14 Mai

« La France leader mondial des terres rares : c’est possible en s’inspirant du Groenland ! »

Billet invité : Il a quitté la France, il y a quelques années déjà, mais il ne lui a pas tourné le dos. Passionné de politique et de partages d’expériences, co-fondateur, dans cet esprit, de Génération Expat, le premier think-tank indépendant des Français de l’étranger, Mikâ Mered est étudiant-chercheur en prospective politique à Columbia University et CEO d’un cabinet de conseil prospective et risques politiques spécialisé sur l’énergie et les affaires polaires.

Si j’ajoute qu’il a été un des premiers lecteurs de ce blog et de la page Facebook associée « Français à l’étranger » (voir ci contre), Mikâ Mered a toutes les « qualités » pour s’exprimer ici, comme tous ceux d’entre-vous qui, de là où vous êtes, entretenez le même rapport au débat public national. Du bout du monde au coin de la rue…

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07 Fév

Planète « expats » sur France Télévisions

Pour un peu, il n’y en aurait plus que pour eux, pour vous, les Français de l’étranger. En ce début d’année, les fenêtres s’ouvrent comme jamais sur les questions d’expatriation. Cette nouvelle passion française pour le grand large qui s’amplifie depuis 10 ans commence à se faire voir et à se faire entendre. Notamment sur France Télévisions.

Et si l’actualité a encore imposé le thème récurrent de « l’exil fiscal » (cf.« Envoyés spécial » de la semaine dernière), les sujets plus « réalistes » se frayent un chemin de mieux en mieux balisés. C’est le cas du numéro de « Compléments d’enquête » diffusé sur France 2 ce jeudi soir, intitulé « Argent-faut-il partir pour réussir? »

Le cliché « hors du temps » des Eldorados

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17 Avr

Le vote des Français de l’étranger peut-il basculer ?

Le tropisme droitier, le penchant « conservateur» des Français de l’étranger n’est plus ce qu’il était. On l’avait déjà constaté lors de la présidentielle de 2007, quand le vote « expatrié » s’était « aligné » sur les résultats de métropole. On en a eu récemment la confirmation avec le score très serré (51/49) enregistré par le seul sondage  disponible (TV5 /lepetitjournal.com ). Mais de là à envisager une majorité de Français de l’étranger votant à gauche…Pourtant l’hypothèse n’est plus impensable. Parce que la sociologie de l’expatriation a changé. Parce que les échos d’une France vindicative en deçà et au delà de ses frontières dérange manifestement de plus en plus ceux qui ont fait le choix de l’ouverture au monde.

C’est aussi la petite musique qui se fait entendre dans les colonnes de nos confères étrangers qui sont allés à la rencontre des Français établis sur leur territoire.

Deux reportages parmi d’autres. Celui de l’Hebdo, magazine suisse romand et celui du Guardian. Deux reportages remarqués ces derniers jours parce qu’ ils se distinguent des habituels points de vue d’éditorialistes (voir la sélection de « Courrier international »). Et parce qu’ils auscultent deux des plus importantes « communautés » françaises expatriées.

La « vexation » suisse

En s’attachant aux pas des représentants du PS et de l’UMP en campagne dans leur pays, nos confrères de l’Hebdo ont pu sonder l’état d’esprit de quelques uns des 106 835 français inscrits sur les listes électorales dans la 6è circonscription (Suisse, Liechtenstein). Ici comme ailleurs, la communauté française s’est profondément renouvelée : « près de 40 % des inscrits ne l’étaient pas en 2007″, souligne  Claudine Schmid, candidate UMP aux législatives..avec une pointe d’anxiété « On ne les connaît pas électoralement parlant. Il est donc difficile de prédire pour qui ils vont voter ». On pourrait s’étonner de cet accès de prudence, chez la représentante d’un candidat qui l’avait largement emporté ici en 2007 (57% au second tour). Mais les attaques récurrentes de Nicolas Sarkozy, le président comme le candidat, contre la fiscalité de la Confédération et les « exilés » français ont semble-t-il profondément changé la donne : « «L’électorat est particulier en Suisse, explique Nicolas de Ziegler, de l’UMP. Plus de 50% des inscrits sont des binationaux. Lorsque le pays est attaqué, ils réagissent comme des Suisses. Ils ont mal vécu la manière dont l’État a été traité durant le quinquennat. D’autant, il faut l’avouer, que sur la forme le discours n’a pas toujours été adaptée.» Comment ce désamour va-t-il se traduire électoralement, le reportage ne le dit pas précisément. Certains évoquent un vote François Bayrou, d’autres l’abstention. Une autre François Hollande. Mais l’on sent bien que le résultat de 2007 (57,2% pour Nicolas Sarkozy) n’est plus envisageable en 2012. 

