03 Sep

Décapitation de Steven Sotloff : Visa réagit

Jean-François Leroy, directeur du festival, lors de l'ouverture de la projection mardi soir. ©Maud Coillard

Jean-François Leroy, directeur du festival, lors de l’ouverture de la projection mardi soir. ©Maud Coillard

La diffusion d’une vidéo de l’exécution du journaliste américain Steven Sotloff par l’Etat islamique, deux semaines après celle de James Foley, illustre une fois de plus le danger auquel sont confrontés les reporters sur le terrain. Les réactions à Visa pour l’image, entre colère et silence. 

« Le dégoût, la nausée, la lâcheté… On manque de mots pour qualifier cet acte. » L’annonce de la diffusion d’une vidéo de la décapitation du journaliste Steven Sotloff par les djihadistes de l’Etat islamique en Irak est tombée depuis quelques heures lorsque Jean-François Leroy, directeur de Visa pour l’image, lance la projection de ce mardi soir. Cette exécution intervient deux semaines après celle de James Foley. Continuer la lecture

« Une photo, un auteur » avec Christophe Simon

Accompagnés par Christophe Simon, photographe depuis 30 ans et responsable de la photo AFP au Brésil, dix-huit adolescents sont devenus reporters de rue. Nous sommes alors à un an de la Coupe du monde de football.

L’enfant de la favela brésilienne Cidade de deus (Cité de Dieu) a respecté la commande : photographier « son » football. Le résultat est étonnant, le cadrage est digne d’un professionnel. Découvrez ci-dessous une photo signée Kauan Oliveira de Lima.

A. K. – Images : N. C. (France 3)

Grâce à ce projet, une école de photojournalisme pourrait voir le jour dans la Cidade de deus dès le mois d’octobre. Une vidéo raconte l’expérience de ces jeunes photographes de la favela.

02 Sep

Visa rend hommage aux photographes disparus

Benghazi, Libye, 15 avril 2011. Ali Salem el-Faizani, 10 ans, posté au carrefour où il règle la circulation. Depuis presque deux mois, les écoles de l’est du pays sont fermées à cause du conflit en cours. Certains enfants travaillent pour passer le temps. Benghazi, Libya, April 15, 2011.   Ali Salem el-Faizani (10) at a street corner while working as a traffic officer. With schools across eastern Libya closed for nearly two months because of the ongoing civil conflict, some children such as Al, chose to work to pass the time. © Chris Hondros / Getty Images

Benghazi, Libye, 15 avril 2011.Ali Salem el-Faizani, 10 ans, posté au carrefour où il règle la circulation. Depuis presque deux mois, les écoles de l’est du pays sont fermées à cause du conflit en cours. Certains enfants travaillent pour passer le temps.© Chris Hondros / Getty Images

Camille Lepage, Anja Niedringhaus, James Foley… La liste de reporters disparus sur les champs de bataille, appareil photo en main, s’allonge chaque année. Comment témoigner sans s’exposer, c’est la question centrale de cette 26e édition. 

« Lorsqu’on est reporter, la guerre, c’est le Graal de la profession. » Par ces mots, Régis Le Sommier, directeur adjoint de Paris Match, illustre ce besoin incessant de Chris Hondros de « sauter dans le vide ». Au point d’y laisser sa vie le 20 avril 2011, en Libye.

Chaque jour, des journalistes se mettent en danger pour capter une image d’un conflit ou mettre des mots sur une guerre. Ces photos recouvrent une partie des murs de Visa pour l’image depuis vingt-six ans. Devant les disparitions de ces témoins, le festival refuse de rester muet. « C’est important de rendre hommage à ces gens qui ont pris des risques immenses pour montrer ce qu’il se passe dans le monde. Heureusement que Visa est là pour jouer ce rôle », souligne le photographe Bruno Amsellem. Continuer la lecture

