15 Fév

Toulouse : en 20 ans, comment les start-up ont évolué ? (Interview avec la directrice de Nubbo)

A Toulouse, Nubbo vient de souffler ses 20 ans. C’est l’un plus anciens incubateurs de France. L’occasion de faire le point sur l’évolution des jeunes pousses du numérique et de l’innovation technologique. Le profil de l’entrepreneur a-t-il changé ? Retour vers le futur avec Anne-Laure Charbonnier.

Anne-Laure Charbonnier, directrice de Nubbo depuis 2012 © Nubbo

Quel est le point commun entre les start-up Antabio, MyFeelBack et Naïo Technologies ? Réponse : Nubbo. Depuis octobre 2000, cet incubateur public accompagne des projets innovants dans divers domaines. En l’espace de deux décennies, la structure a aidé plus de 280 entrepreneurs en Occitanie, dispensé 50 000 heures de conseils, investi 10 millions d’euros et servi 240 000 cafés !

En 20 ans, comment l’univers des startup a évolué ? Le profil de l’entrepreneur a-t-il changé ? A quoi ressemblera l’écosystème numérique dans 10 ans ? Eléments de réponse avec Anne-Laure Charbonnier, directrice de Nubbo. Interview.

Après deux décennies à rencontrer des startups, quelles évolutions constatez-vous ?

Anne-Laure Charbonnier : « Il y a eu trois grandes périodes.

Les dix premières années, cela restait un sujet d’initiés : le terme de startup n’était pas encore utilisé en France. On parlait de jeunes entreprises innovantes.

On était sur des projets à caractère technologique, souvent issus de la recherche, qui conduisaient à des créations d’entreprises à forte valeur mais restant majoritairement de taille et d’ambition relativement modestes.

Puis, avec une bonne quinzaine d’années de retard par rapport aux Etats-Unis, nous avons connu à partir de 2012/2013 l’explosion du « tout startup ».

Avec des impacts extrêmement positifs, tels qu’une forte valorisation de l’entrepreneuriat et une augmentation très significative des projets, ainsi que des dispositifs de soutien et de financements privés et publics.

Mais aussi avec les limites et les excès dont tout le monde est bien conscient aujourd’hui : multiplication des créations d’entreprises avec des bases essentielles de modèle économique insuffisamment réfléchies, voire inexistantes, survalorisation de la course aux levées de fonds conçues comme une fin en soi et non comme un moyen de développement, grand nombre de startups n’arrivant pas à se structurer pour devenir des PME stables et pérennes.

Enfin, depuis 2017/2018, il y a un retour progressif aux « fondamentaux » : moins de projets quantitativement, mais majoritairement beaucoup plus réfléchis, nettement mieux structurés dans leur exécution, avec une différenciation technologique souvent forte.

En résumé, on a enfin pris conscience que l’état de startup n’est que transitoire et qu’une startup qui a vraiment réussi est celle qui est devenue une entreprise classique, ayant trouvé un modèle économique stable et une rentabilité.

Le profil de l’entrepreneur a-t-il changé en 20 ans ?

Oui, en particulier sur les profils les plus jeunes. Ils sont nombreux aujourd’hui à démarrer leur projet d’entreprise avant même la fin de leurs études et ils choisissent l’entrepreneuriat là où il y a encore 3 ou 4 ans, ils se seraient naturellement orientés vers les grandes industries ou la finance.

On peut citer par exemple Hinfact, co-fondée fin 2018 par Thomas Bessière et Thibault Vandebrouck de l’ISAE-SUPAERO, avec un très fort soutien de l’école à l’origine du projet. L’entreprise, qui développe une technologie d’eye-tracker associée à de l’intelligence artificielle pour analyser et optimiser les comportements des pilotes, compte déjà 15 personnes dans son équipe et a su intéresser des mentors de très grande expérience dans l’industrie aéronautique.

Est-il plus facile de créer sa startup aujourd’hui ?

Oui, certainement, et beaucoup plus tôt qu’auparavant.

A l’exemple de l’ISAE-SUPAERO (..), beaucoup d’universités ou de grandes écoles ont fait aujourd’hui de l’entrepreneuriat une vraie voie d’insertion professionnelle, fortement mise en avant. Ces établissements investissent beaucoup sur la sensibilisation en amont de la création d’entreprises, sur les formations spécifiques à ces sujets ainsi que sur la pré-incubation. Ils mettent notamment à disposition des plateaux et des moyens techniques auxquels les porteurs de projets n’auraient pas accès autrement.

Par ailleurs, pour tous les porteurs de projets, quelles que soient leurs origines professionnelles, l’écosystème est plus dense, plus structuré et mieux coordonné, en particulier dans le cadre de la French Tech. Le début de parcours des entrepreneurs est donc clairement facilité.

