02 Avr

Comprendre la victoire d’Éric Piolle à Grenoble (2) : la bascule du premier tour

Deuxieme papier d’analyse du politologue consultant de France 3, Simon Labouret, chercheur à Sciences-Po Grenoble.

 

Tout ou presque s’est joué dès le premier tour. En devançant de plus de 4 points (29,4 % contre 25,3 %) la liste de la majorité sortante PS-PCF menée par Jérôme Safar, les écologistes et leurs alliés du PG et du réseau citoyen ont pris un avantage décisif dès le 23 mars.

Imprévu par les sondages, cette bascule à gauche en faveur d’Éric Piolle trouve sa source dans une quadruple dynamique.

 

Une dynamique nationale de vote sanction

L’impopularité du gouvernement et du président de la République a constitué un boulet pour toutes les majorités municipales socialistes sortantes partout en France. A Grenoble, le contexte national s’est traduit par un très fort recul du total gauche de 72 % en 2008 à 56,7 % en 2014 (-15,3 points). Même en comptant à gauche la liste centriste de l’adjoint à l’urbanisme Philipe de Longevialle (4,5 %), le recul est supérieur à 10 points. Ces pertes ont affaibli en premier lieu la liste PS-PCF qui avait été le principal réceptacle du vote sanction antisarkozyste en 2008. Favorisé par un violent mouvement de balancier de la droite vers la gauche en 2008, la liste PS-PCF a été ravagée en 2014 par sa réplique inversée. Lâchée par les électeurs de centre droit qui avaient voté pour la liste Destot en 2008 par rejet de Nicolas Sarkozy, la liste Safar a eu également à subir la perte d’électeurs de centre gauche mécontents de la politique de François Hollande. A ces transferts directs d’électeurs vers les listes de droite (37 % pour les listes UMP, DVD et FN en 2014 contre 28 % seulement pour la liste UMP en 2008), se sont ajoutés les effets d’une forte abstention différentielle : en hausse dans les bureaux de vote les plus à droite, la participation électorale a subi un important plongeon dans les bureaux de vote les plus à gauche, notamment dans les quartiers sud, très populaires, de la Villeneuve, du Village Olympique ou de Teisseire. Symptomatique de cette évanescence de l’électorat de gauche populaire, le canton 6, d’ordinaire le plus à gauche de la ville (68,2 % pour Hollande à la présidentielle), a vu son soutien aux listes de gauche descendre à 53,3 % au premier tour, soit un niveau inférieur à celui observé dans le canton 2 (53,8 %), d’ordinaire le moins à gauche de la ville (58,2 % pour Hollande à la présidentielle).

 

