16 Oct

A Toulouse, un youtubeur de 10 ans lance une chaîne pour lutter contre les biais cognitifs

Exclusif. Du haut de ses 10 ans, le Toulousain Aidan veut aider les enfants à développer leur esprit critique et à repérer les biais cognitifs ou les fake News. Un sacré défi qui démarre ce vendredi 16 octobre.

A l’heure des fake news et des débats d’opinions, notre cerveau est aujourd’hui malmenée. Pourtant, la capacité d’analyser des faits avant de formuler un jugement, est de plus en plus vital dans un monde dominé par les réseaux sociaux. 

Un constat qui a incité un père toulousain et son fils (Aidan) à créer leur chaîne YouTube « Zet’up » dédiée à l’esprit critique, à la psychologie et au mentalisme.

Le lancement est prévu ce vendredi 16 octobre.

« C’est une chaîne dédiée à toute les façons de bluffer notre cerveau » précise le duo. 

Evidemment, il existe des initiatives similaires mais la particularité de Zet’up est d’être animé par un youtubeur de 10 ans qui parle aux enfants. 

« Pas besoin d’attendre d’être grand pour s’intéresser à l’esprit critique, à la psychologie ou au mentalisme…Bon, on parlera aussi jeux vidéos, échecs et technologies, mais à ma façon : ) » explique Aidan du haut de ses 10 ans. 

« L’idée n’est pas de donner des leçons, mais juste de parler avec ses mots, de ce qui l’intéresse, allant des illusions d’optiques, aux tours de mentalisme, des sophismes aux tables de rappel, en passant par la tentative d’explications de biais cognitifs repérés dans des jeux vidéo ou des séries comme big bang théorie qu’il adore » complète son père.

« Tout a commencé par des recherches sur YouTube autour des échecs (..) puis il a découvert des mentalistes comme Fabien Olicard et Clément Freze. Le premier s’intéressant à la psychologie, la sociologie, les casse-têtes, le second plus particulièrement au scepticisme, et à  l’esprit critique. Il passe ensuite pas mal de temps à regarder des chaînes comme celles de Max Bird, Mister Sam, Defekator ou hygiène Mentale et chat sceptique. » explique son père qui travaille dans l’éducation aux médias.

Avec les encouragements de Clément Freze (avec qu’il se lie d’amitié), le jeune youtubeur a décidé de se lancer.

Une première vidéo avec Cédric O

Pour sa première vidéo, Aidan a interviewé des personnalités nationales ou locales lors de la Mêlée Numérique de Toulouse, en leur posant une seule question : « C’est quoi l’esprit critique pour toi ? »

C’est ainsi que Cédric O, secrétaire d’Etat chargé de la transition numérique ou encore Nadia Pellefigue, vice-présidente du conseil régional d’Occitanie, se sont prêtés au petit jeu. 

Dans les prochains jours, Aidan publiera son entretien avec Clement Freze. A découvrir prochainement sur YouTube.

Julien Leroy

21 Sep

Les pistes du Sénat pour lutter contre la fracture numérique

Après 4 mois d’audition, la mission d’information du Sénat sur la lutte contre l’illectronisme et pour l’inclusion numérique, a rendu ses conclusions ce jeudi 17 septembre 2020. Les 23 sénateurs de la commission (dont 4 de la région Occitanie) ont émis 45 propositions tout en soulignant l’urgence de la situation face au Coronavirus.

© Pierre HECKLER / MaxPPP

« L’illectronisme ne disparaîtra pas d’un coup de tablette magique ! » résume Raymond Vall, sénateur RDSE du Gers et rapporteur de cette mission d’information.

De mai à septembre 2020, l’élu gersois et 22 de ses collègues ont réalisé un audit sur la fracture numérique en France.

Cette commission parlementaire baptisée « lutte contre l’illectronisme et pour l’inclusion numérique », a été lancée par le groupe RDSE du Sénat après le confinement. L’école à la maison et la crise du Covid-19 ont fait émerger les inégalités numériques des Français. 14 millions de Français ne maîtrisent pas les usages du numérique selon l’INSEE.

