11 Jan

Quand une section de l’UFE hisse le pavillon de l’UMP et du Likoud

« Nos valeurs ne sont clairement pas de gauche. Donc nous ne sommes pas des hypocrites (..) nos relais en France sont les députés nouvellement élus et les sénateurs UMP. Les délégués des Français de l’étranger- UFE siègent dans le même groupe que les sénateurs et les députés  UMP  à l’AFE (assemblée des Français de l’Étranger) il en est de même pour les élus ADFE et les parlementaires PS ».

En répondant aussi nettement à une mise en cause d’un site israélien, Robert Feldman, le président de la section locale de l’UFE (Union des Français de l’Étranger) a surpris. Et pas seulement son contempteur. S’il ne contient aucune révélation à proprement parler, le propos ébrèche en effet le dogme associatif de l’UFE qui prend soin habituellement de souligner son apolitisme. Récit.

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17 Avr

Le vote des Français de l’étranger peut-il basculer ?

Le tropisme droitier, le penchant « conservateur» des Français de l’étranger n’est plus ce qu’il était. On l’avait déjà constaté lors de la présidentielle de 2007, quand le vote « expatrié » s’était « aligné » sur les résultats de métropole. On en a eu récemment la confirmation avec le score très serré (51/49) enregistré par le seul sondage  disponible (TV5 /lepetitjournal.com ). Mais de là à envisager une majorité de Français de l’étranger votant à gauche…Pourtant l’hypothèse n’est plus impensable. Parce que la sociologie de l’expatriation a changé. Parce que les échos d’une France vindicative en deçà et au delà de ses frontières dérange manifestement de plus en plus ceux qui ont fait le choix de l’ouverture au monde.

C’est aussi la petite musique qui se fait entendre dans les colonnes de nos confères étrangers qui sont allés à la rencontre des Français établis sur leur territoire.

Deux reportages parmi d’autres. Celui de l’Hebdo, magazine suisse romand et celui du Guardian. Deux reportages remarqués ces derniers jours parce qu’ ils se distinguent des habituels points de vue d’éditorialistes (voir la sélection de « Courrier international »). Et parce qu’ils auscultent deux des plus importantes « communautés » françaises expatriées.

La « vexation » suisse

En s’attachant aux pas des représentants du PS et de l’UMP en campagne dans leur pays, nos confrères de l’Hebdo ont pu sonder l’état d’esprit de quelques uns des 106 835 français inscrits sur les listes électorales dans la 6è circonscription (Suisse, Liechtenstein). Ici comme ailleurs, la communauté française s’est profondément renouvelée : « près de 40 % des inscrits ne l’étaient pas en 2007″, souligne  Claudine Schmid, candidate UMP aux législatives..avec une pointe d’anxiété « On ne les connaît pas électoralement parlant. Il est donc difficile de prédire pour qui ils vont voter ». On pourrait s’étonner de cet accès de prudence, chez la représentante d’un candidat qui l’avait largement emporté ici en 2007 (57% au second tour). Mais les attaques récurrentes de Nicolas Sarkozy, le président comme le candidat, contre la fiscalité de la Confédération et les « exilés » français ont semble-t-il profondément changé la donne : « «L’électorat est particulier en Suisse, explique Nicolas de Ziegler, de l’UMP. Plus de 50% des inscrits sont des binationaux. Lorsque le pays est attaqué, ils réagissent comme des Suisses. Ils ont mal vécu la manière dont l’État a été traité durant le quinquennat. D’autant, il faut l’avouer, que sur la forme le discours n’a pas toujours été adaptée.» Comment ce désamour va-t-il se traduire électoralement, le reportage ne le dit pas précisément. Certains évoquent un vote François Bayrou, d’autres l’abstention. Une autre François Hollande. Mais l’on sent bien que le résultat de 2007 (57,2% pour Nicolas Sarkozy) n’est plus envisageable en 2012. 

« anyone but Sarkozy » ?

