19 Mai

Camille Muffat, racontée par ses proches ce vendredi à 23h10

Vendredi 22 mai à 23h10 – après le Grand Soir 3
puis en replay sur notre site

Ce mois-ci, une de nos équipes s’est penchée sur le destin tragique de la jeune championne Camille Muffat, décédée en Argentine au mois de mars dernier.
Puis nous ferons un bond de 36 000 ans à l’occasion de l’ouverture au public de la «réplique» de la grotte Chauvet à Vallon Pont-d’Arc pour aller à la rencontre de ceux qui ont permis la mise au jour de ce trésor, classé au patrimoine de l’humanité.

Camille Muffat, la fille de l’eau

Un reportage de 25’ de Laurence Collet, Benoit Loth, Erik El Koubi et Alexandre Taba

Les bassins de la piscine Jean Bouin sont vides. Ceux du bassin olympique d’entraînement aussi. Personne sur les tobbogans, les jeux d’enfants, du petit parc de NiceCamille Muffat est partie, la nageuse et avec elle, la femme et la petite-fille qui sommeillait encore en elle. Son père, Guy Muffat, son parrain des bassins, Richard Papazian,  son entraîneur Fabrice Pellerin témoignent.
Les confidences de nos interlocuteurs nous permettront de mieux se rappeler le parcours d’une enfant timide, devenue reine des bassins à Londres en 2012, puis jeune retraitée, quelques mois seulement. La petite Camille qui montait sur les épaules de son père. Celle qui nageait, pas trop mal, puis très bien, puis mieux que tout le monde. Celle qui tourna le dos aux bassins laissant père, entraîneur, et club dans le désarroi.
C’est l’histoire, non pas d’une star, mais d’une vraie personne qui après avoir nagé 6 heures par jour pendant des années, avait besoin de tourner la page et dont le nouveau chapitre, à peine entamé s’est crashé sur le sol argentin.

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La grotte Chauvet, histoire d’une restitution

Un reportage de 26’ de Farid Haroud et Pierre Lachaux, avec Nicolas Ferro, Loïc Favel et Fred Gramond.

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La grotte Chauvet découverte en décembre 1994 est la plus vieille grotte ornée du monde : 36000 ans. Pourtant, elle parait si jeune, si neuve. Farid Haroud et Pierre Lachaux ont eu accès à la véritable cavité et ont voulu savoir comment et pourquoi ce joyau de l’humanité avait pu garder cette fraîcheur. Tout tient en un mot, en une réalité devenue obsession, une règle incontournable : la conservation.

Ils ont rencontré les «inventeurs» : Eliette Brunel, Christian Hilaire et Jean-Marie Chauvet, qui, dès les premiers instants, ont su préserver les lieux. Un peu comme sur une scène de crime, ils ont eu les bons gestes afin de ne pas effacer les preuves, en l’occurrence les marques du passé.
Notre équipe a interviewé Jean Clottes, l’expert qui a authentifié les peintures, Dominique Baffier et Marie Bardisa, les conservatrices successives de la grotte, gardiennes du temple. Leur rôle : permettre la recherche scientifique sans que la cavité ne soit mise en danger.

Tous et toutes ont tracé un chemin qui a mené l’UNESCO à reconnaître la grotte Chauvet comme Patrimoine mondial de l’humanité, berceau de l’art, resté intact pour permettre aux générations futures de l’étudier plus profondément.

En complément de son enquête, notre équipe a croisé le chemin de 4 artistes portant chacun un regard particulier sur la grotte

          – Jean M. Auel, écrivain américaine, auteure d’une série de romans de fiction préhistorique mettant en scène des hommes de Cro-Magnon et de Néandertal :              Les Enfants de la Terre.
          – Gilbert Coudene, peintre lyonnais, spécialiste des fresques murales, Co-fondateur de l’atelier des peintres muralistes CitéCréation.
          – Roger Lombardo, auteur de théâtre ardéchois dont la dernière création «Homo Botticelli » évoque les peintures de la grotte Chauvet.
          – Jul, dessinateur de presse et auteur de la bande dessinée Silex and the City, adaptée en série télé, le programme d’animation le plus regardé de France.

 

Diffusion le vendredi 22 mai à 23h10
A revoir sur notre site

22 Mai

Les Premiers Provençaux, l’interview

Axel Clévenot, auteur et réalisateur du film Les Premiers Provençaux répond ici à quelques questions que nous lui avons posées, en béotiens de la question préhistorique.

