02 Avr

Comprendre la victoire d’Éric Piolle à Grenoble (2) : la bascule du premier tour

Deuxieme papier d’analyse du politologue consultant de France 3, Simon Labouret, chercheur à Sciences-Po Grenoble.

 

Tout ou presque s’est joué dès le premier tour. En devançant de plus de 4 points (29,4 % contre 25,3 %) la liste de la majorité sortante PS-PCF menée par Jérôme Safar, les écologistes et leurs alliés du PG et du réseau citoyen ont pris un avantage décisif dès le 23 mars.

Imprévu par les sondages, cette bascule à gauche en faveur d’Éric Piolle trouve sa source dans une quadruple dynamique.

 

Une dynamique nationale de vote sanction

L’impopularité du gouvernement et du président de la République a constitué un boulet pour toutes les majorités municipales socialistes sortantes partout en France. A Grenoble, le contexte national s’est traduit par un très fort recul du total gauche de 72 % en 2008 à 56,7 % en 2014 (-15,3 points). Même en comptant à gauche la liste centriste de l’adjoint à l’urbanisme Philipe de Longevialle (4,5 %), le recul est supérieur à 10 points. Ces pertes ont affaibli en premier lieu la liste PS-PCF qui avait été le principal réceptacle du vote sanction antisarkozyste en 2008. Favorisé par un violent mouvement de balancier de la droite vers la gauche en 2008, la liste PS-PCF a été ravagée en 2014 par sa réplique inversée. Lâchée par les électeurs de centre droit qui avaient voté pour la liste Destot en 2008 par rejet de Nicolas Sarkozy, la liste Safar a eu également à subir la perte d’électeurs de centre gauche mécontents de la politique de François Hollande. A ces transferts directs d’électeurs vers les listes de droite (37 % pour les listes UMP, DVD et FN en 2014 contre 28 % seulement pour la liste UMP en 2008), se sont ajoutés les effets d’une forte abstention différentielle : en hausse dans les bureaux de vote les plus à droite, la participation électorale a subi un important plongeon dans les bureaux de vote les plus à gauche, notamment dans les quartiers sud, très populaires, de la Villeneuve, du Village Olympique ou de Teisseire. Symptomatique de cette évanescence de l’électorat de gauche populaire, le canton 6, d’ordinaire le plus à gauche de la ville (68,2 % pour Hollande à la présidentielle), a vu son soutien aux listes de gauche descendre à 53,3 % au premier tour, soit un niveau inférieur à celui observé dans le canton 2 (53,8 %), d’ordinaire le moins à gauche de la ville (58,2 % pour Hollande à la présidentielle).

 

