16 Fév

Start-up : Avec 79 millions d’euros, l’Occitanie se classe dans le TOP 3 des levées de fonds

En 2017, les levées de fonds des start-up françaises ont battu des records avec plus de 5,1 milliards d’euros investis dont 79 millions pour l’Occitanie. La région est l’une des meilleures de France.

© LAURENT CARO / MAXPPP

© LAURENT CARO / MAXPPP

Il n’y a jamais eu autant de start-up et de levées de fonds en France et en Occitanie.

En 2017, les levées de fonds des start-up françaises ont battu des records avec plus de 5,1 milliards d’euros investis. C’est le double par rapport à 2016 (2,6 milliards d’investissements) selon le dernier baromètre French Tech publié fin janvier par la SNCF Développement et Sidetrade. 

Au total, l’étude comptabilise 1588 tours de table dont 621 sont initiés par des jeunes entrepreneurs (lancés après le 1er janvier 2010).

Et dans ce domaine, l’Occitanie est l’une des meilleures régions de France. La 3e au niveau national et la 2e en province après l’Auvergne Rhone Alpes et ex-æquo avec la Nouvelle Aquitaine.

Sur les 621 nouvelles start-up ayant levée des fonds en 2017, 39 sont originaires de l’Occitanie (21 en Haute-Garonne et 13 dans l’Hérault). Juste derrière les 69 de la région Auvergne Rhône Alpes et très loin des 335 entrepreneurs d’Île de France (54% des tours de table)

Les projets occitans sont parvenus à récolter 78,9 millions d’euros, soit 3% des fonds nationaux. 

A quoi sert une levée de fonds pour une start-up ?

Récolter des millions, c’est bien mais une levée est-elle indispensable pour la survie d’une start-up ?

La question fait souvent débat parmi les acteurs du secteur. Pour participer au débat, nous avons interrogé Laura Strelezki, fondatrice du collectif de freelances toulousain La Collab spécialisé dans l’accompagnement d’entrepreneurs.

A quoi peut servir une levée de fonds pour une startup ? 

« Une levée de fonds pour une start-up doit être un accélérateur de croissance pour le chiffre d’affaires et sa rentabilité. Elle aide à scaler plus rapidement un business model validé en amont. Il ne s’agit pas de maintenir en vie une idée/un projet, sauf si la Start-up est d’utilité et nécessité collective. Une fois les fonds levés, l’enjeu est de « bien consommer » l’argent ».

Comme souvent chez les startups, la levée de fonds est l’objectif principal alors qu’il devrait être la rentabilité de leur modèle économique – Laura Strelezki. 

La levée de fonds est elle indispensable pour le développement d’une startup ? 

« La levée de fonds est indispensable lorsqu’il y a une réelle innovation produit ou d’usage et que la Start-up est first to Market. Dans ce cas de figure, la levée de fonds est primordiale pour évangéliser et pénétrer rapidement son marché. Dans le cadre d’innovation incrémentale sur un marché « éduqué » avec une offre de challenger, le chemin vers la rentabilité et le succès sera plus long mais comme n’importe quelle nouvelle entreprise à mon sens ».

Quels sont les risques d’une levée de fonds ? 

« Comme souvent chez les startups, la levée de fonds est l’objectif principal (alors qu’il devrait être la rentabilité de leur modèle économique) et donc ils prennent cela comme une réussite (il faut dire que c’est le parcours du combattant pour y arriver).

Mais malheureusement, ils ne prennent pas suffisamment conscience que c’est à partir de là que tout se joue ! Le risque s’est de ne pas s’entourer des bonnes personnes (profils et compétences) dans la précipitation, de ne pas gérer suffisamment de près les budgets et les résultats (être moins dans le ressenti mais plus dans le factuel). En lien direct avec la croissance, ces changements radicaux à un moment où on commence à ressentir la fatigue font de la startup, une entreprise plus que jamais fragile ».

Julien Leroy 

03 Oct

Des Tarnais lancent une nouvelle monnaie numérique et nationale : COOPEK

Exclusif. Des Tarnais lancent ce lundi 3 octobre, une monnaie 100% numérique baptisée « COOPEK ». L’objectif est de créer une économie complémentaire sans spéculation et plus durable en France. Présentation de ce nouveau venu dans le secteur de la Fintech.