Durant 4 mois, les sénateurs ont auditionné plus de 90 personnes (principalement en visioconférence) et se sont déplacés le 3 juillet à Labège aux portes de Toulouse. Cette commune est labellisée « Territoire d’action pour un numérique inclusif » depuis 2019.

Ce travail a permis de formuler 45 propositions afin de lutter (enfin ?) contre la fracture numérique des Français. Elles ont été dévoilées ce jeudi 17 septembre lors d’une conférence de presse au Sénat.

Du chèque-équipement à la sentinelle de l’illectronisme

D’abord, les sénateurs soulignent que « la dématérialisation généralisée de services publics à marche forcée laisse 3 Français sur 5 sur le bord de la route, tant les démarches administratives en ligne sont complexes ». Ils préconisent ainsi de revoir la stratégie numérique des sites publics en passant « d’une logique 100 % dématérialisation à une logique 100 % accessible »

Ensuite, les élus réclament que l’inclusion numérique soit une priorité nationale dotée d’un fonds « d’un milliard d’euros d’ici 2022« . Parallèlement, ils suggèrent d’installer des « sentinelles de l’illectronisme » dans les territoires.

La fracture numérique passe également par le coût de l’équipement. Le rapport propose de créer « un chèque-équipement destiné à la location ou à l’achat d’un équipement de préférence reconditionné« .

Enfin, l’étude évoque le « choc de qualification au numérique dans les entreprises, en particulier les PME-TPE, les commerçants et artisans » et demande le déblocage d’un « crédit d’impôt pour la formation au numérique« 

En conclusion, les parlementaires insistent sur l’urgence de la situation face à l’épidémie du Covid-19.

« Quelle que soit sa forme, l’exclusion numérique constitue un handicap majeur dans une société toujours plus numérisée. L’accélération de cette évolution avec le confinement et le développement du télétravail rendent encore plus urgente l’inclusion numérique du plus grand nombre » précise le sénateur Gersois Raymond VALL. 

Le reste des propositions sont à lire dans le rapport final ou dans la synthèse.

Note : Ce groupe de travail était composé de 23 sénateurs dont 4 de la région Occitanie : Raymond Vall (sénateur PRG du Gers), François Bonhomme (sénateur LR du Tarn-et-Garonne), Viviane Artigala (sénatrice PS des Hautes-Pyrénées) et Angèle Préville (sénatrice PS du Lot).

Julien Leroy

20 Mai

Des sénateurs d’Occitanie vont étudier la fracture numérique à l’heure du Coronavirus

© Pierre HECKLER / MaxPPP

Le confinement, l’école à la maison et la crise du Covid-19 ont fait émerger les inégalités numériques des Français. Selon une étude de l’INSEE, 17 % de la population est touché par l’inaccessibilité au numérique. Et un internaute sur 3 manque de compétences de base.

C’est pourquoi le groupe RDSE du Sénat a lancé, ce 13 mai 2020, une mission d’information contre l’illectronisme et pour l’inclusion numérique.

Ce groupe de travail est composé de 23 sénateurs dont 4 de la région Occitanie : Raymond Vall (sénateur PRG du Gers), François Bonhomme (sénateur LR du Tarn-et-Garonne), Viviane Artigala (sénatrice PS des Hautes-Pyrénées) et Angèle Préville (sénatrice PS du Lot).

La mission va organiser quatre tables rondes en visioconférence. Elle rencontrera des établissements publics qui développent des programmes d’aide aux usages du numérique, des associations, des chercheurs et des startups qui proposent de faciliter la formation au numérique.

Les conclusions de ce travail parlementaire seront présentées d’ici quelques mois, par le Gersois Raymond Vall, nommé rapporteur.

En attendant, vous pouvez suivre leurs échanges en cliquant ici.

Parallèlement, le Sénat organisera, le mercredi 27 mai, un débat consacré au thème : « La crise du Covid‑19 : révélateur de la dimension cruciale du numérique dans notre société : quels enseignements et quelles actions ? ».

Depuis septembre 2018, le gouvernement a également lancé son plan national pour faciliter l’accès au numérique dans les territoires. Des chartes d’inclusion numérique ont été signées avec plusieurs communes dont Labège en Haute-Garonne.

Julien Leroy