09 Mai

Intercommunalité à Grenoble, Annecy, Chambéry: le grand chambardement, c’est maintenant!

« La Voix est Libre » de ce samedi 10 mai reçoit les trois présidents des grandes communautés d’agglomération, Grenoble, Annecy et Chambéry

Jean-Luc Rigault, à Annecy connaissait déja Xavier Dullin le président de la communauté d’agglomération de Chambéry. Mais ils ont fait connaissance avec celui qui a été propulsé à la tête de la métropole grenobloise, Christophe Ferrari, le seul élu de gauche sur le plateau. Pour autant les trois « grands élus » n’ont pas de visions très différentes de ce que doit être une grande agglomération. Les compétences de proximité directe sont celles qui font la force de ces agglos, explique le maire d’Annecy, seul maire de la ville-centre à présider également l’agglo. Mais l’aspect majeur, c’est l’attractivité économique ont expliqué les trois élus. Le tourisme d’affaires, axé sur la qualité de l’environnement est une priorité pour les deux élus savoyards. Le centre des congrès qui doit s’étendre à Annecy en est l’illustration détaille Jean-Luc Rigault.

Et les citoyens dans tout ça?

Au cours de l’émission, Pauline Alleau a mis sur la table la question que les citoyens se posent : « et nous dans tout ça? ». Certes, les électeurs ont élu leurs conseillers communautaires, mais pas le président de l’agglomération, en mode direct. Une fois l’élection passée, comment se faire entendre? Les différents projets portés par les agglomérations se feront en concertation avec les populations, assurent les élus, sans réellement préciser comment.

« Polycentrique« 

Dans la deuxième partie de l’émission, Pauline Alleau s’est interrogée sur les projets que les « petites » communes autour des grandes villes peuvent encore espérer porter. Le territoire rural ça n’existe plus vraiment, pour Jean-Luc Rigault, « les citoyens ont des besoins urbains ». Pas d’accord, Christophe Ferrari, pour lui l’agglomération grenobloise doit tenir compte des territoires ruraux, une approche « polycentrique » du développement n’est pas souhaitable.

Les Savoie « contre » Grenoble?

Une métropole Annecy-Chambéry, cohabitant avec une métropole Grenoble-Voiron, et une région articulée autour de Lyon : voila comment Jean-Luc Rigault voit l’organisation territoire. « Sans oublier les suisses et les italiens » ajoute Christophe Ferrari. Et alors que s’ouvre le grand chambardement du millefeuille administratif, deux phrases à noter : « Nous avons moins les moyens de tenir des discours d’enfants gatés » a dit Xavier Dullin, « et donc c’est l’efficacité qui va primer ». « Les communes doivent accepter de fusionner » a poursuivi Jean-Luc Rigault.

Revoir « La Voix est libre »

 

07 Mai

L’équipe de France 3 Alpes empêchée de « couvrir » le meeting de Jean-Marie Le Pen à Grenoble

La venue de Jean-Marie Le Pen à Grenoble ce mercredi 7 mai au soir ne devait pas passer inaperçue, c’était écrit.

Qu’on le regrette ou non, qu’on partage leurs opinions ou pas, les « anti » Le Pen avaient prévu de manifester leur opposition au parti d’extrême-droite, ils en avaient le droit, même le maire de Grenoble avait publiquement affiché son hostilité à la tenue de cette réunion publique.

Qu’on le regrette ou non, qu’on partage leurs opinions ou pas, les « pro » Le Pen ont le droit de tenir meeting. Leur parti est autorisé, la campagne des européennes lancée, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel garantit un temps de parole en adéquation avec le « poids » politique.

France 3 Alpes avait prévu de couvrir les deux aspects de cette actualité :

1/ la manif des « anti meeting », en expliquant lors d’un direct dans le 19/20 la situation factuelle.

2/ la campagne politique du candidat Le Pen en faisant le choix de « couvrir » le meeting et de diffuser le reportage dans les JT du lendemain.

Mais le Front National en a décidé autrement. Le responsable communication de Jean-Marie Le Pen a interpellé l’équipe de France 3 Alpes qui préparait son direct dans le véhicule de transmission, pour lui demander si France 3 allait couvrir la conférence de presse prévue à 18h30. L’équipe a répondu par la négative, indiquant qu’elle devait se préparer pour le direct de 19 heures, mais qu’elle couvrirait le meeting après le direct, le meeting étant plus « télévisuel » que la conférence de presse.

Le « responsable de la communication » de Jean-Marie Le Pen n’a pas apprécié : « C’est toujours comme ça avec France 3, vous choisissez de ne parler que de la manif anti-Le Pen, et pas du meeting. Vous avez choisi votre camp, nous on choisit le notre, vous verrez bien à l’entrée du meeting ».

Après le direct, l’équipe s’est présentée à l’entrée de la réunion publique, pour continuer son travail d’information. Mais un agent de sécurité a bloqué l’entrée en déclarant à voix haute : « ce sont les enc… de France 3, on ne les laisse pas entrer ».

L’équipe de reportage a compris qu’elle ne devait surtout pas provoquer d’incident, et a dû se résoudre à rentrer bredouille sans pouvoir « couvrir » la réunion publique.

