13 Août

Safe city : La vidéosurveillance intelligente de 7 villes d’Occitanie épinglée par des associations

Un collectif d’associations et de syndicats dont la Quadrature du Net et la Ligue des droits de l’Homme, dénonce le déploiement en France, de la vidéosurveillance intelligente capable d’analyser les comportements de la rue (reconnaissance faciale, capteur sonore,…). Plusieurs villes sont pointées du doigt. Parmi elles: Toulouse, Millau, Montauban et Montpellier.

© XAVIER DE FENOYL / MaxPPP

Caméra automatisée, capteur sonore, reconnaissance faciale, détection de mouvements, drones, police prédictive,… Le secteur de la vidéosurveillance mise de plus en plus sur l’intelligence artificielle et les algorithmes capables d’analyser les bruits et le comportement d’une personne. On appelle cela le « safe cities » (déclinaison sécuritaire de la Smart City). 

Les projets se multiplient dans les villes de France. Comme à Toulouse qui a signé en 2017, un contrat avec IBM pour équiper ses caméras de vidéosurveillance d’un logiciel de détection d’évènements anormaux.

Le déploiement de ces outils inquiète aujourd’hui plusieurs associations et syndicats dont la Quadrature du Net, la Ligue des droits de l’Homme, la FCPE ou encore le syndicat des avocats de France regroupé au sein de collectif « Technopolice ». 

« Il suffit de regarder dans le miroir que nous tendent l’histoire ou d’autres régions du monde pour savoir à quoi la Technopolice nous conduit : renforcement des formes de discrimination et de ségrégation, musellement des mouvements sociaux et dépolitisation de l’espace public, automatisation de la police et du déni de justice, déshumanisation toujours plus poussée des rapports sociaux » dénonce le collectif dans son manifeste

D’autant plus que « tout cela se fait sans aucun cadre légal » complète Martin Drago, juriste à la Quadrature du Net (association de défense des libertés numériques). « On veut aujourd’hui interdire ces dispositifs car ils ont trop de conséquences sur nos libertés » poursuit-il.

C’est pourquoi, le collectif a recensé les systèmes existants afin de sensibiliser le grand public. Après un an de veille, une première carte a été dévoilée ce lundi 10 août. 

Toulouse, Montpellier, Montauban,…

Une quarantaine de villes françaises sont ainsi épinglées par la Quadrature du Net, dont 7 en Occitanie : Toulouse, Montauban, Millau, Caveirac, Nîmes, Montpellier et Sète. 

Ces communes expérimentent toutes des systèmes de surveillance algorithme.

Exemple à Millau où la ville utilise ses caméras de vidéosurveillance pour identifier et sanctionner, sans contrôle physique, des manifestants. Environ 50 personnes ont reçu des amandes ces derniers mois.

A Nîmes, la commune utilise le logiciel de vidéosurveillance automatisée « Briefcam » spécialisé dans la reconnaissance faciale.

Enfin, à
Montauban et Montpellier, la police est équipée de l’application « Map Révélation » qui promet de prédire, à l’aide d’un algorithme, les futurs crimes ou délits (« la police prédictive »).

Le collectif Technopolice veut continuer à recenser ces utilisations excessives de la surveillance technologie à des fins sécuritaires. « La carte est non exhaustive » précise Martin Drago.

En attendant, le débat est ouvert entre les opposants d’une surveillance totale et les défenseurs d’une sécurité publique aidée par la technologie. 

> La carte est disponible ici : https://carte.technopolice.fr

Julien Leroy