Une dynamique locale d’usure du pouvoir

Très affaiblie par des pertes d’électeurs vers la droite ou vers l’abstention, la liste Safar a également été victime de la concurrence de la liste Piolle dans l’électorat de gauche, qui est demeuré, malgré la vague bleue, nettement majoritaire à Grenoble. Cette concurrence à gauche ne relève pas prioritairement d’un vote sanction national qui se serait porté sur une alternative de gauche aux socialistes. Il s’inscrit bien davantage dans une histoire concurrentielle déjà ancienne entre la gauche socialiste et communiste d’un côté et la gauche écologiste et alternative de l’autre. Depuis 1995, la gauche à Grenoble se compose de deux blocs : un bloc qui soutient le leadership de Michel Destot et un bloc qui conteste ce leadership. Ce second bloc, particulièrement hétérogène, composé de tendances s’opposant modérément (Go Citoyenneté, Ades) ou très fortement (extrême gauche trotskyste) aux socialistes et aux communistes, n’a cessé de prendre du poids depuis 20 ans. En 1995, l’ensemble des listes de gauche non-socialistes ou communistes pesait déjà 22,9 % (contre 29,2 % pour la liste Destot). En 2001, cette autre gauche, toujours divisée sur plusieurs listes, faisait presque jeu égal avec la liste Destot (28,2 % contre 29,9 %). En 2008, à la faveur du vote sanction antisarkozyste, la liste Destot avait creusé son avance (42,7 %), mais cette poussée cachait mal la force toujours plus importante des autres listes de gauche (29,3 %). En 2011, lors des élections cantonales, EELV avait conservé le canton 1 de la ville (acquis par « accident » en 2004 à la faveur de l’élimination de la droite et de la polémique sur le Stade des Alpes) en devançant le PS au premier tour (29,7 % contre 27,3 %) puis au second (54,3 % contre 45,7 %). Dans les deux autres cantons de la ville qui étaient en jeu (cantons 3 et 6), les candidats EELV obtenaient des résultats frôlant la barre des 20 %, malgré la concurrence de candidats PG (12 % à Grenoble 3 pour Sadok Bouzaiene, futur numéro 7 sur la liste Piolle) ou DVG (8,7 % à Grenoble 6 pour Paul Bron et Jamal Zaimia de Go Citoyenneté et du MRC). Dans le même temps, le PS ne parvenait pas (ou à peine) à franchir la barre des 30 %. La similitude des rapports de force entre le PS et la gauche EELV/DVG dans ces trois cantons entre 2011 et 2014 est le signe que la bascule de 2014 ne s’explique pas principalement par le contexte national défavorable aux socialistes : en 2011 déjà, le pouvoir socialiste grenoblois était en grande difficulté. L’usure des socialistes au pouvoir dans la ville depuis 1995 (gestion technocratique, incapacité à faire une vraie place aux écologistes, absence de renouvellement des équipes) et l’accumulation des mécontentements locaux (urbanisme, écoles, déplacements, pollution) expliquent que la liste Piolle ait été capable de faire bien mieux que le total Mélenchon-Joly de la présidentielle (20,4 %), alors que ce total a constitué un plafond insurmontable pour les listes EELV-PG à Rennes (15,1 % pour Matthieu Theurier contre 18,5 % pour le total Mélenchon-Joly) ou Villeurbanne (15,8 % pour Béatrice Vésiller contre 16,3 % pour le total Mélenchon-Joly). On note enfin que le couple Destot-Safar n’a pas été le seul à subir cette usure : à Eybens, Marc Baietto a lui aussi été balayé par une liste DVG.

 

Une dynamique de rassemblement et de mobilisation

Si la gauche non socialiste pèse lourd depuis des années, encore fallait-il qu’elle se présente sur une seule liste devant les électeurs pour avoir une chance de dépasser la liste de la majorité sortante. Une précédente tentative d’union avait eu lieu en 2001 avec l’alliance Go-Ades. Concurrencée par une offre d’extrême gauche ayant à l’époque le vent en poupe (8,5 %, un an avant le 21 avril 2002), la liste Go-Ades avait recueilli 19,8 % : un beau score, mais insuffisant pour faire vaciller Michel Destot (29,9 %). En 2014, l’union de la gauche non socialiste était la condition sine qua non d’une bascule au premier tour. C’est sur cette base que s’est constituée l’alliance EELV-PG : occuper l’intégralité de l’espace de la gauche contestataire pour passer devant le PS. La présence in fine de deux listes d’extrême gauche n’a pas été de nature à mettre en péril cette stratégie : le POI est un parti groupusculaire et Lutte ouvrière ne pèse plus grand-chose depuis la retraite d’Arlette Laguiller. Une liste NPA aurait constitué une menace plus importante, mais le parti d’Olivier Besancenot n’a pas été en mesure de partir au combat. Au final, l’union a permis aux écologistes et à leurs alliés de mettre en place dès l’année 2013 une machinerie marketing et de terrain efficace, notamment dans les quartiers populaires, avec des personnalités bien implantées. Dans les résultats du premier tour, la liste Piolle ne s’est pas contentée pas de dominer nettement la liste Safar dans le nord de la ville (de Berriat à l’Ile Verte), à la sociologie très urbaine, plutôt diplômée avec un grand spectre de classes moyennes ; elle est parvenue aussi à concurrencer fortement la liste PS-PCF dans le sud, beaucoup plus populaire, avec une forte proportion de Français issus de l’immigration extra-européenne, où le PS régnait jusque-là en maitre absolu. Dans certains bureaux de la Villeneuve, de l’Abbaye ou de Malherbe, la liste Piolle a même viré en tête.