« anyone but Sarkozy » ?

Les reporters du Guardian le précisent d’emblée, il est loin le temps où pour trouver un Français en Angleterre, il suffisait de se rendre dans la « Frog Alley » dans le quartier de South Kensington  à Londres. Aujourd’hui, les quelques 300 à 400 000 Français installés de l’autre côté du « Channel » sont dispersés dans toute la grande Bretagne. Selon, Philippe Marlière, professeur de politique française et européenne à l’université, ce sont les années Blair qui ont changé l’image de la capitale anglaise redevenue « a dynamic, flexible, sexy place ». « You’ve got now a younger, less wealthy population », des jeunes moins aisés  qui auraient redessiné la donne politique « re-designed the electoral map ».

Certes, ils ne sont « que » 80 000 à s’être inscrits sur les listes consulaires pour la présidentielle. Parce que beaucoup sont partis sans se retourner (« no intention of going home for « at least 10 years », comme le dit Coraline). Parce qu’à l’inverse, il peut être facile de s’en retourner ne serait-ce qu’un weekend (ils sont 10 000 de moins inscrits sur les listes pour les législatives). Ou encore, parce que rien n’est venu les faire douter de leur « exil », comme le suggère Rosine « I don’t know if everyone will vote because everyone is so disillusioned. »

Pour certains la désillusion est teintée de rancœur contre les blocages de la société française. On le sait, beaucoup de jeunes issus de l’immigration ont tenté leur chance dans une société où le cosmopolitisme est une donnée culturelle. « Here people live with each other in the same area; they learn each other’s cultures » explique Coraline qui dit sa tristesse de ressentir les tensions et le racisme ambiant quand elle est de passage en France « there’s more racism around, there’s more things that make me sad« . D’où l’idée sous-jacente , exprimée par Vincent, de sanctionner dans les urnes les discours de stigmatisation, de remettre un peu d’humanité dans la vie politique française  « putting a bit more humanity back to French politics ». Un sentiment que Philippe, le professeur de politique qui penche à gauche, se plait à traduire en un pronostic impensable, il y a encore 5 ans , « it’s winnable ! » dit-il,  convaincu que sa colère personnelle est partagée par beaucoup de jeunes expatriés « people are so disillusioned and angry … that it’s just ‘anyone but Sarkozy' ».

Reporters et pas éditorialistes, nos confères britanniques et suisses se gardent bien de reprendre à leur compte cette conclusion définitive. Mais si leur ressenti venait à se confirmer, le vote des Français de l’étranger pourrait prendre une tournure « historique » d’ici le 6 mai.

Liens complémentaires :

« La Présidentielle et les expatriés en Suisse, Espagne, Egypte et Australie » sur le blog « A l’encre de ma plume »

« le vote des Français de l’étranger indécis » sur le blog Chroniques d’expatriation » Un bilet qui ajoute, à la revue de presse anglaise, Le Daily Telegraph et le London Progressive Journal,aux avis aussi tranchés que contradictoires.

« Les expatriés votent de moins en moins à droite » , article publié par Sud Ouest qui constate la tendance au recentrage du vote expatrié sans se prononcer sur la suite

11 Avr

Une étrange élection (de près ou de loin)

La revue de presse étrangère est un rendez-vous désormais bien installé en période électorale. Beaucoup de nos confrères sacrifient à l’exercice avec plus ou moins d’allant.

