19 Avr

Esprit de Corps, le film et entretiens

Joëlle Stechel signe avec Esprit de Corps un documentaire passionnant et très émouvant sur l’institution qui accueille, à Puyloubier, des légionnaires, en fin de vie pour certains, dans le besoin pour d’autres. Une rencontre intime avec des hommes plutôt peu enclins à se confier mais riches de parcours exceptionnels.

Trois ans auront été nécessaires pour faire aboutir ce projet mais sa sortie vient  saluer l’anniversaire de la bataille de Camerone, un des haut-faits de bravoure qui fonde l’esprit de la légion et dont on fête, le 30 avril, les 150 ans.

Le film Esprit de Corps sera diffusé sur France 3 Provence-Alpes et Côte d’Azur
samedi 23 novembre à 15:20

 

Deux voix pour parler d’un film

La richesse du film et toutes les questions qu’il suscite nous ont donné envie de nous entretenir avec sa réalisatrice, Joëlle Stechel. Mais sans la signature d’une chaîne de télévision, un tel projet aurait peut-être eu plus de difficultés à s’exposer. Nous avons donc saisi l’occasion d’évoquer la question de la co-production avec le délégué régional de France3 Provence-Alpes, Bruno Ledref.

Entretien avec Joëlle Stechel

PZ – La famille Légion, c’est une réalité que l’on découvre au fil de ce film et qui vient battre en brèche les idées reçues répandues sur ce sujet. Au-delà de l’aspect commanditaire, qu’est-ce qui vous a séduit dans cette aventure d’Esprit de Corps ?

JS – Ce n’était pas un film de commande mais un projet personnel. J’ai entendu parler de cette institution par hasard, et j’y suis allée. J’y ai rencontré des gens qui m’ont intéressée et touchée en raison de leur parcours et parce qu’ils sont certainement les derniers représentants d’une certaine histoire; celle liée aux guerres coloniales auxquelles ils ont participé sans savoir clairement quels en étaient les enjeux, tout cela parce qu’un jour leur propre parcours a dérapé, ou parce que les aléas de l’histoire les ont contraints à s’engager. Ce qui m’a le plus émue, c’est lorsque j’ai obtenu de la légion les photos d’engagement des principaux protagonistes. Ils étaient d’une incroyable jeunesse pour la plupart; des gamins versés dans la tourmente de la guerre et qui, quelques semaines plus tôt, étaient encore sur les bancs du lycée, jouaient au foot, draguaient les filles….

PZ – Ces hommes que vous filmez qui, à l’instar d’Henri Charlier, se voyaient invincibles, rêvant à 18 ans d’un destin à la Gary Cooper, sont aujourd’hui vieillissants mais paisibles et dignes. Cependant peu d’entre eux évoquent une vie personnelle ou familiale. Pourquoi tant de pudeur ? Est-ce le carcan militaire qui les rend si discrets ou bien cela reflète-t-il peut-être une situation de solitude choisie ou non ?

JS – Plusieurs réponses à cela. Lorsque vous vous engagez dans la légion, vous devez etre célibataire. Certains le sont restés, la vie de légionnaire, avec des missions qui durent parfois plusieurs années à l’étranger, n’est guère propice à la fondation d’une famille.
D’autres se sont mariés comme Jean-Louis Combat, après leur temps d’engagement et ont divorcé. D’autres enfin sont veufs, comme Berthold Voessler et viennent finir leurs jours au milieu de leurs camarades plutot que de rester seuls.
Je les ai longuement interviewés sur le sujet de l’amour, de la famille et je comptais bien utiliser ces histoires dans le film mais 52 minutes , c’est très court et ça impose des choix! En ce qui concerne Henry Charlier , il a eu une étonnante « love affair », à 50 ans passés, avec une jeune fille de 23 ans. Il s’est marié avec elle et de leur union est née une fille, Marie-Astrid , qui sera présente à l’avant-première du film. Puis il a divorcé , se trouvant trop vieux pour satisfaire cette jeune femme et il est revenu à Puyloubier, où il l’avait d’ailleurs rencontrée un jour ou elle était venue visiter l’institution.