Il n’y aura donc pas de sujet détaillant le discours de Jean-Marie Le Pen dans les éditions de France 3 Alpes ce jeudi.

Les situations tendues, les propos indélicats, les moments de tension, les propos vifs à l’encontre des journalistes, la rédaction de France 3 Alpes, comme toutes les rédactions, y est quelques fois confrontée. Les journalistes sont souvent les premiers témoins des colères et des expressions virulentes, cela fait partie des risques inhérents au métier.

Dans ce cas précis, c’est la première fois qu’une équipe de France 3 Alpes est empêchée de couvrir une réunion publique dans le cadre d’une campagne électorale. Nous le regrettons. Les téléspectateurs, y compris ceux qui sont sensibles aux idées du Front National, devaient connaître le contexte de cette soirée.

André Faucon

Délégué Régional de France 3 Alpes

09 Avr

Comprendre la victoire d’Eric Piolle à Grenoble (3) : l’amplification du second tour

Troisième et dernier épisode de l’analyse de Simon Labouret, notre politologue de Sciences Po

En brisant la domination socialiste au premier tour, Éric Piolle a créé les conditions d’un raz de marée en sa faveur au second tour en quadrangulaire (40 % contre 27,5 % pour Jérôme Safar, 24 % pour l’UMP, et 8,5 % pour le FN).

Le pari de Jérôme Safar

Devancé de plus de 4 points par Éric Piolle, Jérôme Safar a refusé l’offre de fusion qui lui a été faite par son adversaire-concurrent. S’asseyant sur la garantie de faire élire une vingtaine de personnalités de sa liste et de disposer ainsi d’un poids incontournable dans la nouvelle majorité municipale, Jérôme Safar a invoqué des divergences de fond pour expliquer son maintien. Sans négliger l’importance des différences de vue entre la liste Piolle et la liste Safar sur un certain nombre de sujets, on peut raisonnablement douter que les questions de programme aient été décisives dans le refus de cette fusion. En comparaison avec 2008 où écologistes et socialistes s’opposaient sur des dossiers tels que la rocade nord ou les Jeux Olympiques (sans oublier la plaie encore béante du Stade des Alpes), les points de blocage étaient nettement moins forts en 2014. Le fait que le PS et EELV aient été capables de s’entendre à Nantes, malgré leurs différends sur le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, confirme que la principale pierre d’achoppement se situait ailleurs. Le refus de la fusion s’explique avant tout par l’espoir du pouvoir socialiste sortant de combler son retard au second tour, grâce au soutien d’une partie de l’électorat de centre droit et à la remobilisation d’abstentionnistes dans les quartiers populaires. Incapables de se désintoxiquer des sondages qui leur annonçaient une avance de près de 20 points par rapport à la liste Piolle en cas de triangulaire ou de quadrangulaire au second tour, les socialistes ne pouvaient se résoudre à céder leur leadership à des « écolo-gauchistes » qu’ils méprisaient. La remise en cause du système de pouvoir grenoblois basé sur l’alliance entre le Parti socialiste (dominant à Grenoble) et le Parti communiste (dominant dans les principales villes de banlieue) était trop brutale pour être acceptée, d’autant qu’une possibilité de renverser la situation semblait encore à portée de main. De ce point de vue, il faut souligner le caractère sans précédent de la situation grenobloise : jamais jusque-là, dans aucune ville, le PS n’avait eu à céder son leadership local sur la gauche à son concurrent écologiste. Ailleurs, comme à Nantes ou Lyon (où les divergences de fond ne manquaient pas non plus), l’alliance avec les écologistes a été d’autant mieux acceptée par les socialistes qu’elle ne remettait pas en cause leur domination sur la gauche et qu’elle leur profitait prioritairement pour conserver la ville. A Grenoble, l’alliance avec les écologistes n’avait été imaginée par les socialistes que dans un cas de figure bien précis : celui où l’UMP aurait été en mesure de l’emporter au second tour en triangulaire ; or avec le faible score de Matthieu Chamussy au premier tour (20,9 %) et la qualification du FN (12,6 %), le spectre d’un basculement à droite de la ville (et par la même occasion de la métropole) relevait du conte pour enfants auquel personne ne pouvait croire (y compris à droite). Sérieusement affaibli politiquement en cas de fusion, Jérôme Safar n’avait plus rien à perdre, si ce n’est parier sur une remontada héroïque. En politique, encore plus qu’en football, seule la victoire compte. Soutenu par Michel Destot (et d’autres poids lourds locaux y compris du monde économique), le candidat PS a pu imposer le maintien de sa liste à ceux qui, parmi ses colistiers, plaidaient pour une fusion, laquelle avait, à leurs yeux, au moins deux avantages : leur garantir un avenir à la mairie et rebattre les cartes en interne au PS grenoblois.

Le changement de statut de la candidature Piolle

En arrivant en tête du premier tour avec une avance significative, la candidature d’Éric Piolle a changé de statut. Avant le premier tour, Éric Piolle souffrait de deux handicaps majeurs : un manque de notoriété et un manque de légitimité pour incarner le leadership de la gauche.