Les reporters du Guardian le précisent d’emblée, il est loin le temps où pour trouver un Français en Angleterre, il suffisait de se rendre dans la « Frog Alley » dans le quartier de South Kensington  à Londres. Aujourd’hui, les quelques 300 à 400 000 Français installés de l’autre côté du « Channel » sont dispersés dans toute la grande Bretagne. Selon, Philippe Marlière, professeur de politique française et européenne à l’université, ce sont les années Blair qui ont changé l’image de la capitale anglaise redevenue « a dynamic, flexible, sexy place ». « You’ve got now a younger, less wealthy population », des jeunes moins aisés  qui auraient redessiné la donne politique « re-designed the electoral map ».

Certes, ils ne sont « que » 80 000 à s’être inscrits sur les listes consulaires pour la présidentielle. Parce que beaucoup sont partis sans se retourner (« no intention of going home for « at least 10 years », comme le dit Coraline). Parce qu’à l’inverse, il peut être facile de s’en retourner ne serait-ce qu’un weekend (ils sont 10 000 de moins inscrits sur les listes pour les législatives). Ou encore, parce que rien n’est venu les faire douter de leur « exil », comme le suggère Rosine « I don’t know if everyone will vote because everyone is so disillusioned. »

Pour certains la désillusion est teintée de rancœur contre les blocages de la société française. On le sait, beaucoup de jeunes issus de l’immigration ont tenté leur chance dans une société où le cosmopolitisme est une donnée culturelle. « Here people live with each other in the same area; they learn each other’s cultures » explique Coraline qui dit sa tristesse de ressentir les tensions et le racisme ambiant quand elle est de passage en France « there’s more racism around, there’s more things that make me sad« . D’où l’idée sous-jacente , exprimée par Vincent, de sanctionner dans les urnes les discours de stigmatisation, de remettre un peu d’humanité dans la vie politique française  « putting a bit more humanity back to French politics ». Un sentiment que Philippe, le professeur de politique qui penche à gauche, se plait à traduire en un pronostic impensable, il y a encore 5 ans , « it’s winnable ! » dit-il,  convaincu que sa colère personnelle est partagée par beaucoup de jeunes expatriés « people are so disillusioned and angry … that it’s just ‘anyone but Sarkozy' ».

Reporters et pas éditorialistes, nos confères britanniques et suisses se gardent bien de reprendre à leur compte cette conclusion définitive. Mais si leur ressenti venait à se confirmer, le vote des Français de l’étranger pourrait prendre une tournure « historique » d’ici le 6 mai.

Liens complémentaires :

« La Présidentielle et les expatriés en Suisse, Espagne, Egypte et Australie » sur le blog « A l’encre de ma plume »

« le vote des Français de l’étranger indécis » sur le blog Chroniques d’expatriation » Un bilet qui ajoute, à la revue de presse anglaise, Le Daily Telegraph et le London Progressive Journal,aux avis aussi tranchés que contradictoires.

« Les expatriés votent de moins en moins à droite » , article publié par Sud Ouest qui constate la tendance au recentrage du vote expatrié sans se prononcer sur la suite

29 Mar

Quand l’UMP sort le grand jeu (Huffington Post)

Confirmation, si besoin, de ce que je pointais lundi, les Français de l’Étranger font désormais l’objet d’une attention quasi quotidienne dans les médias. Dernière exemple, la contribution publiée hier par le Huffington Post. Le journaliste Geoffroy Clavel, s’appuyant sur le lancement le jour même de la version internationale de « La France Forte ». met l’accent sur l’attention toute particulière que l’UMP accorde à cet électorat.