 

Une dynamique de crédibilité autour d’Éric Piolle

Forte de cette dynamique de rassemblement, il restait encore à la liste écologistes-citoyens-PG un élément décisif pour pouvoir remporter son pari : trouver une tête de liste ayant la carrure d’un maire. Si les électeurs votent formellement pour des listes, ils élisent avant tout un maire. Pour dire les choses brutalement, le conseil municipal n’existe pas aux yeux des électeurs. Avec l’élection présidentielle, les élections municipales sont les élections les plus personnalisées. Pour l’emporter, une liste doit avant tout disposer d’une tête de liste capable d’être le référent politique de tous les habitants pendant six ans. De ce point de vue, la personnalité d’Eric Piolle a constitué le dernier élément décisif pour comprendre les résultats du premier tour. Ancien cadre d’une grande entreprise high-tech, limogé pour s’être opposé à un plan social, son CV parlait à toutes les composantes de l’électorat de gauche et même au-delà. Son expérience dans le privé était un gage de crédibilité gestionnaire pour beaucoup d’électeurs qui auraient pu rechigner à faire confiance à un écolo plus « traditionnel » (du type tofu-sandales pour rester dans certaines caricatures). Face à Jérôme Safar qui incarnait l’archétype du politicien de carrière, son profil de relatif néophyte de la politique détonnait et renforçait le message de sa liste qui se voulait porteuse d’une alternative « antisystème » aux grandes machines politiques habituelles : PS et UMP. De ce point de vue, la candidature Piolle n’a pas été sans faire écho à celle de François Bayrou à la présidentielle de 2007 (19,7 %) qui avait séduit de nombreux électeurs écologistes et de centre gauche à la fois « contestataires et intégrés ». Enfin, si la faible notoriété d’Éric Piolle constituait un handicap, la non-candidature de Michel Destot limitait l’avantage de la liste socialiste dans ce domaine en créant un vide. Bien qu’il ait été le maire « bis » de la ville depuis 2008, Jérôme Safar n’écrasait pas son concurrent écologiste en termes de notoriété, contrairement au maire sortant.

 

Simon Labouret

 

01 Avr

Comprendre la victoire d’Eric Piolle à Grenoble (1) : Le plantage des sondages

Après l’écrasante victoire d’Eric Piolle aux municipales à Grenoble, le politologue de Sciences-Pô qui a accompagné France 3 Alpes tout au long de la couverture des élections livre son analyse en trois étapes. Recul et analyse sur le blog politique de France 3 Alpes…

Les sondages sont une drogue dure pour les responsables politiques comme pour les observateurs qu’ils soient journalistes ou politologues. A Grenoble, il y a eu un avant et un après sondages chez la plupart des individus appartenant à ces deux catégories de toxicomanes. Notamment dans les rangs socialistes. Si les responsables politiques sont conditionnés pour résister aux mauvais sondages, il leur est plus difficile de résister aux bons sondages… Annonçant une victoire assez facile de Jérôme Safar, avec une large avance au premier tour sur Eric Piolle (8 points pour Ipsos-Steria*, 10 points pour BVA), les sondages préélectoraux à Grenoble se sont magistralement trompés. Nulle spécificité grenobloise à cela pourtant lorsque l’on se penche sur la plupart des autres villes qui ont fait l’objet d’enquêtes : à chaque fois ou presque, le PS a été fortement surestimé (Marseille, Nancy, Chambéry, Angers, Valence, Toulouse, Reims, Lille…).

Trois facteurs principaux expliquent ces ratés :

