08 Fév

Grèce : 3 blogueuses et un emballement

Aucune des trois n’avait vocation à se lancer dans le commentaire d’actualité. A remonter dans les archives de leurs blogs respectifs, on découvre les préoccupations classiques des expatriés qui cherchent à partager leurs découvertes de leur pays d’adoption. Tourisme, gastronomie, histoire et traditions constituent le fonds de curiosité commun aux blogs « Les carnets de Bérénice », « Sous le meltem » ou encore « Paris-Athènes« .

le syndrome d’Athènes

Oui mais voilà, c’était sans compter sur la violence de la crise qui, depuis des mois, secoue le pays, « leur pays« .  Sur « Paris-Athènes », Valérie Camus l’avoue sans ambages : « je suis passionnément proche des Grecs, même que parfois (ou plutôt très souvent!) je me sens Grecque. Mais c’est normal quand on vit ici depuis si longtemps. Je m’inquiète énormément de notre lendemain, j’ai espoir aussi mais il est si mince cet espoir. »

Portées par le même sentiment (cf. commentaires du billet « qui paiera l’ardoise ?« ), les trois femmes vont avoir le même réflexe, faire de leur blog une tribune, une chambre d’écho à la « détresse du peuple grec ».


C’est  Valérie qui offre « son grec approximatif » pour traduire l’article d’un journaliste du quotidien grec « Ethnos » : « Quel serait le sentiment véritable pour chaque travailleur, si après de nombreuses années d’expérience (sic, dans la même entreprise) payés avec un salaire de 1.200, 1.500 ou 2.000 euros, et qu’un beau matin son employeur arrive et lui dit : « à partir de demain, ton salaire sera … le salaire minimum de base, 750 euros brut ! »


C’est Fabienne, qui relaie le carnet de note engagé de l’historien et ethnologue, Panagiotis Grigoriou, qui chronique au quotidien l’actualité de son pays sur le site greekcrisisnow : « Les hauts gradés de la Police se disent persuadés, que le temps des révoltes est proche. Ils notent avec désarroi qu’il n’y a plus «en face» un mouvement organisé, syndicaliste, ou alors politiquement connu et balisé (celui de la gauche communiste par exemple), ni même celui des indignés, comme durant l’été dernier. Donc il peut y avoir autre chose.« 


C’est enfin Bérénice qui avoue avoir délaissé son blog et ses carnets pour se consacrer, sur un mode plus distancié que ses consœurs, à une revue de presse en français, « la lettre de Grèce » .  Un  travail de curation qui permet de suivre l’actualité de la crise au jour le jour… depuis la fin juin 2011.