5 mois après la reprise par Edel (groupe E.Leclerc), la néobanque Morning basée près de Toulouse, a présenté, ce vendredi 16 juin, sa nouvelle stratégie. Tous les services qui ont fait le succès de la fintech, sont conservés. Mais le modèle économique est revu.
© J. Leroy / France 3 Midi-Pyrénées
La néobanque Morning tente un nouveau réveil après la période trouble survenue fin 2016.
En décembre dernier, une trésorerie à sec, une sanction de l’ACPR (le gendarme du secteur bancaire) et une mésentente avec le principal actionnaire de l’époque (la Maif), entraînent la start-up toulousaine et ses 49 salariés au bord du dépôt de bilan.
La jeune pousse est alors racheté par la banque Edel du groupe E.Leclerc. Le repreneur devient progressivement l’actionnaire majoritaire avec 79% du capital. Le fondateur de Morning, Éric Charpentier, est congédié.
5 mois après, l’unique start-up numérique du Volvestre, basée à Saint-Elix-le-Château au sud de Toulouse, veut se relancer. Le nouveau CEO, Frédéric Senan, a présenté, ce vendredi 16 juin, sa nouvelle stratégie.
L’ADN de Morning conservée
Contrairement aux rumeurs au moment de la reprise, les services qui ont fait le succès de la néobanque, sont conservés. « Eric Charpentier voulait réinventer la banque et il avait de bonnes idées » explique Frédéric Senan, le nouveau directeur de Morning.
L’objectif est de « garder l’esprit du projet cobanking » poursuit-il. Ce terme crée par l’ancienne équipe, désigne « de nouveaux usages bancaires, collaboratifs et digitaux qui répondent aux attentes du consommateur d’aujourd’hui« .
La cagnotte en ligne est ainsi maintenue. Cette offre gratuite d’échange d’argent entre particuliers est la vitrine historique de la marque depuis les débuts en 2013. L’attachement des internautes à ce service a convaincu le repreneur.
De nouvelles offres à partir du 3 juillet
La chute de Morning fin 2016 a été provoquée (principalement) par un modèle économique eroné. C’est pourquoi, Edel veut relancer Morning en étoffant les offres et les fonctionnalités payantes.
« La start-up proposait jusqu’ici à ses clients de bénéficier d’un service d’envoi et de réception d’argent (..) Désormais, elle met également à leur disposition (..) un compte de paiement digital et ibanisé (..) pour gérer leur argent et suivre leurs dépenses quotidiennes en temps réel » explique la direction.
La fintech toulousaine va ainsi attaquer le marché bancaire BtoC en lançant, le 3 juillet prochain, plusieurs offres : Morning Play (pour collecter, partager et gérer son argent avec différents groupes d’ami), Morning Protect (pour les personnes sous tutelles) et Morning Jump (pour gérer l’argent de poche de ses enfants).
Chaque service comprend une carte de paiement Master Card et un numéro IBAN.
Une quatrième offre, Morning Welcome, verra le jour début septembre. Il s’agit d’un compte bancaire pour les étudiants étrangers vivants en France.
Parallèlement, la néobanque s’apprête à conquérir les professionnels avec des services adaptés. Des offres BtoBtoC est également en projet. L’ensemble sera dévoilé à la rentrée prochaine.
L’objectif est de « compiler la totalité des services de la Fintech » précise Frédéric Senan afin de concurrencer Nickel, C-zam, Lydia,…
Côté salariés
Sur les 49 salariés au moment du rachat, « 13 sont partis volontairement » affirme la nouvelle direction. Des recrutements sont en cours pour combler les départs. L’objectif est d’être « 41 d’ici la fin de l’été 2017″.
Et maintenant ?
L’équipe et la tactique sont en place. Reste à transformer l’essai. En cas de succès, Morning deviendra rentable. « 2017 sera une année blanche après 6 mois d’inactivité. En 2018, on espére couvrir les charges et devenir rentable en 2019 » précise Frédéric Senan. C’est tout le mal que l’on souhaite à cette start-up emblématique de l’écosystème numérique d’Occitanie et de la Fintech française.
Julien Leroy