Suite et fin de l’Interview BD de David François, dessinateur d’Un homme de joie !
A voir sur le blog de Mathieu Krim : Des images et des bulles.
25 Nov
Suite et fin de l’Interview BD de David François, dessinateur d’Un homme de joie !
A voir sur le blog de Mathieu Krim : Des images et des bulles.
19 Nov
Rencontre à Amiens avec David François, dessinateur d’Un homme de joie (Casterman) et de De brique et de sang (Casterman). Voici la première partie de cette interview. A voir sur le blog de Mathieu Krim : Des images et des bulles
17 Nov
Impossible de continuer à vivre comme hier, comme avant ce tragique vendredi 13…
Humblement, la Bullothèque poursuit sa mission de vous parler de bandes dessinées… Mais en rendant hommage à toutes les victimes des attentats de Paris.
Paix aux âmes des morts, prompt rétablissement aux blessés.
Vu sur Facebook après les attentats
beaucoup de courage également à tous les croyants modérés dans leur pratique de quelque religion que ce soit. Car les temps pour eux sont désormais plus durs.
Ne cédons pas au lugubre chantage des extrémistes de tout bords.
Ne cédons pas à ces individus qui ont visé, comme il a déjà été dit par d’autres et de fort belle manière, notre « art de vivre à la française »… Qui pour autant n’est pas une exclusivité : dans bien des pays du monde on se rassemble pour écouter de la musique, pour partager un moment en terrasse d’un établissement, pour se balader dans les rues des villes que l’on connait ou que l’on découvre…
Vu sur Facebook après les attentats
Fermer les volets, ne plus sortir, c’est l’assurance de ne plus vivre en société.
Ne plus ouvrir de livre aussi. Alors oui : la Bullothèque va continuer à lire et vous donner envie de lire. Aussi en mémoire des disparus, par respect pour les victimes…
Dessin d’Alex dans le Courrier picard du 17 novembre 2015
Bulle en stock fête ses 20 années d’existence à Amiens, tout en douceur, avec une séance de dédicaces des auteurs de « La guerre des Lulus » ! (Ed. Casterman)
A partir de 14h ce mercredi 18 novembre, cette institution de la BD picarde vous accueille pour un moment évidemment 100% BD !
Joyeux anniversaire !
12 Nov
de Pierre-Henry Gomont
À la vie, à l’amour, à la mort…
Au départ, il y a deux êtres que tout oppose, qui n’auraient jamais dû se rencontrer et encore moins s’aimer. D’un côté, Césaria, paumée, perchée sur de hauts talons et qui se prostitue. De l’autre, Clovis, roi déchu et ancien braqueur, tout juste sorti de prison. Dix ans de taule et la vengeance à venir pour seule nourriture.
Mais avant la vengeance, il y aura la rencontre, et une passion qui ne s’explique pas.
Les nuits de Saturne, est un roman graphique puissant et dérangeant. Clovis, qui sort de prison, n’a qu’une idée en tête, se venger d’un ancien complice qui l’a fait plonger. Alors étudiant activiste, Clovis était chargé de convoyer un militant italien engagé dans les réseaux d’extrême gauche. Mais l’aventure a tourné au fiasco. Aujourd’hui, il recherche Faber, son ancien comparse, pour le tuer. Sur sa route il croise Césaria. C’est la passion immédiate, absolue… Malgré ce qui les sépare…
Les planches se succèdent dans des tons très colorés qui différent pour restituer les différentes époques du récit – le vert pour les flash back-… et le rouge pour témoigner des affres de Clovis… L’action se passant la plupart du temps la nuit, c’est une ambiance assez noire et crépusculaire qui se dégage de l’ensemble. Les dessins à l’aquarelle sont d’une beauté à couper le souffle et ils transcendent une histoire de polar somme toute assez classique.
Ce roman graphique est l’adaptation d’un ouvrage de Marcus Malte, « Carnage, constellation ». Les personnages y sont tourmentés et complexes. Le récit est violent. De l’ombre, va émerger la beauté comme une fleur qui pousse dans la fange. L’humanité des personnages finira par triompher et même si la fin n’est pas un happy-end, la noirceur qui parcourt l’album laisse place à une fin belle et tragique.
02 Nov
de Philippe Richel et Frédéric Rébéna
Personnage controversé et mystérieux, figure incontournable de la Cinquième République, Mitterrand n’en finit pas d’intriguer. Philippe Richelle nous propose de découvrir ses années de formation, entre 1935 et 1945 (entre ses 19 et 29 ans). Il sera notamment fait prisonnier pendant la guerre, s’évadera avant de s’impliquer pour l’aide à la réinsertion des prisonniers sous le régime de Vichy. Outre ses rapports avec des figures historiques telles que le maréchal Pétain, Laval ou Giraud, ce roman graphique donne à voir un leader et surtout un fin politicien en construction.
Les auteurs ont fait le choix d’éclairer une période peu connue de la vie de François Mitterrand, ses années de jeunesse. En 1935, étudiant en droit, il hésite à embrasser une carrière d’écrivain. Jeune bourgeois catholique fréquentant la haute société parisienne, il est proche de la droite antirépublicaine de l’époque. Pourtant, il n’est pas encore prêt à s’engager en politique et s’intéresse plus aux femmes et aux belles lettres.
Il se range aux côtés de Pétain en 1940. Il recevra même « la Francisque » au printemps 1943 qui lui est décernée par le maréchal Pétain. Cette récompense du régime de Vichy est « le symbole du sacrifice et du courage et fait référence à une France malheureuse renaissant de ses cendres ». Quelques années plus tard, ce passé trouble le rattrapera notamment avec le procès de son ami, René Bousquet, secrétaire général de la police française sous Vichy.
Pourtant, François Mitterrand basculera ensuite du côté de la Résistance. Il se défie alors du monde politique, qu’il méprise. Et c’est un personnage qui selon Philippe Richelle, le scénariste, « évolue et change d’avis ». De François Mitterrand, on a beaucoup écrit. Qualifié souvent de prince de l’ambiguïté ou de Machiavel, on observe ici un personnage en devenir.
Le récit est préçis et froid, presque clinique, à l’image de son protagoniste. Ce qui n’exclut pas un certain romanesque comme l’ont été les années de guerre pour ce futur Président. Le dessinateur Frédéric Rébéna affirme que « cette personnalité à multiples facettes est très difficile à cerner et donc à saisir par le dessin. » Et il est vrai que le trait de Rébéna n’est pas toujours identique comme si la figure de Mitterrand se dérobait au geste du crayonné.
L’album se finit de façon assez brutale à la fin de l’année 44. Un second album devrait suivre qui courra de l’immédiat après-guerre à la fin des années cinquante.
M.K.
Fiche technique
Scénario : Philippe Richelle
Dessin : Frédéric Rebena
Edition : Rue de Sèvres
152 pages
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