30 Mar

Toulouse : rencontre avec Hélène Gallais, une entrepreneuse (très) courageuse

Découvrez une Toulousaine au parcours hors du commun. Malgré une maladie neuro-vasculaire qui l’a fait souffrir quotidiennement, Hélène Gallais est parvenue à réussir dans le domaine de la communication avant de créer sa startup autour des métiers de la cuisine. Le tout à seulement 30 ans.

© Hélène Gallais

Quel est votre parcours professionnel ? 

Hélène GALLAIS : « J’évolue dans le domaine des relations médias et de la communication globale depuis le début de ma carrière. Diplômée de l’Ecole Supérieure de Commerce de Toulouse (ESC), j’ai débuté en tant que chargée de projets évènementiels au journal La Tribune à Paris où j’ai organisé de nombreux évènements nationaux et régionaux. C’est là que la passion est née.

J’ai ensuite travaillé en agence de communication pendant plusieurs années. Puis, j’ai été responsable de la communication d’un centre d’architecture à Bordeaux et j’ai ensuite eu l’immense opportunité de travailler aux cotés d’un Général de l’armée de Terre. Des expériences atypiques et très formatrices qui m’ont permis de consolider mes connaissances (..). J’aime mettre en place des stratégies, tisser des liens, organiser des échanges ».

Depuis le 23 mars 2021, vous avez lancé votre première start-up. Etes-vous prête pour un pitch ?

Oui ! Je lance cette startup avec mon frère, qui est chef. On lance la première plateforme de recrutement 100% dédiée à la cuisine. Nous réunissons sur une même plateforme tous les acteurs du monde de la cuisine : les restaurateurs, les candidats, les écoles. En période de pandémie, nous avons décidé d’inscrire l’innovation digitale au centre de notre réflexion car nous sommes convaincus que la digitalisation de ce secteur d’activité est primordiale pour faire avancer le métier.

Au-delà de l’investissement que demande la création d’entreprise, vous devez vous battre contre une maladie orpheline…

Oui, hélas, depuis mes 17 ans. Je souffre de ce que l’on appelle une EM, une maladie neuro-vasculaire. 1 cas sur 1 million, ce qui veut dire qu’il y a peu voire pas de recherche médicale et pas de traitement adapté.

Je suis très suivie par un centre de la douleur et soins palliatifs à Toulouse et je prends un traitement lourd, à base de morphiniques, qui malheureusement ne me soulage pas vraiment.

Comment parvient-on à surmonter la souffrance et à devenir une entrepreneuse ?

Aujourd’hui je suis associé avec mon petit frère dans Jobs & Chefs. J’ai beaucoup de chance car nous avions une confiance aveugle l’un en l’autre, et nous organiser notre temps et aménager mon temps de travail en fonction de mes crises de douleurs.

Comme la douleur est omniprésente et que je suis habituée à me dépasser, à me battre, que pour être stimulée intellectuellement, j’ai besoin d’avoir un métier dans lequel je relève des défis quotidiens ! Et c’est un peu la définition de l’entrepreneuriat finalement. C’est un parcours du combattant. On peut avoir une victoire un jour, et le jour d’après, une défaite.

Hélène et Clément Galais, fondateurs de Jobs & Chefs / © Jobs & Chefs

Justement, vous avez créé un compte Instagram pour sensibiliser à cette grave maladie..

En fait quand on est malade on se rend compte que c’est très compliqué de se confier à ce sujet avec son entourage, parce qu’on sait que c’est aussi de la souffrance pour eux d’être impuissants face au mal qui vous ronge. Alors on a tendance à se replier sur soi et à garder ses pensées noires secrètes.

En créant @la_maison_onirique, je me suis rendue compte qu’il était beaucoup plus aisé de se confier à des inconnus.

On peut dire tout ce que l’on veut sur le pouvoir parfois nocif des réseaux sociaux. Pourtant, depuis que j’ai débuté, je n’ai reçu que des messages bienveillants, plein d’amour, d’encouragements, de soutien. Je pense sincèrement que cela m’a appris à accepter davantage la maladie comme faisant partie intégrante de moi et à ne plus en avoir honte.

En tant que femme et entrepreneuse, quels conseils donneriez-vous ?

C’est compliqué pour moi de donner des conseils, car je me considère encore comme un « bébé entrepreneur ». Je dirais qu’il est nécessaire de se montrer humble, d’être à l’écoute de son environnement, d’être agile et par-dessus tout, d’apprendre à composer avec l’imprévu !