Le film que vous nous proposez, au-delà de son intérêt scientifique indéniable, nous révèle l’existence tout près de nous d’un monde de petites fourmis chercheuses que sont les archéologues. On les voit, avec une infinie patience, manipuler, noter, relever sur des carnets, les vestiges d’un temps immémorial. Sur les chantiers, il semble que l’on parle toutes les langues et cela  donne l’impression d’avoir affaire à une véritable communauté, celle des scientifiques peut-être tout simplement ?
PZ : Pouvez vous nous parler d’eux, de leurs patrons-chercheurs dont l’accent chantant trahit une appartenance au « midi »?

AC : Il faut tout d’abord parler de « passion ». C’est l’histoire de tous les scientifiques que nous avons rencontrés au fil de nos pérégrinations dans toute la Région. En arrivant sur le terrain de fouilles ou dans un laboratoire (Aix, Nice, Marseille …) nous découvrons des Préhistoriens spécialistes dans différents domaines complémentaires. Il y a des archéologues, des anthropologues, des paléontologues, des géologues, des palynologues, anthracologues, carpologues, archéozoologues, des biologistes, des généticiens, des conservateurs… et bien d’autres encore.
Et tous ces scientifiques travaillent de concert ! Remarquable entreprise pour étudier, investiguer quelques arpents de terrain qui vont permettre d’avancer dans notre connaissance de l’histoire de l’humanité. Et de montrer comment l’évolution des humains est une histoire faite de lentes transformations.
Vous les voyez travailler avec une remarquable minutie. Leur espace est précisément délimité, chaque centimètre carré répertorié. Rien ne doit être laissé au hasard et les équipes ont des fonctions précises et complémentaires.
Notre voyage en Provence-Alpes-Côte d’Azur a été pour nous une révélation de sa richesse en matière de Préhistoire. Sur chaque site nous avons été accueillis par un responsable de fouilles, un chercheur dépendant d’un laboratoire de recherche. L’accompagnent différents chercheurs, étudiants en thèse, en stage… Ils viennent du monde entier, passionnés eux aussi. Accroupis, attentifs, ils relèvent les indices qui vont peut-être permettre une découverte fondamentale.
Et il y en a, en PACA, des découvertes fondamentales comme nous le montre le film.

PZ : Est-ce que notre région est particulièrement bien « placée » au regard de la recherche en préhistoire ?

AC : Très bien placée. Il y a tout d’abord une Direction du Service régional de l’Archéologie du Ministère de la Culture à Aix qui mène depuis des années une politique de fouilles et de prévention. Il y a des missions des municipalités, il y a l’Inrap, il y a des Laboratoires, des Centres de recherche, des Universités… Nombreux sont les sites répertoriés, fouillés lors de campagnes de fouilles. Les nouvelles technologies permettent maintenant de renouveler, d’approfondir les connaissances sur les grandes étapes de notre évolution.

PZ : A quoi ressemblaient nos ancêtres provençaux ? Et à quand peut-on dater les premières traces de peuplements en Provence ?

AC : Les premiers peuplements en Provence remonteraient à ’environ 1 million d’années. Les certitudes donnent environ – 500 000 ans. Sur la côte méditerranéenne. Puis on a des confirmations ici et là vers -300 000, -120 000, – 80 000 , – 50 000… Des Homo Erectus, des Pré-néandertaliens, des Néandertaliens et puis notre espèce, les Homo Sapiens qui arrivent, selon les dernières datations (Balzi Rossi – Menton) il y a environ 40 000 ans, en provenance d’Afrique et du Moyen-Orient.

A qui ressemblaient-ils ? Et bien, ils sont très proches de nous, car nous sommes leurs descendants. Et en 40 000 ans, même s’il y a quelques transformations physiques et neurologiques, très peu de choses ont changé. D’ailleurs, croisez sur la Canebière un Homo sapiens d’il y a 20 000 ans, habillé d’un complet 3 pièces, vous ne le remarquerez pas !!!

Sauf les modèles  économiques comme je le montre dans le film. Et puis il y a les productions graphiques, des représentations, les figurations, les sculptures qui caractérisent les cultures préhistoriques de la région PACA. C’est un sujet passionnant, et c’est la raison pour laquelle j’ai un projet de film en 3D relief sur la grotte Cosquer.

PZ : Le film déploie un dispositif image tout à fait singulier qui sert évidemment la scénarisation de votre propos. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les moyens entrepris ?

