11 Jan

Japon : « Etranger, des deux côtés… »

Derrière soi, le pays que l’on a quitté semble de plus en plus lointain. Devant soi, un pays d’adoption qui se refuse… à vous adopter. Ce ressenti est sans doute assez commun pour qui a déjà vécu une expérience d’expatriation. Mais, à lire ce blog, « Inari’s diary » on comprend que ce trouble a plus de chance de vous submerger au Japon, ce pays où « personne ne comprend ce que nous faisons là, à vivre à l’autre bout de la Terre, seuls, éloignés de tout ce qui nous est familier. »


Rien à voir avec le « syndrôme japonais », expression utilisée à rebours pour nommer ce trouble de l’identité qui frappe, parfois jusqu’à la folie, de jeunes Japonais en visite à Paris. Non, ici, il s’agit plus simplement du vague à l’âme d’une Française qui, à l’aube de 2012, s’interroge sur son entre-deux identitaire. L’expression d’un dépit amoureux teinté d’un brin de masochisme.

Sur un ton très personnel malgré le nous qui rythme son récit (un couple ?), Inari témoigne de son malaise et d’une certaine irritation contre cette société «  dans laquelle personne ne veut se lier d’amitié avec vous, puisque, vous repartirez, c’est une évidence !! (pourquoi???) ».

Pas question pour autant de céder à la nostalgie et de regretter « la France, ce pays de gros sales parlant fort et se prenant constamment la tête pour un oui ou pour un non. » (merci, pour nous ;^). Non, que les choses soient claires « Nous sommes des expatriés et nous sommes fiers de l’être. »


P.S. parmi les descriptions d’Inari, on trouve celle ci : divinité liminale entre l’homme et les animaux, et entre l’homme et le divin, le culte à Inari serait l’une des métaphores de la société japonaise : une unité de façade et une hétérogénéité de fait...