Du point de vue de la notoriété, les résultats du premier tour ont apporté un éclairage médiatique inédit au leader écologiste. A la veille du second tour, Éric Piolle n’était plus un inconnu aux yeux des Grenoblois, qui ont pu découvrir grâce au bombardement médiatique (notamment des médias nationaux) les grands traits de sa personnalité, de son parcours professionnel ou de son engagement politique, autant d’éléments sur lesquels il était en mesure d’écraser la concurrence dans un contexte (pas nouveau) de défiance vis-à-vis des responsables politiques traditionnels.

Du point de vue de la légitimité, les résultats du premier tour ont fait voler en éclat l’idée que le vote Safar était l’option naturelle des électeurs de gauche pour s’opposer à un retour au pouvoir de la droite (et plus particulièrement de l’épouvantail Alain Carignon). Pour un électeur de gauche, peu politisé par les enjeux locaux entre socialistes et écologistes, et prioritairement désireux de faire barrage au FN et à l’UMP, le vote qui s’imposait au premier tour était celui pour la liste Safar, du fait de son investiture PS et de son soutien par le maire sortant. En découvrant les résultats du premier tour, beaucoup d’électeurs se sont aperçus que la liste Piolle constituait une option tout aussi valable (sinon plus) que la liste Safar pour empêcher le basculement à droite de la ville. En somme, il y avait désormais une alternative crédible aux socialistes à gauche. Perdant son caractère incontournable pour l’électeur de gauche lambda, la liste Safar a également eu à subir d’autres reculs de sa légitimité, qu’il s’agisse de la perte de l’investiture socialiste ou du soutien officiel de la ministre de la Justice Christiane Taubira à la liste Piolle. Enfin, alors qu’Éric Piolle s’est empressé d’afficher un visage de rassemblement dès le soir du premier tour (offre de fusion à la proportionnelle), Jérôme Safar a pu apparaitre comme un « mauvais perdant » et un « diviseur » « accroché au pouvoir ». En l’espace de quelques jours, Éric Piolle a pris un avantage considérable en termes d’image sur son adversaire socialiste, dans le cadre d’un combat qui s’est fortement polarisé et personnalisé.

Jérôme Safar abandonné par ses électeurs du premier tour

Cette transformation de l’image des deux listes de gauche a eu pour conséquence directe un transfert massif d’électeurs de la liste Safar vers la liste Piolle entre les deux tours, notamment parmi les électeurs qui étaient les moins satisfaits du gouvernement et qui avaient voté PS au premier tour sans autre véritable volonté que de garder la ville à gauche. Dans 22 bureaux, la plupart très favorables à la gauche, le candidat socialiste a reculé en pourcentage des suffrages exprimés entre le premier et le second tour. Dans six bureaux, le candidat socialiste a même reculé en nombre de voix. Ces reculs en valeurs absolues, alors que la mobilisation électorale s’est considérablement renforcée sur l’ensemble de la ville (59,1 % de participation au second tour contre 52,4 % au premier tour), constituent la pointe émergée de l’iceberg : dans les faits, on peut estimer (au doigt mouillé bien entendu) qu’au moins un quart de l’électorat du premier tour de la liste Safar l’a abandonné au second tour au profit de la liste Piolle. Ces transferts d’électeurs de gauche d’une liste à l’autre expliquent une bonne partie de l’amplification de l’avance d’Éric Piolle sur Jérôme Safar au second tour (+ 12,6 points contre seulement + 4,1 points au premier tour).

Il faut sauver le soldat Safar et faire barrage à l’« extrême gauche » : une mobilisation réelle mais limitée

Pour l’emporter au second tour, Jérôme Safar comptait à la fois sur une forte remobilisation dans les quartiers populaires d’ordinaires très fidèles au PS et sur le ralliement d’une part importante de l’électorat de centre droit hostile à la liste Piolle.

Très active à la Villeneuve, au Village Olympique, à Teisseire ou encore à Mistral pendant l’entre-deux tours, la liste Safar a été en mesure de remobiliser de nombreux abstentionnistes du premier tour. Cette opération reconquête en milieux populaires a toutefois été d’une ampleur limitée. Seuls trois bureaux de vote dans ces quartiers populaires ont vu Jérôme Safar progresser davantage qu’Éric Piolle en nombre de voix entre les deux tours : Anatole-France- 1 (ZUS Mistral), Arlequin-1 (ZUS Villeneuve) et Teisseire-1. Partout ailleurs, la remobilisation opérée par la liste Safar a été insuffisante pour contrecarrer la dynamique de la liste Piolle. En progressant d’à peine 13 voix dans un bureau comme Arlequin-2 (5ème bureau le plus favorable au PS au premier tour), Jérôme Safar n’avait aucune chance de faire dérailler la locomotive Piolle au second tour.

