15 Déc

De la prothèse bionique au premier Human Lab: la folle année de My Human Kit

nicolas bionico google

Après avoir remporté le Google Impact Challenge, avec une dotation de 200 000 euros, le projet de Bionico et  sa prothèse bionique imprimée en 3D est devenu professionnel. My Human Kit compte aujourd’hui 4 salariés, et compte sur vous pour un nouveau challenge : remporter le concours « La France s’engage ».

Pour le moment, le premier engrenage, c’est moi. Le premier salarié. Ensuite, ce sera Hugues, et on va tourner à deux. Ensuite, ce sera Yohan, et on sera trois

C’était il y a un an, dans la pépinière associative de la maison des associations de Rennes, au lendemain des résultats du Google Impact Challenge. Nicolas Huchet, alias Bionico, avait remporté les 200 000 euros qui propulsaient son projet individuel en une aventure professionnelle.

Depuis, l’équipe de My Human kit compte quatre personnes salariées, et un réseau de « volontaires » qui s‘étoffe. Entre temps, Nicolas a passé trois mois dans un labfab à Berlin, et Airbus a accueilli à Toulouse un premier Fabrikarium dans lequel makers et salariés du constructeur d’avion ont prototypé des projets d’outils liés au handicap.

Depuis, My Human kit a pu « lever » un million d’euros, trois ans de fonctionnements, auprès de partenaires privés comme la GMF solidarités, la Fondation de France ou l’Agefiph.

Avec le concours, « La France s’engage », pour lequel vous pouvez voter jusqu’au 15 décembre, c’est l’opportunité de s’allier à un quatrième partenaire, l’État, ce qui donnerait une bonne chance au projet de se pérenniser.

Prise de conscience

« La fabrication numérique, ça peut agir comme un déclic pour des gens qui sont en reconversion professionnelle, parce qu’ils ont subi un handicap et qu’ils doivent reconsidérer leur savoir et leur expérience » explique Catherine Logeais, coordinatrice de l’Agefiph en Bretagne, et qui compte faire connaitre l’approche de My Human Kit dans le réseau en France, et d’abord en Bretagne.

L’âme du projet de My Human kit, c’est, bien sûr, d’aboutir à des prototypes, comme la prothèse bionique qu’arbore Nicolas dans les grandes occasions, fruit de plusieurs années de travail et de collaborations internationales.

Des prototypes à moindres coûts, et open-source et documentés, comme un fauteuil roulant construit avec des pièces détachées standard, une aide auditive à bas coût ou braille rap. Cette dernière innovation permet de convertir n’importe quelle imprimante 3D en machine écrivant du braille sur un support papier (ou carton, ou bois…).

Mais l’idée de Nicolas Huchet et de l’équipe My Human Kit, c’est aussi « de changer le regard sur son propre handicap, de faire circuler des projets et des idées, facilement reproductible, de faire se parler des gens ».

« Finalement, le but de ce n’était pas de fabriquer quelque chose ou de réparer des personnes » résume Nicolas, « la première chose, c’était une prise de conscience« . « Avec des voyages comme en Russie, en Inde, des rencontres avec des ONG comme Handicap international, la Croix-Rouge, je me suis rendu compte que c’était la première fois qu’ils entendaient parler de quelque chose qui pouvait aider des personnes dans des pays en voie de développement« .

L’État s’engage, et vous ?

Un an après, My Human Lab a fait des petits. Et des gros. Comme ce « Fabrikarium« , le plus grand sprint de prototypage mêlant makers, ingénieurs, valides et personnes en situation de handicap. Un événement mené avec la mission handicap d’Airbus, après un premier contact avec Nicolas Huchet, qui a établi la confiance.

Il y a aussi ce premier handilab, monté au centre de rééducation de Kerpape, près de Lorient. Et le Human lab qui s’installe à Beauregard, dans les locaux de l’école des carrières sociales Askoria. C’est le premier laboratoire de fabrication numérique dédié à la coopération entre valides et handicapés.

« Lorsqu’il y a tout de suite un dialogue, quelque chose de concret, ce la répond au besoin de faire quelque chose qui ait du sens » explique Hugues Aubin, le coordinateur de l’association. « Il faut arriver à donner l’exemple de méthodes, d’outillages techniques pour que d’autres lieux puissent dupliquer une idée, et créer un réseau d’entraide international« .

C’est pour ces différentes facettes que le projet My Human Kit a aujourd’hui de solides partenaires. Google pour l’aspect numérique et innovation sociale, la Fondation de France, GMF solidarités et bientôt, peut-être, l’État, via le concours « La France s’engage ».

« Si nous gagnons ce concours, nous aurons un budget de fonctionnement pour aller au bout des actions sur trois ans. Après, il sera difficile de nous arrêter » résume Hugues.

Alors à vos cliques.