15 Juil

Être et paraître

FrascueloBaisser la tête pour avoir l’air d’un coureur, d’accord. Bomber le torse  pour avoir l’air d’un footballeur, peut-être. Mais marcher comme un torero, qui ose faire ça, à part un torero?

Avoir 66 ans, les cheveux teints comme les vieux beaux. Avoir les rides marquées comme les crevasses dans un paysage dévasté. N’avoir peur de rien, et surtout pas du ridicule.

Marcher comme un torero. Être Carlos Escobar Frascuelo et toréer à Céret un 13 juillet, deux jour après la mort du dernier des Ramones, disparu à 62 ans, un gamin. Les toros sont de Felipe Bartolomé, pas beaucoup de caste.

Pour être torero, lit-on ici ou là, il faut d’abord ressembler à un torero. Para serlo hay que parecerlo : être, bien sûr, mais avant tout, paraître.

J’ai mis dans l’ordre un bout de la faena de cape au premier toro, puis un moment du capote et de la muleta du quatrième. Le type qu’on entend hurler de joie à côté de la caméra, c’est le matador Paulita qui toréait le lendemain à Céret. Il n’a pas eu de chance au sorteo, Paulita, il n’a pas coupé d’oreille, contrairement à Frascuelo. 

 

JJ