Après 4 mois d’audition, la mission d’information du Sénat sur la lutte contre l’illectronisme et pour l’inclusion numérique, a rendu ses conclusions ce jeudi 17 septembre 2020. Les 23 sénateurs de la commission (dont 4 de la région Occitanie) ont émis 45 propositions tout en soulignant l’urgence de la situation face au Coronavirus.
© Pierre HECKLER / MaxPPP
« L’illectronisme ne disparaîtra pas d’un coup de tablette magique ! » résume Raymond Vall, sénateur RDSE du Gers et rapporteur de cette mission d’information.
De mai à septembre 2020, l’élu gersois et 22 de ses collègues ont réalisé un audit sur la fracture numérique en France.
Cette commission parlementaire baptisée « lutte contre l’illectronisme et pour l’inclusion numérique », a été lancée par le groupe RDSE du Sénat après le confinement. L’école à la maison et la crise du Covid-19 ont fait émerger les inégalités numériques des Français. 14 millions de Français ne maîtrisent pas les usages du numérique selon l’INSEE.
Durant 4 mois, les sénateurs ont auditionné plus de 90 personnes (principalement en visioconférence) et se sont déplacés le 3 juillet à Labège aux portes de Toulouse. Cette commune est labellisée « Territoire d’action pour un numérique inclusif » depuis 2019.
Ce travail a permis de formuler 45 propositions afin de lutter (enfin ?) contre la fracture numérique des Français. Elles ont été dévoilées ce jeudi 17 septembre lors d’une conférence de presse au Sénat.
Du chèque-équipement à la sentinelle de l’illectronisme
D’abord, les sénateurs soulignent que « la dématérialisation généralisée de services publics à marche forcée laisse 3 Français sur 5 sur le bord de la route, tant les démarches administratives en ligne sont complexes ». Ils préconisent ainsi de revoir la stratégie numérique des sites publics en passant « d’une logique 100 % dématérialisation à une logique 100 % accessible »
Ensuite, les élus réclament que l’inclusion numérique soit une priorité nationale dotée d’un fonds « d’un milliard d’euros d’ici 2022« . Parallèlement, ils suggèrent d’installer des « sentinelles de l’illectronisme » dans les territoires.
La fracture numérique passe également par le coût de l’équipement. Le rapport propose de créer « un chèque-équipement destiné à la location ou à l’achat d’un équipement de préférence reconditionné« .
Enfin, l’étude évoque le « choc de qualification au numérique dans les entreprises, en particulier les PME-TPE, les commerçants et artisans » et demande le déblocage d’un « crédit d’impôt pour la formation au numérique« .
En conclusion, les parlementaires insistent sur l’urgence de la situation face à l’épidémie du Covid-19.
« Quelle que soit sa forme, l’exclusion numérique constitue un handicap majeur dans une société toujours plus numérisée. L’accélération de cette évolution avec le confinement et le développement du télétravail rendent encore plus urgente l’inclusion numérique du plus grand nombre » précise le sénateur Gersois Raymond VALL.
Le reste des propositions sont à lire dans le rapport final ou dans la synthèse.
Note : Ce groupe de travail était composé de 23 sénateurs dont 4 de la région Occitanie : Raymond Vall (sénateur PRG du Gers), François Bonhomme (sénateur LR du Tarn-et-Garonne), Viviane Artigala (sénatrice PS des Hautes-Pyrénées) et Angèle Préville (sénatrice PS du Lot).