Une initiative qui fait suite à beaucoup d’autres et qui vient couronner un effort sans équivalent sur l’échiquier politique

« Attentions particulières »

Une mobilisation tous azimuts qui, on le sait ici, n’est pas sans poser de problèmes. Geoffroy Clavel rappelle toutes les polémiques déclenchées par cet effort unique :

  • création d’un opportun Secrétariat d’État aux Français de l’étranger
  • campagnes d’ e mailing soutenues, assimilées à des spams par bon nombre d’électeurs, tout surpris de comprendre que leur adresse mail était devenue une donnée facilement accessible (lire les commentaires)
  • soupçons de campagne électorale au frais de l’état adressés aux ministres candidats, qui multiplient les voyages officiels dans leurs circonscriptions
  • retour sur les conditions du découpage de ces mêmes circonscriptions

Un corps électoral renouvelé

Bref. Un éclairage très fouillé…à un détail près. A la toile de fond, manque une couleur. Une touche essentielle pour saisir la composition d’ensemble.

La création des onze circonscriptions législatives a été trop longtemps regardée sous l’angle de l’opportunité politique. Réputés acquis à la droite, les Français de l’étranger semblaient constituer un gain assuré d’au moins 9 circonscriptions à la majorité présidentielle. La découverte « tardive » de la mutation profonde de la population expatriée ces dix dernières années a relancé l’intérêt et les spéculations sur leur poids politique. Au fur et à mesure des exercices de prospectives électorales, les pronostics se sont fortement resserrés, jusqu’à envisager un possible renversement de tendance/slate.fr en juin prochain.. Vous trouverez dans la rubrique « législatives » de ce blog la trace de cette prise de conscience progressive ici, et encore .

Un  mot encore pour signaler cet article de Rue89 « Après Sarkozy, au tour de Hollande de spammer les expatriés ». et cet autre article publié par le Huffington Post, « Président ou candidat, quel Sarkozy parle aux Français de l’étranger? » ou l’auteur, Aurélien Le Genissel, analyse le contenu des mails qu’il a lui même reçu en tant que…(journaliste) expatrié !
Pour suivre au jour le jour l’actualité de la campagne et des thèmes qui concernent les expatriés, je vous rappelle le lien Scoop it « Du bout du monde..au coin de la rue »

27 Nov

« les Français de l’étranger n’appartiennent pas à l’UMP ! »

Il se définit sur sa page Facebook, comme centriste, radical et républicain. Marc Albert Cormier,  originaire de Saint-Pierre et Miquelon, a l’intention de se présenter se positionne comme une vigie particulièrement attentive de la campagne dans la 1ère circonscription (Amériques du nord). Ex membre du PRG, nouvel adhérent du Parti Radical valoisien, déçu par Jean-Louis Borloo, @marccormier ne fait pas mystère de son anti sarkozysme. Autant dire que l’annonce de l’investiture de Frédéric Lefebvre par l’UMP, ne pouvait chez lui que provoquer une crise d’urticaire.

25 Nov

UMP : Lefèbvre, Montchamp, deux ministres pour en finir avec les investitures

L’AFP a confirmé en fin d’après midi le buzz du début de semaine, c’est bien Frédéric Lefebvre, l’actuel secrétaire d’Etat au Commerce,  qui sera désigné candidat de l’UMP pour les législatives dans la 1ère circonscription des Français de l’étranger (Etats-Unis- Canada).

Confirmation également de l’investiture de Marie-Anne Montchamp au Bénélux. Souvent citée, la candidature de la secrétaire d’état aux Solidarités n’allait plus de soi ces dernières semaines. La nomination de Pascale Andréani comme répsentante permanente de la France à l’OCDE a levé le dernier obstacle sur la route de l’ancienne fidèle de Dominique de Villepin.

12 Nov

Investitures UMP : Balkany (Julien), Beigbeder (Charles) dans la course, deux ministres hors du jeu !

Les dernières lignes droites sont par nature agitées. A peine le temps de faire une synthèse sur les arbitrages en cours que les cartes sont complètement rebattues : des outsiders apparaissent, des têtes d’affiches s’effacent. Et ce n’est sans doute pas fini..

A écouter au micro de France 3 Rhône Alpes, la confirmation du retrait d’Éric Besson de la vie politique nationale. Le ministre de l’industrie était annoncé comme candidat dans la  5 ème (Méditerranée)