S’agissant des signaux envoyés à l’électorat du centre et de la droite pour faire barrage à « l’extrême gauche » (soutiens de Philippe de Longevialle et Denis Bonzy à la liste Safar, appels à voter PS de divers acteurs du patronat local), ils ont été assez bien reçus notamment dans les milieux les plus aisés, mais l’opération s’est révélée là encore bien insuffisante pour renverser le cours des choses. Parmi les bureaux de vote où la liste Safar a le plus progressé d’un tour à l’autre, on retrouve ainsi de nombreux bureaux qui figuraient parmi les plus favorables à la droite et au centre au premier tour. A Hoche-1, le bureau le plus favorable au total Longevialle-Bonzy-Chamussy au premier tour (49,9 %), le nombre de bulletins en faveur de la liste Safar a progressé de près de 60 % au second tour (6ème plus forte progression) ; dans le même temps, la liste Chamussy ne gagne que 7 voix et la liste FN en perd 10. Dans le bureau Jardin-de-Ville-3, la liste Safar, deuxième au premier tour derrière la liste Chamussy (138 voix contre 139), l’emporte au second tour (184 voix) devant la liste Chamussy (164) et la liste Piolle (154). Une partie de l’électorat du centre et de la droite modérée a bel et bien volé au secours du soldat Safar entre les deux tours face à la « menace » Piolle. Ces transferts ont compensé les pertes de Jérôme Safar vers Eric Piolle et expliquent le mauvais résultat de Mathieu Chamussy qui n’obtient que 24 % au second tour malgré l’effondrement du FN (seulement 8,5 %), dont les électeurs, se sont avant tout reportés vers sa liste (ces transferts sont assez net dans un bureau comme la Houille-Blanche-2 où Matthieu Chamussy a progressé de 7,3 points quand le FN a perdu dans le même temps 8,5 points). Sans ce soutien de l’électorat du centre et de la droite modérée (dont le total passe de 41,5 % au premier tour à 32,5 % au second tour), Jérôme Safar aurait sans doute fini en troisième position.

L’irrésistible dynamique de la liste Piolle : renverser la table sans casser les murs

La tectonique des transferts électoraux (pour simplifier et schématiser : du FN vers Chamussy, de Longevialle, Chamussy et Bonzy vers Safar, de Safar vers Piolle) a surtout profité à Éric Piolle au second tour, d’autant que ce dernier a pu compter sur le renfort massif d’abstentionnistes du premier tour, notamment dans des zones de force de la gauche. Ce dernier point constitue l’ultime clé pour comprendre la progression de la liste EELV-PG-citoyens au second tour. Dans sept des dix bureaux de vote où la participation a le plus augmenté entre les deux tours, Éric Piolle a connu une plus forte progression de son score que sur l’ensemble de la ville. Cumulée aux transferts d’électeurs Safar en sa faveur, cette mobilisation de nouveaux votants explique certains renversements de situation spectaculaires, tels que celui observé dans le deuxième bureau du Village Olympique, où la liste Piolle l’a emporté (158 voix contre 148 à la liste Safar) alors qu’elle était nettement distancée au premier tour (76 contre 100). Au final, là où la liste Piolle était devancée au premier tour par la liste Safar (notamment dans le sud), elle a réussi à réduire l’écart voire à renverser le rapport de force. Ailleurs (notamment dans le nord), elle a amplifié son avance. Très dominante dans le Nord-Ouest de la ville et dans les quartiers proches de l’Isère, la liste Piolle a aussi su conquérir une grande partie de l’électorat populaire du sud. Son meilleur résultat se situe d’ailleurs à la Villeneuve : 58,8 % à Baladins-2 (« fief » de Sadok Bouzaiene). La liste Piolle l’a emporté dans 72 bureaux sur 87, la liste Safar n’arrivant en tête que dans 10 bureaux, et la liste Chamussy dans seulement 5 bureaux.

Alors que beaucoup d’observateurs et de responsables politiques pensaient qu’une plus forte participation, notamment dans le sud de la ville, profiterait à la liste Safar, il n’en a rien été : ce qui faisait l’attrait du second tour pour une majeure partie des nouveaux votants, ce n’était pas de sauver le pouvoir socialiste mais bien davantage de participer à sa chute. Surfant sur sa nouvelle stature médiatique et sur sa légitimité accrue à incarner une alternative à gauche, Éric Piolle a bénéficié d’une dynamique irrésistible : la possibilité de renverser la table sans casser les murs – c’est-à-dire éjecter le PS sans faire basculer la ville à droite – était bien trop alléchante pour toute une partie des électeurs de gauche, notamment parmi ceux qui étaient les plus mécontents du gouvernement. De ce point de vue, la campagne de diabolisation de la liste Piolle menée par la droite et par les socialistes, a sans doute facilité le travail de mobilisation des abstentionnistes en faveur d’Éric Piolle, en donnant envie à beaucoup d’électeurs de gauche de se défouler contre le pouvoir socialiste local et national.

Simon Labouret

04 Avr

Vivez en direct le premier conseil municipal d’Eric Piolle à Grenoble

Michel Dantin à Chambéry pour l’UMP, l’écologiste Eric Piolle à Grenoble : même avec des étiquettes politiques différentes, la nouvelle génération d’élus issue des urnes de dimanche dernier va changer les habitudes. Désormais, en tous cas dans ces deux villes, les conseils municipaux seront retransmis sur internet. Des réalisations confiées aux services de la mairie dont on espère qu’elles permettront de laisser s’exprimer les oppositions et rendront le plus fidèlement possible les « ambiances » de ces conseils.

A l’occasion du premier conseil municipal de Grenoble où un maire « Vert-Rouge » sera élu, France 3 a décidé de diffuser ce conseil municipal en direct sur le site alpes.france3.fr. Ce sont les télévisions qui ont imposé les conditions de réalisation du signal afin d’éviter tout amalgame, et la nouvelle municipalité l’a accepté, en tous cas pour ce premier conseil que les télés souhaitaient diffuser en direct.