Il faut ajouter que ces légionnaires sont des coeurs tendres pour la plupart, prompts a s’enflammer pour une femme et à lui faire une cour assidue : j’ai ainsi recu moult textos de certains d’entre eux, me déclarant leur flamme… Une attitude assez compréhensible dans cet univers exclusivement masculin.

PZ – Dans le contexte d’un monde où l’on se gargarise du mot solidarité, on en voit ici une illustration très singulière et surtout entière. Est-ce que cela suscite en vous  une réflexion ?

JS – Je pense qu’outre l’aspect « morceaux d’histoire » que j’évoquais plus haut, c’est ce qui m’a le plus touchée dans ce lieu; on y accueille sans condition de ressources toute personne ayant servi la légion et qui se retrouve dans le besoin, quel que soit ce besoin. C’est un exemple unique et dont les armées étrangères  (américaines, anglaises) sont venues s’inspirer pour leurs propres vétérans. Ces hommes, qui venaient de partout ont servi sous le drapeau français, ont risqué la mort, ont été blessés, traumatisés. Prendre soin d’eux , pour la légion, ce n’est que justice. D’autant que beaucoup d’entre eux , pour de multiples raisons, ne peuvent pas retourner dans leur pays d’origine et sont donc condamnés à une fin de vie souvent précaire et solitaire. Cet engagement de la légion vis-à-vis de ceux qui rejoignent ses rangs est tout sauf un vain mot. J’ai pu le constater concrètement au quotidien pendant toute la période du tournage, que ce soit les visites à un pensionnaire hospitalisé, l’aide matérielle à un pensionnaire qui a besoin par exemple d’aller visiter sa famille dans son pays d’origine à l’occasion d’un décès ou la simple entraide quotidienne entre pensionnaires eux-mêmes.

PZ – Le tournage s’est -il bien passé ? Est-ce que l’institution de Puyloubier qui, à bien des égards, ressemble à un monastère, est un lieu qui s’ouvre facilement sur l’extérieur?

JS – Il a fallu vaincre des peurs. Celle du voyeurisme, celle d’une possible gêne occasionnée aux pensionnaires, celles de la légion elle-même qui sait que chaque fois qu’on parle d’elle, c’est pour en donner une image dans laquelle elle ne se reconnait pas. Mais, très vite, les portes se sont ouvertes. Les pensionnaires, dont on m’avait dit qu’ils étaient mutiques, ne demandaient en fait qu’à parler, pour peu qu’on les écoute et qu’on prenne intérêt à ce qu’ils avaient envie de raconter.

Le film a pourtant mis 3 ans à aboutir car la personne qui avait signé le projet à France 3 a été muté, son remplaçant n’en voulait pas, etc. et du côté de la légion, deux généraux se sont succédé, qu’il a fallu successivement convaincre.

Entre temps, certains des pensionnaires que j’avais interviewés étaient morts ou n’étaient plus en état de participer au film.

Mais dès que nous avons commencé à tourner, le contact s’est fait avec l’équipe qui ne connaissait pas le lieu et qui a été totalement fascinée et à l’écoute des pensionnaires. De vrais liens se sont créés  également avec l’encadrement – l’adjudant-chef Steidle par exemple qui a été un ouvre-porte des plus efficaces et des plus convaincants. Je pense que les pensionnaires ont apprécié aussi que nous passions par exemple la soirée de Noël avec eux  – même si cela n’apparaît pas dans le film. Dommage! – comme le font les officiers de la légion,  la famille légion primant sur la famille personnelle.

Entretien réalisé par Pernette Zumthor

Entretien avec Bruno Ledref

PZ – Qu’est ce qui vous a décidé, au delà de l’aspect « mission régionale » qui incombe à la chaîne, à soutenir le projet que portait Joëlle Stechel et son producteur Thierry Gautier ?

BL – Lorsque des documentaires s’intéressent à la Légion, ils le  font très souvent de la même manière : comment on entre à la légion, comment on y est formé, comment les légionnaires deviennent des soldats d’élite etc. Mais au fond, les légionnaires sont aussi des hommes qui ont une autre vie que celle de l’armée et qui  vieillissent. Je trouvais donc intéressant de s’attarder sur cet aspect peu traité des retraités de la Légion. A cela s’ajoute une spécificité bien particulière à l’institution, c’est que, dès lors que l’on s’est engagé ne serait-ce que quelques jours, la Légion étrangère vous ouvre les portes de sa maison de retraite. S’y retrouvent donc des personnes que la vie, pour diverses raisons, a livrées à la solitude, des personnes qui ont souvent des parcours très intéressants et cela fait le terreau d’un bon film.

