« Notre vie quotidienne à tous souffre de cet état des choses : l’école où je travaille a fermé ses portes à 13H aujourd’hui au lieu de 15H, par peur d’incidents sur les trajets des bus des élèves (qui habitent à plusieurs dizaines de km pour la plupart). Le lycée français du Caire a fermé plus tôt hier et aujourd’hui; les adolescents et même parfois les enfants sont effrayés à force d’entendre les adultes parler des affrontements, et du coup, les familles ne les envoient pas à l’école… »
Ils sont environ 6500 Français en Égypte. Les statistiques ne disent pas combien résident au Caire. Mais peu importe. En ce « vendredi du carton rouge », l’agitation et les troubles touchent la plus part des grands centres urbains. Peu avant 16 h, l’AFP indiquait que d’autres manifestations avaient eu lieu aujourd’hui à Alexandrie et dans plusieurs villes du delta du Nil. Les rassemblements se sont globalement déroulés dans le calme à l’exception de Kafr al Cheikh, au nord de la capitale, où des heurts ont éclaté entre partisans et opposants au chef de l’État. »
Pas d’alarmisme pour autant dans les communautés étrangères. Diffusé ce matin sur le site de l’ambassade, le communiqué de l’ambassadeur de France se bornait à rappeler les consignes de sécurité élémentaires :
Reste la vigilance. Aujourd’hui, c’est en effet l’ensemble de la société égyptienne qui est entrainée dans la tourmente, comme en témoigne ce récit réceptionné hier soir : » Il y a même des femmes très élégantes des beaux quartiers qui sont allés manifester : l’une d’entre elles, y est allée dans une tenue pas commune en Égypte : talons aiguille et décolleté profond…elle a été blessée dans les affrontements violents, mais ne regrette rien! les personnes habituellement très coutumières d’attitudes plutôt comme il faut, vont manifester leur ras-le-bol d’un président qui se montre incapable d’entreprendre les réformes urgents qu’attendent « tous » les égyptiens. Le ras-le bol du marasme économique du à la situation : plus de touristes à cause des nouvelles règles édictées sur les plages et dans les piscines. »
A ce jour, la situation est plus anxiogène que véritablement menaçante pour les « expatriés ». Et pour l’instant, certains peuvent encore s’offrir le luxe d’être plus inquiets pour leurs amis égyptiens que pour eux-mêmes.