Rendez-vous donc à 17h45 sur alpes.france3.fr pour un moment d’histoire.

AF

02 Avr

Comprendre la victoire d’Éric Piolle à Grenoble (2) : la bascule du premier tour

Deuxieme papier d’analyse du politologue consultant de France 3, Simon Labouret, chercheur à Sciences-Po Grenoble.

 

Tout ou presque s’est joué dès le premier tour. En devançant de plus de 4 points (29,4 % contre 25,3 %) la liste de la majorité sortante PS-PCF menée par Jérôme Safar, les écologistes et leurs alliés du PG et du réseau citoyen ont pris un avantage décisif dès le 23 mars.

Imprévu par les sondages, cette bascule à gauche en faveur d’Éric Piolle trouve sa source dans une quadruple dynamique.

 

Une dynamique nationale de vote sanction

L’impopularité du gouvernement et du président de la République a constitué un boulet pour toutes les majorités municipales socialistes sortantes partout en France. A Grenoble, le contexte national s’est traduit par un très fort recul du total gauche de 72 % en 2008 à 56,7 % en 2014 (-15,3 points). Même en comptant à gauche la liste centriste de l’adjoint à l’urbanisme Philipe de Longevialle (4,5 %), le recul est supérieur à 10 points. Ces pertes ont affaibli en premier lieu la liste PS-PCF qui avait été le principal réceptacle du vote sanction antisarkozyste en 2008. Favorisé par un violent mouvement de balancier de la droite vers la gauche en 2008, la liste PS-PCF a été ravagée en 2014 par sa réplique inversée. Lâchée par les électeurs de centre droit qui avaient voté pour la liste Destot en 2008 par rejet de Nicolas Sarkozy, la liste Safar a eu également à subir la perte d’électeurs de centre gauche mécontents de la politique de François Hollande. A ces transferts directs d’électeurs vers les listes de droite (37 % pour les listes UMP, DVD et FN en 2014 contre 28 % seulement pour la liste UMP en 2008), se sont ajoutés les effets d’une forte abstention différentielle : en hausse dans les bureaux de vote les plus à droite, la participation électorale a subi un important plongeon dans les bureaux de vote les plus à gauche, notamment dans les quartiers sud, très populaires, de la Villeneuve, du Village Olympique ou de Teisseire. Symptomatique de cette évanescence de l’électorat de gauche populaire, le canton 6, d’ordinaire le plus à gauche de la ville (68,2 % pour Hollande à la présidentielle), a vu son soutien aux listes de gauche descendre à 53,3 % au premier tour, soit un niveau inférieur à celui observé dans le canton 2 (53,8 %), d’ordinaire le moins à gauche de la ville (58,2 % pour Hollande à la présidentielle).

 

Une dynamique locale d’usure du pouvoir

Très affaiblie par des pertes d’électeurs vers la droite ou vers l’abstention, la liste Safar a également été victime de la concurrence de la liste Piolle dans l’électorat de gauche, qui est demeuré, malgré la vague bleue, nettement majoritaire à Grenoble. Cette concurrence à gauche ne relève pas prioritairement d’un vote sanction national qui se serait porté sur une alternative de gauche aux socialistes. Il s’inscrit bien davantage dans une histoire concurrentielle déjà ancienne entre la gauche socialiste et communiste d’un côté et la gauche écologiste et alternative de l’autre. Depuis 1995, la gauche à Grenoble se compose de deux blocs : un bloc qui soutient le leadership de Michel Destot et un bloc qui conteste ce leadership. Ce second bloc, particulièrement hétérogène, composé de tendances s’opposant modérément (Go Citoyenneté, Ades) ou très fortement (extrême gauche trotskyste) aux socialistes et aux communistes, n’a cessé de prendre du poids depuis 20 ans. En 1995, l’ensemble des listes de gauche non-socialistes ou communistes pesait déjà 22,9 % (contre 29,2 % pour la liste Destot). En 2001, cette autre gauche, toujours divisée sur plusieurs listes, faisait presque jeu égal avec la liste Destot (28,2 % contre 29,9 %). En 2008, à la faveur du vote sanction antisarkozyste, la liste Destot avait creusé son avance (42,7 %), mais cette poussée cachait mal la force toujours plus importante des autres listes de gauche (29,3 %). En 2011, lors des élections cantonales, EELV avait conservé le canton 1 de la ville (acquis par « accident » en 2004 à la faveur de l’élimination de la droite et de la polémique sur le Stade des Alpes) en devançant le PS au premier tour (29,7 % contre 27,3 %) puis au second (54,3 % contre 45,7 %). Dans les deux autres cantons de la ville qui étaient en jeu (cantons 3 et 6), les candidats EELV obtenaient des résultats frôlant la barre des 20 %, malgré la concurrence de candidats PG (12 % à Grenoble 3 pour Sadok Bouzaiene, futur numéro 7 sur la liste Piolle) ou DVG (8,7 % à Grenoble 6 pour Paul Bron et Jamal Zaimia de Go Citoyenneté et du MRC). Dans le même temps, le PS ne parvenait pas (ou à peine) à franchir la barre des 30 %. La similitude des rapports de force entre le PS et la gauche EELV/DVG dans ces trois cantons entre 2011 et 2014 est le signe que la bascule de 2014 ne s’explique pas principalement par le contexte national défavorable aux socialistes : en 2011 déjà, le pouvoir socialiste grenoblois était en grande difficulté. L’usure des socialistes au pouvoir dans la ville depuis 1995 (gestion technocratique, incapacité à faire une vraie place aux écologistes, absence de renouvellement des équipes) et l’accumulation des mécontentements locaux (urbanisme, écoles, déplacements, pollution) expliquent que la liste Piolle ait été capable de faire bien mieux que le total Mélenchon-Joly de la présidentielle (20,4 %), alors que ce total a constitué un plafond insurmontable pour les listes EELV-PG à Rennes (15,1 % pour Matthieu Theurier contre 18,5 % pour le total Mélenchon-Joly) ou Villeurbanne (15,8 % pour Béatrice Vésiller contre 16,3 % pour le total Mélenchon-Joly). On note enfin que le couple Destot-Safar n’a pas été le seul à subir cette usure : à Eybens, Marc Baietto a lui aussi été balayé par une liste DVG.