Ensuite, il y a Joëlle Stechel, la réalisatrice dont je connaissais le talent, la capacité à réaliser des entretiens très fouillés. Je savais qu’elle allait avec cette matière faire émerger l’humanité des personnages car finalement, au-delà du sujet « légion », ce sont des parcours humains que l’on voit dans ce film. Ils auraient pu être marins, pompiers ou maçons; ce qui nous importe c’est de traduire ce que les gens ont dans la tête.

PZ – En tant que délégué régional de France3 Provence-Alpes, comment envisagez-vous la coproduction en région ?

BL – Pour moi, le premier objectif à atteindre c’est de rencontrer notre public, donc faire des documentaires qui vont intéresser les gens d’ici. Alors, bon… il n’y pas de martingale, pas de recette miracle, c’est une question d’expérience, mais aussi de chance. Nous choisissons massivement des documentaires qui ont une résonance locale même si nombre d’entre eux, comme le film de Joëlle Stechel, feront également une « carrière » nationale. Il est évident que dans ce cas, la maison de retraite de la légion se trouvant à Puyloubier, le film a une filiation naturelle avec France 3 Provence-Alpes. Nous sommes souvent sollicités pour des documentaires traitants de grands thèmes de société mais ce n’est pas la présence, dans le scénario, de témoins ou personnages issus de notre région qui sera forcément déterminant.

Nous voulons aussi nous rapprocher de bassins où la population est moins importante, comme celui de nos départements des Alpes. A cet égard, nous avons coproduit, en 2012, un film de Stéphane Lebard consacré à la problématique du loup vécue de près par les « Alpins » intitulé Le loup dans la bergerie.

PZ – A combien se monte le nombre de films co-produits en une saison ?

BL – On peut parler d’une dizaine de films par an, ce qui représente un inédit par mois à peu près, puisque nous n’en diffusons pas pendant la période estivale.

Entretien réalisé par Pernette Zumthor

18 Avr

Entretien avec Aurélie Vaneck

Aurélie Vaneck se prête avec fraîcheur et élégance à la présentation du magazine Coulisses indiscrètes, dont le 3ème numéro sera diffusé ce samedi 20 avril à 15:20 sur nos antennes.
A cette occasion, nous lui avons demandé comment elle appréhendait cette nouvelle expérience. C’est foisonnant d’envies !

Aurélie en tournage

Vous avez relevé le défi de la présentation d’une émission.
Etait-ce pour vous la première expérience du genre ?

Oui, c’est une expérience étonnante…
J’ai tout à apprendre, c’est ça qui me plait!
Je découvre le bonheur de travailler sous le regard bienveillant d’une très petite équipe, et dans le même temps, j’aborde le rapport frontal à la caméra, inconnu jusqu’alors.
Entre la fiction et le documentaire, il y a un monde!

Comment s’implique-t-on lorsqu’on a la charge de présenter les sujets ?
Est-ce que l’on participe à leur élaboration ? et de quelle manière ?

Il y a plusieurs manières de s’impliquer.
Dans le cadre de “Coulisses Indiscrètes”, les sujets sont choisis en amont entre les producteurs et la chaîne. Puis ils sont écrits et réalisés.
Je n’arrive qu’à la fin, pour visionner les documentaires avant de les présenter.
Chaque étape d’un film est passionnante. De la préparation, au tournage jusqu’à la postproduction… J’aimerais être partout!

Approcher les coulisses de la télé vous donne-t-il envie de réaliser des films ou peut-être l’avez-vous déjà fait?

J’ai touché du doigt la fabrication d’un film en réalisant mon premier court métrage, “Mao!”. C’est magique! Beaucoup de travail … Mais un plaisir fou!
Faire un film, c’est un enfantement. Avec toutes les joies et les douleurs que cela représente.
Mais plus précisément, approcher les coulisses du film documentaire réveille en moi l’envie d’en réaliser un.
Le documentaire est le témoignage d’une réalité, et il existe peut être autant de réalités que de points de vue… Il y a de quoi faire!!!

