Bien que conservant son pseudonyme, Mani témoigne devant les médias (Crédit photo : Camille Peter)
Mani a reçu le Visa d’or humanitaire de la Croix-Rouge pour avoir été l’un des rares photographes à partager le quotidien des opposants à Bachar al-Assad.
Etiez-vous en Syrie au moment où le conflit s’est déclenché ?
Non, j’étais au Pakistan pour un reportage sur les communautés transgenres et les communautés soufies. Je n’ai pas couvert ce qu’on a appelé le printemps arabe. Mais j’ai un lien fort avec la Syrie. Ça s’est imposé à moi. Il fallait que je fasse quelque chose là-bas. J’y ai vécu plusieurs années entre les années 1990 et 2000. La situation étant ce qu’elle était, en novembre 2011, aucun photographe n’était parvenu à rentrer dans les zones d’opposition et à documenter la répression. Etant donné les liens que j’avais avec la Syrie, le fait que je parle arabe, je me suis dit qu’il y avait une possibilité. Je me suis dit qu’il fallait essayer.
Comment expliquer que vous y soyez parvenu ?
J’ai des contacts déjà, des amis sur place qui pouvaient assurer aux responsables de la rébellion que j’étais quelqu’un de confiance. Ils étaient très méfiants vis à vis des journalistes étrangers. Ils avaient peur des infiltrations. Je pense que pour quelqu’un qui ne connaissait pas le pays, qui ne parlait pas la langue, c’était difficile d’établir cette confiance. Aujourd’hui, c’est différent. Continuer la lecture →