Pour ce quatrième numéro de Coulisses indiscrètes diffusé samedi 8 juin, la réalisation des deux volets a été confiée à Mars Production.
Abdel Mostefa pour « Des Coeurs et des cordes » et Maxime Giacometti pour « Naissance d’un musée », nous convient, chacun à sa manière, au coeur vibrant des arts.
Des Coeurs et des cordes
Au mois d’Avril avait lieu la première édition du festival de Pâques sous l’égide du violoniste Renaud Capuçon. C’est au travers du regard et des expériences de quatre personnages principaux qu’Abdel Mostefa choisit de rendre compte de la naissance de cette nouvelle saison musicale.
Trouver dans l’envers du décor, l’envers des cordes. Capter ces moments où les musiciens lâcheront du lest et livreront une part de leur intimité. Tenter de lever le voile sur l’image attendue du musicien d’orchestre.
Pour nous introduire dans cet espace très préservé du monde des concertistes, le réalisateur s’agrège la confiance de Dominique Bluzet, ancien comédien aujourd’hui à la tête du Grand Théâtre de Provence. Passeur un brin espiègle, il se fait ouvreur des coulisses avec une joyeuse délectation. Renaud Capuçon, quant à lui, violoniste d’exception, mû par une générosité sans bornes met la promotion du partage et de la transmission entre générations au coeur de son projet de festival. Pour illustrer la profonde conviction qui l’anime, il faut voir cette séquence de la master-class qu’il dirige et les indications qu’il donne à ses élèves : en une gestuelle accessible et palpable. Puis, Pierre Barthel, grand nom de la lutherie et confident des interprètes par le truchement des instruments qu’il façonne ne pouvait qu’être un guide naturel auprès d’eux.
Clou de cette distribution que le hasard offre à Abdel Mostefa, le jeune Bilal El Nemr dont la présence angélique, ajoutée à l’histoire insensée qui est la sienne – sa fuite d’une Syrie en proie à la guerre, son appétit d’apprendre la langue française et surtout la musique – est un gage d’émotion sans faille.
Extrait de la master-class
Bilal Em Nemr, un jeune prodige au festival de… par france3provencealpes
Abdel Mostefa a bien voulu se prêter à un entretien impromptu dans l’antichambre d’une salle de mixage où il s’apprêtait à enregistrer le commentaire de son film.
PZ: Le film s’articule autour de 4 personnages dont 2 plutôt inattendus : le luthier et un jeune prodige syrien. Est-ce que les organisateurs du festival avaient déjà conçu l’idée de cette structure ou bien est-ce vous qui leur avez apporté l’idée de cette mise en lumière ?
AM: Dans un premier temps, ils avaient imaginé un atelier de luthier au sein du Festival pour, à la fois, faire les réglages d’instruments pour les musiciens qui se produisent mais aussi en faire un lieu d’ exposition pour le grand public. Puis ils se sont dit qu’ ils pourraient aller plus loin en fabriquant pendant la durée du festival un violon estampillé Festival de Pâques et qui serait offert à un jeune musicien, l’idée de partage étant une notion chère à Renaud Capuçon. Le hasard a voulu qu’au conservatoire d’Aix-en-Provence, se trouvait le jeune Bilal, violoniste syrien au talent et à l’histoire incroyables.
PZ: Qu’est-ce qui vous a amené à accepter ce projet de Coulisses indiscrètes consacré à cette première édition du festival de Pâques ?
AM: Tout d’abord, c’est une appétence pour la culture en général – pour la musique en particulier – et puis l’idée de suivre les premiers pas d’un nouveau-né, c’était assez excitant. Un premier festival, c’est particulier. Il ya forcément plus d’émotions que dans les autres, ce n’est pas tout à fait dans les rails, il y a des ratages, de la tension, ce sont des moments uniques où l’on est proche des organisateurs.
PZ: Et le tournage comment s’est-il passé ? Comment l’équipe du festival a-t-il perçu la vôtre ? Le film donne l’impression d’être le fruit d’une expérience heureuse…
AM: Effectivement, il y avait une bonne entente au sein de l’équipe-même de tournage, cadreur, preneur de sons et moi-même. Dès lors que vous travaillez bien ensemble et que vous rigolez , c’est gagné. Cette bonne humeur se transmet aux gens que vous filmez et, du coup, ils se livrent plus et donnent plus facilement que lorsqu’il y a des tensions.
Enfin, tout cela ne vaut qu’avec de bons entretiens préalables. On est des êtres humains, n’est-ce-pas ? On a besoin de se connaître pour pouvoir se donner les uns les autres. Nous les avons donc rencontrés, les avons rassurés sur nos intentions de tournage, sur notre capacité à comprendre leur domaine. Dès lors que cette première étape est passée, nous étions sur les lieux et il nous restait à les accompagner, ne pas les provoquer, être à l’écoute, sur le qui-vive et de vivre les moments d’émotion avec eux.
Quelques images du film
Naissance d’un musée
Une équipe d’ouvriers se consacre ce matin à la pose de la gigantesque passerelle en béton fibré qui devra relier la ville au fort Saint-Jean. Cet événement marque l’aboutissement de 3 ans de grands travaux qui vont donner naissance au bord de la Méditerranée à l’un des projets culturels les plus ambitieux de la ville. Nous avons décidé d’installer ici nos caméras et de vivre avec ces hommes les étapes de ce projet ambitieux : Le MuCem.
Premier musée national consacré aux cultures de la Méditerranée, implanté à Marseille sur les lieux symboliques de l’histoire méditerranéenne, le MuCem, ouvrira ses portes en juin 2013 pendant l’année où la ville sera capitale européenne de la culture.Notre ambition est de suivre toutes les étapes de cette aventure extraordinaire, de la genèse du projet à son ouverture au public.
Derrière un si vaste chantier, il y a des hommes, des équipes, une volonté commune, un savoir faire, des succès, des échecs et enfin des histoires.
Quelques images du tournage