Une dynamique locale d’usure du pouvoir

Très affaiblie par des pertes d’électeurs vers la droite ou vers l’abstention, la liste Safar a également été victime de la concurrence de la liste Piolle dans l’électorat de gauche, qui est demeuré, malgré la vague bleue, nettement majoritaire à Grenoble. Cette concurrence à gauche ne relève pas prioritairement d’un vote sanction national qui se serait porté sur une alternative de gauche aux socialistes. Il s’inscrit bien davantage dans une histoire concurrentielle déjà ancienne entre la gauche socialiste et communiste d’un côté et la gauche écologiste et alternative de l’autre. Depuis 1995, la gauche à Grenoble se compose de deux blocs : un bloc qui soutient le leadership de Michel Destot et un bloc qui conteste ce leadership. Ce second bloc, particulièrement hétérogène, composé de tendances s’opposant modérément (Go Citoyenneté, Ades) ou très fortement (extrême gauche trotskyste) aux socialistes et aux communistes, n’a cessé de prendre du poids depuis 20 ans. En 1995, l’ensemble des listes de gauche non-socialistes ou communistes pesait déjà 22,9 % (contre 29,2 % pour la liste Destot). En 2001, cette autre gauche, toujours divisée sur plusieurs listes, faisait presque jeu égal avec la liste Destot (28,2 % contre 29,9 %). En 2008, à la faveur du vote sanction antisarkozyste, la liste Destot avait creusé son avance (42,7 %), mais cette poussée cachait mal la force toujours plus importante des autres listes de gauche (29,3 %). En 2011, lors des élections cantonales, EELV avait conservé le canton 1 de la ville (acquis par « accident » en 2004 à la faveur de l’élimination de la droite et de la polémique sur le Stade des Alpes) en devançant le PS au premier tour (29,7 % contre 27,3 %) puis au second (54,3 % contre 45,7 %). Dans les deux autres cantons de la ville qui étaient en jeu (cantons 3 et 6), les candidats EELV obtenaient des résultats frôlant la barre des 20 %, malgré la concurrence de candidats PG (12 % à Grenoble 3 pour Sadok Bouzaiene, futur numéro 7 sur la liste Piolle) ou DVG (8,7 % à Grenoble 6 pour Paul Bron et Jamal Zaimia de Go Citoyenneté et du MRC). Dans le même temps, le PS ne parvenait pas (ou à peine) à franchir la barre des 30 %. La similitude des rapports de force entre le PS et la gauche EELV/DVG dans ces trois cantons entre 2011 et 2014 est le signe que la bascule de 2014 ne s’explique pas principalement par le contexte national défavorable aux socialistes : en 2011 déjà, le pouvoir socialiste grenoblois était en grande difficulté. L’usure des socialistes au pouvoir dans la ville depuis 1995 (gestion technocratique, incapacité à faire une vraie place aux écologistes, absence de renouvellement des équipes) et l’accumulation des mécontentements locaux (urbanisme, écoles, déplacements, pollution) expliquent que la liste Piolle ait été capable de faire bien mieux que le total Mélenchon-Joly de la présidentielle (20,4 %), alors que ce total a constitué un plafond insurmontable pour les listes EELV-PG à Rennes (15,1 % pour Matthieu Theurier contre 18,5 % pour le total Mélenchon-Joly) ou Villeurbanne (15,8 % pour Béatrice Vésiller contre 16,3 % pour le total Mélenchon-Joly). On note enfin que le couple Destot-Safar n’a pas été le seul à subir cette usure : à Eybens, Marc Baietto a lui aussi été balayé par une liste DVG.

 

Une dynamique de rassemblement et de mobilisation

Si la gauche non socialiste pèse lourd depuis des années, encore fallait-il qu’elle se présente sur une seule liste devant les électeurs pour avoir une chance de dépasser la liste de la majorité sortante. Une précédente tentative d’union avait eu lieu en 2001 avec l’alliance Go-Ades. Concurrencée par une offre d’extrême gauche ayant à l’époque le vent en poupe (8,5 %, un an avant le 21 avril 2002), la liste Go-Ades avait recueilli 19,8 % : un beau score, mais insuffisant pour faire vaciller Michel Destot (29,9 %). En 2014, l’union de la gauche non socialiste était la condition sine qua non d’une bascule au premier tour. C’est sur cette base que s’est constituée l’alliance EELV-PG : occuper l’intégralité de l’espace de la gauche contestataire pour passer devant le PS. La présence in fine de deux listes d’extrême gauche n’a pas été de nature à mettre en péril cette stratégie : le POI est un parti groupusculaire et Lutte ouvrière ne pèse plus grand-chose depuis la retraite d’Arlette Laguiller. Une liste NPA aurait constitué une menace plus importante, mais le parti d’Olivier Besancenot n’a pas été en mesure de partir au combat. Au final, l’union a permis aux écologistes et à leurs alliés de mettre en place dès l’année 2013 une machinerie marketing et de terrain efficace, notamment dans les quartiers populaires, avec des personnalités bien implantées. Dans les résultats du premier tour, la liste Piolle ne s’est pas contentée pas de dominer nettement la liste Safar dans le nord de la ville (de Berriat à l’Ile Verte), à la sociologie très urbaine, plutôt diplômée avec un grand spectre de classes moyennes ; elle est parvenue aussi à concurrencer fortement la liste PS-PCF dans le sud, beaucoup plus populaire, avec une forte proportion de Français issus de l’immigration extra-européenne, où le PS régnait jusque-là en maitre absolu. Dans certains bureaux de la Villeneuve, de l’Abbaye ou de Malherbe, la liste Piolle a même viré en tête.

