26 Mai

Elections européennes dans les Alpes du Nord : l’analyse du politologue Simon Labouret

Au lendemain du scrutin européen, France 3 Alpes a demandé au politologue de Grenoble, Simon Labouret de se pencher sur la parole des urnes. Dans les Alpes du Nord, à quelque chose près, les électeurs ont voté comme dans le reste de la France, mettant le FN en tête. Le « coup de tonnerre » annoncé depuis de nombreuses années est arrivé, note le spécialiste. D’après lui, le FN a pu compter sur son électorat habituel, sur les souverainistes et a grignoté, une fois encore, l’électorat de l’UMP « et même au-delà ».

Simon Labouret commente également la claque des partis traditionnels, PS et UMP qui se lit aussi dans les résultats alpins.

Il faut une exception pour confirmer la règle. Grenoble a voté massivement pour EELV, plaçant le parti écologiste en tête, comme pour les Municipales.

   >>> Les articles de France 3 Alpes sur les élections européennes

23 Mai

Le nouveau patron des Clubs de la Presse de France est savoyard

Jean-Marc Canova, président du club de la presse des Pays de Savoie depuis 7 mandats, dirige désormais aussi l’Union des Clubs de la Presse de France (UCPF)

Au fait, à quoi ça sert un « Club de la Presse »? C’est un syndicat-bis? Jean-Marc Canova répond

« C’est très différent, dans un Club de la presse nous ne défendons pas les individus mais une profession. Presse écrite, radio, télé et web, c’est important de nous regrouper, de nous poser des questions sur l’avenir du métier et voir comment résister aux pressions, de toutes sortes. On s’évertue à interesser les gens aux nouvelles technologies, on ne parle pas que de la presse écrite, on se charge d’organiser des sessions de formation pour les pigistes et les journalistes.

Il y a aussi de nouveaux outils qui sont en cours d’élaboration comme « l’observatoire de déontologie de l’information » l’ODI, qui va permettre de calibrer, d’eviter les dérives meme si ce n’est pas un conseil de l’ordre, mais un observatoire qui sera chargé de pointer du doigt des dysfonctionnements, avec rappel à l’ordre verbal, une sorte de juge de paix ou un garde champêtre. Il pourra dire : « là, dans ce traitement de l’information, y a un souci, la prochaine fois il faudra faire autrement », quitte à proposer des formations ou donner des conseils.

Les clubs ne sont-ils pas moribonds aujourd’hui?

« Non c’est tout le contraire! », certes il y a des difficultés car la crise du bénévolat est là, mais c’est toute la vie associative qui est touchée. Heureusement on trouve encore de bonnes volontés. Il existe 28 clubs en France métropolitaine et ultra-marine pour 5000 membres et il y a de la marge puisque de grandes villes comme Rennes n’ont pas encore créé de club.

En Pays de Savoie, tout va bien, nous en sommes à notre 38ème assemblée générale, il y avait 160 adhérents communicants et journalistes il y a 6 ans, nous sommes plus de 220 aujourd’hui avec une majorité de communicants certes, mais c’est parmi les journalistes que nous recrutons le plus. »

Jean-Marc Canova

Jean-Marc Canova

 

20 Mai

La transition « urinistique » passe par les urinoirs d’Europe-Ecologie!

Il y avait 700 personnes environ pour le meeting d’Europe-Ecologie, lundi 19 mai, à Grenoble. 700 personnes sous un chapiteau pour soutenir Michèle Rivasi, tête de liste EELV pour le Sud Est. 700 personnes et autant de petits besoins à satisfaire. Alors, dans une ville désormais écolo, il était de bon ton de marquer le coup. Les toilettes étaient aux couleurs de l’écologie du temps jadis. Toilettes sèches pour les dames et urinoirs de fortune pour les hommes. Quel chantier!

EELV

Et si Michel Barnier s’engageait pour les élections régionales?

Le commissaire européen savoyard, Michel Barnier, était l’invité de France 3 Alpes, lundi 19 mai. Il a parlé de l’Europe, bien sûr, mais répondant à une question de Bernard Portugal sur son avenir en politique, il a aussi parlé de Rhône-Alpes. Sur l’air du « pourquoi pas », Michel Barnier a expliqué qu’il était prêt à s’engager mais qu’il devait encore « rencontrer des gens ».

Le Tweet de Tardy qui condamne Copé

Le député UMP d’Annecy Lionel Tardy est un habitué de Twitter où il parle régulièrement de foot… et de politique. Si en foot il compte les points de son équipe, Evian-Thonon-Gaillard, en politique il lance des piques qui ne passent pas inaperçues. En février, alors que l’évocation de surfacturations dans la campagne présidentielle faisait tanguer Jean-François Copé, Lionel Tardy « l’enfonçait » en commentant simplement sur Twitter : « Tout le monde le savait ».

