Le compte à rebours est lancé. Les plus mordus décomptent les jours avant l’ouverture de la pêche en mars prochain. Comme chaque année, ce sont les préfectures qui fixent les conditions de pêche dans chaque département. Depuis la charte de l’environnement de 2004, l’Etat doit consulter le grand public avant de prendre une décision qui a un impact sur un ensemble de personnes dans le domaine de l’environnement. Vous ne le saviez-pas ? Moi, non plus ! En fait, pour l’instant, seuls les plus concernés donnent leur avis par mail ou par courrier.
La Fédération du Jura pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique vient de publier un communiqué de presse indiquant sa victoire dans son combat juridique contre un arrêté préfectoral de 2008 indispensable aux fonctionnements des thermes de Salins. Le tribunal administratif de Besançon, précise le communiqué, a rendu le 15 octobre dernier son jugement :
« Article 1er : L’arrêté du 25 juillet 2008 portant autorisation pour l’établissement les Thermes de Salins-les-Bains de prélever en milieu souterrain à partir du puits des cordeliers d’une ressource en eau salée et de rejeter dans la rivière « Furieuse » après utilisation de l’eau pour les besoins des cures thermales est déclaré nul et non avenu. »
C’est à ne pas manquer ! De belles images et des rencontres sympathiques… Voilà le principe de cette émission de découvertes de notre région. Cette fois-ci, c’est la pêche qui est en vedette. L’émission sera diffusée ce dimanche à 11h25.
Même si les problèmes de santé des rivières sont abordées version light, cette demi-heure de reportages vaut le coup d’oeil ne serait-ce que pour apercevoir un brochet engamer une proie ! J’ai bien aimé aussi la séquence avec Martine et Philippe. Martine monte des mouches près de Goumois.
C’est bien connu, mieux prévenir que guérir… Partant de ce principe, la Fédération de pêche de Haute-Saône a organisé tout au long de cette année scolaire des actions de « sensibilisation à la gestion de l’eau et à la protection des milieux aquatiques » auprès de plus de 300 élèves de classes primaires du bassin versant de la Lanterne.
Ils avaient tous rendez-vous le 27 juin dernier pour une grande journée de fête au bord du Breuchin à Breuchotten prés de Raddon et Chappendu. Pour l’occasion, plus de 80 bénévoles des AAPPMA locales sont venus transmettre leur amour et leur savoir-faire à ces jeunes pêcheurs. Continuer la lecture →
L'ascenseur à poissons du barrage de Grosbois ( image EDF)
Ce n’est pas un poisson d’avril hors saison ! Les truites et les ombres du Doubs vont pouvoir prendre l’ascenseur pour remonter le Doubs franco-suisse. Par contre, pour le descendre, ils devront se débrouiller comme avant pour franchir l’imposant barrage de Grosbois avec ses 10 mètres de hauteur de chute.
Cette passe à poissons de luxe a été inaugurée aujourd’hui, près de saint Hippolyte, par EDF (l’exploitant de la centrale de Liebvillers) et l’Agence de l’eau ( le cofinanceur). La solution de l’ascenseur a été retenue car il n’y avait pas d’autres choix en raison du fort dénivelé.
A première vue, cela pourrait être un dilemme, à bien regarder cela pourrait être une opportunité à saisir. Le débat actuel sur la transition énergétique met en lumière un paradoxe : deux objectifs environnementaux et gouvernementaux qui pourraient être contradictoires.
D’un côté, la loi sur l’eau prône l’amélioration de la continuité écologique et d’un autre côté, le Grenelle de l’environnement mise sur l’énergie hydraulique pour atteindre les objectifs fixés par l’Europe pour diminuer les gaz à effets de serre et développer l’utilisation des énergies renouvelables. Quelle ressource et quelle place l’hydro-électricité peut trouver dans l’enjeu de la transition énergétique ? Il y a-t-il un potentiel à développer en Franche-Comté ? Ces deux questions sont au coeur du débat, organisé par le cabinet Reilé, le 4 juin de 10h30 à 12h30 à la CCI de Besançon. Une initiative dans le cadre du débat national sur la transition énergétique. A cette occasion, France 3 Franche- Comté a tourné ce reportage. les rivières et la transition énergétique en 2013.
