La scène se déroule dans un appartement cossu du centre-ville de Grenoble, pas loin des quais. Nous sommes au début du mois de juin, quelques centristes désabusés, la plupart « ex-modem » ont décidé d’inviter Matthieu Chamussy à boire un verre.
Les centristes sont désabusés car leur liste n’a pas franchi la barre symbolique des 5% aux élections municipales à Grenoble, leur champion Philippe de Longevialle ne remplit plus vraiment son rôle de leader, sa campagne est critiquée en interne, et d’autres horizons professionnels l’attirent vers la Savoie, un peu trop loin de Grenoble.
Matthieu Chamussy lui n’est pas désabusé, il ne se faisait pas d’illusions. Il est plutôt du style entêté, et il pense déjà à la prochaine campagne municipale…
Au cours de cette rencontre amicale et non-officielle entre l’élu UMP et les centristes grenoblois, Matthieu Chamussy s’explique sans tabou sur les conditions de sa campagne ratée : par exemple, les pressions de la direction de l’UMP (un certain Jérôme Lavrilleux, très agressif parait-il), pour imposer Alain Carignon sur la liste…
Alain Carignon? La droite (et le centre) ne pourront pas reconquérir Grenoble tant que l’ancien maire hantera les terres dauphinoises. Matthieu Chamussy l’affirme à ses hôtes : la droite devra s’allier avec le centre pour présenter un projet alternatif crédible.
Les centristes présents ce soir-là ont fait passer un test de « compatibilité » au leader de l’opposition UMP au conseil municipal de Grenoble : des questions sur l’économie, sur les questions de société, sur la méthode de gouvernance.
Tous sont tombés d’accord : rien ne s’opposerait à travailler ensemble dans une future équipe municipale…
Seule condition sine qua non et elle est de taille : ne pas voir Alain Carignon se méler de ces affaires-là. L’alliance, oui, mais sans les poids-lourds du passé, ont dit les « centristes ».
Un éternel recommencement, la politique à Grenoble…
AF