« Un investissement pour l’avenir », selon Édouard Courtial. « Sans doute une première mondiale », selon François Saint Paul, Directeur des Français de l’Étranger.
En présentant ce matin, les résultats positifs d’un test « grandeur nature » de vote par internet, le Secrétaire d’État aux Français de l’étranger et son équipe ont eu un peu de mal à résister à la tentation de prendre date. Les résultats de la simulation réalisée en janvier auprès de 15 000 inscrits sur des listes électorales consulaires des 5 continents, les ont en effet conforté dans la conviction qu’ils conduisaient « l’une des plus importantes innovations du droit électoral de ces dernières années ».
un schéma calqué sur le réel
De quoi s’agit-il ? Sur le papier, le principe est simple. Il s’agit de reproduire à l’identique dans le monde électronique, l’ensemble des étapes et des dispositifs d’un vote dans le monde physique. Ici, l’isoloir est virtuel, l’urne numérique, le bureau de vote électronique, la confidentialité algorithmique ! Concrètement, le procédé est très élaboré.
- Garantir le secret du vote et la sincérité du scrutin. Après avoir reçu son identifiant par courrier postal et SMS, et un mot de passe par courriel l’électeur vote dans une « applet java »(son isoloir) qui le transmet, crypté, jusqu’à une urne électronique rendue inviolable. La clé de chiffrement a été fragmentée, le vote codé de l’électeur a été ainsi réparti sur les cartes à puces des assesseurs du Bureau de Vote Électronique. Au moment du dépouillement, la réunion des cartes à puce permet de restituer le vote initial.
Fin janvier, le test s’est donc déroulé sans incident notoire. Seul problème repéré : l’obsolescence de certains équipements individuels, ordinateurs et navigateurs, incapables de charger l’applet java qui sert d’isoloir virtuel. Mais comme le code des électeurs est personnel, il est toujours possible d’utiliser une autre machine. Au final, 30% des 15 000 électeurs sollicités ont participé au premier tour, 33 % au second. Un résultat considéré comme appréciable par Édouard Courtial, convaincu qu’à terme, le vote par Internet favorisera la participation des Français de l’étranger.
Seul bémol à l’optimisme de ses promoteurs, la sécurité extérieure du dispositif. Les attaques des Anonymous contre les sites de l’Élysée et d’Hadopi (en réaction à la fermeture de Megaupload) avait ainsi incité le ministère à ne pas communiquer en amont du test. « Sur Internet, on est jamais en sécurité totale, on est en gestion de risques » a admis un collaborateur du ministre.
MAJ ( les spécialistes continuent de lancer avertissements sur avertissements sur les risques pris à travers cette initiative. Lire le nouveau billet « Vote par Internet : l’opacité en questions « publié le 15 mai )