L’objectif frétillant en prolongement du nombril, les photo-reporters amateurs ont investi Visa pour l’image.
Cette gente en grande majorité masculine parcourt les salles d’expositions, armée de sérieux et de l’importance que lui confèrent des appareils photos aux dimensions impressionnantes.
Rien de tel qu’un coup de monopode bien placé pour signaler au visiteur lambda qu’il gène. « Excusez-vous », semblent exiger ces photographes amateurs, n’hésitant pas à écarter la foule pour capter une meilleure lumière. C’est que l’immortalisation des photos des autres demande du doigté… et visiblement, surtout du matériel.
Et les flashs crépitent, captant des clichés déformés puisque sous verre. Et les zooms visent pendant que l’on échange dans le jargon des photographes – « c’est saturé », « trop de bruit sur la photo » … Les souvenirs de guerres imaginées ou vécues par d’autres rivalisent de fausse modestie. Gourde en bandoulière, sac de baroudeur à l’épaule, le doigt sur la gâchette de l’appareil, le « photo-reporter » est paré pour affronter les ruelles de Perpignan. A Visa, on n’expose pas que des clichés mais également les photographes du dimanche. Vivement lundi …
Amélie DAVIET