Entretien réalisé par Pernette Zumthor
Tout sur le prochain numéro de Coulisses Indiscrètes

D’autres images en diaporama



15 Avr

Le Raid des sables, 6ème édition en Camargue

La Société Nationale de Sauvetage en Mer des Saintes-Maries de la Mer vous donne rendez-vous le samedi 27 avril 2013  pour le Raid des Sables, une compétition qui compte désormais dans les calendriers trails du printemps.

La date limite des inscriptions est fixée au 20 avril !
Pour vous inscrire, rendez-vous sur le site partenaire de la manifestation:  KMS

Le site de l’organisation

Trois disciplines et cinq épreuves au programme de ce raid de printemps : 10 km de course à pied, 30 km VTT et 5 km canoë kayak. Pour les concurrents le rendez-vous est fixé à 7:00 pour un café d’accueil au restaurant « le Rapido », rue Marcel Carrière.

L’action de la SNSM des Saintes-Maries de la Mer s’applique entre Port Saint Louis et Port Camargue, notamment dans le Golfe de Beauduc et entre les deux bras du Rhône.
Actuellement, la SNSM des Saintes-Maries de la Mer rassemble des fonds pour financer une nouvelle vedette de sauvetage en mer plus performante et plus sécurisante pour le personnel embarqué et pour les personnes secourues, l’actuelle a plus de 25 ans.

Pour mener à bien cette mission d’intérêt majeur, elle organise depuis 2008 et 2011, deux manifestations sportives : Le Raid des Sables au printemps et le Défi des Plages en automne.

Les membres bénévoles des stations de sauvetage en mer sont plus de 3500 le long du littoral français. Ils assurent une mission permanente de recherche et de sauvetages des personnes en détresse en mer, disponibles nuit et jour pour des missions souvent périlleuses, ils sont reconnaissables par leur tenue orange.

10 Avr

Andy Goldsworthy, dans les Alpes de Haute-Provence

Dans Empreinte du Sud, samedi 13 avril 16:15

sur France3 Provence-Alpes et Côte d’Azur

Digne et les Alpes de Haute-Provence un terreau fertile pour explorateurs en tous genres

C’est à la découverte d’un chemin de randonnée très rare que Daphné nous convie cette semaine. Un parcours sauvage de près de 150 km créé par l’un des maîtres contemporains du Land Art, le britannique Andy Goldsworthy.

A.Goldsworthy

Depuis 1995, l’artiste marcheur, travaille autour de Digne-les-Bains, en inscrivant ses créations éphémères sur tout le territoire. Une dizaine d’oeuvres au total ponctue les étapes de cette randonnée baptisée « les refuges d’art » qu’il faut 10 jours à un marcheur pour réaliser dans son entier.

On y rencontre des vestiges gagnés par la nature, comme la chapelle Sainte-Madeleine, que le geste artistique a contribué à restaurer. Non seulement elle contient désormais une oeuvre de l’artiste mais, comme le dit Jean-Pierre Brovelli, guide émérite de ce parcours auprès de Daphné, elle est l’aboutissement d’un travail artistique qui inclut dans son geste le chemin qui y mène. Se trouver confronté à une oeuvre d’art si imprégnée de la nature qui l’accueille est, en soi, une expérience unique.

Pour y goûter, voici l’émission dans son intégralité :
Empreinte du Sud n°13 : Digne et ses explorateurs par france3provencealpes

D’un explorateur à l’autre

Cette randonnée « Refuge d’Art » se poursuivra au musée Gassendi ou se mêlent art contemporain et œuvres plus traditionnelles. Daphné et son équipe y rencontreront sa conservatrice, Nadine GOMEZ.

Puis viendra le tour de Pascal MAZZANI, sophrologue et guide,  qui nous initiera à la marche afghane ou comment retrouver le sens de la marche ?

Enfin c’est à la maison d’Alexandra David-Néel que notre voyage se terminera. C’est ici à Digne, son « Tibet miniature » que notre célèbre exploratrice est venue finir ses jours à 101 ans. Cette maison retrace son parcours exceptionnel.