(1) La faiblesse des échantillons : contrairement aux sondages commerciaux nationaux (1000 personnes) et surtout aux sondages universitaires nationaux (4000 personnes), les sondages commerciaux locaux se basent sur des échantillons de taille limitée (600 personnes). Cette faiblesse du nombre de personnes interrogées implique des marges d’incertitude particulièrement importantes (et théoriquement incalculables puisque que les échantillonnages utilisent des quotas qui ne reposent pas sur les lois de la statistique aléatoire). De plus il faut bien prendre en compte que sur 600 sondés, pas plus de 400 expriment une intention de vote : l’échantillon sur lequel se basent les scores annoncés des candidats est encore plus réduit. Au final, si un sondage affiche un score de 25 % en faveur d’un candidat, il faut au minimum interpréter cette intention de vote comme une variation dans un intervalle compris grosso modo entre 20 % et 30 % (avec simplement une plus forte probabilité que l’intention de vote se situe au milieu de l’intervalle plutôt qu’aux extrémités). Difficile dans ces conditions de tirer des conclusions définitives… De telles marges d’incertitude interdisent de fait tout commentaire en termes de course de chevaux du type « Safar creuse l’écart » ou « le FN progresse » : une évolution de quelques points entre deux sondages avec de telles marges d’incertitude n’a aucune signification.

(2) La mauvaise qualité des échantillons : Ce qui compte pour un sondage c’est moins le nombre de sondés que leur représentativité. Or pour une ville de moins de 100 000 inscrits, trouver 600 personnes qui rentrent dans les quotas exigés (âge, profession, sexe, quartier…) se révèle être un exercice très périlleux (surtout quand six hypothèses de second tour sont testées, ce qui est de nature à démotiver plus d’un sondé, y compris les plus coopératifs…). Dans les faits, les quotas de sondage locaux sont remplis par les enquêteurs de façon beaucoup moins rigoureuse que pour un sondage national pour lequel le vivier de personnes « sondables » est 400 fois plus large. Il en découle une photo potentiellement très déformée des rapports de forces préélectoraux…

(3) Le redressement des données brutes à partir d’élections très favorables au PS. Tous les sondages d’intentions de vote, quels qu’ils soient, font l’objet de « redressements » qui visent à corriger deux biais récurrents : la sur-déclaration du vote de gauche, la sous-déclaration du vote FN. Cette opération est essentielle. Sans elle, un sondage n’a aucune valeur prédictive. Or c’est pour cela que les commanditaires payent. L’essentiel des erreurs de prédiction des sondages se produit lors de cette étape, où le doigt mouillé fait généralement office de guide en dernier ressort. Dans le cas du vote de 2014, les sondeurs ont redressé leurs données brutes à partir de rappels de votes sur des scrutins antérieurs très favorables aux socialistes : les précédentes élections municipales de 2008 (large victoire de Michel Destot) et l’élection présidentielle de 2012. Ce faisant, les sondeurs ont grandement mésestimé l’ampleur du vote sanction antisocialiste national et local. Il s’agit là d’un classique des sondages préélectoraux : leur incapacité à saisir les grands retournements électoraux.

Depuis toujours, les sondages ont connu des échecs pour prévoir les résultats électoraux. Ils n’en resteront pas moins incontournables lors des prochains scrutins : leur fonction d’oracle est indispensable aux responsables politiques et aux observateurs. L’angoisse face à ce que réserve l’avenir est un élément incontournable du comportement humain. Le besoin de « savoir » doit donc être satisfait pour tous et en tout temps. L’addiction aux sondages est incurable, à moins de recourir à des méthodes plus « traditionnelles » : observations du vol des oiseaux, viscères d’animaux sacrifiés, position des astres… Par ailleurs, on trouve toujours moyen de sauver les sondages car ils se trompent rarement sur toute la ligne. A Grenoble, la mesure des intentions de vote pour les autres candidats qu’Eric Piolle et Jérôme Safar n’a pas été particulièrement mauvaise, même s’il s’agit là d’un maigre bilan. L’imprécision des sondages, surtout pour des élections municipales, est une donnée de base, qu’il est indispensable de prendre en compte. Quand on est accro à un produit, il est encore plus important de savoir distinguer le bon grain de l’ivraie…

Simon Labouret

Prochain article : demain 14h30

*Le sondage Ipsos-Steria a été commandé et publié par France 3 Alpes

28 Mar

Municipales : Grenoble, Annecy, Chambéry, Cluses, Meylan, Bourgoin-Jallieu, Fontaine, Voiron, Echirolles, Saint Martin d’Hères, Eybens, Annemasse, Albertville, Bourg-Saint-Maurice, Saint-Jean-de-Maurienne… Tous les chemins mènent à France 3 Alpes