 

Une dynamique de rassemblement et de mobilisation

Si la gauche non socialiste pèse lourd depuis des années, encore fallait-il qu’elle se présente sur une seule liste devant les électeurs pour avoir une chance de dépasser la liste de la majorité sortante. Une précédente tentative d’union avait eu lieu en 2001 avec l’alliance Go-Ades. Concurrencée par une offre d’extrême gauche ayant à l’époque le vent en poupe (8,5 %, un an avant le 21 avril 2002), la liste Go-Ades avait recueilli 19,8 % : un beau score, mais insuffisant pour faire vaciller Michel Destot (29,9 %). En 2014, l’union de la gauche non socialiste était la condition sine qua non d’une bascule au premier tour. C’est sur cette base que s’est constituée l’alliance EELV-PG : occuper l’intégralité de l’espace de la gauche contestataire pour passer devant le PS. La présence in fine de deux listes d’extrême gauche n’a pas été de nature à mettre en péril cette stratégie : le POI est un parti groupusculaire et Lutte ouvrière ne pèse plus grand-chose depuis la retraite d’Arlette Laguiller. Une liste NPA aurait constitué une menace plus importante, mais le parti d’Olivier Besancenot n’a pas été en mesure de partir au combat. Au final, l’union a permis aux écologistes et à leurs alliés de mettre en place dès l’année 2013 une machinerie marketing et de terrain efficace, notamment dans les quartiers populaires, avec des personnalités bien implantées. Dans les résultats du premier tour, la liste Piolle ne s’est pas contentée pas de dominer nettement la liste Safar dans le nord de la ville (de Berriat à l’Ile Verte), à la sociologie très urbaine, plutôt diplômée avec un grand spectre de classes moyennes ; elle est parvenue aussi à concurrencer fortement la liste PS-PCF dans le sud, beaucoup plus populaire, avec une forte proportion de Français issus de l’immigration extra-européenne, où le PS régnait jusque-là en maitre absolu. Dans certains bureaux de la Villeneuve, de l’Abbaye ou de Malherbe, la liste Piolle a même viré en tête.

 

Une dynamique de crédibilité autour d’Éric Piolle

Forte de cette dynamique de rassemblement, il restait encore à la liste écologistes-citoyens-PG un élément décisif pour pouvoir remporter son pari : trouver une tête de liste ayant la carrure d’un maire. Si les électeurs votent formellement pour des listes, ils élisent avant tout un maire. Pour dire les choses brutalement, le conseil municipal n’existe pas aux yeux des électeurs. Avec l’élection présidentielle, les élections municipales sont les élections les plus personnalisées. Pour l’emporter, une liste doit avant tout disposer d’une tête de liste capable d’être le référent politique de tous les habitants pendant six ans. De ce point de vue, la personnalité d’Eric Piolle a constitué le dernier élément décisif pour comprendre les résultats du premier tour. Ancien cadre d’une grande entreprise high-tech, limogé pour s’être opposé à un plan social, son CV parlait à toutes les composantes de l’électorat de gauche et même au-delà. Son expérience dans le privé était un gage de crédibilité gestionnaire pour beaucoup d’électeurs qui auraient pu rechigner à faire confiance à un écolo plus « traditionnel » (du type tofu-sandales pour rester dans certaines caricatures). Face à Jérôme Safar qui incarnait l’archétype du politicien de carrière, son profil de relatif néophyte de la politique détonnait et renforçait le message de sa liste qui se voulait porteuse d’une alternative « antisystème » aux grandes machines politiques habituelles : PS et UMP. De ce point de vue, la candidature Piolle n’a pas été sans faire écho à celle de François Bayrou à la présidentielle de 2007 (19,7 %) qui avait séduit de nombreux électeurs écologistes et de centre gauche à la fois « contestataires et intégrés ». Enfin, si la faible notoriété d’Éric Piolle constituait un handicap, la non-candidature de Michel Destot limitait l’avantage de la liste socialiste dans ce domaine en créant un vide. Bien qu’il ait été le maire « bis » de la ville depuis 2008, Jérôme Safar n’écrasait pas son concurrent écologiste en termes de notoriété, contrairement au maire sortant.

