05 Sep

Du street-art pour faire le lien entre les quartiers

© Collectif No rules corp

© Collectif No rules corp

Depuis lundi et jusqu’à dimanche, deux artistes de street-art travaillent sur le mur de la médiathèque Emile-Zola, donnant sur le quartier Saint-Jacques. Leur but ? Faire du lien entre deux quartiers et redonner un peu de vie à cet endroit désertique.

Il était fade et inexpressif. Aujourd’hui, impossible pour les passants de détourner le regard. Le grand mur de 400 m2 de la médiathèque Emile-Zola, donnant sur la petite place, a enfin trouvé sa vocation.

Depuis le début de la semaine, le duo Evazesir, du collectif No rules corp, travaille à la réalisation d’une fresque. « Ce mur était là. Il nous appelait tout simplement », explique Hector Madramany, coordinateur du projet. Après avoir rencontré plusieurs artistes de street-art, il a finalement retenu le projet d’Eva et Cyril. « Ce mur est à un point clé. Il marque la limite entre le quartier historique et le quartier populaire Saint-Jacques où les gens n’ont pas forcément accès à l’art, souligne le galeriste valencien. Certains sujets étaient incompatibles. La proposition d’Evazesir était parfaite. » Continuer la lecture

Photographes 4.0

Un photographe espagnol pendant la semaine professionnelle de Visa pour l'Image. © Olivia Comte

Un photographe espagnol pendant la semaine professionnelle de Visa pour l’Image. © Olivia Comte

À Visa, les professionnels de l’image conseillent aux photographes de devenir plus visibles sur la toile.

« En ce moment, je passe des mois sans parvenir à publier quoi que ce soit », se désole Lizzie Sadin, photographe chevronnée. « Alors que j’ai déjà travaillé avec plusieurs grands journaux et eu de nombreux titres. » Elle a reçu le Visa d’or en 2007 et le prix Pierre et Alexandra Boulat en 2010.

Elle participait jeudi à la table ronde « Vente et visibilité des photographies sur internet » pour écouter les conseils de Claudia Zels, présidente de l’Ani (Association nationale des iconographes) et chef du service photo de Management. L’iconographe estime que « le marché a beaucoup changé avec l’arrivée des amateurs sur internet. Ils ont pris une grande place dans la photo illustrative et touristique. » Continuer la lecture

Le marathon d’un jeune photographe à Visa

Tim Robinson montre son travail à l'agence Polaris. © Marie Collinet

Tim Robinson montre son travail à l’agence Polaris. © Marie Collinet

Les jeunes photographes sont nombreux à Visa. Ils sont là pour se faire connaître. Mais dans la foule, certains semblent perdus. Tim Robinson, un photographe encore amateur de 24 ans, s’est préparé pour être le plus efficace possible.

8h45 : Le réveil est difficile pour Tim Robinson. Après neuf mois de voyage entre le Pakistan, l’Inde, Londres, il est à Perpignan pour le festival Visa pour l’image. Une grande première pour ce jeune Australien de 25 ans. Il sait qu’il doit être en forme pour présenter ses deux grands projets photos aux agences. Il quitte son hôtel du centre-ville sans petit-déjeuner. L’endroit est un peu miteux, mais c’était le moins cher de la ville. 40 euros la nuit, tout de même.

9h45 : Sacoche d’ordinateur à la main, sac en bandoulière, le photographe en herbe enfile son badge d’accréditation (60 euros). Un peu hésitant, il se glisse dans la file d’attente en bas du palais des Congrès. Il veut être l’un des premiers à gravir les deux étages pour arriver devant le stand de Getty. Il espère pouvoir obtenir un rendez-vous. Avec ses tongs et son jean troué, le grand rouquin se la joue cool. Mais le stress monte. Il commence à transpirer. Le temps qu’il se rafraîchisse, les premières personnes sont déjà rentrées.

10h03 : Dans la salle des agences, au deuxième étage, une bonne dizaine de personnes attendent devant Tim face au stand de Getty. Quand son tour arrive, il n’y a déjà plus aucun créneau pour la journée. Le planning étant fait au jour le jour, on lui conseille de revenir demain encore plus tôt. Mais le bureau n’ouvre qu’à 10 heures, Tim ne voit pas comment il pourrait arriver plus tôt. Il reste courtois malgré l’absurdité de la réponse et la fatigue. Continuer la lecture

04 Sep

Le financement public-privé maintient Visa à flot

Les Soirées de Projection au Campo Santo - en arrière plan, la Cathédrale Saint-Jacques. © Mazen Saggar

Les Soirées de Projection au Campo Santo – en arrière plan, la Cathédrale Saint-Jacques. © Mazen Saggar

Visa pour l’Image, c’est 1,5 million d’euros de budget pour 4 millions de retombées. Si certains financements publics baissent, le soutien municipal et la part importante d’apports privés permettent au festival de voir l’avenir avec une relative sérénité.