Aujourd’hui, c’est en s’adressant à Geoffroy Didier, secrétaire général adjoint de l’UMP, qu’il pointe un nouveau clou sur la croix du patron.

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« Je te rassure les électeurs et les militants sont intelligents, ils savent faire la différence entre Copé et l’UMP ». Ambiance. Une réaction épidermique alors que Copé semble vouloir faire porter le chapeau des fameuses factures à Sarkozy.

Faisant mine de ne pas comprendre, ou au contraire de trop bien comprendre, Geoffroy Didier a répondu: « Je te rejoins: les militants sont la force de l’UMP! Et je sais que nous avons en commun cette passion militante #union »

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En réponse, sur Twitter, des militants ont regretté que ces aigreurs réapparaissent à la veille des Européennes, à l’heure où l’UMP aurait besoin d’une certaine #union.

19 Mai

Quand Thierry Repentin juge Hollande

« Hollande jugé par ses ex » : c’est sous ce titre malicieux que le Nouvel Observateur publie un dossier qui permet de mieux connaître, si c’est possible, les vrais ressorts de la personnalité du Président.

Les « ex » qui témoignent, ce sont les anciens ministres, ceux qui ont été limogés, avec plus ou moins de délicatesse, lors du remaniement post-débâcle municipales.

« Cinglant, cassant, tacticien, perso », reviennent dans la bouche des « ex », dont le plus bavard est l’ancien ministre de l’écologie Philippe Martin, il se dit même « blessé » par l’attitude du président.

Peu bavard depuis sa sortie du gouvernement, le Savoyard Thierry Repentin, promu ministre des affaires européennes après avoir fait ses classes dans un ministère plus technique, et viré sans ménagement pour laisser sa place au recalé du PS, Harlem Désir.

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« Hollande est tellement protégé qu’il y a une forme de coupure » regrette Repentin dans le Nouvel Obs, « cela devient plus difficile pour les ministres de faire bouger les lignes que pour les conseillers qui vivent avec lui au quotidien ». Traduction : Hollande a négligé son ministre, pourtant chargé d’un portefeuille capital pour la diplomatie française.

A lire les autres témoignages, le Chef de l’Etat n’est pas très doué pour la « calinothérapie ». Thierry Repentin raconte cette anecdote : « Avant un conseil européen, Hollande se tourne vers ses ministres et ses conseillers et s’écrie en agitant une note que tous avait visée : « Qu’est-ce que c’est que cette bouillie? Moi, je n’y comprends rien, alors comment voulez-vous que nos partenaires y comprennent quelque chose?? »

Aujourd’hui Thierry Repentin semble avoir tout perdu, laisse entendre « Le Nouvel Observateur » : il est à peu près certain de ne pas être ré-élu sénateur aux prochaines élections, il n’a pas été recasé dans l’appareil d’Etat.

Il lui reste à revenir à 100% sur le terrain savoyard…

AF

09 Mai

Intercommunalité à Grenoble, Annecy, Chambéry: le grand chambardement, c’est maintenant!

« La Voix est Libre » de ce samedi 10 mai reçoit les trois présidents des grandes communautés d’agglomération, Grenoble, Annecy et Chambéry

Jean-Luc Rigault, à Annecy connaissait déja Xavier Dullin le président de la communauté d’agglomération de Chambéry. Mais ils ont fait connaissance avec celui qui a été propulsé à la tête de la métropole grenobloise, Christophe Ferrari, le seul élu de gauche sur le plateau. Pour autant les trois « grands élus » n’ont pas de visions très différentes de ce que doit être une grande agglomération. Les compétences de proximité directe sont celles qui font la force de ces agglos, explique le maire d’Annecy, seul maire de la ville-centre à présider également l’agglo. Mais l’aspect majeur, c’est l’attractivité économique ont expliqué les trois élus. Le tourisme d’affaires, axé sur la qualité de l’environnement est une priorité pour les deux élus savoyards. Le centre des congrès qui doit s’étendre à Annecy en est l’illustration détaille Jean-Luc Rigault.

Et les citoyens dans tout ça?

Au cours de l’émission, Pauline Alleau a mis sur la table la question que les citoyens se posent : « et nous dans tout ça? ». Certes, les électeurs ont élu leurs conseillers communautaires, mais pas le président de l’agglomération, en mode direct. Une fois l’élection passée, comment se faire entendre? Les différents projets portés par les agglomérations se feront en concertation avec les populations, assurent les élus, sans réellement préciser comment.