Dimanche, vers 19h15 on commencera à savoir. Quelques tendances parviendront des premiers bureaux qui ferment à 18h puis 19h. Du côté de Voiron en Isère, on bénéficie du vote électronique. grâce aux machines, peu après 19h30 on devrait savoir si Julien Polat fait basculer à droite cette commune dirigée par le socialiste Revil…

Puis ce sera la cascade de résultats : Annecy, Chambéry… Pour la métropole grenobloise, on devra ronger son frein. Pas de résultats définitifs attendus avant 22h30. En revanche, une estimation Ipsos-Steria pour France 3 « sortie des urnes » donnera une image assez fiable du résultat aux alentours de 21h00.

C’est donc sur France 3 Alpes qu’il faudra jeter un oeil et même les deux pour avoir les infos en temps réel tout au long de la soirée. Cinq points de directs ont été préparés pour vivre les « ambiances » sur place et recueillir très vite les réactions des vainqueurs et des vaincus, à la préfecture de Grenoble, à Bourgoin-Jallieu, à Cluses en Haute-Savoie, à la préfecture à Annecy, à Chambéry… Les équipes de reportage se déplaceront chaque fois qu’un résultat sera important à analyser comme à Voiron.

En plateau, de « grands témoins » pour commenter les conséquences de ce second tour, avec une prisme régional. Geneviève Fioraso, la ministre iséroise, Bernard Accoyer l’ancien président de l’Assemblée Nationale et maire réélu d’Annecy-le-Vieux, Antoine Fatigua du Front de Gauche, François Brottes le député PS de l’Isère que l’on dit ministrable…

Les autres invités de la soirée, ce sont les télespectateurs : vous pouvez participer à la soirée électorale en cliquant sur le site alpes.france3.fr. Une dizaine de personnes sont mobilisées sur le site de France 3 Alpes pour l’alimenter toute la soirée en infos, résultats, réactions, vidéos, statistiques… Quant à vos états d’âme, infos, commentaires et questions, ils apparaitront à l’antenne si vous tweetez avec le #f3alpes.

Dimanche soir à partir de 19h00, vous changerez d’heure, peut-être de maire, mais ne changez pas vos (bonnes) habitudes en suivant l’info sur France 3 Alpes et alpes.france3.fr…

A dimanche!

André Faucon

27 Mar

Voiron : les ambitions de Julien Polat

Les deux candidats en lice à Voiron étaient les invités du 12/13 ce jeudi 27 mars.

Julien Polat, à la tête d’une liste UMP-UDI à Voiron, est arrivée en tête dimanche dernier, devant le maire sortant socialiste, Roland Revil. Roseline Canovas, classée divers-droite, n’a pas donné de consignes de vote mais Julien Polat estime que ses électeurs ont sanctionné le maire sortant et « tend donc la main aux électeurs de Roseline Canovas. »

Le maire sortant préfère lui en appeler aux abstentionnistes.

 

 

 

26 Mar

Grenoble : Chamussy et Longevialle feront cet après-midi des « déclarations importantes »

Les « petits » candidats ont aussi envie de faire partie des grandes manoeuvres.

Depuis hier Denis Bonzy sonde les milieux économiques grenoblois pour savoir s’il doit appeler plus clairement qu’aujourd’hui à faire barrage à l’attelage Verts-Parti de Gauche d’Eric Piolle.

Philippe de Longevialle, fort de ses 4.5 % et de ses 1956 voix, tiendra une conférence de presse cet après-midi. Hier il ne voulait pas appeler à voter clairement Safar mais seulement demander à ses électeurs de ne pas voter, ni pour l’extrème-gauche (comprenez Piolle) ni pour Carignon (comprenez la liste Chamussy). Jérôme Safar dans les locaux de France 3 hier soir ne désespérait pas d’obtenir de Longevialle un message plus net.

