06 Sep

Pour Visa, ils dorment dans leur combi VW

Mireia Sallado, 29 ans, et Eduard Gimenez, 30 ans, vivent dans leur van le temps du festival Visa pour l’Image. (Crédit photo : Mélanie Houé)

Mireia Sallado et Eduard Gimenez sont venus à Perpignan en combi VW. Le jeune couple barcelonais a même choisi d’y dormir le temps d’arpenter, pendant cinq jours, le festival Visa pour l’image. Pour eux, ce logement est « bien moins cher que l’hôtel et plus pratique pour vadrouiller. On cuisine ici aussi, c’est moins cher qu’au restaurant ».

Mercredi soir, c’est sur le parking devant le Palais des congrès qu’ils ont
élu domicile. « Cette nuit [jeudi, NDLR], on ira dans un autre endroit. L’inconvénient, c’est le parking payant. Toutes les deux heures, on doit revenir mettre 3 euros dans l’horodateur », explique Mireia. Continuer la lecture

Photojournalisme et engagement personnel : une frontière souvent floue

Chili Vie quotidienne / Nuit de la Saint Sylvestre à Valparaiso. La Pica de Yuri tenue par un militant de gauche propose sous le portrait du president Allende des sandwiches bon marche aux noms révolutionnaires. (Crédit photo : Georges BARTOLI / Fedephoto)

Militantisme. Un mot que beaucoup de photojournalistes refusent d’entendre dès qu’il s’agit de parler de leur métier. « Deux choses différentes » pour certains, « incompatible » ou « antinomique » pour d’autres. La frontière entre journalisme et engagement personnel parait pourtant bien floue .

« Le journaliste est là pour raconter une situation, une histoire. Il ne doit pas verser dans la seule dénonciation. Si l’on prend le travail de Darcy Padilla sur le sida, par exemple, il est admirable en ce sens. Elle ne dit pas que c’est inadmissible, elle montre que c’est inadmissible. La portée est beaucoup plus forte ». Assise à la terrasse du couvent des Minimes au cœur du festival Visa pour l’image, Marie-Pierre Subtil, rédactrice en chef de la revue photographique « 6 mois »,  est catégorique : la question du militantisme ou de l’engagement personnel doit être dissociée du métier de journaliste. Une distance doit être posée entre le sujet traité et le journaliste. Continuer la lecture

Radio : l’atelier des médias parle de Visa pour l’image

Ziad Maalouf et ses invités enregistrent la prochaine émission de "l'atelier des médias", diffusée samedi à 14 heures sur RFI. (Crédit photo : Romain Dimo)

Dans son émission de radio participative sur RFI « l’atelier des médias », le journaliste Ziad Maalouf propose samedi 8 septembre, à 11h à 12h30, une table ronde dans le cadre du festival Visa pour l’image 2012 de Perpignan « autour de la presse photo ou de la presse qui met la photo à l’honneur ».

Pour en discuter : Marie-Pierre Subtil, rédactrice en chef du magazine 6 mois, Olivier Laurent, journaliste au British Journal of Photography, Carole Cohen, de Zmâla, et Dimitri Beck, éditeur en chef de Polka.

Le lien vers le site de l’émission : l’atelier des médias

« Je ne suis ni un héros ni un reporter de terrain … »

Dans le quartier Saint-Jacques, à Perpignan. (Crédit photo : Mathieu Conte)

08h50. Je passe par le quartier St-Jacques. Une ruelle avec des magasins de bric et de broc. Un homme passe devant moi, avec une broche de poulets cuits. Je passe devant un appartement minuscule en rez-de-chaussée, la porte est ouverte. Je découvre une pièce pratiquement vide : les seuls meubles sont un canapé, une télé et un frigo.

Je sens quelque chose d’intéressant à exploiter ! Je viendrais bien y faire un tour, surtout que c’est à deux pas de l’hôtel Pams où travaille la rédaction.

Pendant la conférence de rédaction, ce matin, j’ai la super idée de faire un reportage sur le quartier Saint-Jacques, quartier gitan de Perpignan. En effet, après avoir vu les différentes expositions du festival, je me dis qu’il serait intéressant de faire un éclairage sur le quotidien très rudimentaire des gitans du quartier, à la manière des reporters dont nous voyons les images à Visa. Continuer la lecture

Visa, une saison estivale plus longue

Le festival génère 3,5 millions d'euros de retombée économique dans la ville. (Crédit photo : Thomas Belet)

Le festival de photo-journalisme de référence a vu le jour en 1989 grâce à un appel d’offre. Seul cahier des charges, alors, des collectivités territoriales, allonger la saison touristique.

