05 Sep

Photographes 4.0

Un photographe espagnol pendant la semaine professionnelle de Visa pour l'Image. © Olivia Comte

Un photographe espagnol pendant la semaine professionnelle de Visa pour l’Image. © Olivia Comte

À Visa, les professionnels de l’image conseillent aux photographes de devenir plus visibles sur la toile.

« En ce moment, je passe des mois sans parvenir à publier quoi que ce soit », se désole Lizzie Sadin, photographe chevronnée. « Alors que j’ai déjà travaillé avec plusieurs grands journaux et eu de nombreux titres. » Elle a reçu le Visa d’or en 2007 et le prix Pierre et Alexandra Boulat en 2010.

Elle participait jeudi à la table ronde « Vente et visibilité des photographies sur internet » pour écouter les conseils de Claudia Zels, présidente de l’Ani (Association nationale des iconographes) et chef du service photo de Management. L’iconographe estime que « le marché a beaucoup changé avec l’arrivée des amateurs sur internet. Ils ont pris une grande place dans la photo illustrative et touristique. » Continuer la lecture

Le marathon d’un jeune photographe à Visa

Tim Robinson montre son travail à l'agence Polaris. © Marie Collinet

Tim Robinson montre son travail à l’agence Polaris. © Marie Collinet

Les jeunes photographes sont nombreux à Visa. Ils sont là pour se faire connaître. Mais dans la foule, certains semblent perdus. Tim Robinson, un photographe encore amateur de 24 ans, s’est préparé pour être le plus efficace possible.

8h45 : Le réveil est difficile pour Tim Robinson. Après neuf mois de voyage entre le Pakistan, l’Inde, Londres, il est à Perpignan pour le festival Visa pour l’image. Une grande première pour ce jeune Australien de 25 ans. Il sait qu’il doit être en forme pour présenter ses deux grands projets photos aux agences. Il quitte son hôtel du centre-ville sans petit-déjeuner. L’endroit est un peu miteux, mais c’était le moins cher de la ville. 40 euros la nuit, tout de même.

9h45 : Sacoche d’ordinateur à la main, sac en bandoulière, le photographe en herbe enfile son badge d’accréditation (60 euros). Un peu hésitant, il se glisse dans la file d’attente en bas du palais des Congrès. Il veut être l’un des premiers à gravir les deux étages pour arriver devant le stand de Getty. Il espère pouvoir obtenir un rendez-vous. Avec ses tongs et son jean troué, le grand rouquin se la joue cool. Mais le stress monte. Il commence à transpirer. Le temps qu’il se rafraîchisse, les premières personnes sont déjà rentrées.

10h03 : Dans la salle des agences, au deuxième étage, une bonne dizaine de personnes attendent devant Tim face au stand de Getty. Quand son tour arrive, il n’y a déjà plus aucun créneau pour la journée. Le planning étant fait au jour le jour, on lui conseille de revenir demain encore plus tôt. Mais le bureau n’ouvre qu’à 10 heures, Tim ne voit pas comment il pourrait arriver plus tôt. Il reste courtois malgré l’absurdité de la réponse et la fatigue. Continuer la lecture

Photographe de guerre, profession sans improvisation

Monrovia, Liberia, 23 juillet 2003. Cri de guerre. Ce soldat des forces pro-gouvernementales vient de tirer une roquette sur les forces rebelles près d’un pont stratégique de la ligne de front. Malgré l’appel au cessez-le-feu des dirigeants du groupe rebelle LURD, les affrontements ont persisté dans la capitale. © Chris Hondros / Getty Images

Monrovia, Liberia, 23 juillet 2003. Cri de guerre. Ce soldat des forces pro-gouvernementales vient de tirer une roquette sur les forces rebelles près d’un pont stratégique de la ligne de front. Malgré l’appel au cessez-le-feu des dirigeants du groupe rebelle LURD, les affrontements ont persisté dans la capitale. © Chris Hondros / Getty Images

Couvrir une guerre, travailler au cœur d’un conflit et affronter le danger. Les aînés l’ont vécu. De jeunes photographes y aspirent. Au risque d’en oublier l’essentiel. La préparation, l’humilité et la maîtrise des techniques de la photo, tout simplement.

Au premier plan, le brassard et la carte de presse accompagnent deux Nikon. À côté, des stylos, un carnet de notes, une lampe de poche Maglite et une brosse à dents. Le tout déborde d’un Domke marron qui semble accuser le poids des ans. Jusqu’ici, l’image illustre (presque trop) bien la panoplie du parfait photoreporter. Au fond, placé derrière un magnétophone, un objet incliné sur une chaise interpelle : une kalachnikov. Elle éclipserait presque l’idée de reportage pour laisser place à la guerre. Au combat.

Patrick Chauvel, puisque cette photo lui appartient, a couvert des dizaines de conflits. Ses aventures ont construit sa légende. Celle dont rêvent aujourd’hui de jeunes photographes. Au risque de tomber dans la caricature.