L’écriture originale du film est le résultat de recherches entreprises pour que ce film soit à la fois attractif et agréable à voir. J’ai travaillé avec un graphiste, directeur artistique de l’image, Jean-Damien Charrière et nous avons étudié différentes possibilités pour rendre compte de l’univers de la Préhistoire. Evoquer, rendre vivant, expliquer le travail des scientifiques et valoriser l’ensemble de la région PACA.

D’où l’idée de réaliser le film sous la forme d’un carnet de voyage. Un dessinateur parcourt les six départements et au gré de ses rencontres, fait revivre un site, une période, des personnages, des objets. Michel Grenet, artiste, archéologue et fin connaisseur du monde de la Préhistoire, est ce dessinateur. Il vit à Saint-Martin-les-Eaux. Ses dessins rendent compte de la vie d’un lieu, des actions d’un personnage, du style d’un objet, d’un paysage d’il y a 120 000 ans, 25 000 ans…

Un scénario adapté au millimètre
Plusieurs semaines de repérages dans toute la région nous permettent de choisir les sites les plus représentatifs pour le film. Une scénarisation se révèle nécessaire pour que la structure du film réponde à la fois à des critères scientifiques et artistiques.

Quant au tournage il nous conduit des montagnes aux plaines, aux vallées, au gré d’ images aériennes et sous-marines. Le graphiste, directeur artistique reprend tous ces dessins pour les réintégrer dans le montage. Nous créons alors ce que l’on appelle un « compositing ». Ainsi, chaque latitude et longitude de site est mise en image selon un graphisme agréable. Michel, le dessinateur, se promène dans un paysage, des graphismes l’encadrent, ou bien il rentre dans un dessin, s’y promène, en sort, des gros plans sur un dessin d’animal accentuent une expression, une animation met en scène le visage d’un prénéandertalien…

Le film est le résultat de multiples formes de mise en image. Cela le rend visuellement très agréable à voir, dynamique dans sa forme et dans son fond. Enfin, il y a la musique originale. Composée par Guillaume Solignat qui avait composée la musique d’un de mes précédents films les Premiers Européens. Ici aussi, il y a une volonté d’écriture qui accompagne la démarche du carnet de voyage.

Car c’est à un véritable voyage auquel on est convié. Une redécouverte de la région PACA, à la rencontre de vallées, de sites, de décors souvent inconnus ou peu explorés.
Un regard nouveau sur cette magnifique Région.

Entretien réalisé par Pernette Zumthor-Masson
le 22 mai 2013

Le film sera diffusé le 1er juin 2013 à 16:20 sur France3 Provence-Alpes et Côte d’Azur
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Le communiqué de presse de France3 Paca

Les Premiers Provençaux, le film

Un documentaire diffusé samedi 1er juin à 16:20 sur France 3 Provence-Alpes Côte d’Azur
Durée : 52′
L’interview d’Axel Clévenot à propos de son film

Ce film d’Axel Clévenot, conçu comme un carnet de voyage, traitant des peuplements successifs de la période préhistorique en région Paca, est un film sur l’histoire économique.

Par le traitement inhabituel et original d’un sujet hautement scientifique, ce film nous démontre, comment, période par période, se sont structurés les modèles économiques qui, du chasseur-cueilleur au pasteur-agriculteur, vont fonder les bases de nos structures économiques et sociales.

Guidés par Michel Grenet, l’archéologue-marcheur-dessinateur aux compétences remarquables, qui pointe, valorise et explicite le paysage, nous redécouvrons une région dont les particularités nous auraient complètement échappés. Ce parcours traverse le temps et au fil du voyage nous fait revivre les grandes étapes de l’évolution de l’humanité.

De site en site nous croisons les acteurs de la Préhistoire, ceux qui fouillent, découvrent, font revivre notre passé et dont les récits nous passionnent.
500 000 années ponctuées par des arrivées de migrants, par leurs transformations, leurs remplacements –  de l’homme de Néandertal à Homo sapiens – il y a 40 000 ans.

Nous cheminons au gré des récits, des rencontres avec des scientifiques, des dessins du carnet qui sont autant de « calques » sur lesquels s’inscrivent les traces de ce passé.

Le film et ses contenus très riches ont donné naissance à un site sur lequel vous pouvez retrouver toutes les étapes du voyage, les sites répertoriés mais aussi les croquis, les cartes etc. Accéder au site

Les Premiers Provençaux est un film co-produit par
Armoni Productions
La chaîne Histoire
France3 Provence-Alpes et Côte d’Azur
l’INRAP

Le communiqué de presse de France3 PACA