Dimanche dernier, parmi les voix s’exprimant à l’ouverture de Visa, celle de Bernard Fourcade a ramené l’événement à sa cuisine interne. Le président de la CCI de Perpignan et des Pyrénées-Orientales a lancé un pavé dans la mare en laissant planer le doute sur le renouvellement de la subvention accordée au festival. « Je ne sais pas si on pourra être à vos côtés les prochaines années, a-t-il déploré, la crise économique entraîne la remise en cause d’un certain nombre de nos actions. » Continuer la lecture

La photo du jour : « Cette image me fait peur »

Monrovia, Libéria, 23 juillet 2003. Les forces pro-gouvernementales s'opposent aux forces rebelles du LURD.

Monrovia, Libéria, 23 juillet 2003. Les forces pro-gouvernementales s’opposent aux forces rebelles du LURD. © Chris Hondros

Commenter et tenter de légender une photo. Pendant une semaine, les festivaliers de Visa pour l’image à Perpignan se prêtent à l’exercice. Aujourd’hui, décryptage d’une image tirée de l’exposition « Testament », en hommage à Chris Hondros.

« Cette photo m’insupporte, je ne veux même pas la voir ». Patrick, commerçant à Perpignan, est catégorique. Il ne se sent pas concerné par l’actualité mondiale et trouve même le cliché « violent et sans intérêt ». Il ne saura donc jamais qu’elle a été prise le 23 juillet 2003, lors de la guerre civile au Libéria, par Chris Hondros. Le travail du photographe américain, tué en 2011 en Libye, est présenté à l’hôtel Pams de Perpignan pendant Visa. Continuer la lecture

Mary F. Calvert rend leur voix aux militaires violées

Le sergent Jennifer Norris avait 21 ans lorsqu’elle a rejoint l’US Air Force. Son recruteur à la base aérienne de Lackland à San Antonio, au Texas, l’a droguée puis violée. Nancy Parrish, présidente de l’association « Protect Our Defenders » (Protégez nos défenseurs), réconforte le sergent Norris après son témoignage à l’audience de la commission des forces armées de la Chambre des représentants, au Capitole, à Washington. © Mary F. Calvert / Zuma Press - Prix Canon de la femme photojournaliste 2013 décerné par l’AFJ

Le sergent Jennifer Norris avait 21 ans lorsqu’elle a rejoint l’US Air Force. Son recruteur à la base aérienne de Lackland à San Antonio, au Texas, l’a droguée puis violée. Nancy Parrish, présidente de l’association « Protect Our Defenders » (Protégez nos défenseurs), réconforte le sergent Norris après son témoignage à l’audience de la commission des forces armées de la Chambre des représentants, au Capitole, à Washington.© Mary F. Calvert / Zuma Press – Prix Canon de la femme photojournaliste 2013 décerné par l’AFJ

Viols, agressions et abus sexuels… Des crimes contre les femmes passés sous silence dans l’armée américaine. Mary F. Calvert les dénonce dans une série de photos exposée au Couvent des Minimes dans le cadre de la 26e édition de Visa pour l’image à Perpignan.

Indécise. Mary F. Calvert ne sait pas quel cliché choisir. Quelle femme l’a le plus touchée parmi celles photographiées dans son exposition « Une lutte passée sous silence : les agressions sexuelles au sein de l’armée américaine ». Jessica Hinves, Jennifer Norris, Carrie Goodwin, Sophie Champoux, Heather Picovitch ont toutes été violées ou harcelées sexuellement. Elles étaient mécaniciennes spécialisées dans les avions de chasse, sergent, recruteur ou membre du corps des Marines. Et l’armée a étouffé leur voix. Leur crime : avoir parlé. Pourtant, les affiches de prévention placardées dans les casernes militaires le leur conseillaient. « Je me suis toujours dit que ces messages ne servaient à rien. Ils m’interpelaient à chaque fois que j’animais des formations en photographie dans des casernes. Je ne pensais pas que ça pouvait arriver dans l’armée américaine. » Continuer la lecture

03 Sep

Etre reconnu dans le métier, c’est leur objectif

Coline Rohart et Florian Tomasini présentent pour la première fois leurs reportages au festival Off de Visa. © Alexandre Ollivieri

Coline Rohart et Florian Tomasini présentent pour la première fois leurs reportages au festival Off de Visa. © Alexandre Ollivieri

À Perpignan, les grands noms du photojournalisme côtoient les amateurs. Parmi eux, deux jeunes photographes qui exposent au festival Off et qui rêvent, un jour, d’atteindre Visa.