 « Moi, ce que je veux, c’est trouver la petite histoire dans la grande. » Le discours est rôdé et les mots répétés à l’envi. La vingtaine à peine passée,  ce photographe a déjà suivi deux guerres. Il a même commencé par ça. « Je voulais faire un reportage sur un conflit », lance-t-il, plein d’aplomb. Continuer la lecture

04 Sep

Pas de visa pour la Syrie

Bombardement d'un baril de TNT sur des habitations civiles. De nombreux blessés et morts sont à déplorer en ce 10 juillet 2014. Les corps sont en lambeau. Cet homme a perdu sa femme déchiquetée à ses pieds. Il crie sa tristesse.

Bombardement d’un baril de TNT sur des habitations civiles. De nombreux blessés et morts sont à déplorer en ce 10 juillet 2014. Les corps sont en lambeau. Cet homme a perdu sa femme déchiquetée à ses pieds. Il crie sa tristesse. ©Laurence Geai/SIPA

L’édition 2013 de Visa pour l’image avait largement mis en avant la crise syrienne. Cette année, elle a disparu des salles d’expositions de Perpignan. 

Jérôme Sessini, Sebastiano Tomada, Goran Tomasevic, trois photographes et autant d’expositions consacrées à la Syrie lors de l’édition 2013 de Visa pour l’image. Le visa d’or avait été attribué à Laurent Van Der Stockt pour son reportage dans la banlieue de Damas au moment des attaques chimiques. Sans compter la venue d’Edith Bouvier pour son livre Chambre avec vue sur la guerre. Cette année, du couvent des Minimes à l’église des Dominicains en passant par la chapelle du Tiers-ordre, Alep est invisible. Que reste-t-il du conflit syrien qui a tant mobilisé ? Continuer la lecture

03 Sep

Décapitation de Steven Sotloff : Visa réagit

Jean-François Leroy, directeur du festival, lors de l'ouverture de la projection mardi soir. ©Maud Coillard

Jean-François Leroy, directeur du festival, lors de l’ouverture de la projection mardi soir. ©Maud Coillard

La diffusion d’une vidéo de l’exécution du journaliste américain Steven Sotloff par l’Etat islamique, deux semaines après celle de James Foley, illustre une fois de plus le danger auquel sont confrontés les reporters sur le terrain. Les réactions à Visa pour l’image, entre colère et silence. 

« Le dégoût, la nausée, la lâcheté… On manque de mots pour qualifier cet acte. » L’annonce de la diffusion d’une vidéo de la décapitation du journaliste Steven Sotloff par les djihadistes de l’Etat islamique en Irak est tombée depuis quelques heures lorsque Jean-François Leroy, directeur de Visa pour l’image, lance la projection de ce mardi soir. Cette exécution intervient deux semaines après celle de James Foley. Continuer la lecture

02 Sep

Visa rend hommage aux photographes disparus

Benghazi, Libye, 15 avril 2011. Ali Salem el-Faizani, 10 ans, posté au carrefour où il règle la circulation. Depuis presque deux mois, les écoles de l’est du pays sont fermées à cause du conflit en cours. Certains enfants travaillent pour passer le temps. Benghazi, Libya, April 15, 2011.   Ali Salem el-Faizani (10) at a street corner while working as a traffic officer. With schools across eastern Libya closed for nearly two months because of the ongoing civil conflict, some children such as Al, chose to work to pass the time. © Chris Hondros / Getty Images

Benghazi, Libye, 15 avril 2011.Ali Salem el-Faizani, 10 ans, posté au carrefour où il règle la circulation. Depuis presque deux mois, les écoles de l’est du pays sont fermées à cause du conflit en cours. Certains enfants travaillent pour passer le temps.© Chris Hondros / Getty Images

Camille Lepage, Anja Niedringhaus, James Foley… La liste de reporters disparus sur les champs de bataille, appareil photo en main, s’allonge chaque année. Comment témoigner sans s’exposer, c’est la question centrale de cette 26e édition. 

« Lorsqu’on est reporter, la guerre, c’est le Graal de la profession. » Par ces mots, Régis Le Sommier, directeur adjoint de Paris Match, illustre ce besoin incessant de Chris Hondros de « sauter dans le vide ». Au point d’y laisser sa vie le 20 avril 2011, en Libye.

Chaque jour, des journalistes se mettent en danger pour capter une image d’un conflit ou mettre des mots sur une guerre. Ces photos recouvrent une partie des murs de Visa pour l’image depuis vingt-six ans. Devant les disparitions de ces témoins, le festival refuse de rester muet. « C’est important de rendre hommage à ces gens qui ont pris des risques immenses pour montrer ce qu’il se passe dans le monde. Heureusement que Visa est là pour jouer ce rôle », souligne le photographe Bruno Amsellem. Continuer la lecture

01 Sep

Opération #dysturb dans Perpignan

Collage rue du Castillet à Perpignan.

Collage rue du Castillet à Perpignan.

Le photojournalisme s’affiche à même les murs de Perpignan.

D’ordinaire, le collage a lieu de nuit à la sauvage dans les rues de Paris. A Perpignan, Jean-Marc Pujol a donné son accord et l’ambiance est plus bon enfant. Mais l’objectif demeure le même pour le collectif #dysturb né en mai dernier : « Donner à voir des photos d’actualité en pleine rue pour réveiller les consciences », « Trouver un nouveau support », « Montrer qu’en pleine crise de la presse, le photojournalisme n’est pas mort ». Continuer la lecture