 

Une dynamique de crédibilité autour d’Éric Piolle

Forte de cette dynamique de rassemblement, il restait encore à la liste écologistes-citoyens-PG un élément décisif pour pouvoir remporter son pari : trouver une tête de liste ayant la carrure d’un maire. Si les électeurs votent formellement pour des listes, ils élisent avant tout un maire. Pour dire les choses brutalement, le conseil municipal n’existe pas aux yeux des électeurs. Avec l’élection présidentielle, les élections municipales sont les élections les plus personnalisées. Pour l’emporter, une liste doit avant tout disposer d’une tête de liste capable d’être le référent politique de tous les habitants pendant six ans. De ce point de vue, la personnalité d’Eric Piolle a constitué le dernier élément décisif pour comprendre les résultats du premier tour. Ancien cadre d’une grande entreprise high-tech, limogé pour s’être opposé à un plan social, son CV parlait à toutes les composantes de l’électorat de gauche et même au-delà. Son expérience dans le privé était un gage de crédibilité gestionnaire pour beaucoup d’électeurs qui auraient pu rechigner à faire confiance à un écolo plus « traditionnel » (du type tofu-sandales pour rester dans certaines caricatures). Face à Jérôme Safar qui incarnait l’archétype du politicien de carrière, son profil de relatif néophyte de la politique détonnait et renforçait le message de sa liste qui se voulait porteuse d’une alternative « antisystème » aux grandes machines politiques habituelles : PS et UMP. De ce point de vue, la candidature Piolle n’a pas été sans faire écho à celle de François Bayrou à la présidentielle de 2007 (19,7 %) qui avait séduit de nombreux électeurs écologistes et de centre gauche à la fois « contestataires et intégrés ». Enfin, si la faible notoriété d’Éric Piolle constituait un handicap, la non-candidature de Michel Destot limitait l’avantage de la liste socialiste dans ce domaine en créant un vide. Bien qu’il ait été le maire « bis » de la ville depuis 2008, Jérôme Safar n’écrasait pas son concurrent écologiste en termes de notoriété, contrairement au maire sortant.

 

Simon Labouret

 

01 Avr

Comprendre la victoire d’Eric Piolle à Grenoble (1) : Le plantage des sondages

Après l’écrasante victoire d’Eric Piolle aux municipales à Grenoble, le politologue de Sciences-Pô qui a accompagné France 3 Alpes tout au long de la couverture des élections livre son analyse en trois étapes. Recul et analyse sur le blog politique de France 3 Alpes…

Les sondages sont une drogue dure pour les responsables politiques comme pour les observateurs qu’ils soient journalistes ou politologues. A Grenoble, il y a eu un avant et un après sondages chez la plupart des individus appartenant à ces deux catégories de toxicomanes. Notamment dans les rangs socialistes. Si les responsables politiques sont conditionnés pour résister aux mauvais sondages, il leur est plus difficile de résister aux bons sondages… Annonçant une victoire assez facile de Jérôme Safar, avec une large avance au premier tour sur Eric Piolle (8 points pour Ipsos-Steria*, 10 points pour BVA), les sondages préélectoraux à Grenoble se sont magistralement trompés. Nulle spécificité grenobloise à cela pourtant lorsque l’on se penche sur la plupart des autres villes qui ont fait l’objet d’enquêtes : à chaque fois ou presque, le PS a été fortement surestimé (Marseille, Nancy, Chambéry, Angers, Valence, Toulouse, Reims, Lille…).

Trois facteurs principaux expliquent ces ratés :

(1) La faiblesse des échantillons : contrairement aux sondages commerciaux nationaux (1000 personnes) et surtout aux sondages universitaires nationaux (4000 personnes), les sondages commerciaux locaux se basent sur des échantillons de taille limitée (600 personnes). Cette faiblesse du nombre de personnes interrogées implique des marges d’incertitude particulièrement importantes (et théoriquement incalculables puisque que les échantillonnages utilisent des quotas qui ne reposent pas sur les lois de la statistique aléatoire). De plus il faut bien prendre en compte que sur 600 sondés, pas plus de 400 expriment une intention de vote : l’échantillon sur lequel se basent les scores annoncés des candidats est encore plus réduit. Au final, si un sondage affiche un score de 25 % en faveur d’un candidat, il faut au minimum interpréter cette intention de vote comme une variation dans un intervalle compris grosso modo entre 20 % et 30 % (avec simplement une plus forte probabilité que l’intention de vote se situe au milieu de l’intervalle plutôt qu’aux extrémités). Difficile dans ces conditions de tirer des conclusions définitives… De telles marges d’incertitude interdisent de fait tout commentaire en termes de course de chevaux du type « Safar creuse l’écart » ou « le FN progresse » : une évolution de quelques points entre deux sondages avec de telles marges d’incertitude n’a aucune signification.