Le site de l’émission
Le dossier de Presse

08 Avr

Entretien avec Pierre Meynadier

Pierre Meynadier, auteur et réalisateur du film Marius Gandolfi, le gabian a bien voulu se prêter au jeu des questions-réponses auquel nous l’avons soumis, notre curiosité s’étant trouvée piquée lors de la projection de son film à la bibliothèque de l’Alcazar à Marseille le mois dernier (mars 2013).

Quelques points de repère dans la vie de Pierre Meynadier

Né en 1960, il a réalisé plus d’une centaine de documentaires à travers le monde depuis une vingtaine d’années. Actuellement, il est l’un des réalisateurs français les plus diffusés en France et dans le monde. Son œuvre documentaire repose sur l’étude de la relation qui existe entre les peuples et leur environnement.

Nostalgique du passé, convaincu des qualités et du génie de l’homme, il offre un discours très optimiste, en affirmant que les hommes d’aujourd’hui parviendront à résoudre les problèmes causés par ceux d’hier.

Il prépare aujourd’hui son premier long-métrage de fiction, avec la volonté de mettre au service du cinéma cette vision si particulière du film documentaire.

L’ entretien

– Parler des goélands en personnalisant leur histoire à travers 2 personnages, le vieux Marius et Joey, n’ est pas chose commune et traduit votre » intimité »avec le sujet. Mais pouvez-vous nous dire d’où vous vient cet intérêt pour les gabians?

Comme tous les Marseillais, je cotoie les gabians au quotidien, et je me suis un jour rendu compte que je ne savais pas grand-chose à leur sujet. Je me souviens qu’enfant, sur la plage des Catalans, il m’arrivait de les observer, mais j’ai le sentiment qu’ils étaient bien moins nombreux qu’aujourd’hui. Ce souvenir d’une rencontre rare et cette carence de connaissance à leur sujet sont à l’origine du documentaire. Il faut ajouter à ça le souvenir ému du film Jonathan Livingstone le goéland, qui est un repère pour les gens de ma génération, puisqu’il nous a transportés dans un monde où seule la liberté comptait. Jonhatan dialoguait avec un vieux goéland d’une grande sagesse, celui-là même qui m’a inspiré Marius Gandolfi, qui est un nom typiquement marseillais! Le véritable héros de l’histoire est plutôt Joey, mais Marius ne collait pas selon moi avec la jeunesse de Joey. Marius Gandolfi le gabian est donc la traduction marseillaise de Jonathan le goéland!

– Les goélands sont-ils faciles à approcher lorsqu’on veut filmer leur mode d’existence? quelles ont été vos options techniques de tournage ?

Il s’agit d’un film animalier, et ceux qui ont pratiqué cette discipline savent quelle patience elle réclame. Le documentaire a été tourné sur une année et deux saisons de ponte. Les techniques sont celles que l’on emploie habituellement : des caches, beaucoup de patience, un silence et une immobilité absolus, tout ceci permettant aux oiseaux de finir par tolérer notre présence. L’objectif était d’entrer dans l’intimité des goélands.

– En réalisant cette passionnante étude, le réalisateur « ethno-globe trotter » que vous êtes, n’avez-vous pas d’autre but que de pointer du doigt les excès de l’activité humaine d’aujourd’hui et son impact désolant sur le milieu naturel ?

Je n’ai pas une âme de procureur, et je ne suis pas un accusateur du genre humain. Dans l’ensemble de mon oeuvre documentaire, j’ai au contraire toujours cherché à démontrer le génie de l’homme et sa capacité à s’adapter, y compris à ses propres erreurs. Je pars pour ceci du principe que les hommes d’aujourd’hui ne sont pas les mêmes que ceux qui ont commis ces erreurs. Deux, parfois trois générations les séparent, et les hommes d’aujourd’hui ont une conscience parfaitement claire de ce qu’il faut faire ou ne pas faire, malgré ce que nombre d’oiseaux de mauvais augure peuvent encore affirmer, y compris parmi les gens qui font mon métier. Marius Gandolfi est un film qui prouve au contraire que la survie dépend uniquement de la capacité d’adaptaion des êtres. Les goélands en donnent un magnifique exemple, mais partout dans le monde, les humains prouvent aussi la leur : la révolte en fait partie!

– Si les hommes prennent la mesure de l’impact dévastateur de leurs déchets, le Gabian va-t-til devoir réapprendre à pêcher? Espoir pour l’humanité ?

