Comprendre avant d’agir. C’est le principe qui guide Etat et conseil départemental du Doubs pour tenter de sauver les rivières comtoises. Voici une étude lancée par l’équipe pluridisciplinaire du laboratoire Chrono-environnement de l’université de Franche-Comté. Depuis septembre 2015, les scientifiques ont installé un dispositif sur le plateau de Valdahon-Vercel plus exactement à Chasnans, sur les terres de Jocelyn Bolard. Il s’agit de douze plaques lysimètriques qui captent les eaux de pluies dans des sols profonds ou superficiels, dans des prairies ou des cultures. L’objectif est « d’identifier les sources de contaminations ou de perturbations ainsi que des mécanismes de transferts dans les sols à l’échelle du bassin versant ».
Voici le reportage que nous avons tourné avec Fabienne Le Moing. Le montage est d’Emmanuel Blanc et l’infographie de Dominique Robbe.
Le dispositif lysimétrique à Chasnans
Pour être représentative de la réalité, cette étude devrait être menée sur au moins deux ans. En terme de cultures et de météo, aucune année ne se ressemble. Toujours dans ce souci de représentativité, d’autres plaques pourraient prochainement installées dans d’autres secteurs (Bonnevaux le Prieuré et Amancey) en partenariat avec la chambre d’agriculture du Doubs et du Territoire-de-Belfort.
Cette étude permet également de bien comprendre la notion de bassin versant. En fait, 236 communes sont répertoriées sur celui de la Loue. Voici la carte du Bassin versant de la Loue
Et avec cette carte de la DREAL, on comprend que les chemins pris par l’eau sont parfois surprenants :
Il est encore trop tôt pour connaître les résultats de cette étude mais déjà, l’équipe du laboratoire Chrono-environnement a constaté d’importants flux de nitrates. Ces courbes proviennent des flux calculés en fonction des mesures prises en continu au Grand Bief de Lods.
D’après ces chercheurs, les rivières karstiques comme la Loue devraient avoir seulement entre 3 et 6 milligrammes de nitrates par litre d’eau (selon si l’on est en amont ou en aval de la rivière). Voici les explications de François Degiorgi, professeur associé au laboratoire Chrono-environnement. D’où la nécessité de définir des normes de qualité des eaux spécifiques aux rivières karstiques.
Trop de nitrates dans la Loue !
Isabelle Brunnarius
isabelle.brunnarius@francetv.fr