une co-production Les Films du Lagon /France Télévisions/EJH Productions
Ce soir 18 octobre aura lieu l’avant-première du film à la bibliothèque de l’Alcazar à Marseille.
Entretien avec Jean Pierre Carlon.
Dans votre filmographie, on voit clairement se dessiner un intérêt pour la grande Histoire et ses aspects les plus terrifiants. Quelle est votre motivation pour traiter ce type de sujet ?
Je dirais que c’est plutôt un concours de circonstances. J’ai été plongé depuis les années 95 dans l’histoire de la Shoah. A cette époque j’ai travaillé avec l’équipe de Spielberg et c’est ce qui m’a amené à m’intéresser à l’histoire des génocides. Et donc de fil en aiguilles, j’ai abordé notre histoire de France en consacrant un film aux femmes tondues en 1944 d’abord puis aux hommes du STO, de leur descendance. En fait cela revenait à raconter l’histoire d’une génération d’enfants à la recherche de leurs racines, de leur parents.
Et en ce qui concerne « J’ai rêvé d’Arménie » ?
Le film m’a été proposé par EJH Productions qui s’est rapproché des productions du Lagon pour la réalisation du projet. On m’a donc proposé de faire un film sur la communauté arménienne de Marseille, Valence et Lyon, sous la forme de regards croisés d’Arméniens de la diaspora. Comme je n’étais pas à l’initiative du projet, j’ai eu un peu de difficulté au début à me saisir du sujet. Pour moi, les Arméniens étaient des Français à part entière. Je ne voyais pas ce qui pouvait les différencier du citoyen français que je suis. Bon, évidemment, je connaissais l’existence du génocide mais je n’en connaissais pas tous les détails. En fait le film s’est construit au fur et à mesure des rencontres que j’ai faites en cours de tournage. Et la demande qui m’avait été faite au départ s’est vite révélée un peu limitée au regard de certaines rencontres que j’ai pu faire.
Osvana Kaloustian est l’une d’elles ?
Oui, c’est une des rencontres déterminantes du tournage. Cette femme a vécu le génocide et le raconte avec une aisance incroyable. Elle avait 7 ans à l’époque et aujourd’hui 104.
Mais il y a aussi Robert Salapian, qui a couvert le conflit du Haut-Karabagh en tant que photographe. Certaines de ces rencontres ont fait prendre au film un virage plus politique et m’ont permis de raconter la jeunesse de l’Asala qui, dans les années 75/80 s’était révoltée contre le refus de reconnaître le génocide et la perte de leur territoires, un pan de cette histoire assez peu divulguée.
Qu’attendez-vous de cette projection à l’Alcazar?
Je sais qu’il y a une immense attente. Ces gens-là sont dans un tel manque de reconnaissance de leur histoire que je ne suis pas sûr de pouvoir y répondre. Quelle est leur attente véritablement, c’est toute la question qui rend cette échéance un peu angoissante.
Un projet de DVD est en cours ?
Oui, dans la foulée de ce film et au vu du matériau rapporté de ces 20 jours de tournage, nous avons décidé de proposé un immense bonus sous la forme de DVD dont l’intérêt sera de développer les thématiques abordées dans le film. Sa sortie est prévu début 2013.
Découvrez le film
J’ai rêvé l’Arménie par france3provencealpes
Diffusion du film
France 3 Provence-Alpes Côte d’Azur
samedi 20 octobre 2012 à 15:20
lundi 22 octobre à 8:50
France 3
lundi 17 décembre 2012 vers minuit