Les intervenants du reportage : Gérard Marion, responsable environnement de la CCI 25, Vincent Porteret, de l’Agence de l’eau, Alain Migeon de la Société de production d’électricité de Fraisans, François Huger de l’ONEMA et Pascal Reilé, directeur du cabinet Reilé.
Qu’est ce que la continuité écologique ?
Selon la directive Cadre sur l’eau, La notion de continuité de la rivière, ou continuité écologique est un élément de qualité pour la classification de l’état écologique des cours d’eau. Il y est indiqué que pour les cours d’eau en très bon état « La continuité de la rivière n’est pas perturbée par des activités anthropogéniques et permet une migration non perturbée des organismes aquatiques et le transport de sédiments ». En clair, une rivière est en bonne état quand les poissons peuvent circuler en particulier pendant les périodes de reproduction et quand les sédiments ne stagnent pas.
Qu’en est-il dans notre bassin Rhône Méditerranée ?
Selon l’Agence de l’eau, 50% des rivières présentent des problèmes de continuité écologique et sédimentaire. Près de 2000 seuils et barrages bloquent la circulation des poissons et des sédiments.
Lors des Assises de la Loue, ces problèmes ont été pointés du doigt. Sur le site de la DDT, le groupe d’experts précise : «Un Plan National de restauration de la continuité écologique a été mis en place dans le cadre du Grenelle de l’environnement. Ce plan identifie les ouvrages prioritaires à traiter pour améliorer les conditions de migration des poissons, de l’écoulement des eaux ou des sédiments de la rivière. 12 ouvrages répondant à cette identification se trouvent sur la Loue : ils devraient faire prochainement l’objet de travaux et dans 2 cas, être arasés.»
Comment augmenter la production d’hydro-électricité sans altérer la continuité écologique des rivière ?
Le Cabinet Reilé a recensé 543 unités de production sur les rivières franc-comtoises. Tous ne sont pas exploités. Si c’était le cas, on pourrait produire sur un an l’équivalent de l’électricité consommée par 115 925 ménages. Selon le cabinet Reilé, il est possible d’augmenter la production sans altérer le bon fonctionnement des rivières. Il suffirait de savoir bien travailler tous ensemble : services de l’Etat, fédération de pêche, producteurs autonomes d’électricité. Un travail de longue haleine mais pas impossible.
Très prochainement, un arrêté préfectoral publiera les listes 1 et 2 des rivières, un classement qui peut imposer une obligation de restauration de la continuité écologique dans un délai de 5 ans.
Cette publication est attendue avec une certaine inquiétude par les producteurs autonomes d’électricité. Auront-il les moyens financiers suffisants pour réaliser ces travaux ? L’Agence de l’eau a un budget de 414 millions d’euros (2013-2018) pour parvenir à l’objectif européen de 66 % de rivières en bon état écologique d’ici 2016. Certains travaux, comme les passes à poissons, peuvent être aidés financièrement jusqu’à hauteur de 80% mais, attention, à partir de 2016, les budgets vont diminuer… En clair, les premiers dossiers arrivés seront les premiers servis ! L’Agence de l’eau a estimé son budget pour pouvoir soutenir l’aménagement de 600 ouvrages et la restauration de 100 kilomètres de rivière.
Le fils de Nicolas Germain et sa belle prise en no-kill sur la Franco-Suisse
Cette année pour l’ouverture du 9 mars, France 3 Franche-Comté vous invite à participer à la rédaction d’un article pour notre site internet sur ce jour important pour les pêcheurs et les amis des rivières.
Nous souhaitons publier vos photos prises ce 9 mars racontant
-La rivière où vous aimez vous rendre ( en meilleure ou en pire état…)
-Votre première prise si vous êtes pêcheurs
Nous préparons des cartes des rivières importantes des 4 départements de Franche-Comté pour localiser à peu près vos photos ( les pêcheurs pourront ainsi garder leur coin secret…) L’objectif est de montrer la diversité des situations et de tenter de se rendre compte de l’état des lieux des rivières et de l’état d’esprit des hommes et des femmes qui les côtoient.