On ne s’étonnera pas de retrouver TV 5 en tête de gondole. C’est dans l’ADN de la chaîne francophone que de croiser les regards sur l’actualité, sur la nôtre en particulier. Les correspondants de la presse étrangère, en poste à Paris, ont ainsi rendez-vous tous les mercredis dans l’émission Kiosque diffusée en soirée. Dans ce journal de campagne avec accent, on apprenait ainsi la semaine dernière que les Vietnamiens voteraient majoritairement Sarkozy ! Nouveau rendez-vous ce soir, le 11 ème déjà, à partir de 21h à Paris (les autres horaires de diffusion par zone géographique sont  indiqués sur le site)

Autre effort remarquable, celui de France info qui multiplie les rubriques et les occasions de se regarder dans les yeux des autres. Ce lundi, dès 6h20, dans la chronique quotidienne « 5 jours à la une »,  ce témoignage éloquent d’un électeur Américain :« Je ne savais pas qu’il y avait une élection en France », qui ajoute cette précision qui, pour le coup, est à double tranchant « Je regarde quatre ou cinq heures d’infos par jour, et je ne savais pas. »

Voilà bien un argument que les auditeurs de France Info ne pourraient guère invoquer. Les lève-tôt de ce lundi avaient un second rendez-vous avec la presse étrangère en écoutant.. dès 7h40« Tous en campagne ».

Alors bien sûr, à force de creuser le sillon, on court le risque de se répéter. Pour la deuxième fois de la matinée, la une de « The Economist » était ainsi mise en avant..10 jours après sa parution… Il faut dire que ce « déjeuner sur l’herbe » a été fort remarqué. D’ailleurs, pour ceux qui y aurait échappé….voici le déni français « designé » par nos  amis …confrères, « so british » ;^)

Mais heureusement, ce doublon n’empêche pas la radio d’élargir notre horizon, en citant le journal algérien El Watan qui semble pencher « naturellement » à gauche. Il faut dire que le quotidien évalue les candidats à l’aulne de leur position sur l’immigration. Dans ce cas…

A noter enfin, cette initiative de RTL qui a ouvert son rendez-vous  avec « la campagne vue de l’étranger » dans RTL Soir, vers 18h10.  Une chronique plus courte que celles de France Info mais qui a le mérite d’être aussi quotidienne. Lundi, le correspondant de la station aux USA a pu faire partager à ses auditeurs le même constat que ses confrères : aux Etats-Unis, il faut lire les grands magazines ou écouter la radio pour avoir une chance d’entendre parler de notre enjeu national.

10 Mar

Fukushima : être parti, être resté, y aller, en revenir…

Des expatriés vivaient au Japon, il y a un an. Avant la catastrophe, Mathieu Moindron se sentait plus dans la peau d’un émigré que d’un expat. « Installé avec ma femme (japonaise) à Sendaï, j’ai trouvé un travail, je me suis fait des amis, j’ai pu rencontrer la famille de mon épouse. J’étais bien, ma vie était là-bas. » Virage brutal, tête à queue.  Départ précipité pour un retour en France pourtant inenvisageable 3 jours plus tôt… « Sendaï compte plus d’un million d’habitants et n’est située qu’à une centaine de kilomètres de la centrale de Fukushima. Inconsciemment (..), j’ai songé à Tchernobyl. J’ai repensé aux images de ces enfants irradiés, des dégâts que provoquait ce mal invisible et des mensonges qui l’accompagnaient. J’ai regardé ma fille, âgée de quatre ans à peine et je n’ai plus songé qu’à une chose : rentrer. » La bonne décision affirme-t-il aujourd’hui au terme d’une (belle) réflexion sur ce qui s’est passé vraiment (à lire sur leplus.nouvelobs.com)

Marguerite et cet autre Français sont restés. Ils racontent les bouleversements de leur quotidien au Figaro. École de musique dévitalisée, vigilance permanente sur les aliments. La peur et le doute dans la vie de leurs hôtes Japonais. « un second accident » dit l’homme « signerait la fin du Japon moderne, la structure politique pourrait partir dans n’importe quelle direction…»

Immersions

L’impact de la catastrophe, c’est ce qui intrigue le plus l’artiste rémois, Brice Maire : « D’une manière générale, le nucléaire est révélateur de ce qu’est notre société moderne ; souvent, qu’il soit pour ou contre, le public est spolié du débat. » Plasticien, photographe,  déjà auteur de « Zone contaminée », un ensemble de travaux artistiques sur la catastrophe de Tchernobyl, Brice Maire a décidé de récidiver en partant s’immerger 15 jours à Fukushima. A suivre au jour le jour sur le blog  « road to Fukushima ».