« Polycentrique« 

Dans la deuxième partie de l’émission, Pauline Alleau s’est interrogée sur les projets que les « petites » communes autour des grandes villes peuvent encore espérer porter. Le territoire rural ça n’existe plus vraiment, pour Jean-Luc Rigault, « les citoyens ont des besoins urbains ». Pas d’accord, Christophe Ferrari, pour lui l’agglomération grenobloise doit tenir compte des territoires ruraux, une approche « polycentrique » du développement n’est pas souhaitable.

Les Savoie « contre » Grenoble?

Une métropole Annecy-Chambéry, cohabitant avec une métropole Grenoble-Voiron, et une région articulée autour de Lyon : voila comment Jean-Luc Rigault voit l’organisation territoire. « Sans oublier les suisses et les italiens » ajoute Christophe Ferrari. Et alors que s’ouvre le grand chambardement du millefeuille administratif, deux phrases à noter : « Nous avons moins les moyens de tenir des discours d’enfants gatés » a dit Xavier Dullin, « et donc c’est l’efficacité qui va primer ». « Les communes doivent accepter de fusionner » a poursuivi Jean-Luc Rigault.

Revoir « La Voix est libre »

 

07 Mai

L’équipe de France 3 Alpes empêchée de « couvrir » le meeting de Jean-Marie Le Pen à Grenoble

La venue de Jean-Marie Le Pen à Grenoble ce mercredi 7 mai au soir ne devait pas passer inaperçue, c’était écrit.

Qu’on le regrette ou non, qu’on partage leurs opinions ou pas, les « anti » Le Pen avaient prévu de manifester leur opposition au parti d’extrême-droite, ils en avaient le droit, même le maire de Grenoble avait publiquement affiché son hostilité à la tenue de cette réunion publique.

Qu’on le regrette ou non, qu’on partage leurs opinions ou pas, les « pro » Le Pen ont le droit de tenir meeting. Leur parti est autorisé, la campagne des européennes lancée, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel garantit un temps de parole en adéquation avec le « poids » politique.

France 3 Alpes avait prévu de couvrir les deux aspects de cette actualité :

1/ la manif des « anti meeting », en expliquant lors d’un direct dans le 19/20 la situation factuelle.

2/ la campagne politique du candidat Le Pen en faisant le choix de « couvrir » le meeting et de diffuser le reportage dans les JT du lendemain.

Mais le Front National en a décidé autrement. Le responsable communication de Jean-Marie Le Pen a interpellé l’équipe de France 3 Alpes qui préparait son direct dans le véhicule de transmission, pour lui demander si France 3 allait couvrir la conférence de presse prévue à 18h30. L’équipe a répondu par la négative, indiquant qu’elle devait se préparer pour le direct de 19 heures, mais qu’elle couvrirait le meeting après le direct, le meeting étant plus « télévisuel » que la conférence de presse.

Le « responsable de la communication » de Jean-Marie Le Pen n’a pas apprécié : « C’est toujours comme ça avec France 3, vous choisissez de ne parler que de la manif anti-Le Pen, et pas du meeting. Vous avez choisi votre camp, nous on choisit le notre, vous verrez bien à l’entrée du meeting ».

Après le direct, l’équipe s’est présentée à l’entrée de la réunion publique, pour continuer son travail d’information. Mais un agent de sécurité a bloqué l’entrée en déclarant à voix haute : « ce sont les enc… de France 3, on ne les laisse pas entrer ».

L’équipe de reportage a compris qu’elle ne devait surtout pas provoquer d’incident, et a dû se résoudre à rentrer bredouille sans pouvoir « couvrir » la réunion publique.

Il n’y aura donc pas de sujet détaillant le discours de Jean-Marie Le Pen dans les éditions de France 3 Alpes ce jeudi.

Les situations tendues, les propos indélicats, les moments de tension, les propos vifs à l’encontre des journalistes, la rédaction de France 3 Alpes, comme toutes les rédactions, y est quelques fois confrontée. Les journalistes sont souvent les premiers témoins des colères et des expressions virulentes, cela fait partie des risques inhérents au métier.

Dans ce cas précis, c’est la première fois qu’une équipe de France 3 Alpes est empêchée de couvrir une réunion publique dans le cadre d’une campagne électorale. Nous le regrettons. Les téléspectateurs, y compris ceux qui sont sensibles aux idées du Front National, devaient connaître le contexte de cette soirée.

André Faucon

Délégué Régional de France 3 Alpes