 

Simon Labouret

 

01 Avr

Comprendre la victoire d’Eric Piolle à Grenoble (1) : Le plantage des sondages

Après l’écrasante victoire d’Eric Piolle aux municipales à Grenoble, le politologue de Sciences-Pô qui a accompagné France 3 Alpes tout au long de la couverture des élections livre son analyse en trois étapes. Recul et analyse sur le blog politique de France 3 Alpes…

Les sondages sont une drogue dure pour les responsables politiques comme pour les observateurs qu’ils soient journalistes ou politologues. A Grenoble, il y a eu un avant et un après sondages chez la plupart des individus appartenant à ces deux catégories de toxicomanes. Notamment dans les rangs socialistes. Si les responsables politiques sont conditionnés pour résister aux mauvais sondages, il leur est plus difficile de résister aux bons sondages… Annonçant une victoire assez facile de Jérôme Safar, avec une large avance au premier tour sur Eric Piolle (8 points pour Ipsos-Steria*, 10 points pour BVA), les sondages préélectoraux à Grenoble se sont magistralement trompés. Nulle spécificité grenobloise à cela pourtant lorsque l’on se penche sur la plupart des autres villes qui ont fait l’objet d’enquêtes : à chaque fois ou presque, le PS a été fortement surestimé (Marseille, Nancy, Chambéry, Angers, Valence, Toulouse, Reims, Lille…).

Trois facteurs principaux expliquent ces ratés :

(1) La faiblesse des échantillons : contrairement aux sondages commerciaux nationaux (1000 personnes) et surtout aux sondages universitaires nationaux (4000 personnes), les sondages commerciaux locaux se basent sur des échantillons de taille limitée (600 personnes). Cette faiblesse du nombre de personnes interrogées implique des marges d’incertitude particulièrement importantes (et théoriquement incalculables puisque que les échantillonnages utilisent des quotas qui ne reposent pas sur les lois de la statistique aléatoire). De plus il faut bien prendre en compte que sur 600 sondés, pas plus de 400 expriment une intention de vote : l’échantillon sur lequel se basent les scores annoncés des candidats est encore plus réduit. Au final, si un sondage affiche un score de 25 % en faveur d’un candidat, il faut au minimum interpréter cette intention de vote comme une variation dans un intervalle compris grosso modo entre 20 % et 30 % (avec simplement une plus forte probabilité que l’intention de vote se situe au milieu de l’intervalle plutôt qu’aux extrémités). Difficile dans ces conditions de tirer des conclusions définitives… De telles marges d’incertitude interdisent de fait tout commentaire en termes de course de chevaux du type « Safar creuse l’écart » ou « le FN progresse » : une évolution de quelques points entre deux sondages avec de telles marges d’incertitude n’a aucune signification.

(2) La mauvaise qualité des échantillons : Ce qui compte pour un sondage c’est moins le nombre de sondés que leur représentativité. Or pour une ville de moins de 100 000 inscrits, trouver 600 personnes qui rentrent dans les quotas exigés (âge, profession, sexe, quartier…) se révèle être un exercice très périlleux (surtout quand six hypothèses de second tour sont testées, ce qui est de nature à démotiver plus d’un sondé, y compris les plus coopératifs…). Dans les faits, les quotas de sondage locaux sont remplis par les enquêteurs de façon beaucoup moins rigoureuse que pour un sondage national pour lequel le vivier de personnes « sondables » est 400 fois plus large. Il en découle une photo potentiellement très déformée des rapports de forces préélectoraux…

(3) Le redressement des données brutes à partir d’élections très favorables au PS. Tous les sondages d’intentions de vote, quels qu’ils soient, font l’objet de « redressements » qui visent à corriger deux biais récurrents : la sur-déclaration du vote de gauche, la sous-déclaration du vote FN. Cette opération est essentielle. Sans elle, un sondage n’a aucune valeur prédictive. Or c’est pour cela que les commanditaires payent. L’essentiel des erreurs de prédiction des sondages se produit lors de cette étape, où le doigt mouillé fait généralement office de guide en dernier ressort. Dans le cas du vote de 2014, les sondeurs ont redressé leurs données brutes à partir de rappels de votes sur des scrutins antérieurs très favorables aux socialistes : les précédentes élections municipales de 2008 (large victoire de Michel Destot) et l’élection présidentielle de 2012. Ce faisant, les sondeurs ont grandement mésestimé l’ampleur du vote sanction antisocialiste national et local. Il s’agit là d’un classique des sondages préélectoraux : leur incapacité à saisir les grands retournements électoraux.