Quels sont vos souhaits pour cette nouvelle année 2021 ?

Personnellement ? Que je continue à travailler pour  devenir une meilleure version de moi-même. Professionnellement ? Faire de Jobs & Chefs, l’outil qui aidera concrètement  les restaurateurs pour les épauler dans la réouverture de leurs restaurants.

 

Propos recueillis par Julien Leroy

08 Mar

Lancement du premier prix « Femmes de Food » à Toulouse

Sophie Franco, Estelle Elias et Elodie Pages, fondatrices de ce prix unique à Toulouse / © Food Locale

A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, 3 Toulousaines lancent la première édition du prix « Femmes de Food ». Le concours est destiné à toutes les entrepreneuses de la ville rose impliquées dans le domaine de l’alimentation.

« L’objectif est de mettre en lumière celles qui entreprennent dans le secteur de l’alimentation : productrices, commerçantes, restauratrices, brasseurs, traiteurs… » précisent les fondatrices.

Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 28 mars 2021.

« Le jury va évaluer leur parcours, la qualité de leur projet et leur engagement en faveur d’une alimentation plus responsable » détaille Estelle Elias, l’une des 3 organisatrices.

Composé de 6 expertes de l’alimentation (avec notamment Noémie Honiat, championne de France du dessert et Maguelone Pontier, directrice générale du Grand Marché MIN de Toulouse), le jury dévoilera la lauréate le 30 avril prochain. Une seconde sera élue par le grand public qui pourra voter à partir du 12 avril.

Dernière cette initiative se trouvent trois Toulousaines : Sophie Franco, Estelle Elias et Elodie Pages. Les deux premières ont fondé « La Food Locale », une agence de communication spécialisée dans le secteur de l’alimentation. La troisième est la blogueuse culinaire de www.hello-toulouse.fr.

« Nous avons hâte de dévoiler le nom des deux gagnantes, mais plus encore, nous avons à cœur de valoriser le travail de chacune d’entre elles afin de dessiner un avenir plus gourmand, plus égalitaire et plus responsable pour notre région » conclut Elodie Pages.

Inscription et info sur https://femmesdefood.fr/

Julien Leroy

23 Sep

BAM PWR, des podcasts pour découvrir les femmes (exceptionnelles) de Toulouse

Depuis un an, deux Toulousaines proposent des podcasts sur des femmes toulousaines « ordinaires et exceptionnelles« . Chaque épisode est écouté par des centaines d’internautes. La saison 2 vient de démarrer.

Les deux fondatrices de BAM PWR, Marie Ville (à gauche) et Emma Zahn (à droite) / © bampwr

Depuis septembre 2018, le podcast « BAM PWR » met en avant des femmes toulousaines (ou qui passent par la ville rose) en les invitant à se livrer lors d’une interview audio.

« Notre volonté est de mettre en lumière des femmes qui portent un projet, une volonté de faire bouger les lignes notamment du côté des droits de femmes. Médiatisées ou pas du tout, ses femmes sont des modèles accessibles qui inspirent nos auditrices et auditeurs » souligne Marie Ville, la cofondatrice.

La première saison propose 16 épisodes autour de 8 grandes thématiques dont “écologie et féminisme”, “leadership au féminin” et “la diversité dans le secteur de l’intelligence artificielle”.

L’initiative est née dans la tête de deux Toulousaines : Marie Ville et Emma Zahn. Ces deux consultantes en social média avaient envie de créer des podcasts pour valoriser les femmes d’Occitanie.

« Le choix de passer par le canal podcast est simple : donner le temps à ces femmes de s’exprimer. Les épisodes durent de 30 min à 1 heure et nous laissons la place à la nuance, à l’émotion. Chose pas toujours évidente aujourd’hui notamment avec notre consommation des contenus sur les réseaux sociaux » expliquent le duo.

Un format et une thématique qui fonctionnent. « Chaque épisode est téléchargé entre 500 et 4000 fois selon l’invitée (..) Ces chiffres, nous en sommes fières, car l’engagement d’une personne qui écoute un épisode est important » se réjouit Marie Ville.

Face à ce succès, « BAM PWR » est reparti pour une saison 2 depuis le 1er septembre 2019.

« Nous avions envie de nous ouvrir à d’autres thématiques que celle du féminisme. Bien sûr, ce sujet reste central mais nous avions envie de tendre notre micro à d’autres combats, d’autres enjeux et donc d’autres initiatives portées par les femmes de notre région. Environnement, éducation, handicap, arts… » détaille-t-elle.