Les hommes ont déjà pris cette mesure, puisque les décharges à ciel ouvert sont toutes appelées à disparaître dans les années qui viennent. La fermeture de celle d’Entressen a déjà des conséquences sur la population des gabians, qui a fortement chuté depuis 7 ou 8 ans. Mais la population reste en surnombre, et la seule qui possède une « légitimité » est celle qui niche sur les îles. Il faut parier que la diminution des ressources que représentent les déchets humains poussera l’espèce a modifier à nouveau ses comportements, et oui, je crois que le gabian retrouvera des habitudes plus en accord avec ses formidables qualités d’oiseau de mer.

– Un peu d’étymologie : comment est né le mot « gabian » ?

Alors ça… aucune idée. Que celui qui le sait me le fasse savoir!

Je me suis donc lancée dans une petite recherche dont voici le résultat :
On atteste l’existence du mot « gabian » en langue provençale, à Nice et en languedocien de l’Est. Randle Cotgrave, philologue anglais du 17ème siècle, le mentionne dans son dictionnaire dès 1611 – ce qui  prouve qu’il était un excellent connaisseur de l’occitan.


Gabian est synonyme de douanier ou gabelou et par extension de gendarme. Parfois de voleur (dérision?). Son étymologie remonte au latin « gavia », mouette et sous une forme dérivée « gavina » en italien, catalan et espagnol.

Les étymologistes ne sont pas d’accord sur l’origine du mot gavia. Faut-il le rattacher à « gaba », gorge ou à « gava », cours d’eau ? **

Enfin tout cela ne changera pas le cours des choses ! mouettes, goélands, gabians, tous ces termes désignent bien ceux que l’on cotoie au quotidien aux abords de nos marchés de Méditerranée.

Entretien réalisé par Pernette Zumthor-Masson

Voir Le film en intégralité

** source : http://www.etymologie-occitane.fr/2012/03/gabian-mouette/

Midi en France est à Sisteron les 8 et 9 avril !

Toute la semaine, Laurent Boyer et ses chroniqueurs offriront aux téléspectateurs l’opportunité de découvrir Sisteron, au coeur des Alpes-de-Haute-Provence.

Tous les jours du 8 au 12 avril à 10:50 sur France 3

Evelyne Thomas, Nathalie Simon, Vincent Ferniot, Pierre Bonte, Hélène Boucher, Jean-Sébastien Petitdemange et Nathalie Schraen exploreront la culture locale,
aborderont richesses et savoir-faire locaux, mettront en avant la gastronomie de la région, le tout ponctué de reportages et d’interviews de personnalités locales.

Les photos du live

Frédéric Soulié, journaliste à France 3 Provence-Alpes et Côte d’Azur, proposera quelques sujets dans sa rubrique quotidienne Vu d’ici.

– la Durance, source d’énergie hydroélectrique pour toute la région PACA.
– coup de projecteur sur le village des Mées : mythes et légendes des Pénitents, ces
roches spectaculaires et uniques qui se dressent dans les Alpes-de-Haute-Provence.
– l’osier à Eourres, le village des alternatives dans la vallée de la Méouge.
– portrait d’une sisteronaise, Gilberte, qui élabore des puzzles géants : plus de
30 000 pièces !
et bien d’autres découvertes du patrimoine des Alpes-de-Haute-Provence…

Marius Gandolfi, le gabian

Un jeune goéland – que l’on appelle à Marseille gabian – mène une grande enquête entre la cité phocéenne, ses décharges à ciel ouvert et ses îles. Il cherche à comprendre comment son peuple d’oiseaux de mer s’est transformé, en quelques décennies, en une bande de charognards qui se nourrissent des déchets de notre civilisation.