La ville de Perpignan et  la Chambre de commerce et d’industrie des Pyrénées-Orientales « ont souhaité créer un événement pour inciter les touristes qui désertaient Perpignan et ses environs à partir du 15 août, à rester. Un appel à candidature a donc été lancé », explique Arnaud Felici, le coordinateur du festival. Visa pour l’image aurait tout aussi bien pu être un salon de la voiture d’occasion. « Si Jean-François Leroy a remporté l’appel d’offre, c’est pour la qualité et la dimension internationale de l’événement proposé », se félicite Arnaud Felici. Continuer la lecture

Photojournalisme sous influence

En avril dernier, le photographe Pedro Ugarte a fait partie de la centaine de journalistes invités à couvrir le centenaire de la naissance de Kim Il-Sung, en Corée du Nord. (Crédit photo : Dimitri Kucharczyk)

Difficile pour un photographe de refuser un voyage de presse en Corée du Nord, cet OVNI politique coupé du reste du monde. Ce genre d’invitation le place pourtant dans une situation embarrassante : comment réussir à informer sans être influencé, alors que le voyage est organisé par le régime pour célébrer le centième anniversaire de la naissance de son père fondateur, Kim Il-Sung ? Les voyages de presse, les reportages « embedded », le suivi d’hommes politique rompus aux techniques de communication… Le journalisme passe une bonne partie de son temps à résister aux tentatives de contrôle de l’information. Illustration au couvent des Minimes, où les photoreporters de l’AFP Pedro Ugarte et Ed Jones exposent leurs images prises en avril au pays de Kim Jong-un. Continuer la lecture

Pete Doherty repéré à la soirée gitane

Les visiteurs ont eu la surprise de rencontrer Pete Doherty au Couvent des Minimes ce mercredi. (Crédit photo : Mathieu Conte)

Il a failli passer inaperçu. Lors de la soirée gitane au Couvent des Minimes, mercredi soir, il nous a semblé reconnaître quelqu’un. Demi à la main, clope au bec, visage fatigué, cheveux mouillés de sueur, grande classe vestimentaire, tatouage sur le cou… Oui, c’est bien Pete Doherty qui apprécie d’un mouvement de tête la rumba du groupe Tekameli.

L’ancien leader des Libertines et des Babyshambles (et ex-monsieur Kate Moss) était en charmante compagnie, hier. Ces dernières semaines, l’artiste se repose à Saint-Génis-des-Fontaines chez des amies.

Habitué des tabloïds, il nous a demandé de le laisser savourer sa soirée tranquille. Ce qui est bien compréhensible. Il a quand même pris le temps de nous signer un autographe.

Mathieu Conte

Pete Doherty est en ce moment à l’affiche du film « Confessions d’un enfant du siècle », de Sylvie Verheyde, avec Charlotte Gainsbourg.

Patrick Codomier, de l’agence Vu, fait son marché à Visa

Patrick Codomier : "À 23 ans, certains font déjà un travail magnifique." (Crédit photo : Victor Guilloteau)

Patrick Codomier est occupé. Il parle au téléphone tout en nous faisant signe. Visa, c’est son rendez-vous, son marché. Il est directeur du service média de l’Agence Vu. « Je suis un intermédiaire entre les photographes et la presse », explique t-il avec sa gestuelle emportée.

Son travail, c’est également de participer au choix des photographes qui intègrent le pool. Ils sont une centaine à travailler pour cette agence créée en 1986 par Christian Caujolle. « Ce qu’on veut, c’est un regard, une écriture ». Parmi les centaines de candidatures qu’ils reçoivent, seules quelques-unes seront retenues : « Six dans les trois dernières années ». Les critères de sélection « ne sont pas économiques ». Ce qu’il faut avant tout, « c’est avoir du talent. » Continuer la lecture

Visa et moi

Choquant, passionnant, consensuel… Visa pour l’image est perçu différemment d’un festivalier à l’autre. Certains ont des coups de coeur, d’autres, des coups de gueule. Dans tous les cas, ils nous en parlent. Sur les lieux d’exposition, découvrez ce que pensent les visiteurs de Visa.


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Corentin Fohlen, jeune reporter de guerre

Corentin fohlen, jeune reporter de guerre.

Il ne fait pas son âge. A 30 ans, Corentin Fohlen court après la guerre depuis quelques années déjà. Révolte des chemises rouges en Thaïlande, révolutions arabes, Soudan du Sud, il est parvenu en quelques années à se faire une place de choix dans ce métier en couvrant les plus grands conflits.

Même s’il en vit pour l’instant « bien, voire très bien », il est lucide sur la précarité de la profession : « Je ne sais pas ce que je ferai dans vingt ans ».

Au-delà du témoignage journalistique, que recherche-t-il, lui qui « arrive à l’arrache, en improvisant » dans des zones où la misère et la violence règnent en maître ? « Une vie pas comme tout le monde. » Une manière pour lui de ressentir « les plus fortes émotions humaines possibles, parce que bizarrement, c’est lorsqu’ils n’ont rien que les gens sont les plus généreux ».

Mylène Jourdan

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