La Région Bretagne présente son projet de Glaz Economie. Un plan de développement stratégique pour 2014-2020 qui repose sur l’environnement, la mer et le numérique, dont la réflexion a débuté en 2012. Un virage qui fait suite au « miracle breton » de rattrapage économique, qui repose sur un modèle à bout de souffle aujourd’hui.
Le Président de la Région, Pierrick Massiot, le reconnaît dans le préambule de la présentation de la Glaz économie, la région « connait aujourd’hui des difficultés économiques inédites, dans un contexte européen dépressif et un environnement mondial toujours plus incertain« . C’est dans ce contexte de faible croissance et de concurrence internationale que les trois piliers de l’économie bretonne, l’agro-alimentaire, l’automobile, les Télécoms, sont aujourd’hui en crise.
La stratégie pour 2014-2020, qui se projette également dans le pacte d’Avenir pour 2030, prend acte du potentiel de la Bretagne dans les domaines de la transition énergétique, des bio-industries, et de sa matière grise: que ce soit pour l’innovation numérique, mais aussi l’innovation sociale et la santé. D’où ces trois couleurs que sont le bleu (les énergies marines), le vert (l’agro-environnement) et le gris de la matière grise mais aussi celui de la silver économie. le glaz, en breton, c’est la combinaison de ces trois couleurs. Un bleu profond, celui des vareuses des marins bretons du siècle dernier. Une couleur dont la teinte change selon la lumière.
«Chaque région en France et en Europe a ses propres atouts et il était donc important d’adopter une stratégie de différenciation pour mettre en avant les filières majeures dans lesquelles on souhaite investir», soulignait Loïg Chesnais-Girard, vice-président de la région en charge de l’économie et de l’innovation, dans une interview donnée à 20 minutes.
Il faut désormais convaincre les chefs d’entreprise de rentrer dans le mouvement. Régulièrement, des soirées sont organisées, comme ce 27 avril à la CCI de Rennes. Loic Chesnais-Girard prend alors son bâton de pellerin pour grossir le nombre des entreprises évoluant dans l’une de ces trois couleurs, aujourd’hui estimé entre 500 et 600. Avec lui, Guy Canu, le président de Bretagne Développement Innovation, qui est le filtre entre la Région et les entreprises, pour l’obtention d’aides notamment.
Un jardin posé sur la mer
Le pari: créer de la valeur avec la transition énergétique et l’écologie, jouer avec ce « jardin posé sur la mer » qu’est la péninsule bretonne, et la jouer collectif -collaboratif- autour de valeurs communes comme l’engagement, l’ouverture, l’imagination. Un repositionnement économique qui fait la part belle aux énergies renouvelables et notamment les énergies marines (parc éolien de la baie de Saint brieuc, hydroliennes au large d’Ouessant.
La part belle est faite également au secteur du numérique, qui pèse 50 000 emplois en Bretagne, 15% du PIB numérique français. Coïncidence, avec la présentation de la Glaz économie, l’institut de recherche technologique B-Com, issu du pole de compétitivité Images et Réseaux, inaugure un bâtiment flambant neuf à Rennes. Avec 256 membres et pour 2014 295 projets de recherche co-financés (dans la réalité augmentée, l’e-santé, les technologies de l’image…), c’est l’un des fers de lance du plan Nouvelle France Industrielle dans lequel s’inscrit également la stratégie bretonne.