03 Oct

Des Tarnais lancent une nouvelle monnaie numérique et nationale : COOPEK

Exclusif. Des Tarnais lancent ce lundi 3 octobre, une monnaie 100% numérique baptisée « COOPEK ». L’objectif est de créer une économie complémentaire sans spéculation et plus durable en France. Présentation de ce nouveau venu dans le secteur de la Fintech.

© Coopek

© Coopek

Créer une nouvelle monnaie en France. C’est le rêve d’une équipe réunie autour de Gérard Poujade, le maire du Séquestre dans le Tarn. Comme pour l’euro, le COOPEK « est une monnaie d’échange ou de consommation et un outil d’investissement » expliquent-ils.

D’ailleurs, 1 Coopek vaut exactement 1 euro. Mais cette monnaie se veut différente. Elle « n’a pas vocation à remplacer le système actuel mais bien à apporter un système complémentaire qui profite aux plus engagés pour un développement plus durable et une société plus équitable« . En effet, ses fondateurs veulent lancer une monnaie complémentaire « sans commission, ni intérêt, ni placement à terme ».

Entièrement numérique, Coopek vise ainsi à « repenser notre économie » afin de rendre cette dernière « Sans spéculation (..), plus juste, plus respectueuse de l’environnement et moteur d’une société plus durable » expliquent les Tarnais.

COOPEK n’a pas vocation à remplacer le système actuel mais bien à apporter un système complémentaire qui profite aux plus engagés pour un développement plus durable et une société plus équitable – expliquent Gérard Poujade, co-fondateur

« 98% de la monnaie existante dans le monde servent aux échanges boursiers ou financiers. Donc, seulement 2% serviraient à l’économie réelle, celle des flux de produits et de services ! La raison voudrait que tout cela s’arrête. Une raison plus grande encore consiste à imaginer des solutions alternatives et complémentaires » précise Gérard Poujade.

Coopek marche ainsi chez des commerçants, des associations ou des entreprises partenaires. Mais la coopérative SCIC SA COOPEK, créée pour gérer le dispositif, propose également d’autres services financiers. Par exemple, il sera possible de souscrire à un « Crédit COOPEK inter-entreprise à taux 0% orienté vers des investissements durables » (..) et à fort impact societal« .

Parallèlement, lorsque vous échangerez des euros avec des Coopek, 5% de la transaction sera offert à des associations à but non lucratif. « Chaque citoyen est aKteur du changement en choisissant le projet qu’il souhaite financer » détaille l’équipe tarnaise. La mission « est d’amener le plus grand nombre aux valeurs de l’Economie Sociale et Solidaire » conclut-elle.

Ouverts à tous (particuliers, associations, collectivités et entreprises), comptez entre 70 et 150 € de frais pour se lancer dans cette aventure solidaire. « Les frais de gestion sont fixes et assez faibles pour rendre la monnaie accessible au plus grand nombre. La monnaie COOPEK s’utilise comme un moyen de paiement électronique » détail le co-fondateur Gérard Poujade. L’utilisateur possède ensuite un compte en ligne et une carte de paiement sans contact.

Les concepteurs Tarnais se donnent 4 ans pour imposer leur modelée économique. « D’ici 2020, les objectifs sont 15 millions de Coopek mis en circulation, 200 aktiveurs, 15 000 entreprises et associations et 50 000 particuliers ».

Une monnaie à la fois pour consommer et pour investir

Le dispositif est séduisant même s’il est difficile de dire à ce jour, le véritable impact sur notre vie quotidienne.

Par ailleurs, des monnaies similaires ont déjà vues le jour ces dernières années en Occitanie ou dans le monde : Sol Violette, la monnaie locale et citoyenne de Toulouse ou le célèbre Bitcoin qui se veut également un système économique sans aucune autorité centrale.

Cependant, « Coopek est d’abord une monnaie nationale et non locale. Ensuite, c’est une monnaie de consommation mais aussi des crédits pour financer la transition énergétique,carbone, alimentaire,sociale«  précise Gérard Poujade. « Nous nous rapprochons du modèle du WIR en Suisse mais nous les seuls en France« . Une belle initiative à suivre.

>> Reportage de France 3 Tarn du 3 octobre 2016 (Nicolas Bonduelle et Nathalis Fournis) :


La monnaire numérique COOPEK


>> Plus d’info sur le site officiel : 
www.coopek.fr

Julien Leroy

29 Sep

[Mêlée numérique #4] La start-up toulousaine Yenni invente une « carte vitale » pour l’Afrique

A l’occasion de l’édition 2016 de la Mêlée numérique à Toulouse, votre blog vous fait découvrir les coulisses du plus grand rendez-vous de l’innovation en Occitanie.Pour ce dernier épisode, je voudrais vous faire découvrir Yenni, une petite start-up toulousaine qui veut améliorer l’accès aux soins en Afrique via une « carte vitale ».

© Yenni

© Yenni

« Yenni est une carte de santé prépayée ou rechargeable » m’explique Boubacar Sagna, CEO de la start-up. « On constitue une cagnotte sur notre plateforme. Une carte est envoyée à un proche en Afrique. Ce dernier peut ainsi se faire soigner dans un réseau d’établissements de santé agréé par Yenni » détaille son concepteur.

En un mot, une « carte vitale » pour les pays africains en développement. Ce nouveau service Fintech est destiné essentiellement à la diaspora africaine qui envoie régulièrement de l’argent à leur famille via les bureaux de transfert classiques.