Pour écouter les saisons 1 et 2 : bampwr.com

Tous les épisodes sont également disponibles sur Spotify et iTunes.

Julien Leroy

07 Août

Quand les youtubeuses se font une place dans le milieu (masculin) du Fitness

Elles se sont fait une place dans une communauté d’homme. Entre YouTube, Fitness et musculation, ces influenceuses transforment leurs différences en force. Rencontres et décryptage.

La Tarnaise Caroline CLN

L’Occitanie abrite la plupart des stars du Fitness sur Youtube comme Jujufitcats, première youtubeuse fitness de France mais aussi la Castraise Caroline CLN.

Des stars féminines, qui malgré une percée remarquée, ne battent pas le record de popularité de leurs homologues masculins sur YouTube. Un fait que l’on explique en comparant le nombre d’abonnés sur les chaînes d’hommes ou de femmes sur YouTube d’une manière générale. Par exemple le premier youtubeur toutes catégories confondues en France compte 13 millions d’abonnés alors que la première youtubeuse totalise 4 millions d’abonnés. Les youtubeuses fitness n’échappent pas à la règle : 6 millions d’abonnés pour le premier youtubeur fitness Tibo Inshape  et 1.4 million d’abonnés pour la première youtubeuse fitness, Jujufitcats.

Inhibition et a priori

Si la musculation est moins populaire chez les femmes, pour Jujufitcats c’est une question d’a priori : « La musculation est avant tout considérée comme un sport masculin, alors on aurait tendance à faire plus confiance à un homme qu’à une femme pour délivrer des conseils sur ce sport« .

Pour Christine Mennesson, spécialiste de la construction du genre dans le sport à l’université Paul Sabatier de Toulouse, la musculation est réservée aux hommes car synonyme de virilité alors que les femmes sont plus orientées vers la danse ou la gymnastique pour affiner leur corps. C’est la société qui est stéréotypée, comme la couleur bleu représente les garçons et le  rose les filles.

C’est une bipartition des sexes qui se ressent au sein même d’une salle de sport. Selon Fabrice, le manager de la salle Espace Forme à Muret, les cours collectifs sont fréquentés aux 2/3 par  des femmes. Pour Movida c’est le même constat, les plateaux de musculation sont composés à plus de 70% d’hommes.

© Jujufitcats

Un phénomène qui se traduit également au travers des vidéos des youtubeuses. Leurs conseils en musculation sont moins populaires que ceux des hommes.

Pour Julien, un abonné et adhérent de la salle de sport Movida, cette hétérogénéité vis-à-vis de ce sport s’explique aussi par « une vision de la société qui a toujours donnée une place forte au sexe masculin, ce qui a engendré une inhibition de la parole des femmes. C’est cette vision encore sexuée et patriarcale qui formate encore les mentalités de nos jours« . Cette inhibition se traduit par la peur des plateaux de musculation en salle…Peur du jugement physique, peur du ridicule, peur d’être comparé en fonction des capacités physiques…

Et c’est sur cet aspect-là que travaillent les youtubeuses. En montrant leurs corps de femmes athlétiques, elles participent à la désinhibition du sexe féminin dans les salles de sport.

Le physique, un atout pour une Youtubeuse fitness

Toutes n’ont pas le même ressenti. Selon Caroline CLN (youtubeuse Fitness de Castres suivie par 96.000 abonnés), être une femme est atout de taille. « Ma communauté est majoritairement masculine, et je pense qu’il est plus facile pour une femme de s’imposer dans le milieu du fitness et en particulier sur les réseaux sociaux » affirme-t-elle.

Le physique, un atout pour des youtubeuses fitness. Elles représentent une femme désinhibée avec un corps musclé, plaisant à regarder pour certain mais aussi décomplexant pour certaines femmes. Elles constituent un exemple et cela permet aux femmes de se montrer à la salle en brassière ou en legging moulant.

Ces youtubeuses prouvent que musculation et féminité sont compatibles. A la différence, les hommes prennent beaucoup plus de muscle ce qui rend leur masculinité plus imposante. « Ça peut nous donner confiance en nous, montrer que les femmes aussi font de la musculation et pas seulement les hommes. Que tu peux être féminine aussi en faisant du sport et enlever cette idée de « tu serais une camionneuse » nous dit Laura, une abonnée qui pratique la musculation en salle.