(2) La mauvaise qualité des échantillons : Ce qui compte pour un sondage c’est moins le nombre de sondés que leur représentativité. Or pour une ville de moins de 100 000 inscrits, trouver 600 personnes qui rentrent dans les quotas exigés (âge, profession, sexe, quartier…) se révèle être un exercice très périlleux (surtout quand six hypothèses de second tour sont testées, ce qui est de nature à démotiver plus d’un sondé, y compris les plus coopératifs…). Dans les faits, les quotas de sondage locaux sont remplis par les enquêteurs de façon beaucoup moins rigoureuse que pour un sondage national pour lequel le vivier de personnes « sondables » est 400 fois plus large. Il en découle une photo potentiellement très déformée des rapports de forces préélectoraux…

(3) Le redressement des données brutes à partir d’élections très favorables au PS. Tous les sondages d’intentions de vote, quels qu’ils soient, font l’objet de « redressements » qui visent à corriger deux biais récurrents : la sur-déclaration du vote de gauche, la sous-déclaration du vote FN. Cette opération est essentielle. Sans elle, un sondage n’a aucune valeur prédictive. Or c’est pour cela que les commanditaires payent. L’essentiel des erreurs de prédiction des sondages se produit lors de cette étape, où le doigt mouillé fait généralement office de guide en dernier ressort. Dans le cas du vote de 2014, les sondeurs ont redressé leurs données brutes à partir de rappels de votes sur des scrutins antérieurs très favorables aux socialistes : les précédentes élections municipales de 2008 (large victoire de Michel Destot) et l’élection présidentielle de 2012. Ce faisant, les sondeurs ont grandement mésestimé l’ampleur du vote sanction antisocialiste national et local. Il s’agit là d’un classique des sondages préélectoraux : leur incapacité à saisir les grands retournements électoraux.

Depuis toujours, les sondages ont connu des échecs pour prévoir les résultats électoraux. Ils n’en resteront pas moins incontournables lors des prochains scrutins : leur fonction d’oracle est indispensable aux responsables politiques et aux observateurs. L’angoisse face à ce que réserve l’avenir est un élément incontournable du comportement humain. Le besoin de « savoir » doit donc être satisfait pour tous et en tout temps. L’addiction aux sondages est incurable, à moins de recourir à des méthodes plus « traditionnelles » : observations du vol des oiseaux, viscères d’animaux sacrifiés, position des astres… Par ailleurs, on trouve toujours moyen de sauver les sondages car ils se trompent rarement sur toute la ligne. A Grenoble, la mesure des intentions de vote pour les autres candidats qu’Eric Piolle et Jérôme Safar n’a pas été particulièrement mauvaise, même s’il s’agit là d’un maigre bilan. L’imprécision des sondages, surtout pour des élections municipales, est une donnée de base, qu’il est indispensable de prendre en compte. Quand on est accro à un produit, il est encore plus important de savoir distinguer le bon grain de l’ivraie…

Simon Labouret

Prochain article : demain 14h30

*Le sondage Ipsos-Steria a été commandé et publié par France 3 Alpes

28 Mar

Municipales : Grenoble, Annecy, Chambéry, Cluses, Meylan, Bourgoin-Jallieu, Fontaine, Voiron, Echirolles, Saint Martin d’Hères, Eybens, Annemasse, Albertville, Bourg-Saint-Maurice, Saint-Jean-de-Maurienne… Tous les chemins mènent à France 3 Alpes

Dimanche, vers 19h15 on commencera à savoir. Quelques tendances parviendront des premiers bureaux qui ferment à 18h puis 19h. Du côté de Voiron en Isère, on bénéficie du vote électronique. grâce aux machines, peu après 19h30 on devrait savoir si Julien Polat fait basculer à droite cette commune dirigée par le socialiste Revil…

Puis ce sera la cascade de résultats : Annecy, Chambéry… Pour la métropole grenobloise, on devra ronger son frein. Pas de résultats définitifs attendus avant 22h30. En revanche, une estimation Ipsos-Steria pour France 3 « sortie des urnes » donnera une image assez fiable du résultat aux alentours de 21h00.

C’est donc sur France 3 Alpes qu’il faudra jeter un oeil et même les deux pour avoir les infos en temps réel tout au long de la soirée. Cinq points de directs ont été préparés pour vivre les « ambiances » sur place et recueillir très vite les réactions des vainqueurs et des vaincus, à la préfecture de Grenoble, à Bourgoin-Jallieu, à Cluses en Haute-Savoie, à la préfecture à Annecy, à Chambéry… Les équipes de reportage se déplaceront chaque fois qu’un résultat sera important à analyser comme à Voiron.