« Ceux du Nord » : la guerre du Vietnam vue par les vainqueurs

9 mars 1973. Suite aux accords de paix signés à Paris le 27 janvier 1973, le plus grand échange de prisonniers dans l’histoire de la guerre du Vietnam a lieu au printemps 1973 près du fleuve Thach Han, dans la province de Quang Tri. Les prisonniers nord-vietnamiens libérés par les Sud-Vietnamiens courent vers leurs compagnons d’armes. À l’arrière-plan, on aperçoit  les drapeaux sud-vietnamiens. © Chu Chi Thành

9 mars 1973. Suite aux accords de paix signés à Paris le 27 janvier 1973, le plus grand échange de prisonniers dans l’histoire de la guerre du Vietnam a lieu au printemps 1973 près du fleuve Thach Han, dans la province de Quang Tri. Les prisonniers nord-vietnamiens libérés par les Sud-Vietnamiens courent vers leurs compagnons d’armes. À l’arrière-plan, on aperçoit les drapeaux sud-vietnamiens. © Chu Chi Thành

L’exposition « Ceux du Nord » permet de vivre la guerre du Vietnam, telle qu’elle a été couverte par quatre soldats-reporters du camp pro-soviétique. On découvre une guerre du petit peuple, un regard nouveau sur un pan d’histoire déjà largement médiatisé.

Torses nus, des dizaines d’hommes traversent une rivière en courant. Une foule de soldats se précipite vers eux. Il y a des sourires, des accolades. Nous sommes le 9 mars 1973, au bord du Thach Han River. Le plus important échange de prisonniers de la guerre du Vietnam vient d’avoir lieu. « C’est une scène que je ne pourrai jamais oublier », affirme Chi Chu, auteur du cliché, exposé à Visa pour l’image. Continuer la lecture

Infiltré dans les camps Rohingyas de Birmanie

Depuis les émeutes de juin 2012, plus de 140 000 personnes appartenant à la minorité musulmane des Rohingyas sont confinées dans des camps de déplacés dans l’État de l’Arakan. Sittwe, Birmanie (Myanmar), août 2013. © Bruno Amsellem / Signatures

Depuis les émeutes de juin 2012, plus de 140 000 personnes appartenant à la minorité musulmane des Rohingyas sont confinées dans des camps de déplacés dans l’État de l’Arakan. Sittwe, Birmanie (Myanmar), août 2013. © Bruno Amsellem / Signatures

L’été dernier, le photographe Bruno Amsellem s’est rendu en Birmanie dans les camps des Rohingyas, une minorité musulmane persécutée par les bouddhistes extrémistes du pays. Il expose ses clichés cette année à Perpignan et raconte son parcours pour infiltrer ces camps très fermés.

Bruno Amsellem est un habitué de Visa pour l’image. Déjà présent en 2006 et 2012, le photographe lyonnais revient cette année avec un reportage sur les Rohingyas du sud-ouest de la Birmanie. Pendant plusieurs mois, lui et la journaliste Anne-Lise Fantino se sont immergés pour le magazine Femmes en résistance dans le quotidien de cette société musulmane persécutée par les bouddhistes qui leur refusent la nationalité birmane. Continuer la lecture

Avec « Dysturb », le photojournalisme s’affiche en grand dans les rues de Perpignan

Le collectif Dysturb colle des affiches dans la rue de l'Académie (Perpignan). © Alexandre Ollivieri

Le collectif Dysturb colle des affiches dans la rue de l’Académie (Perpignan). © Alexandre Ollivieri

Photojournalistes et colleurs d’affiches sont les deux casquettes des reporters du collectif « Dysturb » pendant Visa 2014. Dans les rues de Perpignan, leur initiative, une première, plaît au public.

Posté devant la caserne Mangin, les yeux en l’air, Godelin semble captivé par la photo du reporter Benoît Gysembergh. Perpignanais depuis toujours, il connaît bien Visa pour l’image. L’initiative du collectif « Dysturb » de coller l’actualité aux murs de la ville le surprend agréablement : « Je suis à la fois étonné par la taille de cette photo et touché par ce qu’elle représente. »  Sur le cliché, deux enfants de dos, à qui il manque chacun une jambe, se déplacent en béquilles. La scène a été captée en 1995, le long de la rivière Una, en Bosnie-Herzégovine. Continuer la lecture

« Le Grand Incendie » décroche le Visa d’or 2014 du webdocumentaire

Le webdoc le Grand incendie a remporté le prix Visa d'or 2014. (Capture d'écran).