Quant à Matthieu Chamussy, pas exactement un « petit » candidat, il tiendra lui aussi une conférence de presse cet après-midi, pour faire « des déclarations importantes ». Comme on ne l’imagine pas se retirer et comme il ne peut plus modifier la composition de sa liste, on se demande quelle sera cette déclaration « d’importance »…

Le feuilleton continue…

Yaka Faucon

25 Mar

Safar sur France 3 : « J’ai pris une décision d’homme libre »

Jérôme Safar le candidat ex-PS aux municipales à Grenoble était l’invité du 19/20 Alpes ce mardi 25 mars. Il a justifié les raisons de son choix de se maintenir au second tour face à EELV.

Moi contre le système: c’est ainsi que Jérôme Safar s’est présenté ce soir. « Ce sont les états-majors qui se sont mis à intervenir dans les discussions entre Eric Piolle et moi. J’ai décidé de maintenir ma candidature alors qu’on ne parlait que de places à distribuer du côté des écologistes, la politique à la papa c’est terminé! »

« Dans un pays où il y a 40% d’abstention il faut changer de manière de faire de la politique » a expliqué Jérôme Safar qui n’a voulu expliquer sa décision que par des préoccupations de fond : « les desaccord persistent sur tous les dossiers : l’économie, la nécessité de construire des logements, le stade, les nanotechnologies, tout ce qui a divisé étaient encore des éléments de division », a détaillé Jérôme Safar.

« Oui, les discussions ont été correctes mais elles ont porté sur les places éligibles, sur leur soutien pour la présidence de la Métro mais il n’y a pas eu d’avancée sur le fond, sur les dossiers qui nous séparent »

« Les grenoblois n’auraient pas jugé crédible que seules les annonces de distribution de places soient évoquées »

« Par ma décision, j’ai fait en sorte qu’il y ait un vrai choix politique offert aux grenoblois »

A t-il subi des pressions nationales?

« Oui j’ai eu le Premier Ministre au téléphone, la discusioon a été tres courtoise, mais c’est moi qui prends la décision. J’aime cette ville, j’avais le devoir de ne pas lâcher » explique l’ancien premier adjoint de Michel Destot.

Et la perspective du second tour? « Très clairement des voix ont manqué au premier tour, il y a des réserves de voix et il faut mobiliser pour dimanche prochain sur mon projet »

Jérôme Safar dit aussi avoir fait ce choix en pensant à Alain Carignon : « si on avait fusionné avec la liste écologiste, c’était la garantie de voir Alain Carignon revenir au conseil municipal eh bien demain il ne sera pas présent! »

En fait la liste de Matthieu Chamussy n’aura mathématiquement que 6 élus si elle arrive 3eme, pas suffisemment pour qu’Alain Carignon soit élu, puisqu’il siège en 9ème position sur la liste UMP-UDI.

Jérôme Safar a terminé, la voix troublée par la fatigue, et peut-être par un peu d’émotion : « J’ai pris une décision d’homme libre et ma décision me libère.

Les grenoblois savent maintenant que même les décisions difficiles je sais les prendre »

AF

Jérôme Safar, Eric Piolle, Matthieu Chamussy et Mireille d’Ornano se retrouveront jeudi soir à 23h00 sur France 3 Alpes pour un dernier débat avant le second tour

Ce que Safar n’aime pas chez Piolle

Jérôme Safar la tête de liste PS-PC aux municipales de Grenoble vient de détailler dans un communiqué les points programmatiques qui pour lui ne sont pas négociables et qui expliquent pourquoi il a refusé la fusion avec la liste de l’écologiste Eric Piolle.
A savoir :
– Le développement économique et le soutien à l’écosystème grenoblois.
– La politique d’urbanisme et la nécessité de construire du logement et en partie du
logement social pour atteindre 25% de logements sociaux.
– La politique de renouvellement urbain.
– La politique de sécurité, la mise en place de la vidéosurveillance, l’organisation de la Police
municipale.
– La politique de déplacements avec la tarification.
– Le regard permanent que nous devons avoir sur l’ensemble du secteur sportif et culturel
qui sait trouver l’équilibre entre grands équipements et associations.
– La politique éducative avec la mise en oeuvre et l’évolution des rythmes scolaires, l’entrée
du numérique à l’école.
– La politique d’innovation, fer de lance du développement économique et social de notre
ville. Il s’agit du « coeur de chauffe » de l’écosystème grenoblois. Les représentants de la
liste EELV-PG ont voté contre les crédits de Nano 2017 (6 000 emplois concernés), les pôles
de compétitivité, etc.
– La mise en place de la métropole, chance historique pour notre ville, enjeu majeur pour
Grenoble en matière de transports, d’urbanisme et de logement