Depuis toujours, les sondages ont connu des échecs pour prévoir les résultats électoraux. Ils n’en resteront pas moins incontournables lors des prochains scrutins : leur fonction d’oracle est indispensable aux responsables politiques et aux observateurs. L’angoisse face à ce que réserve l’avenir est un élément incontournable du comportement humain. Le besoin de « savoir » doit donc être satisfait pour tous et en tout temps. L’addiction aux sondages est incurable, à moins de recourir à des méthodes plus « traditionnelles » : observations du vol des oiseaux, viscères d’animaux sacrifiés, position des astres… Par ailleurs, on trouve toujours moyen de sauver les sondages car ils se trompent rarement sur toute la ligne. A Grenoble, la mesure des intentions de vote pour les autres candidats qu’Eric Piolle et Jérôme Safar n’a pas été particulièrement mauvaise, même s’il s’agit là d’un maigre bilan. L’imprécision des sondages, surtout pour des élections municipales, est une donnée de base, qu’il est indispensable de prendre en compte. Quand on est accro à un produit, il est encore plus important de savoir distinguer le bon grain de l’ivraie…

Simon Labouret

Prochain article : demain 14h30

*Le sondage Ipsos-Steria a été commandé et publié par France 3 Alpes

28 Mar

Municipales : Grenoble, Annecy, Chambéry, Cluses, Meylan, Bourgoin-Jallieu, Fontaine, Voiron, Echirolles, Saint Martin d’Hères, Eybens, Annemasse, Albertville, Bourg-Saint-Maurice, Saint-Jean-de-Maurienne… Tous les chemins mènent à France 3 Alpes

Dimanche, vers 19h15 on commencera à savoir. Quelques tendances parviendront des premiers bureaux qui ferment à 18h puis 19h. Du côté de Voiron en Isère, on bénéficie du vote électronique. grâce aux machines, peu après 19h30 on devrait savoir si Julien Polat fait basculer à droite cette commune dirigée par le socialiste Revil…

Puis ce sera la cascade de résultats : Annecy, Chambéry… Pour la métropole grenobloise, on devra ronger son frein. Pas de résultats définitifs attendus avant 22h30. En revanche, une estimation Ipsos-Steria pour France 3 « sortie des urnes » donnera une image assez fiable du résultat aux alentours de 21h00.

C’est donc sur France 3 Alpes qu’il faudra jeter un oeil et même les deux pour avoir les infos en temps réel tout au long de la soirée. Cinq points de directs ont été préparés pour vivre les « ambiances » sur place et recueillir très vite les réactions des vainqueurs et des vaincus, à la préfecture de Grenoble, à Bourgoin-Jallieu, à Cluses en Haute-Savoie, à la préfecture à Annecy, à Chambéry… Les équipes de reportage se déplaceront chaque fois qu’un résultat sera important à analyser comme à Voiron.

En plateau, de « grands témoins » pour commenter les conséquences de ce second tour, avec une prisme régional. Geneviève Fioraso, la ministre iséroise, Bernard Accoyer l’ancien président de l’Assemblée Nationale et maire réélu d’Annecy-le-Vieux, Antoine Fatigua du Front de Gauche, François Brottes le député PS de l’Isère que l’on dit ministrable…

Les autres invités de la soirée, ce sont les télespectateurs : vous pouvez participer à la soirée électorale en cliquant sur le site alpes.france3.fr. Une dizaine de personnes sont mobilisées sur le site de France 3 Alpes pour l’alimenter toute la soirée en infos, résultats, réactions, vidéos, statistiques… Quant à vos états d’âme, infos, commentaires et questions, ils apparaitront à l’antenne si vous tweetez avec le #f3alpes.

Dimanche soir à partir de 19h00, vous changerez d’heure, peut-être de maire, mais ne changez pas vos (bonnes) habitudes en suivant l’info sur France 3 Alpes et alpes.france3.fr…

A dimanche!

André Faucon

Revoir le débat sur les Municipales à Chambéry

Ce jeudi 27 mars, Bernadette Laclais, maire sortante socialiste, et Michel Dantin, UMP-UDI, se sont retrouvés sur le plateau de France 3 Alpes pour leur dernier débat des Municipales. Dans la première partie, une « affaire » a occupé les échanges. Pendant la campagne, Michel Dantin a utilisé un rapport interne sur les finances de la ville pour pointer les difficultés de la mairie. Bernadette Laclais n’a pas vraiment apprécié cette divulgation de documents internes et envisage des poursuites. ça donne le ton du débat!

Municipales. Revoir le débat sur Grenoble

Les quatre derniers candidats ont été réunis une dernière fois sur le plateau de France 3 Alpes, ce jeudi 27 mars. Une émission enregistrée dans l’après-midi, alors que l’on annonçait encore la venue de Christiane Taubira à Grenoble pour soutenir Eric Piolle. Depuis, elle a raté son train! Qu’importe, lors de la diffusion en deuxième partie de soirée, nous avons souhaité laissé ce morceau sur les soutiens, assez riche d’enseignements en cette période où la gauche se divise dans cette bataille de Grenoble.

Le débat n’a pas tourné qu’autour de çà, on a aussi parlé des transports, de la sécurité… Un bon moyen de se faire une idée sur les forces en présence avant le 2d tour.

 

27 Mar

Voiron : les ambitions de Julien Polat

Les deux candidats en lice à Voiron étaient les invités du 12/13 ce jeudi 27 mars.

Julien Polat, à la tête d’une liste UMP-UDI à Voiron, est arrivée en tête dimanche dernier, devant le maire sortant socialiste, Roland Revil. Roseline Canovas, classée divers-droite, n’a pas donné de consignes de vote mais Julien Polat estime que ses électeurs ont sanctionné le maire sortant et « tend donc la main aux électeurs de Roseline Canovas. »

Le maire sortant préfère lui en appeler aux abstentionnistes.

 

 

 

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