Le webdoc Le Grand Incendie a remporté le prix Visa d’or 2014. (Capture d’écran)

« Le Grand Incendie », de Samuel Bollendorff et Olivia Colo, a remporté la sixième édition du Visa d’or du webdocumentaire RFI-France 24. Leur travail, réalisé pour France Télévisions, évoque des immolations par le feu qui ont eu lieu en France entre 2011 et 2013. La plupart sont liées à des souffrances sociales.

« En France, une personne s’immole par le feu tous les quinze jours. » Cette information ouvre le sujet et rappelle que les drames de ce genre sont fréquents, bien que souvent méconnus. Des locaux de France Télécom à Mérignac en passant par un lycée de Béziers ou un arrêt de tram à Saint-Priest, le documentaire présente, sobrement, les circonstances de ces immolations et dénonce certaines dérives du monde du travail.

La parole est donnée aux proches des victimes et aux témoins. Mêmes certains immolés s’expriment, à travers un courrier laissé avant de passer à l’acte. Les témoignages sont ponctués d’images d’archives de journaux télévisés, qui montrent les dirigeants des entreprises concernées au plan de communication lisse, malgré l’horreur des faits.

Samuel Bollendorff et Olivia Colo recevront leur prix à l’occasion de la soirée de projection de ce mercredi 3 septembre.

V. D. et G. V.

A Bangui, « si tu as peur, frappe en premier »

Parmi les premiers à s’intéresser au conflit, le photojournaliste Michaël Zumstein a travaillé pendant six mois en Centrafrique pour le quotidien Le Monde. Partisan de la suggestion, il estime que « les images violentes n’apportent pas forcément de l’information, il faut donner à voir différemment. »

A Visa pour l’image, il présente son travail dans l’exposition « Centrafrique. De terreur et de larmes ».

Dix jours après l’assaut lancé par les miliciens anti-Balaka sur Bangui, Michaël Zumstein a rencontré de jeunes rebelles chrétiens. Dans le cliché ci-dessous, ces derniers reçoivent un cours d’instruction militaire dans une école désaffectée.

Amélie SOLEILLE, Amélie DAVIET et Marie COLLINET

Visa Off : des visiteurs, peu de consommateurs

Rémi Bonatre tient "L'olivier", rue du Castillet. © Vincent Danet

Rémi Bonatre tient « L’olivier », rue du Castillet. © Vincent Danet

Dix-neuf ans que la photo amateur investit Perpignan pour le festival Off de Visa pour l’image. Jusqu’au 14 septembre, 84 expositions font vivre le centre-ville dans 79 lieux plus ou moins insolites. Les commerçants les accueillent volontiers, alors que leur impact économique est limité.

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Vista Hermosa, la prison aux mains du Gang boss

Prison Vista Hermosa, Ciudad Bolivar, Venezuela, mars 2013. Soirée de fête dans la prison avec les familles des détenus. Sébàstian Liste.

Prison Vista Hermosa, Ciudad Bolivar, Venezuela, mars 2013.Soirée de fête dans la prison avec les familles des détenus. Sébàstian Liste.

Dans le pays de Chavez, plus de la moitié des centres de détention sont entre les mains des détenus. Après avoir côtoyé la violence des favelas au Brésil, le photographe Sebastián Liste ouvre les portes de Vista Hermosa, la plus vaste des prisons auto-gérées de Caracas.

« Avec la mort la mort de Chavez, une nouvelle révolution a commencé. Celle du chaos. » Sebastián Liste, photographe et sociologue de formation, a suivi pendant deux ans le quotidien des barrios vénézuéliens. En contact étroit avec les gangs, il entend parler des prisons autogérées.

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