L’ideal, pour nous, est d’identifier avant le 9 mars une liste de personnes d’accord pour participer à cette initiative. Il faut juste pouvoir envoyer une ou plusieurs photos avant 15 heures le jour même avec un petit commentaire et le nom de la rivière pour pouvoir publier l’article le soir même…
Voici l’adresse mail : loue@francetv.fr ou si vous préférez vous pouvez m’envoyez vos photos au 06 22 69 33 46 .
Je compte sur votre participation et je vous en remercie par avance !!
Le Doubs en crue près de Goumois. Photo : Patrice Malavaux
En regardant la Loue et le Doubs en crue, je me suis posée une question de néophyte : comment les poissons vivent ces moments de fortes turbulences ? N’étant pas encore bilingue en français-truite, je me suis tournée vers ceux qui observent si bien les rivières. « C’est comme si vous étiez dans une tempête de sable, m’explique Thomas Perrine, garde pêche de la fédération du Doubs. Les sédiments sont soulevés, l’eau est trouble, cela peut gêner la respiration des poissons et ils perdent une partie de leurs repères. Alors, ils se réfugient dans les bras morts des cours d’eau, au calme ». Des refuges qui ont tendance à disparaître quand les rivières ont fait l’objet d’endiguement.
Patrice Malavaux, le garde pêche de la Franco-Suisse me rappelle qu’ « une crue régulière est de toute façon indispensable pour la bonne santé de la rivière, c’est une grosse « opération de décrassage », un fort renouvellement de l’eau jusque dans les zones d’ordinaire plus calmes, qui emporte tous les résidus animaux et végétaux morts, les algues, dilue les accumulations de polluants, etc… Enfin elles participent à ce que les scientifiques appellent la « dynamique fluviale », c’est à dire le renouvellement et l’évolution des bancs de graviers, des îlots, des bras morts, autant de zones parmi les plus riches et indispensables à la biodiversité dans la rivière et sur les berges. »
Les truites de l'Ain sont en place pour frayer, les couples se forment… Photo Nicolas Germain
« Tout dépend du niveau de la crue, précise le pêcheur et créateur de mouches Nicolas Germain.Si le niveau est quinquennal (probabilité de se produire tous les cinq ans) et que c’est la période de reproduction des truites, cela peut avoir des conséquences. Cette année, sur l’Ain, on voyait bien que les truites sentaient que ce n’était pas le moment de frayer ».
Patrice Malavaux est souvent interrogé sur l’impact des crues sur la fraye des truites . « Même si une quantité d’oeufs se font emporter, répond-il, cela fait partie de la perte naturelle et il vaut mieux peut être moins d’oeufs qui vont se développer sur un substrat propre que plus d’oeufs dans un milieu encrassé, colmaté et désoxygéné comme on l’a beaucoup vu ces dernières années. De toute façon, l’incubation des oeufs de truites dans les graviers dure tout l’hiver, le alevins n’en sortiront que vers le mois d’avril. Dans un cycle normal, une rivière comme le Doubs devrait être en crue au mois une fois par an. Si cela devait ne pas convenir aux truites, je pense qu’il y a longtemps qu’il n’y en aurait plus… ou alors elles auraient changé de façon de se reproduire! » conclut Patrice Malavaux.
Les crues jouent même un rôle dans la reproduction de certaines espèces. Thomas Perrine m’a raconté que le brochet profite des crues pour se reproduire. « Quand l’eau envahit pendant plusieurs mois, les prairies au printemps, il y dépose ses œufs. Maintenant, le brochet est en régression car il n’arrive plus à se reproduire faute de longues crues douces ». Tout ces spécialistes partagent le même constat : l’aménagement des rivières bouscule le cours naturel des crues. Aujourd’hui, l’eau monte très vite et descend très vite et si c’est un bien pour les hommes, ce n’est pas forcement le cas pour les poissons.
Voici une vidéo tournée récemment par Patrice Malavaux montrant le Doubs en crue dans les environs de Goumois.