Ensuite, les PME et grands comptes industriels sont beaucoup plus ouverts aujourd’hui pour prendre le risque de tester des solutions techniques proposées par des startups et pour cofinancer des preuves de concepts.

© Nubbo

Comment voyez-vous l’écosystème régional du numérique et de l’innovation dans 10 ans ?   

A la pointe du traitement de sujets majeurs de l’économie de la vie et de l’environnement, grâce à la conjonction des efforts des laboratoires de recherche, des grandes industries et des startups.

Deux très vastes domaines essentiels sont déjà bien engagés aujourd’hui : les biotechnologies industrielles ou de la santé et les transports intelligents (grâce notamment aux savoir-faire de la région en intelligence artificielle) et verts (par le développement de la filière hydrogène, déjà particulièrement remarquable).

En 20 ans, y-a-t-il un projet qui vous a marqué ou touché ?

Beaucoup de projets nous ont touchés ou marqués. S’il faut n’en citer qu’un, c’est Preligens (ex. EarthCube), que nous avons accompagné en 2016/2017, car ce n’est pas tous les jours que l’on rencontre une entreprise qui, dès sa première preuve de concept, a démontré un apport déterminant permettant aux forces armées de lutter plus efficacement contre les mouvements terroristes internationaux.

L’entreprise, spécialisée à l’origine dans l’analyse d’images satellite, est devenue l’un des principaux acteurs mondiaux de référence dans l’intelligence artificielle pour le renseignement et la défense. Elle compte déjà 80 salariés et a levé 20 M€ en novembre dernier, avec notamment le fonds d’investissement du Ministère des Armées.

Propos recueillis par Julien Leroy

04 Déc

« Leonard », le robot de Toulouse qui vous aide à trouver des idées de cadeaux de Noël

Exclusivité. Créé à Toulouse, Leonard est un chatbot qui vous aide à trouver des idées de cadeaux en fonction de la personnalité et des centres d’intérêts du destinataire. Entièrement gratuit, on dialogue avec lui directement sur Messenger (Facebook). Unique en France.

Une conversation avec Leonard (crédit : Julien Leroy)

Lorsque nous recherchons une idée de cadeaux pour Noël ou pour un anniversaire sur Internet, nous passons souvent des heures à consulter des dizaines de sites web sans vraiment trouvé de réponse.

Pour y remédier, un Toulousain de 27 ans vient d’inventer « Leonard ». Il s’agit d’un « chatbot qui aide à trouver des idées de cadeaux en fonction de la personnalité, des valeurs et des centres d’intérêts du destinataire » précise Vivien Stilz.

Leonard est disponible directement sur la messagerie de Facebook (Messenger).

Il suffit de dialoguer avec lui en répondant à ses questions pour avoir une liste de cadeaux originaux et personnalisés.

« Toutes les idées de cadeaux qu’il est capable de proposer, sont piochées dans une base de donnée que j’ai créée et que je continue d’améliorer au fil des utilisations » précise le concepteur qui assure n’avoir aucun partenariat avec une marque.

Entièrement gratuit pour l’utilisateur, Leonard est également bilingue (Français et Anglais) en fonction des paramètres Facebook.

Après un lancement en novembre 2019, Vivien Stilz continue d’améliorer les capacités de son robot en ligne. A terme, le jeune toulousain aimerait proposer des idées de cadeaux avec des acteurs régionaux.

Cet ancien ingénieur aéronautique veut aussi créer sa propre startup en proposant d’autres solutions innovantes.

En attendant, n’hésitez pas à tester Leonard sur sa page Facebook : www.facebook.com/AskLeonardBot

Julien Leroy

12 Mar

La start-up Privateaser (créée par un Montalbanais) lève 10 millions d’euros

Le « Airbnb » des bars et restaurants annonce ce lundi 12 mars, une levée de fonds de 10 millions d’euros. La plateforme propose de privatiser un café, une salle de location ou un restaurant pour une fête. Créée par un Montalbanais en 2014, elle a déjà attiré plus de 2 millions d’utilisateurs.

L'équipe de Privateaser en avril 2017 - © Privateaser

L’équipe de Privateaser en avril 2017 – © Privateaser

10 millions d’euros. C’est le montant de la quatrième levée de fonds de Privateaser

Lancée en 2014 à Paris par le Montalbanais Nicolas Furlani, la jeune pousse de l’événementiel a déjà levé 300.000 euros en mars 2015, 500.000 euros en février 2016 et 3 millions en novembre 2016. 

Ce tour de table annoncé ce lundi 12 mars, a été bouclé auprès des 4 fonds d’investissements : Serena Capital, Isai, FJ Labs et Kerala Ventures.

