La place de la femme dans l’histoire… En voilà une histoire ! Méprisée, oubliée, laissée pour compte… Dans une guerre, on ne parle, on ne se souvient, on ne veut se souvenir que des Héros ! Et un héros est un homme, il en a !
Certains auteurs ont pris le parti de réécrire l’histoire… au féminin. C’est le cas de Régis Hautière, avec sa série Femmes en Résistances (Ed. Casterman ; Lire par ailleurs notre article), qui relate le destin hors du commun de quatre femmes qui ont fait la guerre, chacune à leur manière, en 39-45.
Pur hasard du calendrier, Wilfrid Lupano, récent auteur avec Corboz au (merveilleux) dessin de L’Assassin qu’elle mérite, vient de finaliser son tryptique Communardes ! au slogan on ne peut plus clair : « La révolution n’est pas qu’une affaire d’hommes ». L’occasion de (re)découvrir une époque souvent méconnue, voire ignorée des livres d’histoires : la Commune de Paris. Entretien avec le scénariste…
Comment avez-vous conçu ces trois ouvrages ? Quel était votre première intention ?
C’est une construction. J’ai envisagé mes trois tomes en même temps. Je voulais amener les gens vers cette époque méconnue. Amener les gens en privilégiant le romanesque et l’aventure. Faire découvrir cette période d’abord par ce biais.
Si chaque ouvrage est indépendant, il peut néanmoins y avoir un ordre de lecture, celui de la parution…
Oui, j’ai préféré ménager une sorte de crescendo. Le tome 3 est plus radical, il traite de la semaine sanglante et des procès. On raconte la vie de Marie depuis l’âge de 13/14 ans. Ca dessine un tableau global qui montre que la Commune ne vient pas de nulle part, qu’il y a des revendications et des souffrances fortes.
Pourquoi avoir choisi de raconter la méconnue Commune ?
Précisément parce que je trouve injuste la mise à l’écart de cette période par la production artistique alors qu’elle est fondatrice de tous les mouvements insurrectionnels, révolutionnaires de gauche. Lénine, Che Gevara, ils s’en sont tous inspirés.
SM