06 Jan

Région : ce qui se cache derrière les deux tours de scrutin…

molinozMarie-Guite Dufay n’aura pas à composer dans sa majorité avec des partenaires communistes et écologistes. Mais les relations compliquées en Bourgogne entre le PRG et le PS, combinées avec sa très courte majorité pourraient bien constituer une désagréable épine dans le pied de la nouvelle présidente.

Staline aurait pu le dire : « le PRG , combien de divisions ? ». Pas beaucoup, à coup sûr. Peu d’élus,  et presque plus du tout depuis les défaites successives de la gauche aux municipales (Sens) et aux départementales (Saône et Loire, Côte d’Or). Mais le petit parti est expert dans l’art de négocier au niveau local son alliance parlementaire et gouvernementale. Et une fois encore, alors que les socialistes de Côte d’Or  ne voulaient pas entendre parler d’un PRG en troisième position, c’est un coup de pression national qui l’a imposé !

Des ennemis de 10 ans !

Pourtant, entre Patrick Molinoz le maire de Venarey et le PS de Côte d’Or, dirigé par Michel Neugnot, les relations sont tout bonnement exécrables. En particulier depuis que l’élu PRG longtemps en pole position un jour d’élection sénatoriale, a été en quelque sorte « sacrifié » pour sécuriser l’élection de François Rebsamen et François Patriat. On rajoutera à la liste des griefs une place  aux européennes, un conflit sur la constitution du binôme aux dernières départementales, et plus largement une difficulté pour l’élu du nord Côte d’Or à accepter le leadership « urbain » de François Rebsamen. Un élu de Venarey à qui les socialistes reprochent entre autres une forte tendance à jouer régulièrement contre son camp et à ne viser que son ascension personnelle.

Bombe à retardement…

Et donc, voilà cette nitroglycérine versée dans le moteur de Marie-Guite Dufay, sans qu’elle ait forcément été mise au courant de tout ! Ce qui pourrait expliquer l’étonnante impréparation du lundi 4 janvier. Depuis le surlendemain du deuxième tour, selon nos informations, le PRG aurait tenté de discuter les termes de l’accord, compte tenu des conditions de la victoire. C’est la vice-présidence du tourisme qui était  proposée, alors que le PRG voulait semble-t-il un engagement sur des éléments de programme, et des paquets au pied du sapin : un groupe politique, une vice-présidence « à budget » et la présidence du nouveau CRT (centre régional du tourisme ) pour le PRG bourguignon Didier Martin qui le présidait jusque là en Bourgogne…

Premier couac.

Refus de Marie-Guite Dufay qui est donc allée loin dans le bras de fer ,en négociant  sous la contrainte et  « quasi publiquement »   au risque d’écorner l’image d’unité dès le premier jour et de donner des idées à d’autres. La question étant de savoir si elle a volontairement voulu briser un début d’opposition interne , ou si son entourage bourguignon ne lui avait pas donné tous les éléments de contexte pour mesurer les risques. Elle en tout cas mis en évidence d’entrée l’étroitesse de sa majorité , qui sera  criante lors du vote du budget, et encore plus sensible si la position nationale du PRG évolue ou lorsque les courants du PS s’affronteront en vue de la Présidentielle. Mais elle pourra toujours demander conseil à François Patriat, expert dans l’art de l’affrontement interne en 2004/2010 avec Christian Paul et Philippe Baumel , alors proches d’Arnaud Montebourg.