Une année de tournage, deux saisons de ponte. Un vrai travail de détective : des caches, beaucoup de patience, un silence et une immobilité absolus, pour arriver à ce que les oiseaux tolèrent notre présence. Il fallait absolument entrer dans l’intimité des goélands.
Un documentaire de 52’ écrit et réalisé par Pierre Meynadier
A voir ici  dans son intégralité :

Marius Gandolfi, le gabian de Pierre Meynadier par france3provencealpes

Une Coproduction Image Images / Ushuaïa TV /France Provence-Alpes & Côte d’Azur
Retrouvez la page Documentaires de France 3 Provence-Alpes

Pierre Meynadier a bien voulu se prêter au jeu de l’interview
Retrouvez la en cliquant ici

03 Avr

Festival de Pâques, à Aix-en-Provence

Un festival d’excellence pour tous, telle est la ligne directrice qui a présidé à la naissance du Festival de Pâques d’Aix-en -Provence.
Né de la rencontre de trois hommes à la réputation incontestée, Renaud Capuçon, violoniste, qui en prendra la direction artistique, Dominique Bluzet, directeur de théâtre et Michel Lucas, banquier, ce nouveau rendez-vous musical donne à la ville d’Aix-en-Provence, la place désirable de capitale de la musique classique.

Vendredi 5 avril, carte blanche à Renaud Capuçon

L’axe principal qui guidera  le travail de Renaud Capuçon durant les cinq années de cet engagement, est la transmission entre les générations. Et en effet, quoi de plus dynamisant pour la création « inter-génération » que de programmer une rencontre entre un grand chef d’orchestre comme Alfred Brendel et un tout jeune dépositaire d’une victoire de la musique, Edgar Moreau ?

Pour le week-end de Pâques, Herbert Blomstedt viendra, à 85 ans passés, diriger l’orchestre des jeunes Gustav Mahler. Ils proposeront leur interprétation de la symphonie n°4 en mi bémol d’Anton Bruckner. Samedi 30 mars trois concerts à midi, 18:30 et 20:30. Une programmation d’une densité exceptionnelle dont les Aixois et les visiteurs de passage pourront profiter jusqu’au 7 avril. (voir programme ci-dessous)

Pour consulter le programme complet, cliquez ici
Le festival se déroule du 26 mars au 7 avril 2013 au Grand Théâtre de Provence et au théâtre du Jeu de Paume.

27 Mar

Barocco au Pavillon Noir

Une expérience sensorielle, baroque, dynamique et immersive inspirée des merveilles du chateau de Vaux-le-Vicomte proposé par la compagnie italienne TPO
A vivre du jeudi 4 au samedi 6 avril 2013, pour petits et grands au Pavillon Noir à Aix-en-Provence

Les protagonistes de Barocco sont la scène, les images, les sons, les couleurs. Grâce à l’utilisation de technologies interactives, chaque
spectacle se transforme en un espace « sensible » où expérimenter la fine ligne entre l’art et le jeux. Danseurs, artistes et le public même interagissent ensemble en explorant de nouvelles formes d’expression au-delà des barrières de langue et culture.

La technologie au service de la fantasmagorie
La compagnie TPO utilise des projections vidéo sur grand format et des technologies interactives. Ces dernières années, le groupe a développé une poétique théâtrale fondée sur la création d’environnements « sensibles » au sein desquels le public ou les performers entrent étroitement en relation avec la scène grâce à l’utilisation de senseurs cachés qui sont commandés par ordinateur.

pour enfants de 5 ans
durée: 50 minutes

Des places à gagner
Nous vous proposons quelques places à gagner pour samedi 6 et dimanche 7 avril à 14:30
Pour jouer rendez-vous sur notre page jeux
Stage de danse samedi 6 avril
ouvert aux enfants de 5 à 7 ans
Une danseuse de la compagnie TPO propose d’expérimenter en mouvement le dispositif vidéo mis en place sur cette création

25 Mar

Babayaga au théâtre de La Criée

Au théâtre de La Criée, à Marseille, se joue bientôt un spectacle qui associe les technologies interactives aux illustrations de Rebecca Dautremer  projetées sur grand écran.

Dans la fable originale Babayaga, une petite fille est forcée d’abandonner sa propre famille pour aller dans la maison de la terrible ogresse. Mais dans son voyage, elle saura se faire aider par des animaux et affronter les dangers. La compagnie Italienne TPO a mis en scène cette célèbre fable russe dans un mode contemporain, utilisant la danse, des musiques originales et surtout les somptueuses illustrations de Rebecca Dautremer projetées en grand format sur tout le plateau.

Nous vous invitons à participer à notre jeu pour gagner votre place jeudi 4 avril à 19h
Jouez en cliquant ici