25 Avr

Macadam toro, avril. Chapitre 5

Dimanche 24 avril 2016. Hôtel AC, Alcala de Henares.

9h15. 11°5. Ciel de Provence.

Rendez-vous dans le hall, départ pour Burgos via la ganadería d’Antonio Bañuelos où rencart est soudé avec Thomas Dufau qui va les toréer le 28 Mai à Gamarde-les-Bains (40) et le 9 juillet à Eauze (32), en mano a mano avec Sébastien Castella.

Cela baigne trop, il fait très beau, tout est huilé, c’est pas normal.

conseils-sinistre-bris-de-glace« Tout juste Callaghan » : Michel revient de la bagnole de loc. Dans la nuit, en face du Macdo, des chenapans ont cassé le triangle de verre côté chauffeur. « Un bris de glace » disait l’ami Jeannot, trinquant avec ses copains. Bref, après une rustine de bande adhésive collée à merveille par Didier pour éviter la « ventole » sur la figure, nous repassons par l’aéroport de Madrid-Barajas. Le loueur constate, c’est fou le nombre de gens qui, dans la vie, constatent…

Il a vécu deux ans à Saint-Lary-Soulan, parle bien le Molière mais a fini par épouser une italienne.

11h01

Bref, suite au constat, il nous refile une autre voiture, la même en noir. Michel démarre, appuie sur l’embrayage pour passer en première. Badaboum !, c’est une boîte automatique, faut s’habituer. Ce genre de détail futile, dilaté dans la conversation te permet trois bons quart d’heure de route gagnée soit le passage du col de Somosierra. Extraits :

J’en ai eu une, une Simca, boîte-auto, elle consommait pas mal…

Moi, jamais je ne m’y suis fait…

Tu ne peux pas rétrograder. Dans les descentes, ça peut-être « craignos »…

« Tout juste Callaghan », on aborde la pente du col.

13h27. Pensons « gamelle »

Entre Burgos et l’élevage de Bañuelos, une quinzaine de cantines sur le bord de la route que l’on délaisse pour se rapprocher du but. S’achève la plaine et la civilisation, débutent des lacets du style Pancorbo et Despeñaperros où Joseph Bonaparte , surnommé « Pepe Botella », vu son évident penchant pour le pichet, prit une sacrée rouste par les troupes et mutins andalous. Pas d’auberge à l’horizon, des rafales, de la pluie. Au loin, comme un hurlement glacial de Lupus (latin), un cri inconnu des hommes, le son aussi affamé que carnivore d’une sorte de bête du Gévaudan qui n’attendrait qu’une panne pour te croquer cru. On plaisante, on dit qu’on barjotte, la fatigue, les kilomètres mais Michel et moi verrouillons nos portières.

Théorème de Macadam toro. Si on voit une bétaillère vide de cochons sur le parking du routier, on s'arrête et on déjeune.

Théorème de Macadam toro. Si on voit une bétaillère vide de cochons sur le parking du routier, on s’arrête et on déjeune.

 

13h48

Y’a un camion vide de transport de cochons qui fait le plein à la station-service-tabacs-journaux- mercerie-chasse-pèche-voyance-cabinet dentaire-poste- bar- cuirs et peaux sauf Vuitton -roues de secours pour charrettes et diligences. On est quatre, huit œufs, du boudin de Burgos, l’italien Rossi franchit en tête la ligne d’arrivée du Grand Prix Moto de Jerez, devant deux espagnols. Au comptoir, un rougeaud recommande un blanc.

19h45

Tournage fini avec Bañuelos et Dufau, nuit-étape à « La Varga », centre taurin du monde mondial. José Tomás s’y est habillé, Enrique Ponce s’y habille toujours, Paula, Curro Romero et un demi-siècle de toreo y font halte. Le temple n°1 de Macadam toro.

23h11

Philippe, notre preneur du son reçoit un SMS. Il est grand-père. On lève nos verres à la santé du nouveau-né, de la génétique, humaine où taurine. Trois heures auparavant, Antonio Bañuelos nous vantait les avantages de la « monte naturelle ».

 

Bienvenue!

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