myanmar), août 2013. © Bruno Amsellem / Signatures

L’été dernier, le photographe Bruno Amsellem s’est rendu en Birmanie dans les camps des Rohingyas, une minorité musulmane persécutée par les bouddhistes extrémistes du pays. Il expose ses clichés cette année à Perpignan et raconte son parcours pour infiltrer ces camps très fermés.

Bruno Amsellem est un habitué de Visa pour l’image. Déjà présent en 2006 et 2012, le photographe lyonnais revient cette année avec un reportage sur les Rohingyas du sud-ouest de la Birmanie. Pendant plusieurs mois, lui et la journaliste Anne-Lise Fantino se sont immergés pour le magazine Femmes en résistance dans le quotidien de cette société musulmane persécutée par les bouddhistes qui leur refusent la nationalité birmane. Continuer la lecture

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