Au cours de son périple, Brice Maire croisera  peut-être certaines de ces familles japonaises et expatriés déjà rencontrées par le documentariste belge Alain de Halleux. Lui aussi familier du questionnement sur le nucléaire, le réalisateur  a précédé  l’artiste sur les lieux de la catastrophe. Il en a tiré notamment une web série « récits de Fukushima », en cours de diffusion sur Arte dont voici la bande annonce

Le premier épisode nous emmène à la rencontre de David et Eiko Morel en proie à « la grande question » : rester ou partir. Le couple avait ouvert une crêperie bretonne à Tokyo, il y a 5 ans. L’incapacité des autorités japonaises à assurer la traçabilité des produits alimentaires a levé leurs derniers doutes. Un an après, les mêmes arguments, la même décision que Mathieu. L’avenir de leur petite fille sera probablement en France, loin de cet ennemi invisible que la culture japonaise, laissée à elle même,  préfère ne pas regarder en face.

08 Fév

Grèce : 3 blogueuses et un emballement

Aucune des trois n’avait vocation à se lancer dans le commentaire d’actualité. A remonter dans les archives de leurs blogs respectifs, on découvre les préoccupations classiques des expatriés qui cherchent à partager leurs découvertes de leur pays d’adoption. Tourisme, gastronomie, histoire et traditions constituent le fonds de curiosité commun aux blogs « Les carnets de Bérénice », « Sous le meltem » ou encore « Paris-Athènes« .

le syndrome d’Athènes

Oui mais voilà, c’était sans compter sur la violence de la crise qui, depuis des mois, secoue le pays, « leur pays« .  Sur « Paris-Athènes », Valérie Camus l’avoue sans ambages : « je suis passionnément proche des Grecs, même que parfois (ou plutôt très souvent!) je me sens Grecque. Mais c’est normal quand on vit ici depuis si longtemps. Je m’inquiète énormément de notre lendemain, j’ai espoir aussi mais il est si mince cet espoir. »

Portées par le même sentiment (cf. commentaires du billet « qui paiera l’ardoise ?« ), les trois femmes vont avoir le même réflexe, faire de leur blog une tribune, une chambre d’écho à la « détresse du peuple grec ».


C’est  Valérie qui offre « son grec approximatif » pour traduire l’article d’un journaliste du quotidien grec « Ethnos » : « Quel serait le sentiment véritable pour chaque travailleur, si après de nombreuses années d’expérience (sic, dans la même entreprise) payés avec un salaire de 1.200, 1.500 ou 2.000 euros, et qu’un beau matin son employeur arrive et lui dit : « à partir de demain, ton salaire sera … le salaire minimum de base, 750 euros brut ! »


C’est Fabienne, qui relaie le carnet de note engagé de l’historien et ethnologue, Panagiotis Grigoriou, qui chronique au quotidien l’actualité de son pays sur le site greekcrisisnow : « Les hauts gradés de la Police se disent persuadés, que le temps des révoltes est proche. Ils notent avec désarroi qu’il n’y a plus «en face» un mouvement organisé, syndicaliste, ou alors politiquement connu et balisé (celui de la gauche communiste par exemple), ni même celui des indignés, comme durant l’été dernier. Donc il peut y avoir autre chose.« 


C’est enfin Bérénice qui avoue avoir délaissé son blog et ses carnets pour se consacrer, sur un mode plus distancié que ses consœurs, à une revue de presse en français, « la lettre de Grèce » .  Un  travail de curation qui permet de suivre l’actualité de la crise au jour le jour… depuis la fin juin 2011.

19 Déc

« Made in France », une rubrique-à-brac…

« Made in France », c’est la course à l’échalote électorale du moment. Enfin, façon de parler. Parce que si l’ensemble ou presque du nuancier politique participe aujourd’hui à cette emballement cocardier, on se souviendra de l’irruption de ce slogan dans les années 70 à l’initiative du Parti Communiste. Avec l’inénarrable Georges Marchais trop content de manier l’oxymore en vantant la valeur du travail national du haut d’estrades internationalistes..

Mais pas question ici de tenter le moindre panorama de la foultitude de commentaires et d’analyses générés par le renouveau de cette thématique. Ils sont trop nombreux, et de toutes les façons, où que vous soyez, vous avez déjà du lire ceux de vos médias favoris…notamment ici. ;^). Mais renverser le regard, pourquoi pas ?