© Coopek

© Coopek

Créer une nouvelle monnaie en France. C’est le rêve d’une équipe réunie autour de Gérard Poujade, le maire du Séquestre dans le Tarn. Comme pour l’euro, le COOPEK « est une monnaie d’échange ou de consommation et un outil d’investissement » expliquent-ils.

D’ailleurs, 1 Coopek vaut exactement 1 euro. Mais cette monnaie se veut différente. Elle « n’a pas vocation à remplacer le système actuel mais bien à apporter un système complémentaire qui profite aux plus engagés pour un développement plus durable et une société plus équitable« . En effet, ses fondateurs veulent lancer une monnaie complémentaire « sans commission, ni intérêt, ni placement à terme ».

Entièrement numérique, Coopek vise ainsi à « repenser notre économie » afin de rendre cette dernière « Sans spéculation (..), plus juste, plus respectueuse de l’environnement et moteur d’une société plus durable » expliquent les Tarnais.

COOPEK n’a pas vocation à remplacer le système actuel mais bien à apporter un système complémentaire qui profite aux plus engagés pour un développement plus durable et une société plus équitable – expliquent Gérard Poujade, co-fondateur

« 98% de la monnaie existante dans le monde servent aux échanges boursiers ou financiers. Donc, seulement 2% serviraient à l’économie réelle, celle des flux de produits et de services ! La raison voudrait que tout cela s’arrête. Une raison plus grande encore consiste à imaginer des solutions alternatives et complémentaires » précise Gérard Poujade.

Coopek marche ainsi chez des commerçants, des associations ou des entreprises partenaires. Mais la coopérative SCIC SA COOPEK, créée pour gérer le dispositif, propose également d’autres services financiers. Par exemple, il sera possible de souscrire à un « Crédit COOPEK inter-entreprise à taux 0% orienté vers des investissements durables » (..) et à fort impact societal« .

Parallèlement, lorsque vous échangerez des euros avec des Coopek, 5% de la transaction sera offert à des associations à but non lucratif. « Chaque citoyen est aKteur du changement en choisissant le projet qu’il souhaite financer » détaille l’équipe tarnaise. La mission « est d’amener le plus grand nombre aux valeurs de l’Economie Sociale et Solidaire » conclut-elle.

Ouverts à tous (particuliers, associations, collectivités et entreprises), comptez entre 70 et 150 € de frais pour se lancer dans cette aventure solidaire. « Les frais de gestion sont fixes et assez faibles pour rendre la monnaie accessible au plus grand nombre. La monnaie COOPEK s’utilise comme un moyen de paiement électronique » détail le co-fondateur Gérard Poujade. L’utilisateur possède ensuite un compte en ligne et une carte de paiement sans contact.

Les concepteurs Tarnais se donnent 4 ans pour imposer leur modelée économique. « D’ici 2020, les objectifs sont 15 millions de Coopek mis en circulation, 200 aktiveurs, 15 000 entreprises et associations et 50 000 particuliers ».

Une monnaie à la fois pour consommer et pour investir

Le dispositif est séduisant même s’il est difficile de dire à ce jour, le véritable impact sur notre vie quotidienne.

Par ailleurs, des monnaies similaires ont déjà vues le jour ces dernières années en Occitanie ou dans le monde : Sol Violette, la monnaie locale et citoyenne de Toulouse ou le célèbre Bitcoin qui se veut également un système économique sans aucune autorité centrale.

Cependant, « Coopek est d’abord une monnaie nationale et non locale. Ensuite, c’est une monnaie de consommation mais aussi des crédits pour financer la transition énergétique,carbone, alimentaire,sociale«  précise Gérard Poujade. « Nous nous rapprochons du modèle du WIR en Suisse mais nous les seuls en France« . Une belle initiative à suivre.

>> Reportage de France 3 Tarn du 3 octobre 2016 (Nicolas Bonduelle et Nathalis Fournis) :


La monnaire numérique COOPEK


>> Plus d’info sur le site officiel : 
www.coopek.fr

Julien Leroy