Privateaser est destiné à ceux qui cherchent un lieu pour organiser un repas entre collègues, un anniversaire ou une fête entre amis. La plateforme propose ainsi de réserver et de privatiser, en quelques clics, un café, une brasserie, un restaurant ou une salle de location.

A ce jour, la start-up propose 3000 établissements partout en France à 2 millions d’utilisateurs et 4000 entreprises. 

D’ailleurs, ces dernières sont le nouveau créneau de la start-up. La levée de fonds de mars 2018 doit permette de développer le modèle BtoB. « Le marché de l’événementiel des affaires représente 20 milliards d’euros en France et 100 milliards en Europe » précise le fondateur de Privateaser

Derrière ce « Airbnb » des lieux à privatiser, se trouve un jeune Montalbanais : Nicolas Furlani. Après des études à Montauban et Toulouse, il est diplômé de Centrale Paris. Avec deux camarades, Alexandre Paepegaey et Raphaël Kolm, ils montent la start-up dans la capitale en 2014.

Julien Leroy

24 Mar

Start-up : Privateaser, le « Airbnb » des bars et restaurants créé par un Montalbanais

Privateaser est une plateforme proposant de réserver et de privatiser, un café, une salle de location ou un restaurant pour une fête. Un « Airbnb » des bars qui connaît un beau succès à Paris et depuis peu à Bordeaux et Toulouse.

© Privateaser

© Privateaser

Vous devez organiser un repas entre collègues, un anniversaire ou une fête entre amis. Mais où trouver un lieu prêt à vous accueillir ?

C’est la question favorite de Privateaser. La plateforme propose de réserver et de privatiser, en quelques clics, un café, une brasserie, un restaurant ou une salle de locationA ce jour, 1200 établissements sont répertoriés à Paris, Bordeaux et Toulouse.

Le service (gratuit pour l’utilisateur) est destiné aux entreprises et aux particuliers.

Lancé en 2014 à Paris, Privateaser connaît un beau succès dans la capitale française. Et depuis novembre 2016, la start-up se décline à Bordeaux et à ToulouseUne partie de notre équipe est originaire du Sud-Ouest, donc pour nous Toulouse sonnait comme une évidence » expliquait Nicolas Furlani lors du lancement. D’autres villes sont prévues dont Lyon. 

Derrière ce « Airbnb » des bars, se trouve un jeune Montalbanais : Nicolas Furlani. Aprés des études à Montauban et Toulouse, il est diplômé de Centrale Paris. Avec deux camarades, Alexandre Paepegaey et Raphaël Kolme, ils montent la start-up.

Aujourd’hui, Privateaser a attiré 600.000 utilisateurs en seulement 3 ans d’existence. Avec un chiffre d’affaires (en 2015) de 6 millions d’euros, la jeune pousse a déjà bouclé deux levées de fonds : 300.000 euros en mars 2015 et 500.000 euros en février 2016. 

>> Plus d’info en image avec ma chronique dans « 9h50 le matin Occitanie » sur France 3 – Mars 2017 :


Privateaser, le « Airbnb » des bars et restaurants crée par un Montalbanais

Occitanie, première région française des « Airbnb » professionnels ?

Ce concept d’uberiser les services chez les professionnels ou chez les particuliers (Airbnb) via le numérique, est en vogue depuis plusieurs mois en France. 

Un secteur qui compte plusieurs startups précurseurs en Occitanie. Sur ce blog, nous vous avons déjà parlé, en exclusivité, de la jeune pousse gersoise EcoCar’s qui comble les heures creuses chez les garagistes. Idem chez les restaurateurs grâce à la plateforme toulousaine FrenchWork. Ou encore le « airbnb » des coiffeurs toulousains avec la start-up « Le Ciseaux.fr ». Une niche qui pourrait se développer dans les prochaines années.

Julien Leroy

05 Oct

Toulouse ouvre un musée virtuel pour (re)découvrir 2000 œuvres emblématiques de la ville

© Musée des Augustins

© Musée des Augustins

La ville de Toulouse a ouvert ce lundi 3 octobre, un musée en ligne baptisé : « 2000 ans 2000 images ».

On y trouve les 2000 œuvres emblématiques exposées dans les principaux musées de la ville rose : musée des Augustins, musée Saint-Raymond, muséum, musée Paul-Dupuy, musée de l’Affiche et musée Georges-Labit. La navigation se fait à la carte. Un clic sur l’image permet d’afficher quelques éléments historiques et artistiques.

Ce site internet a été réalisé à l’occasion du bimillénaire de Toulouse.

A découvrir en cliquant ici : 2000ans2000images.toulouse.fr

Julien Leroy