À 20 et 21 ans, ils sont les benjamins de l’événement et les deux seuls en lice pour le prix « jeunes » de Visa Off, réservé aux moins de 25 ans. Jusqu’au 13 septembre, Coline Rohart et Florian Tomasini présentent chacun un reportage, à l’occasion du festival de photo-reportage amateur. « Ils ont le talent et ont parfaitement compris l’esprit du Off, se réjouit Didier Hoiry, qui dirige la manifestation. Ils ont les moyens pour percer dans ce milieu. »

Leur rêve ? Présenter leur travail au festival officiel de Visa pour l’image. « Ce serait magnifique de côtoyer tous ces professionnels », explique Coline, étudiante en Master Sciences Po à Aix-en-Provence. « Visa, c’est un tremplin formidable pour la suite, ajoute Florian, titulaire d’une licence internationale en audiovisuel. Ça permet de multiplier les contacts. » Continuer la lecture

02 Sep

Avec « Dysturb », le photojournalisme s’affiche en grand dans les rues de Perpignan

Le collectif Dysturb colle des affiches dans la rue de l'Académie (Perpignan). © Alexandre Ollivieri

Le collectif Dysturb colle des affiches dans la rue de l’Académie (Perpignan). © Alexandre Ollivieri

Photojournalistes et colleurs d’affiches sont les deux casquettes des reporters du collectif « Dysturb » pendant Visa 2014. Dans les rues de Perpignan, leur initiative, une première, plaît au public.

Posté devant la caserne Mangin, les yeux en l’air, Godelin semble captivé par la photo du reporter Benoît Gysembergh. Perpignanais depuis toujours, il connaît bien Visa pour l’image. L’initiative du collectif « Dysturb » de coller l’actualité aux murs de la ville le surprend agréablement : « Je suis à la fois étonné par la taille de cette photo et touché par ce qu’elle représente. »  Sur le cliché, deux enfants de dos, à qui il manque chacun une jambe, se déplacent en béquilles. La scène a été captée en 1995, le long de la rivière Una, en Bosnie-Herzégovine. Continuer la lecture

« Le Grand Incendie » décroche le Visa d’or 2014 du webdocumentaire

Le webdoc le Grand incendie a remporté le prix Visa d'or 2014. (Capture d'écran).

Le webdoc Le Grand Incendie a remporté le prix Visa d’or 2014. (Capture d’écran)

« Le Grand Incendie », de Samuel Bollendorff et Olivia Colo, a remporté la sixième édition du Visa d’or du webdocumentaire RFI-France 24. Leur travail, réalisé pour France Télévisions, évoque des immolations par le feu qui ont eu lieu en France entre 2011 et 2013. La plupart sont liées à des souffrances sociales.

« En France, une personne s’immole par le feu tous les quinze jours. » Cette information ouvre le sujet et rappelle que les drames de ce genre sont fréquents, bien que souvent méconnus. Des locaux de France Télécom à Mérignac en passant par un lycée de Béziers ou un arrêt de tram à Saint-Priest, le documentaire présente, sobrement, les circonstances de ces immolations et dénonce certaines dérives du monde du travail.

La parole est donnée aux proches des victimes et aux témoins. Mêmes certains immolés s’expriment, à travers un courrier laissé avant de passer à l’acte. Les témoignages sont ponctués d’images d’archives de journaux télévisés, qui montrent les dirigeants des entreprises concernées au plan de communication lisse, malgré l’horreur des faits.

Samuel Bollendorff et Olivia Colo recevront leur prix à l’occasion de la soirée de projection de ce mercredi 3 septembre.

V. D. et G. V.

Visa Off : des visiteurs, peu de consommateurs

Rémi Bonatre tient "L'olivier", rue du Castillet. © Vincent Danet

Rémi Bonatre tient « L’olivier », rue du Castillet. © Vincent Danet

Dix-neuf ans que la photo amateur investit Perpignan pour le festival Off de Visa pour l’image. Jusqu’au 14 septembre, 84 expositions font vivre le centre-ville dans 79 lieux plus ou moins insolites. Les commerçants les accueillent volontiers, alors que leur impact économique est limité.

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