Le 13 août dernier, en plein été, la Dreal et l’Office fédéral suisse de l’énergie sortait un communiqué sur les mesures pour tenter de diminuer les nuisances des éclusées sur la santé des poissons du Doubs franco-suisse. Je qualifiais alors cette annonce comme une politique des petits pas... Le pêcheur à l’origine de la pétition lancée en avril dernier vient de réagir. Nous apprenons que sa pétition a recueilli plus de 3000 signatures. Cédric Journot , connu sous le nom de « La truite qui meurt », demande dans sa pétition que les éclusées du Châtelot soient réduites en fréquence et en amplitude et que les débits plancher dans le Doubs soient augmentés. Nous l’avions rencontré lors du tournage de notre reportage à l’occasion du lancement de la pétition.
L’annonce du groupe de travail binational ne le convainc absolument pas, mais alors pas du tout. D’après lui, rien ne va changé car il s’agit d’une simple officialisation de ce qui se passe déjà sur le terrain.« Ce communiqué démontre encore une fois que le seul travail des autorités est de faire croire au grand public qu’elles s’acharnent à trouver des solutions pour sauver le Doubs alors que c’est tout le contraire : De ces pseudo-mesures, il n’en ressort une fois de plus qu’une tentative de gagner du temps, de reculer l’échéance de devoir attaquer de front le lobby des éclusées, tout en espérant que le grand public et les pêcheurs gobent cette stratégie masquée.
La Confédération notamment l’Office fédéral de l’énergie, soutenu ici par l’Office de l’environnement, défend becs et ongles le lobby énergétique destructeur de notre bien commun et ne fait que donner carte blanche aux exploitants du Châtelot. De fait, elle soutient aussi, directement et financièrement, les politiques et autorités responsables actifs dans ce dossier (conseillers d’Etat et même ceux de la commission binationale et les autres). Faut-il vraiment laisser ces mensonges et ce copinage, solidement ancré dans les deux pays respectifs et acteurs de la commission binationale ? »
Un point de vue sans doute partagé par les signataires de la pétition. Aux autorités françaises et suisses maintenant de prouver que leur intention est de réellement faire progresser ce dossier délicat.
Le 8 août dernier, mes confrères de France 3 Franche-Comté ont tourné un reportage au bord de la Bienne. Ce jour là, les représentants de l’association de pêche «La Biennoise», du parc naturel régional du Haut-Jura et de la sous-préfecture de Saint-Claude (39) se sont retrouvés ensemble au chevet de la Bienne.
Voici quelques informations complémentaires qu’il est difficile de donner dans un reportage de deux minutes ! Il aura fallu le récent épisode en mars dernier de forte mortalité de poissons pour qu’un coup d’accélérateur soit donné à la protection de ce milieu naturel.
Le président de «La Biennoise», Charles Varenne insiste sur les rejets des stations d’épurations. Pour lui, il faut agir vite. Il rappelle que son association a recensé 46 rejets entre Lavencia et Saint-Claude. Selon le sous-préfet, Hervé Carrère, l’Onema a vérifié que ces rejets ne seraient pas sources de pollution. En revanche, Hervé Carrère confirme bien la mise en demeure par l’Onema de la commune de Molinges pour qu’elle mette aux normes sa station d’épuration d’ici 2013. Cette commune pourra bénéficier de l’appui technique du parc naturel régional du Haut-Jura et des subventions de l’Agence de l’eau. Mais il y a-t-il encore des budgets pour les autres rivières comtoises quand on sait que de nombreux financements sont mobilisés pour la Loue ? Le sous-préfet m’a assuré qu’il y avait encore des possibilités de financements. En ce moment, le laboratoire départemental du Jura est entrain de mener une étude comparative sur différents poissons pour tenter de comprendre l’origine de la mortalité. Cette mortalité est bien d’origine multifactorielle. Le passé fortement industrialisé des environs de la Bienne n’est pas négligé. Les fonctionnaires de la Dreal, eux, sont chargés de repérer les éventuelles sources de pollution dans les friches industrielles.
Bref, Hervé Carrère assure que la veille est renforcée sur la Bienne et que des informations sont entrain d’être récupérées. Tout cela dans la «logique de la reconquête du milieu». Les actions prioritaires pourront être définies en fonction des résultats des actions en cours. La prochaine réunion est prévue en septembre.
Et les poissons ? «Il faut les laisser tranquilles !» me précise le sous-préfet. L’interdiction de pêcher même en no-kill est toujours en vigueur. Une interdiction prise en mars dernier par la préfecture du Jura à la demande de «La Biennoise».