En plateau, de « grands témoins » pour commenter les conséquences de ce second tour, avec une prisme régional. Geneviève Fioraso, la ministre iséroise, Bernard Accoyer l’ancien président de l’Assemblée Nationale et maire réélu d’Annecy-le-Vieux, Antoine Fatigua du Front de Gauche, François Brottes le député PS de l’Isère que l’on dit ministrable…

Les autres invités de la soirée, ce sont les télespectateurs : vous pouvez participer à la soirée électorale en cliquant sur le site alpes.france3.fr. Une dizaine de personnes sont mobilisées sur le site de France 3 Alpes pour l’alimenter toute la soirée en infos, résultats, réactions, vidéos, statistiques… Quant à vos états d’âme, infos, commentaires et questions, ils apparaitront à l’antenne si vous tweetez avec le #f3alpes.

Dimanche soir à partir de 19h00, vous changerez d’heure, peut-être de maire, mais ne changez pas vos (bonnes) habitudes en suivant l’info sur France 3 Alpes et alpes.france3.fr…

A dimanche!

André Faucon

Revoir le débat sur les Municipales à Chambéry

Ce jeudi 27 mars, Bernadette Laclais, maire sortante socialiste, et Michel Dantin, UMP-UDI, se sont retrouvés sur le plateau de France 3 Alpes pour leur dernier débat des Municipales. Dans la première partie, une « affaire » a occupé les échanges. Pendant la campagne, Michel Dantin a utilisé un rapport interne sur les finances de la ville pour pointer les difficultés de la mairie. Bernadette Laclais n’a pas vraiment apprécié cette divulgation de documents internes et envisage des poursuites. ça donne le ton du débat!

Municipales. Revoir le débat sur Grenoble

Les quatre derniers candidats ont été réunis une dernière fois sur le plateau de France 3 Alpes, ce jeudi 27 mars. Une émission enregistrée dans l’après-midi, alors que l’on annonçait encore la venue de Christiane Taubira à Grenoble pour soutenir Eric Piolle. Depuis, elle a raté son train! Qu’importe, lors de la diffusion en deuxième partie de soirée, nous avons souhaité laissé ce morceau sur les soutiens, assez riche d’enseignements en cette période où la gauche se divise dans cette bataille de Grenoble.

Le débat n’a pas tourné qu’autour de çà, on a aussi parlé des transports, de la sécurité… Un bon moyen de se faire une idée sur les forces en présence avant le 2d tour.

 

27 Mar

Voiron : les ambitions de Julien Polat

Les deux candidats en lice à Voiron étaient les invités du 12/13 ce jeudi 27 mars.

Julien Polat, à la tête d’une liste UMP-UDI à Voiron, est arrivée en tête dimanche dernier, devant le maire sortant socialiste, Roland Revil. Roseline Canovas, classée divers-droite, n’a pas donné de consignes de vote mais Julien Polat estime que ses électeurs ont sanctionné le maire sortant et « tend donc la main aux électeurs de Roseline Canovas. »

Le maire sortant préfère lui en appeler aux abstentionnistes.

 

 

 

26 Mar

A Grenoble, le centriste Philippe de Longevialle soutiendra le PS

Il gouvernait déjà avec les socialistes lors de la dernière mandature mais il avait décidé de représenter le centre à Grenoble lors du premier tour. Mal en a pris à Philippe de Longevialle qui n’a pas passé la barre des 5%. Du coup, pas le droit de fusionner mais le centriste a décidé de donner son avis. Un avis où l’ex candidat explique qu’il ne porte pas les écologistes dans son coeur.

« A l’analyse de leur comportement passé, de leur programme et de leurs soutiens, il nous apparaît qu’une victoire de la liste « Grenoble une ville pour tous », conduite par Eric Piolle, ferait courir un grave danger pour l’avenir de Grenoble ». Rien que ça. Philippe de Longevialle justifie: « leurs prises de position négatives, tant sur le développement des filières scientifiques d’excellence de Grenoble, le soutien à l’activité économique et commerciale, que le développement d’infrastructures permettant le contournement et le désenclavement de Grenoble sont de nature à causer un préjudice grave à l’économie grenobloise, à ses emplois et à son avenir. »

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Et le candidat centriste de conclure: « le maintien de la liste « Aimer Grenoble pour vous », malgré les diktats des instances politiques parisiennes est un acte courageux que nous saluons ». Il appelle donc à voter Safar.

