Ils en ont de la chance les électeurs de la première circonscription des Français de l’Étranger (USA, Canada). Un palmipède à la plume moqueuse et au bec acéré vient de faire un comeback plutôt inattendu dans leur mare électorale.
Le Canard US qui se revendique, sans fausse modestie, « lointain petit-cousin immigré de l’illustre « Canard Enchainé » promet en effet d’animer « leur » campagne « sans parti pris aucun, ne roulant pour personne, jamais méchant gratuitement, avec ironie parfois ».
Et de joindre aussitôt le bec à la parole. En à peine 2 semaines, le volatile a déjà épinglé la plupart des candidats en lice.
Julien BalKany bafouillant des spots électoraux..sans spectateurs, Frédéric Lefèvbre incitant les électeurs à faire remonter leurs doléances par l’intermédiaire des élus de l’AFE (Assemblée des Français de l’Etranger), à savoir… deux de ses principaux adversaires (!), Corinne Narrassiguin et Carole Granade, les candidates du PS et du Modem épinglées pour les ratés de leurs campagnes 2.0…Dès les premiers posts, le ton est donné. Et l’audience au rendez-vous, si l’on en croit le « coin coin » d’autosatisfaction qui annonce près de 2000 aficionados en 2 semaines.
Pour l’instant, impossible vu d’ici, de savoir qui se cache sous les plumes du palmipède. Un confrère expatrié ? Un blogueur inspiré ? Un sous marin partisan ?
Un billet consacré à Gérard Michon, candidat « indépendant », a jeté le trouble. Abandonnant le ton caustique qui fait sa raison d’être, Le Canard US dresse en effet portrait très élogieux de cet élu UMP (depuis 17 ans à l’AFE !), victime du parachutage de Frédéric Lefèbvre… Au point d’obliger le louangé à prendre lui même ses distances, sur sa page Facebook :
Cela dit, qu’un canard marche parfois de travers n’étonnera personne. En marquant sa sympathie pour le « petit » contre les appareils et les « people », Le Canard US cède probablement à ce fond libertaire sans lequel une telle aventure éditoriale n’est guère envisageable. La suite dira si le volatile peut prétendre se placer durablement sous l’aile tutélaire de son prestigieux ancêtre de la rue Saint-Honoré.