Le « Made in France », marque sympathique


Au fil de ma navigation, deux articles ont retenu mon attention. Les deux concernent d’une certaine manière des « produits » « Made in France » puisqu’il s’agit de…Jacques Chirac et des touristes français !

Le premier est une revue de presse étrangère à propos de la condamnation de l’ancien président de la République. Parmi les commentaires relevés par  Philippe Szykulla, prof Blogueur publié par leplusnouvelobs, celui du Guardian mérite le détour qui « reprend avec perfidie les mots de Valéry Giscard d’Estaing qui disait de Chirac que « C’est le genre d’homme qui peut avoir la bouche pleine de confiture, les lèvres dégoulinantes de confiture, ses doigts couverts de confiture, le pot de confiture ouvert devant lui, et pourtant il continue à nier avoir jamais touché à la confiture ».

Le second billet, publié sur…le Bondy Blog, affirme tout de go que le touriste « Made in France » est reconnaissable entre tous, en tous les cas dans les rue de HonkKong que fréquente régulièrement l’auteur, Prosith Kong« Peu importe la couleur de sa peau ou le « bridage » de ses yeux, je reconnais facilement le touriste qui vit en France. Nous sommes à la pointe de la  mode, coquets et avant-gardistes au niveau vestimentaire. Par rapport aux Américains, qui ne savent pas du tout se saper, on est des paons (..) Un individu avec ces codes vestimentaires, c’est de la l’ADN pour mes yeux, ça sent le pays, le fromage et le pain. »

Le point commun entre le président condamné et les touristes ? En France, on a plutôt tendance à considérer qu’il s’agit d’images peu glorieuses de notre génie national. Et voilà que vu de loin, on s’aperçoit que le « Made in France » peut encore rimer avec indulgence…


26 Nov

La France, on l’aime moins, alors on la quitte ?

"This must be the place" = "Ce doit être l'endroit" ou "Ce doit être ici", photo prise à Sligo

« Mon avenir en France était inexistant, seule la fuite semblait possible. A quoi bon rester sur un bateau qui coule ? »  Sans perspective en France, malgré son bac plus quatre,  Missmarie est aujourd’hui assistante de français en Irlande. Sur son blog où elle chronique ses découvertes, la jeune femme revient sur les états d’âme de ceux qui vivent entre deux cultures jusqu’à se penser comme apatrides. L’expatriation a changé de nature depuis quelques années, « le dilemme des expatriés » en apporte une nouvelle illustration.

11 Nov

Odes à la citoyenneté

« A l’autre bout du monde, j’attendrai à l’extérieur du bureau de vote. Le rideau sombre qui retombe doucement, la soudaine intimité, relire la bulletin de vote une dernière fois. Se dire que c’est incroyable, à nouveau. Glisser le papier fragile dans la fine enveloppe, la serrer entre ses doigts, toute l’importance d’une voix. Soulever le rideau, faire quelques pas. Pour la première fois, l’urne devant soi et le bruit du papier qui glisse sur d’autres, le claquement. La signature fébrile. L’encre. « A voté ! »

Ce texte magnifique est signé @Chouyo, le pseudo d’une expat installée à Bombay. Un regard sensible, une plume aussi éclatante que ses photos qui nourrissent  un blog prolifique et luxuriant. A ce billet intitulé « le vote océanique », @Chouyo a joint le clip d’un rap civique célébrant le retour à la démocratie en Tunisie : « Soutna Hor » dont les paroles (traduites sur le blog, les crédits sont sur You Tube) en disent long sur le sentiment de retrouver sa voix…


03 Nov

« Français expatriés, nous sommes Français aussi ! »

Ce cri du cœur (et de la raison) date un peu (vœux du nouvel an) mais il résume bien le sentiment d’une bonne partie des expatriés à l’approche d’une séquence électorale qui va offrir une caisse de résonance inédite à tous les Français de l’étranger. L’auteur de ce billet,  Yannick Daronnat (@DaryanFr) n’est pas complétement dupe de cet intérêt subit mais l’essentiel pour lui est de saisir cette opportunité de changer l’image des expats (« nous sommes devenus au fil du temps des étrangers de France « ) et de pouvoir « enfin » exercer sa citoyenneté.  Ça tombe bien, ces préoccupations sont aussi à l’origine de la création de ce blog.

Yannick Daronnat vit en Bavière depuis le mileiu des années 90