L’impression 3D ne finit pas de nous étonner. Tout le monde a vu passer cette vidéo d’une maison imprimée en 3D en Chine, d’autres auront peut-être goûté à ces pâtes de création originale. En Bretagne, c’est avec des algues ou des coquilles d’huître que l’on va créer des filaments originaux. Et puis quoi encore ?
Coquille d’huître de saint-jacques, algues… Martine Le Lu se sert de ce que nous donne le littoral breton pour le transformer en engrais, peinture. Désormais, sa poudre Ostrécal® va pouvoir entrer dans la composition de filament pour imprimante 3D. C’est le résultat d’une fructueuse collaboration avec les jeunes ingénieurs du plateau technique ComposiTIC à Ploemeur.
Le filament de poudre de coquille d’huître sera bio-dégradable, et répond à une demande croissante entendue dans les fablabs sur de nouveaux matériaux, flexibles, conducteurs ou en mémoire de forme, par exemple.
Avec l’apport de la poudre de coquille d’huître, le filament produit comporte des « propriétés mécaniques paramétrables », et une teinte naturelle pouvant être intéressante « dans le cadre de prototypage ou de design ». « On cherchait cette propriété-là, pour améliorer la rigidité du matériau, qui au départ était trop souple » explique Yves-Marie Corre, ingénieur de recherche au plateau technique ComposiTIC.
La coquille d’huître fait donc son entrée dans la longue liste des matériaux plastiques, des métaux ou autre matières organiques qui, avec plus ou moins de bonheur, viennent donner corps aux objets. Mais elle n’est pas la seule.
Du côté de Saint-Malo, le Fabshop (encore lui !), annonçait en novembre 2013 la création d’un filament écologique à base d’algues, baptisé SeaWeed Filament, réalisé en collaboration avec l’entreprise Algopack, qui produit un matériau bio-compostable. Mais le SWF ne semble pas avoir été commercialisé.
Plus récemment, c’est un filament à base de paille qui a été testé en Chine, l’enjeu étant de trouver une alternative au PLA (le plastique utilisé dans les briques Légo) soit pour des raisons écologiques, soit pour des raisons de coûts. Mais jusqu’à présent, c’est la piste du recyclage de nos propres déchets plastiques qui semble être la plus concrète.