AF

Safar-Piolle : la guerre est déclarée

La réponse a été confirmée sur Twitter peu avant 15h. Après une dernière réunion entre militants et colistiers de Jérôme Safar. Non, il n’y aura pas de fusion entre la liste socialiste et la liste Ecologistes-Parti de Gauche arrivée en tête à Grenoble dimanche dernier.

Les 2

« Les colistiers flippent », écrivait Jérôme Safar ce matin dans un SMS envoyé à un de ses amis. Il a « tenu bon » confirment ses proches.
Eric Piolle n’a plus qu’à bien se tenir.
Celui qui arrivera en tête dimanche soir sera donc maire de Grenoble, l’autre pourra mettre sa carrière politique en sommeil.
Ce mardi 25 mars dans le 19/20 de Feance 3 Alpes à 19h00, Jérôme Safar s’expliquera sur les raisons de ce choix.
Les derniers jours de campagne seront non seulement un combat de personnalités, mais aussi un choix de projets comme rarement les électeurs grenoblois en auront eu.
Une page d’histoire se joue sous nos yeux.

Yaka Faucon

24 Mar

Municipales à Grenoble: interview d’Eric Piolle sur France 3 Alpes

Le candidat EELV-Parti de Gauche arrivé en tête au 1er tour des Municipales à Grenoble était l’invité exclusif du JT de France 3 Alpes, ce lundi 24 mars, 24h après des résultats qui ont en ont surpris plus d’un. Sa très courte nuit (deux heures de sommeil) ne l’a pas empêché d’arriver à vélo dans les locaux de France 3

Mais ce sont bien des sujets politiques qui font avancer le possible futur maire de Grenoble.

La question du jour: Jérôme Safar candidat socialiste battu va-t-il accepter la main tendue des écologistes? Une réunion la nuit dernière, une autre ce lundi à la mi-journée. Et ce soir, toujours pas de réponse.

Dans le 19/20 Alpes, Eric Piolle a rappelé qu’il serait tête de liste d’un éventuel rassemblement, même s’il faut être modeste, précise-t-il, car un électeur sur deux n’a pas souhaité voter.

Eric Piolle redoute-t-il les pressions du PS? « Je ne crains rien », dit le candidat-cycliste. Pour lui, « seul l’intérêt général compte et pas les petits arrangements entre amis ».

« Les discussions avancent, il faut un temps de digestion pour le choc de l’équipe qui a conduit la ville pendant 17 ans » excuse presque Eric Piolle, cherchant à ne pas brisquer son futur éventuel partenaire d’exécutif.

« Quelle serait la première mesure d’un maire écologiste ? » lui demande la journaliste de France 3 Alpes. « La diminution des indemnités des élus qui avaient été augmentées de 25% en 2008 » répond sans hésiter Eric Piolle. Une manière de prévenir les socialistes : les temps vont changer.

AF

 

A 12h50, revisez vos Municipales

Cours de rattrapage à 12h50 sur France 3 Alpes, si le flot de résultats vous a un peu embrouillé la tête, la rédaction vous propose de remettre vos idées en ordre de marche.

Les enseignements à tirer dans les villes les plus emblématiques de l’Isère, de la Savoie et de la Haute-Savoie. Comment expliquer le revers subi par le PS? Pourquoi les autres partis de gauche tirent leurs épingles du jeu comme à Grenoble? Quel avenir pour le PC dans l’agglomération grenobloise? Quelle est la part entre le vote sanction national et les priorités locales? Le FN est-il en train de s’enraciner durablement dans les Alpes? et quels seront les points chauds à surveiller pour le second tour?

Autour de Christian Deville, cinq représentants des principales forces politiques, et le politologue de Sciences-Po Simon Labouret

Vous pouvez réagir directement pendant l’émission via #f3alpes

 

AF