En outre, lors d’une conférence, Philippe de Longevialle a fait part de ses difficultés financières. Il ne sera pas remboursé de sa campagne et le trou est estimé à 50.000 euros! Le centriste appelle donc à un appel aux dons.

A Grenoble, quand les amis d’Alain Carignon veulent sauver le soldat

Il n’y a pas que Nicolas Sarkozy qui a des amis unis autour d’une association. A Grenoble, on ne sait pas combien ils sont, mais il y a les « Amis d’Alain Carignon ». Et dans cette période d’entre-deux-tours, ils ont trouvé bon de prendre la plume pour soutenir le 9e de la liste Matthieu Chamussy non sans lancer quelques piques à la tête de liste.

Alain Carignon

François Tarantini, Secrétaire Général des Amis d’Alain Carignon, explique: « à l’issue du premier tour, il faut rappeler que le socle des voix de droite est à minima de 38%, le score obtenu par Alain Carignon en 2008 alors même que notre camp était divisé ». L’air de rien, les « Amis » ne font-ils pas comprendre que Carignon faisait mieux que Matthieu Chamussy?

Et ils enchaînent en demandant aux Grenoblois « si nombreux partisans d’Alain Carignon » de se mobiliser pour le second tour. Attendez, c’est pas fini: « tous ceux qui ont été déçus et auraient préféré qu’il conduise la liste et soit le futur Maire de Grenoble doivent faire fi de leurs préférences et regarder le danger que l’éventuelle élection de E.Piolle fait courir à Grenoble ». 

Au bout du compte, appuyer une nouvelle fois là où ça fait mal à droite, à savoir les relations tendues entre Carignon et Chamussy, est-ce vraiment une bonne idée?

 

Grenoble : Chamussy et Longevialle feront cet après-midi des « déclarations importantes »

Les « petits » candidats ont aussi envie de faire partie des grandes manoeuvres.

Depuis hier Denis Bonzy sonde les milieux économiques grenoblois pour savoir s’il doit appeler plus clairement qu’aujourd’hui à faire barrage à l’attelage Verts-Parti de Gauche d’Eric Piolle.

Philippe de Longevialle, fort de ses 4.5 % et de ses 1956 voix, tiendra une conférence de presse cet après-midi. Hier il ne voulait pas appeler à voter clairement Safar mais seulement demander à ses électeurs de ne pas voter, ni pour l’extrème-gauche (comprenez Piolle) ni pour Carignon (comprenez la liste Chamussy). Jérôme Safar dans les locaux de France 3 hier soir ne désespérait pas d’obtenir de Longevialle un message plus net.

Quant à Matthieu Chamussy, pas exactement un « petit » candidat, il tiendra lui aussi une conférence de presse cet après-midi, pour faire « des déclarations importantes ». Comme on ne l’imagine pas se retirer et comme il ne peut plus modifier la composition de sa liste, on se demande quelle sera cette déclaration « d’importance »…

Le feuilleton continue…

Yaka Faucon

A Grenoble, le positionnement tortueux de Denis Bonzy

Sur son blog, Denis Bonzy, qui n’a décroché que 3,53% des voix au premier tour joue aux « éliminations » pour diriger ses électeurs. Il faut lire entre les lignes pour comprendre le positionnement de celui qui s’était fait candidat de la société civile.

-Pour lui, l’enjeu est pourtant simple: qui peut être le rempart pour éviter que le 7 avril Jean Luc Mélenchon soit le 1er invité d’honneur d’une nouvelle municipalité installée le 4 avril au soir?
– On comprend qu’il n’appelle pas à voter pour la liste d’Eric Piolle 

-A mes yeux, la liste Croire en Grenoble a déjà pris une responsabilité importante en ne prenant pas dès lundi 24 mars au matin les initiatives d’un large rassemblement républicain pour éviter la perspective ci-dessus énoncée.
– On comprend qu’il n’appelle pas à voter Matthieu Chamussy

-Dans la tradition républicaine comme dans la réalité habituelle des chiffres, ce rassemblement est d’ordinaire conduit autour de celui ou de celle qui occupe la seconde place du 1er tour face aux menaces présentées par celui ou par celle en première position.
– C’est flou mais le deuxième au soir du premier tour c’était bien le socialiste Jérôme Safar donc on imagine que Bonzy votera Safar