Grâce aux femmes, ce sport dépasse ne se limite plus à la force et à la prise masse musculaire. « On ne peut pas comparer les performances entre un homme et une femme, mais un homme peut toujours utiliser sa force pour compenser sur un exercice de cross fit par exemple, alors qu’une femme doit se perfectionner dans la technique pour rivaliser » nous dit Jujufitcats. 

Du virtuel au réel, encourager à la pratique du sport

Les youtubeuses renvoient un message de motivation et d’encouragement à une communauté de femmes et d’hommes étrangers aux salles de sport.

La youtubeuse Jujufitcats : 

Pour Caroline CLN, le but est aussi « d’inspirer les femmes, de les pousser à se prendre en main et de les motiver » (..). « Quand j’ai commencé à la salle je me trouvais ridicule » nous dit-elle en souriant. La Tarnaise cherche désormais à élargir sa communauté féminine sur YouTube

A travers leurs chaînes, elles inspirent des femmes mais aussi des hommes qui ne se sentaient pas à leur place dans ce milieu. C’est là que réside la force d’une youtubeuse fitness. Elles rendent la discipline accessible à tous. YouTube participe à relayer leurs messages et à rendre ce sport plus populaire.

Selon Fabrice, le manager de la salle Espace Forme à Muret, il y a de plus en plus de jeunes femmes sur les plateaux de musculation grâce aux influenceuses. Elles ont donc un impact direct et positif dans les salles de sport, auprès des hommes comme des femmes.

Sarah Marty

20 Mar

A Toulouse, des étudiants complètent Wikipédia pour améliorer la représentation des femmes scientifiques

Seulement 17 % des biographies sur l’encyclopédie en ligne Wikipédia concernent des personnalités féminines. L’ISAE-SUPAERO à Toulouse veut y remédier en organisant un hackathon auprès des étudiants et du personnel.

© Wolfgang Kumm / MaxPPP

Améliorer la représentation des femmes scientifiques sur l’encyclopédie en ligne Wikipédia. C’est le défi lancé par l’ISAE-SUPAERO de Toulouse, ce mardi 19 mars.

Durant 3 mois, des étudiants et des enseignants de cette école supérieure de l’aéronautique et de l’espace, vont écrire des biographies de personnalités féminines. « Nous allons notamment nous intéresser au domaine de l’aviation » précise Emilie Teyssedre, chargé du programme égalité des chances à l’ISAE-SUPAERO.

Ce hackathon rejoint l’appel du collectif français « Les sans pagEs ». Il s’agit d’une communauté de bénévoles qui veut réduire les inégalités de genre sur Wikipédia. En octobre 2018, sur les 547.599 biographies recensées par la plateforme francophone de Wikipédia, seulement 94.021 concernaient des femmes. Soit une moyenne de 17,17 % selon le collectif née en 2016. La version anglophone est également dans la même tendance (18%).

Les premières contributions toulousaines seront mises en lignes d’ici quelques semaines.

>>> Plus d’info avec le reportage TV de France 3 Toulouse (Stéphane Compan et Frédéric Desse) : 

Julien Leroy

08 Mar

Pour dénoncer le sexisme, les pompiers de Haute-Garonne réalisent une parodie de « Caméra Café »

A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes célébrée ce vendredi 8 mars, les pompiers de Haute-Garonne ont réalisé une vidéo humoristique, façon Caméra Café, pour lutter contre les clichés et le sexisme. La vidéo fait le buzz.

© SDIS Haute-Garonne

L’humour pour sensibiliser au sexisme. C’est l’idée de la vidéo réalisée par le SDIS de la Haute-Garonne à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes.

Dans une parodie de la célèbre série humoristique « Caméra Café », les pompiers enchaînent les sketchs autour du sexisme ordinaire et des clichés homme/femme. La vidéo est très réussite.

A ce jour, elle totalise plus de 23.000 vues sur YouTube.

L’autre objectif de cette parodie est d’inciter les femmes à devenir pompier. Nous souhaitons « contribuer à l’égalité femmes/hommes et influer sur la représentation sociale de l’activité sapeur-pompier afin de développer le recrutement féminin » explique la direction du SDIS 31.

Aujourd’hui en France, seulement 16% des pompiers sont des femmes (sur un effectif total de 248.000 pompiers). La Haute-Garonne est malheureusement dans la moyenne nationale avec 17%.

>> La pausé café des pompiers de Haute-Garonne : 

Julien Leroy