L’objectif est d’améliorer ainsi l’accès aux soins en Afrique. Yenni sera officiellement lancé début 2017 au Sénégal, pays d’enfance de Boubacar Sagna. Avec son équipe toulousaine, il est parvenu à créer « un réseau de 200 médecins locaux » après deux ans de travail. A terme, la startup basée dans la zone de Langlade à Toulouse, veut s’étendre aux autres pays de l’Afrique francophone.

On constitue une cagnotte sur notre plateforme. Une carte est envoyée à un proche en Afrique. Ce dernier peut ainsi se faire soigner dans un réseau d’établissements de santé agréés par Yenni

Et pour concrétiser ce beau projet, les 4 Toulousains de Yenni doivent séduire des grands groupes. Chaque année, la Mêlée numérique organise un « meet the big ». Il s’agit d’un rendez-vous professionnel où les jeunes pousses viennent « pitcher » leur innovation durant 120 secondes devant des grandes organisations telles que la SNCF, Airbus, Pierre Fabre ou des banques. Un exercice primordial pour ce faire connaitre.

Yenni a ainsi tenté sa chance ce mercredi 28 septembre. Une présentation de quelques minutes qui a permit de nouer un premier contact avec la Fondation de France et une grande banque.

La Clinique Pasteur de Toulouse a déjà misé sur cette innovation toulousaine. « Yenni fait parti de notre plateforme d’accélération de start-up spécialisées en e-santé : Hi-Lab » me précise Dominique Pon, le directeur de l’établissement joint par téléphone. « Depuis mi-2015, nous les accompagnons dans le développement de la plateforme et à se faire connaître au Sénégal« . Un travail de réseau qui a permit notamment à Yenni de rencontrer la ministre de la santé Sénégalaise conquise par le projet.

Dans les coulisses de la Mêlée numérique, la « carte vitale » de Yenni semble avoir séduit de nombreux professionnels et entrepreneurs. Une future pépite que l’on ne manquera pas de suivre.

>> Plus d’info sur le site officiel : www.yenni.org

Julien Leroy

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06 Juin

Fintech : la start-up toulousaine Payname devient Morning et lance sa carte bancaire

La start-up toulousaine Payname passe à la vitesse supérieure. Née en 2013, l’un des leaders français de la Fintech a annoncé, lors de l’inauguration de son nouveau siège ce vendredi, le lancement de la première néo-banque de Toulouse.

Le nouveau siège de Payname © Morning

Le nouveau siège de Payname © Morning

Une carte bancaire 100% toulousaine

Ce vendredi 3 juin, la start-up toulousaine Payname a inauguré son nouveau siège à Saint-Elix-le-Château, à 40 km au sud de Toulouse. L’occasion rêvée pour annoncer sa nouvelle stratégie et son nouveau nom. Payname devient Morning et s’apprête à lancer la première néo-banque indépendante de Midi-Pyrénées. 

Depuis 3 ans, Payname est une plateforme en ligne qui permet de sécuriser les paiements entre particuliers (cagnotte, remboursement, service à la personne, loyer, achats d’occasion,…). Elle assure ainsi les transactions, édite la quittance de loyer ou réalise encore la déclaration à l’Ursaaf.

D’ici quelques mois, la start-up toulousaine deviendra une nouvelle banque en ligne indépendante des agences bancaires traditionnelles. Morming « offrira les usages habituels d’un compte de paiement (RIB, prélèvement, virement) en plus des usages collaboratifs » explique Eric Charpentier, fondateur de Payname. Le service est destiné à la fois au particulier et au professionnel. La mise en service est prévue pour octobre 2016. 

Ce compte bancaire sera accompagné d’une carte bancaire MasterCard. Elle sera entièrement gratuite et pilotée depuis une application mobile. Nous aurons l’occasion de revenir sur ce nouveau service numérique au moment de son lancement.

Morming offrira les usages habituels d’un compte de paiement (RIB, prélèvement, virement) en plus des usages collaboratifs — Eric Charpentier, fondateur de Payname.

Morning (ex-Payname) veut ainsi devenir la première banque collaborative de France. Une stratégie qui a connu un départ officiel en juillet 2015 lorsque Payname a obtenu l’agrément d’établissement bancaire. Deux mois plus tard, la jeune pousse de la Fintech française boucle une levée de fonds de 5 millions d’euros avec plusieurs partenaires dont la MAIF. Une nouvelle levée de fonds de 10 à 15 millions est en cours de négociation. Le lancement de sa néo-banque en octobre 2016 est la prochaine étape.

© La Mêlée Numerique

© La Mêlée Numerique

Un siège connecté au milieu des champs

Pour marquer ce changement de dimension, la start-up toulousaine avait mis les petits plats dans les grands ce vendredi 3 juin. Devant 400 personnes, elle a inauguré son nouveau siège à Saint-Elix-le-Château, à 40 km au sud de Toulouse et à 30 de Muret.

Le bâtiment de 600 m², baptisé « Toaster » a été construit au milieu des champs. Il doit permettre, avant tout, d’accueillir les prochaines recrues. Avec 40 salariés à ce jour, Morning prévoit d’embaucher 60 personnes supplémentaires d’ici fin 2017. 

En attendant, ce siège connecté veut offrir « un confort de travail optimal » précise la start-up. Mais souhaite également développer une nouvelle vie d’entreprise. « Nous inventons la vie autour du Toaster en imaginant des solutions originales de mobilité, d’hébergement collectif et de services quotidiens. Par exemple, les Citadins de l’équipe auront à leur disposition des voitures éclectique pour venir » explique Marianne Prigaux, Happiness Driver en charge du bonheur au travail. L’aventure Morning est lancée !

Julien Leroy